Radicalisation de la jeunesse
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Radicalisation de la jeunesse , livre ebook

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Description



La montée du radicalisme, religieux et politique, a nettement marqué l'Europe ces derniers mois. Engagement djihadiste, vote d'extrême-droite... La séduction croissante qu'exercent "les extrêmes" sur une fraction de la jeunesse en colère, en proie à l'inquiétude ou désabusée, interroge. Cette jeunesse serait-elle sacrifiée ? Et le serait-elle, seule ?



C'est la société tout entière qui est remise en cause dans ses fondements. Michel Fize, sociologue reconnu et spécialiste de la jeunesse, dresse un portrait scientifique extrêmement rigoureux des jeunes tentés par le radicalisme. Il fait ressortir leurs convergences, leurs divergences et les raisons de leur malaise. Ainsi, en creux, fait-il apparaître les urgences d'aujourd'hui et les besoins de l'Europe de demain.






  • Divergences : deux jeunesses, deux radicalités


  • Convergences : une génération sacrifiée


  • Raisons et solutions à la colère radicale


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 octobre 2016
Nombre de lectures 9
EAN13 9782212009477
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La « génération radicale », détonante autant que déroutante
La montée du radicalisme, religieux et politique, a nettement marqué l’Europe ces derniers mois. Engagement djihadiste, vote d’extrême-droite… La séduction croissante qu’exercent « les extrêmes » sur une fraction de la jeunesse en colère, en proie à l’inquiétude ou désabusée, interroge. Cette jeunesse serait-elle sacrifiée ? Et le serait-elle, seule ?
C’est la société tout entière qui est remise en cause dans ses fondements. Michel Fize, sociologue reconnu et spécialiste de la jeunesse, dresse un portrait scientifique extrêmement rigoureux des jeunes tentés par le radicalisme. Il fait ressortir leurs convergences, leurs divergences et les raisons de leur malaise. Ainsi, en creux, fait-il apparaître les urgences d’aujourd’hui et les besoins de l’Europe de demain.

