156
pages
Français
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2015
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
13 octobre 2015
Nombre de lectures
0
EAN13
9782760635524
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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13 octobre 2015
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EAN13
9782760635524
Langue
Français
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Sous la direction de Jean-Philippe Meloche et Juan Torres
VIVRE EN FAMILLE AU CŒUR DE LA VILLE
Préface de François Cardinal
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vivre en famille au cœur de la ville (PUM) Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3550-0 1. Rénovation urbaine. 2. Politique familiale. I. Meloche, Jean-Philippe, 1977- . II. Torres, Juan, 1976- . III. Collection: PUM. HT170.V582015 307.3’416 C2015-941584-5 Mise en pages et epub: Folio infographie ISBN (papier): 978-2-7606-3550-0 ISBN (pdf): 978-2-7606-3551-7 ISBN (ePub): 978-2-7606-3552-4 Dépôt légal: 4 e trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2015 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Table des matières
Préface
Introduction
PARTIE 1
Montréal et les familles
Chapitre 1
La mobilité résidentielle des familles
Chapitre 2
La famille contre la ville ou la ville contre la famille?
Chapitre 3
La rationalité économique du choix résidentiel des familles
Chapitre 4
Politiques et imaginaire de la ville
Chapitre 5
Regards actuels sur un vieux débat
PARTIE 2
Accueillir les familles: politiques publiques et projets urbains
Chapitre 6
L’importance des politiques municipales
Chapitre 7
Fidéliser les familles à Montréal
Chapitre 8
Familles et aménagement: une approche développementale
Chapitre 9
Le point de vue des praticiens en aménagement
Chapitre 10
Suisse: la recherche d’un urbanisme pour la famille
Les auteurs
Préface
François Cardinal
Je peux vous faire un aveu? J’habite en banlieue. Oui, je vis en famille au cœur de la banlieue. Et néanmoins, on m’a demandé d’écrire la préface de ce livre. Et j’ai accepté de le faire. Vous sursautez? Vous ne comprenez pas ce qu’un banlieusard peut bien avoir à nous apprendre sur un sujet aussi urbain? Voilà justement pourquoi ce sujet m’intéresse tant. Voilà, très précisément, pourquoi j’ai écrit des dizaines et des dizaines de textes sur le sujet ces dernières années, pourquoi j’ai accepté de participer au colloque qui a justement précédé la rédaction de cet ouvrage.
Le sujet est d’une grande importance pour Montréal, pour sa région, et pourtant, les seuls qui semblent avoir le droit de se pencher sur le phénomène, les seuls qui se sentent autorisés à en parler avec autorité, ce sont les citadins. Surtout ceux du centre. Pourtant, il s’agit bien d’un dossier métropolitain, aux répercussions nationales, même. Mais allez comprendre… Les suburbains ne semblent avoir droit de cité que pour se justifier. Comme si leur décision était mauvaise en soi. Il y a le bon choix, la ville. Et il y a le vilain choix, la banlieue. Un sous-entendu qui véhicule un paquet de préjugés, qui fait abstraction de la géographie de l’île de Montréal. Un sous-entendu, surtout, qui empêche de comprendre véritablement le phénomène de migration des familles.
* * *
Il faut en venir à l’évidence, les deux solitudes, ce ne sont plus les anglos et les francos. Ce sont les citadins et les banlieusards, qui ne se comprennent pas, ne se parlent pas. Deux solitudes que je cherche bien humblement à rapprocher, par mon travail, en abordant la région comme un tout. Deux solitudes que le colloque Vivre en famille au cœur de la ville a également tenté de rapprocher en avril 2013, à sa façon, en abordant le phénomène avec ouverture, de manière large, objective. Et c’est tant mieux. Car ce n’est pas en montrant du doigt les jeunes parents qui prennent le pont qu’on trouvera une solution au phénomène. Ce n’est pas non plus en traçant une ligne vertueuse entre l’île et la banlieue qu’on réussira à mieux comprendre les interactions qui lient les deux territoires.
Il faut plutôt nuancer le débat. Il faut l’éclairer, le détailler, le décortiquer afin de mieux comprendre les interactions et migrations qui lient l’urbain au périurbain. Il faut analyser «l’évolution des cycles de vie» (Gill, chapitre 1), comprendre «les modes de vie urbains des jeunes familles» (Germain, chapitre 2), évaluer les «préférences de consommation» (Meloche, chapitre 3), noter la force de la banlieue dans «l’imaginaire social» (Fortin, chapitre 4), soupeser «les préférences résidentielles» des jeunes adultes (Lord et Lotfi, chapitre 5).
Il faut aussi saisir ce qui alimente les perceptions négatives de la ville (Plante, chapitre 6), comprendre pourquoi les jeunes familles choisissent tel ou tel type de logements (Chantal et Wexler, chapitre 7), cerner le type d’environnement qui plaît aux familles (Torres, chapitre 8), s’interroger sur la composition des logements offerts aux familles en ville (Dufresne et Girard, chapitre 9) et se référer à ce qui se fait ailleurs (Thomas, chapitre 10).
