Démographie, climat et alimentation mondiale
398 pages
Français

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Description

L'humanité trouvera-t-elle de quoi nourrir 9 milliards d'hommes en 2050, dans un contexte climatique probablement plus difficile ? L'inquiétude n'est pas nouvelle, mais la croissance démographique s'est emballée dans la seconde moitié du XXe siècle, et la crainte d'une crise alimentaire mondiale est réapparue.

Certes, les progrès des technologies agricoles ont permis, au plan global, de maintenir le niveau nutritionnel moyen pendant les années de la "Révolution verte", mais la situation restait loin d'être satisfaisante, puisque environ 850 millions de personnes étaient sousalimentées au début du XXIe siècle. Or de nouvelles inquiétudes se font jour : les surfaces cultivables ne sont plus guère extensibles, la productivité des sols atteint des niveaux qui risquent de les endommager de façon irréversible, les prix de l'énergie et des intrants indispensables à l'agriculture moderne sont à la hausse... Et les perspectives de changements climatiques ne sont pas rassurantes. De nouveaux progrès technologiques permettront-ils de dépasser, une fois encore, les contraintes naturelles et démographiques ?

Cet ouvrage rappelle d'abord ces contraintes démographiques, climatiques et environnementales qui pèseront sur la disponibilité de ressources à l'horizon 2050, et traite ensuite des facteurs d'évolution de la demande alimentaire, des moyens techniques et économiques d'y faire face, et enfin des conditions d'un équilibre possible. Une synthèse est proposée en début de volume.

Des recommandations y sont faites, destinées aux pouvoirs publics français pour les éclairer sur leur politique nationale et internationale, mais aussi à la société civile, qui est concernée car les problèmes ne sont pas seulement scientifiques ou technologiques : ils mettent aussi en jeu les comportements individuels des producteurs et des consommateurs. Trois domaines où il faut agir sans tarder sont mis en valeur : la nutrition et les habitudes alimentaires, puis la démographie, et enfin l'économie mondiale et le commerce international. Les recommandations portent ensuite sur la production agricole et les questions d'environnement, puis sur la prévention, l'anticipation et la gestion des situations de crise, hélas quasi inévitables.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 3
EAN13 9782759808861
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait


