Quel futur pour les métaux ?
300 pages
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Description

Les métaux, ressources minérales naturelles non renouvelables, sont à la base de notre civilisation industrielle. Moins médiatique que le changement climatique ou les enjeux énergétiques, leur raréfaction sera pourtant un des défis majeurs du XXIe siècle : notre modèle de développement, qui repose sur la croissance économique et un accroissement continu du prélèvement des ressources, se heurte à la finitude de la planète.

C'est ce thème qu'a choisi de traiter dans ce livre scientifique un groupe d'ingénieurs de l'association des centraliens sous la direction de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon. À l'issue d'une analyse approfondie et documentée, prenant en compte les enjeux techniques, économiques, sociaux et environnementaux de la raréfaction des métaux, les auteurs mettent à mal les mythes de l'abondance, de la croissance verte et d'une technologie forcément salvatrice.

Les métaux posent aussi les limites d'une économie circulaire fondée sur le recyclage généralisé. Écrit dans un langage accessible à tous, composé d'un texte principal complété d'une trentaine d'études couvrant des secteurs d'activité, métaux et thèmes transversaux, cet ouvrage est conçu pour répondre aux questions de tous ceux qui veulent comprendre le futur des métaux.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 1
EAN13 9782759809011
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,4900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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QUEL FUTUR POUR LES MÉTAUX ?
Philippe Bihouix Benoît de Guillebon
Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société
QUEL FUTUR POUR LES MÉTAUX ?
Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société
Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre
17, avenue du Hoggar – P.A. de Courtabœuf BP 112, 91944 Les Ulis Cedex A, France
Couverture : Anne-Sophie Moulinier et Pascal Ferrari
Cet ouvrage a été imprimé en France sur un papier 100 % recyclé et non blanchi.
ISBN : 978-2-7598-0549-5
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses er ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1 de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
© EDP Sciences 2010
Préface de Michèle Pappalardo
Cet ouvrage, de grande qualité, confirme ma très forte conviction que la gestion e durable des ressources naturelles sera, sans nul doute, le grand enjeu de ce 21 siècle. C’est un défi de taille qui, dans un contexte de croissance démographique mondiale et d’extension des modes de consommation occidentaux, exige une rupture avec nos modèles de développement passés et appelle à des modes de gouvernance renouvelés.
Les auteurs de cet ouvrage se sont livrés à une analyse approfondie et très bien documentée des enjeux économiques, environnementaux et sociaux liés à l’utilisation des métaux et à leur raréfaction face à une demande en croissance exponentielle. Le e constat est simple : le mode de croissance né en Europe au 18 siècle ne peut être e généralisé à l’échelle de la planète. Le 21 siècle pourrait ainsi connaître un retour au monde malthusien tant pour les ressources non renouvelables (pour lesquels cet ouvrage fournit des exemples particulièrement probants) que pour les ressources renouvelables.
Cet ouvrage met à mal trois mythes encore largement répandus dans la société qui, s’ils peuvent paraître séduisants parce que rassurants, nuisent à l’établissement du bon diagnostic et donc à la mise en œuvre des bonnes solutions.
Première croyance : les réserves actuellement exploitées ne représentent qu’une toute petite partie des stocks potentiellement exploitables. La possible raréfaction des ressources naturelles est ainsi renvoyée à un futur lointain, qui semble peu nous concerner. C’est oublier que l’accès à de nouveaux gisements se traduit non seulement par des coûts financiers croissants (investissements plus lourds, besoins croissants en énergie) mais aussi par des coûts environnementaux de plus en plus importants : émissions de gaz à effet de serre, déforestation, production de déchets, perte de biodiversité.
Deuxième croyance : le progrès technique permettra, à lui seul, de résoudre le problème de la raréfaction des ressources, en en permettant notamment une utilisation plus efficace. L’augmentation de la productivité des ressources source d’économies de matière (énergie, eau, sol…) permettrait aux économies de réduire leurs besoins en ressources et les pressions environnementales associées. En France la quantité de matières mobilisées pour produire un euro de valeur ajoutée a baissé de près de 25 % entre 1990 et 2006. Pourtant, la France a mobilisé davantage de matière en 2006 qu’en 1990. Force est de constater, que l’amélioration globale de l’efficacité des ressources a généré une augmentation du niveau des besoins qui dépasse les économies de ressources réalisées (effet rebond). Le cas de la France n’est d’ailleurs pas unique. De nombreux autres pays européens enregistrent un découplage relatif entre consommations de matières et production de richesses. Pourtant, c’est un découplage absolu qui doit être visé. Pour que les effets des innovations technologiques soient pleinement effectifs et pour qu’ils s’accompagnent d’un réel découplage, il est nécessaire de gérer le niveau absolu de l’utilisation des ressources et les impacts
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Quel futur pour les métaux ?