Michel Fize est sociologue (CNRS), écrivain et ancien Conseiller régional d’Île-de-France. Il est spécialiste des questions d’adolescence, de jeunesse et de famille. Il a publié à ce jour une trentaine d’ouvrages autour de ces thèmes.
Michel Fize
RADICALISATION DE LA JEUNESSE
La montée des extrêmes
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Mise en pages : Facompo
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2016
ISBN : 978-2-212-56517-1
Du même auteur
La Démocratie familiale : évolution des relations parents-adolescents , Paris, Les Presses de la Renaissance, 1990.
Les Bandes. De l’« entre soi » adolescent à l’ « autre-ennemi » , Paris, Desclée de Brouwer, 1993 ; 2 e éd. remaniée, 2008.
Le Peuple adolescent , Paris, Julliard, 1994 ; 2 e édit., Mots composés, 2011.
Génération courage, Les lettres des jeunes Français au Premier ministre , Paris, Julliard, 1995.
Adolescence en crise ? Vers le droit à la reconnaissance sociale , Paris, Hachette-éducation, 1998.
À mort la famille ! Plaidoyer pour l’enfant , Ramonville-Saint-Agne, Érès, 2000.
Le Cabinet , Paris, Arléa, 2001.
Les Adolescents , Paris, Le Cavalier bleu, « Idées reçues », 2002, 2 e éd. 2009.
Le Deuxième Homme, Réflexions sur la jeunesse et l’inégalité des rapports entre générations , Paris, Les Presses de la Renaissance, 2002.
Ne m’appelez plus jamais crise. Parler de l’adolescence autrement , Ramonville-Saint-Agne, Érès, 2003.
Les Pièges de la mixité scolaire , Paris, Les Presses de la Renaissance, 2003.
Les Interdits fondements de la liberté , Paris, Les Presses de la Renaissance, 2004.
La Famille , Paris, Le Cavalier bleu, « Idées reçues », 2005.
L’adolescent est une personne , Paris, Seuil, 2006 ; Paris, Pocket, 2009.
Mais qu’est-ce qui passe par la tête des méchants ? , Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2006 ; Marabout, 2009.
Le Livre noir de la jeunesse , Paris, Presses de la Renaissance, « Petite Renaissance », 2007.
Les Menteurs , Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007 ; Marabout, Paris, 2009.
Père et fils, l’histoire d’un amour mal entendu , Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2008 ; Marabout, 2012.
Faites l’humour pas la gueule , Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2009.
Manuel illustré à l’usage des adolescents qui ont des parents difficiles , Nantes, Éditions du Temps, 2009.
Antimanuel d’adolescence, Toute la vérité, rien que la vérité sur les adolescents , Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2009 ; Marabout, 2014.
L’Individualisme démocratique, Les défis de la démocratie participative , Paris, Éditions de l’Œuvre, 2010.
L’Adolescence pour les Nuls , Paris, First éditions, 2010.
Les Nouvelles Adolescentes , Paris, Armand Colin, 2010.
Le Bac inutile , Paris, Éditions de l’Œuvre, Paris, 2012.
Mon adolescent en 100 questions , Paris, Eyrolles, 2013.
Une prison dans la ville, histoire de la prison modèle de la Santé (1867-2014) , Paris, Buchet-Chastel, 2015.
Jeunesses à l’abandon, La construction universelle d’une exclusion sociale , Turin, Mimésis, 2016.
Merci Will et à bientôt , Lyon, Éditions LGO, 2016.
Introduction
« Une jeunesse saisie par la radicalisation ? », s’interrogeait récemment Le Monde 1 . Une chose est certaine : le mot est à la mode, il en a détrôné d’autres qui sont par conséquent « passés de mode », comme « extrémisme » (politique), « intégrisme » (religieux) ou « fanatisme » que l’on retrouve dans cette définition d’Edgar Morin : « Le fanatisme porte en lui la certitude de vérité absolue, la conviction d’agir pour la plus juste cause, et la volonté de détruire ceux qui s’opposent à lui, ainsi que ceux qui font partie d’une communauté jugée perverse ou néfaste, voire les incrédules (réputés impies) 2 . »
On ne saurait dire depuis combien de temps au juste l’on parle de radicalisation et non plus d’extrémisme. Le terme « radicalité » est apparu il y a une dizaine d’années sous la plume de certains sociologues. Et l’expression « radicalisme islamique », au début des années 1990. Le terme « radicalisé » est alors lui aussi utilisé.
Partons de l’étymologie. Le terme « radical » apparaît au XV e siècle. Il vient du latin radix (« racine », « fondement », « souche »). Sous le règne de Louis-Philippe, les radicaux se confondent avec les républicains et se réclament de l’héritage révolutionnaire. Il y a dans ce mot une notion de retour aux origines. « Radicaliser » apparaît en 1845. Il signifie « rendre radical », « rendre plus fondamental, plus extrême », note H. Guilbeaux dans une lettre à Romain Rolland, 3 . Voilà pour la définition. Mais qui se radicalise ? Ce sont des groupes. Quelques exemples puisés au fil de l’Histoire et chez les philosophes feront mieux comprendre notre propos :
Le 21 février 1987, le Raid intervient dans une ferme du Loiret à Vitry-aux-Loges et arrête les principaux membres d’Action directe : Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani. Interdit depuis 1982, l’on savait que ce groupe s’était « radicalisé » : plusieurs assassinats lui étaient imputés. Rappelons que ce sont des théoriciens de l’Internationale situationniste (Guy Debord) et du groupe « Socialisme ou Barbarie » fondé par Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, avec quelques autres théoriciens de l’extrême gauche qui étaient à l’origine de ce mouvement en France.
Jean-Paul Sartre, dans Situations, III , évoque le combat des communistes : « Les marxistes purs comptent sur les militants − c’est-à-dire sur une action consciente et concertée − pour radicaliser [souligné par nous] les masses et susciter en elles cette conscience de classe 4 . » Et Merleau-Ponty, dans son livre Phénoménologie de la perception , « [se] demande pourquoi un retour de prospérité entraîne souvent une radicalisation [souligné par nous] des masses 5 ».
Clemenceau, en 1899, posait du reste déjà ce diagnostic : « Le collectiviste se radicalisera. »
En mars 1893, Grover Cleveland, réélu président des États-Unis, doit faire face à une crise économique majeure qui menace la monnaie américaine. Si sa façon de gérer les conflits sociaux en faisant appel à l’armée est saluée par la classe politique unanime, celle-ci estime en revanche qu’elle « radicalise » les rapports de l’administration avec les syndicalistes.
Retour en France. Au début de septembre 1792, se déroulent les événements désignés sous le nom de « massacres de septembre ». Les révolutionnaires redoutent un coup d’État des royalistes, soutenus par la coalition austro-prussienne. S’ensuit une immense tuerie qui fait 1 300 morts à Paris. On signale bon nombre d’exécutions sommaires dans les prisons. Ces massacres influent sur les élections des députés à la Convention. Ils provoquent en effet une « radicalisation » des esprits qui va profiter au parti des Montagnards.
Quittons à nouveau notre pays. En juin 1785, le mouvement des corps francs atteint son apogée dans la République des Provinces-Unies. La révolte des patriotes se construit contre le stathouder Guillaume V d’Orange-Nassau et contre les aristocrates appelés aussi « régents ». Lors de leur troisième rassemblement national, les patriotes votent l’Acte d’association préconisant l’émergence d’un gouvernement populaire par représentation.

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