Bref, il faut saisir ce qui pousse les parents à quitter l’île, ce qui les incite à s’installer dans la ville voisine, ce qui motive certains à se rendre en deuxième ou troisième couronne. Il faut, enfin, tenter de comprendre si la plupart des jeunes familles succombent au chant des sirènes de la périphérie ou s’ils fuient carrément la ville.
* * *
J’ai posé la question sur mon blogue, il y a quelques années. Les réactions à mon billet de blogue montraient la nécessité d’aborder cet enjeu avec ouverture, sans jugement ni a priori. De mener une réflexion sur le mode de la discussion en incluant tout le monde.
On retrouvait de tout dans ces nombreux commentaires, mais un fil conducteur s’en dégageait: la plupart des banlieusards disaient avoir quitté la ville plutôt qu’adopté la banlieue avec envie et enthousiasme. Bref, les commentaires étaient davantage contre Montréal que pour la banlieue. On évoquait souvent le coût des propriétés sur l’île, mais aussi les programmes approximatifs d’accès à la propriété de Montréal, la surtaxe à l’immatriculation, l’état de décrépitude des infrastructures, l’absence d’équipements municipaux pour la famille, les hausses à répétition de taxes et tarifs, la baisse de service liée au gel des dotations d’arrondissement, etc. Autant de causes de l’exode qui s’ajoutent à celles évoquées dans les prochaines pages de cet ouvrage, comme le manque de logements de plus de deux chambres et d’environnements urbains conçus pour les familles. Une très longue liste de critiques et de doléances contre la ville. Ce qui est paradoxalement, à mon avis, une bonne nouvelle pour cette même ville…
* * *
De toute évidence, Montréal ne répondra pas de la même manière à l’exode si les gens la fuient par dépit… ou s’ils partent parce qu’ils veulent absolument un bungalow. Le jeune couple qui fait ses boîtes et traverse les ponts pour humer l’air de la banlieue, posséder un grand terrain et une énorme maison, la ville peut difficilement le retenir. Le citoyen qui veut à tout prix se rapprocher du DIX30 ou du Carrefour Laval, Montréal doit se résigner à le laisser partir. Le citadin qui a besoin de se rapprocher de ses grands-parents, de fréquenter une école en particulier ou de rejoindre son épouse (comme moi…), la ville doit se résigner à le laisser partir.
Mais la jeune famille qui part parce que les taxes sont trop élevées, les programmes municipaux d’accès à la propriété trop chiches ou les rues trop cabossées, la ville peut la retenir en limitant la hausse du fardeau fiscal, en bonifiant les programmes d’accès ou en prenant davantage soin de ses infrastructures. «Le problème, a souligné avec justesse un lecteur sur mon blogue, ce n’est pas que certains préfèrent la banlieue à la ville, mais bien que plusieurs voudraient rester en ville… mais en sont incapables.» Voilà ce qui a été le cœur de la réflexion du colloque d’avril 2013. Voilà ce que tentent de mieux comprendre les auteurs des textes contenus dans cet ouvrage qui fera date, à n’en pas douter.
Bonne lecture!
Introduction
La ville et la famille sont deux réalités très vastes, dont les relations ne peuvent être que complexes, en raison non seulement de la diversité des configurations urbaines et sociales possibles, mais aussi de leur dynamisme et leurs constantes transformations. En ce sens, trouver «le bon» arrimage entre l’environnement urbain et la vie en famille constitue un objectif ambitieux, que l’on ne peut pas considérer comme atteint, et ce malgré plus d’un siècle de tentatives. La réinvention de l’habitat familial par le développement de la ville-satellite, de la cité-jardin, et plus largement de la banlieue, a suscité (et suscite encore) beaucoup d’enthousiasme. Or, les effets pervers de la prolifération de ces formes urbaines, notamment en termes de disqualification des quartiers anciens et des espaces publics, puis de dépendance à l’automobile (avec la pression économique et environnementale que cela comporte), sont de plus en plus évidents. Aujourd’hui, l’environnement urbain étant déjà constitué en grande partie par la banlieue dans ses différentes déclinaisons, le défi de mieux arrimer la vie en famille et la ville reste entier. Il passe par la transformation des milieux aménagés dans les dernières décennies, mais aussi par la requalification des quartiers anciens au cœur de la ville.
La dégradation de certains quartiers centraux et l’émergence de la classe moyenne ont généré une sorte de refoulement vers la périphérie des familles à la recherche d’un milieu de vie plus sain, garant d’intimité, d’un contact direct avec les éléments naturels, de sécurité, de calme, etc. Considérer à nouveau les espaces délaissés au centre de la ville comme potentiellement appropriés pour les familles revient à remettre en question cette quête d’habitat idéalisé. L’objectif de ce livre ne se limite toutefois pas à revisiter les arguments où s’opposent ville et banlieue ou centre et périphérie. Il vise plutôt à attirer l’