environnementaux associés. Cela suppose qu’ils soient accompagnés par la généralisation de modes de consommation plus durables. Troisième croyance : l’économie circulaire, en permettant la réintroduction infinie de la matière dans le cycle de production permettra de réduire la demande de matières premières vierges. Il suffit donc d’augmenter de façon conséquente les taux de recyclage pour résoudre le problème de la raréfaction des ressources naturelles. Ce raisonnement se heurte néanmoins à deux écueils. Le premier est d’ordre technique et parfaitement bien décrit dans cet ouvrage : il n’y a pas de circuit sans perte. Le second est d’ordre purement mathématique. Compte tenu de la durée de vie des matières dans les produits utilisés (stocks de matières en cours d’utilisation), un taux de recyclage même élevé n’a d’impact significatif sur l’évolution de la consommation en matières premières vierges que si leur taux de croissance est faible (de l’ordre de 1 %). Or, les taux de croissance de la demande de la plupart des métaux sont très nettement supérieurs à ce taux. Le réel enjeu d’une gestion durable des ressources naturelles se situe donc d’abord dans la maîtrise du taux de croissance de la consommation mondiale de matières. Quatre éléments me semblent ainsi incontournables dès lors qu’il s’agit de mettre en place une politique de gestion durable des ressources naturelles : • la nécessité de raisonner sur l’ensemble du cycle de vie des ressources naturelles pour éviter de créer de nouvelles raretés (y compris sur les ressources renouvelables), de déplacer les impacts environnementaux d’une partie du globe vers d’autres zones géographiques, ou encore de créer des transferts entre catégories d’impacts. La politique de lutte contre la pollution de l’air mise en place dans l’Union européenne via la généralisation des voitures catalytiques a certes permis de réduire de façon considérable les émissions de polluants dont certains très toxiques (plomb). Parallèlement cette politique a eu pour corollaire une forte demande de platinoïdes sources d’impacts environnementaux dans d’autres parties du monde. Seule la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie des ressources naturelles permet de tenir compte des conséquences de la mondialisation des économies et de l’extrême interdépendance des différentes régions du monde. C’est un élément essentiel à retenir dès lors qu’on veut mettre en place une politique de gestion durable des ressources naturelles ; la nécessité de mobiliser de nombreux outils parmi lesquels l’éco-conception, les innovations technologiques et organisationnelles auront un rôle important à jouer. Ils permettront notamment de proposer aux acteurs économiques de réelles alternatives vers des modes de vie moins impactants : ils se déclinent en ville durable, en économies d’énergie, en modes de production et de consommation plus sobres… thématiques dont la déclinaison opérationnelle reste encore, pour partie, à inventer ; la nécessité de penser la prospérité autrement qu’à travers le seul critère de la croissance économique. Cela suppose de faire reposer la prospérité sur d’autres fondements que l’accumulation sans fin des biens matériels qui sous-tend cette croissance. Cela demande l’élaboration d’indicateurs complémentaires du produit intérieur brut. Au niveau international un projet d’envergure sur les nouveaux indicateurs est en cours sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économique, de la Commission européenne et de plusieurs États dont la France, suite aux travaux de la Commission Stiglitz-Sen ;
Préface de Michèle Pappalardo
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• la nécessité d’une modification profonde des comportements collectis et individuels qui ne pourra se faire qu’avec la découverte de nouvelles valeurs et une nouvelle définition du bien être. Le défi est immense mais les enjeux méritent qu’on se donne les moyens de le relever.
Michèle PAPPALARDO Déléguée Interministérielle et Commissaire générale au Développement durable
7KLV SDJH LQWHQWLRQDOO\ OHIW EODQN
Préface de Marc Ventre
Dans le monde complexe dans lequel nous évoluons, l’ingénieur ne peut se contenter de son métier de technicien. Il doit intégrer dans sa réflexion de nombreux aspects qui touchent à l’économique, au social, au sociétal…
L’Association des Centraliens qui rassemble plus de 11 000 ingénieurs en activité dans tous les secteurs de l’économie a clairement inscrit dans sa stratégie le souhait d’être une force de proposition dans tous les domaines qui touchent au sociétal. C’est pourquoi je me réjouis que les travaux engagés par le groupe QSE – Performance Durable de l’Association des Centraliens sur la raréfaction des matières premières minérales et en particulier des métaux, ait débouché sur l’ouvrage que vous avez entre les mains. Cet ouvrage illustre en effet parfaitement le type d’approche globale d’une problématique que doit avoir l’ingénieur. De plus il montre comment la communauté centralienne peut se mobiliser pour participer à la réflexion nationale sur le sujet des ressources naturelles. De cet ouvrage qui est un recueil impressionnant de l’état de nos ressources en matériaux métalliques, je retiendrai quelques enseignements forts : • la croissance mondiale va créer dans un horizon relativement proche des situations de pénurie, • malgré la qualité de l’intelligence hum aine, il ne sera pas possible de tout résoudre par des solutions technologiques, • il faut donc se mobiliser et changer de regard sur cette problématique tant au niveau microscopique (l’ingénieur dans son entreprise) qu’au niveau macroscopique (les décideurs politiques). Je conclurai cette brève introduction en réaffirmant l’importance du rôle de l’ingénieur pour construire le monde demain. Sa connaissance et sa compréhension des phénomènes physiques, chimiques, biologiques… sont indispensables dans un monde où l’on a tendance à oublier les réalités physiques. Son schéma de pensée « analyser / caractériser / synthétiser / proposer des solutions pragmatiques » convient tout à fait aux challenges que notre monde va affronter dans les décennies à venir et en particulier dans le domaine des matières premières. Si l’on y ajoute la capacité d’innovation et une ouverture à l’ensemble des enjeux de la planète, l’ingénieur doit être un des maillons essentiels de la construction d’un monde plus durable.
Marc VENTRE Président de l’Association des Centraliens
7KLV SDJH LQWHQWLRQDOO\ OHIW EODQN
Préface de Marc Boissonnet
Lorsque, début 2009, le groupe QSE – Performance Durable de l’Association des Centraliens a commencé une réflexion sur le thème de la raréfaction des ressources minérales (principalement les métaux), nous savions que nous nous penchions sur un sujet technique important pour les ingénieurs dans de nombreuses activités industrielles. Ce que nous n’avions pas anticipé, c’est la variété des sujets que nous allions aborder et l’interrelation que ce thème de la raréfaction des métaux a avec de nombreux autres enjeux liés à un développement plus durable. Cette vision transversale et globale d’un sujet finalement relativement peu abordé, il nous a paru intéressant de la partager avec le plus grand nombre. C’est l’objet de l’ouvrage que vous avez entre les mains. Pour rendre la lecture la plus accessible possible, cet ouvrage a été conçu en deux parties : • un texte de synthèse de 40 pages qui développe une réflexion globale sur le futur des métaux ; • une série d’articles dans lesquels nous avon s fait des « zooms » sur certains métaux, sur des domaines d’activité particuliers, ou sur des sujets transversaux (environnement, énergie, économie…). Ces articles ne couvrent pas de manière exhaustive le sujet : ils ont plutôt pour but d’illustrer concrètement la réflexion développée dans le texte de synthèse. Ce livre résume les travaux que nous avons réalisés dans le cadre d’unThink Tank (programme de recherche) commandé par l’Association des Centraliens et qui a été lancé en mars 2009 lors d’une conférence qui présentait l’état des connaissances actuelles et la vision prospective des pouvoirs publics et des experts. Ainsi, Michèle Pappalardo (Commissaire Générale au Développement Durable du MEEDDM – Ministère de l’Environnement, de l’Écologie, du Développement Durable et de la Mer) et Jacques Varet (Directeur de la Prospective du BRGM – Bureau de Recherches Géologiques et Minières) ont confirmé les orientations duThink Tank. Cet ouvrage ne prétend pas répondre à toutes les questions techniques suscitées par la raréfaction des métaux. Basé sur des données scientifiques les plus sérieuses possibles, il s’essaye à développer une réflexion systémique sur un enjeu qui, s’il est moins médiatique que la raréfaction du pétrole, n’en est pas moins un élément important à prendre en compte pour le développement durable de nombreuses activités économiques et humaines.
Il tire aussi un signal d’alarme pour que chaque consommateur, industriel ou homme politique, prenne la mesure du problème et agisse en conséquence de façon responsable. Nous ne pouvons fermer les yeux sur les conséquences inéluctables de la surconsommation des ressources naturelles. Si des solutions existent (recyclage, éco-conception, économie de la fonctionnalité…) il nous appartient de les rechercher et de les mettre en œuvre sans délai.
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