ACADÉMIE DES SCIENCES
DÉMOGRAPHIE,
CLIMAT ET
ALIMENTATION
MONDIALE
Sous la direction de
HENRI LERIDON et
GHISLAIN DE MARSILY Démographie, climat
et alimentation mondiale
oRAPPORT SUR LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE N 32
Animateurs : Henri Leridon et Ghislain de Marsily
ACADÉMIE DES SCIENCES
17, avenue du Hoggar
Parc d’activités de Courtabœuf, BP 112
91944 Les Ulis Cedex A, FranceRapports sur la science et la technologie
– Sciences et pays en développement. Afrique subsaharienne francophone
oRST n 21, 2006.
– La recherche spatiale française
oRST n 22, 2006.
– L’épidémiologie humaine. Conditions de son développement en France,
et rôle des mathématiques
oRST n 23, 2006.
– La maîtrise des maladies infectieuses. Un défi de santé publique,
une ambition médico-scientifique
oRST n 24, 2006.
– Les eaux continentales
oRST n 25, 2006.
– La fusion nucléaire : de la recherche fondamentale à la production
d’énergie?
oRST n 26, 2006.
– Cycles biogéochimiques et écosystèmes continentaux
oRST n 27, 2007.
– Hormones, santé publique et environnement
oRST n 28, 2008.
– Événements climatiques extrêmes. Réduire les vulnérabilités des systèmes
écologiques et sociaux
oRST n 29, 2010.
– Les sciences spatiales. Adapter la recherche française aux enjeux
de l’Espace
oRST n 30, 2010.
– La Métallurgie, science et ingénierie
oRST n 31, 2010.
Imprimé en France
c 2011, EDP Sciences, 17, avenue du Hoggar, BP 112, Parc d’activités de Courtabœuf,
91944 Les Ulis Cedex A
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous
pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,
des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et
constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à
l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes
citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont
incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). Des
photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au : Centre français
d’exploitation du droit de copie, 3, rue Hautefeuille, 75006 Paris. Tél. : 01 43 26 95 35.
ISBN 978-2-7598-0581-5Académie des sciences
Rapport Science et Technologie
Le Comité interministériel du 15 juillet 1998, à l’initiative du ministre de
l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, a confié à l’Académie
des sciences l’établissement du rapport biennal sur l’état de la science et de la
technologie.
Pour répondre à cette demande, l’Académie des sciences a mis en place en
sonseinleComité « Rapport Science et Technologie » (RST), chargé de choisir
les sujets d’étude et de suivre les travaux.
Chaque thème retenu est conduit par un groupe de travail animé par un
membre ou un correspondant de l’Académie, entouré d’experts.
Chaque rapport est soumis au Comité RST, à un Groupe de lecture critique,
et à l’Académie des sciences.
Depuis 1999, trente-et-un rapports ont ainsi été édités et remis au ministre
chargé de la Recherche.7KLVSDJHLQWHQWLRQDOO\OHIWEODQNCOMPOSITION DU COMITÉ RST
Christian AMATORE
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’École normale supérieure,
université Pierre-et-Marie-Curie
Jean-François BACH
Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences – Professeur à l’université
René-Descartes
François BACCELLI
Membre de l’Académie des sciences – Directeur de recherche à l’Institut national
de recherche en informatique et en automatique
Roger BALIAN
Membre de l’Académie des sciences – Conseiller scientifique au Commissariat
à l’énergie atomique
Alain CARPENTIER
Vice-président de l’Académie des sciences – Professeur émérite à l’université
Pierre-et-Marie-Curie
Patrick CHARNAY
Correspondant de l’Académie des sciences – Directeur de recherche au Centre
national de la recherche scientifique
François CUZIN
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’université de
Nice-Sophia-Antipolis
Michel DAVIER
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’université Paris-Sud Orsay
Jean DERCOURT
Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences – Professeur émérite à
l’université Pierre-et-Marie-Curievi DÉMOGRAPHIE, CLIMAT ET ALIMENTATION MONDIALE
Henri DÉCAMPS
Membre de l’Académie des sciences – Directeur de recherche émérite au Centre
national de la recherche scientifique
Christian DUMAS
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’École normale supérieure
de Lyon
Pierre ENCRENAZ
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’université
Pierre-et-MarieCurie
Marc JEANNEROD
Membre de l’Académie des sciences – Professeur émérite à l’université
Claude-Bernard
Jean-Pierre KAHANE
Membre de l’Académie des sciences – Professeurémérite à l’université Paris-Sud
Orsay
Bernard MEUNIER
Membre de l’Académie des sciences – Président-directeur général de Palumed
Paul-Henri REBUT
Correspondant de l’Académie des sciences – Conseiller scientifique auprès du
Haut commissaire à l’énergie atomique
Jean SALENÇON
Président de l’Académie des sciences – Ingénieur général honoraire des ponts et
chaussées – Professeur honoraire à l’École polytechnique et à l’École nationale
des ponts et chaussées
Erich SPITZ
Correspondant de l’Académie des sciences – Conseiller du groupe Thales
Pierre SUQUET
Membre de l’Académie des sciences – Directeurde recherche au Centre national
de la recherche scientifique
Philippe TAQUET
Membre de l’Académie des sciences – Professeur au Muséum national d’histoire
naturelle
Alain-Jacques VALLERON
Membre de l’Académie des sciences – Professeur à l’université
Pierre-et-MarieCurieCOMPOSITION DU COMITÉ RST vii
Jean-Christophe YOCCOZ
Membre de l’Académie des sciences – Professeur au Collège de France
Coordination éditoriale :
Joëlle FANON
Adjointe du directeur du service des publications de l’Académie des sciences7KLVSDJHLQWHQWLRQDOO\OHIWEODQNRÉSUMÉ
La grave crise alimentaire qu’a connue le monde en 2007-2008 était
probablement le signe d’une situation alimentaire de la planète tendue,
préoccupante, complexe. Cette crise annonçait sans doute des crises bien plus
larges et bien plus dramatiques, pouvant conduire, si rien n’est fait, à des
famines aiguës, des émeutes de la faim violentes, à des tensions
internationales, voire à des migrations importantes de population. La nouvelle montée
des prix des denrées alimentaires fin 2010 et les événements de janvier
2011 dans certains pays confirment déjà, hélas, les craintes exprimées dans
ce rapport.
Aujourd’hui, un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés de façon
chronique, et ce chiffre a crû de 150 millions d’individus en deux ans.
Cette sous-alimentation et d’autres carences alimentaires engendrent, chez
les jeunes enfants qui en souffrent, des retards de croissance irréversibles,
les condamnant pour la vie – et même celle de leurs descendants – à des
déficiences physiques et intellectuelles sévères. Cette situation, trop longtemps
tolérée (on se satisfaisait d’une faible diminution du nombre absolu de
personnes sous-alimentées, avant la remontée de 2008), est en fait intolérable.
La situation actuelle résulte de plusieurs facteurs : production insuffisante
dans plusieurs parties du monde; conditions de production défavorables
au niveau local; guerres et conflits civils; augmentation de la part de
l’alimentation d’origine animale, trop consommatrice en protéines d’origine
végétale; concurrence avec la production de biocarburants; inégale
répartition des ressources alimentaires entre les individus et les nations, c’est-à-dire
l’injustice de la pauvreté : la production agricole actuelle, si elle était plus
équitablement répartie, permettrait de satisfaire les besoins de tous à un
eniveau acceptable. Mais en ce début du XXI siècle, la production
alimentaire est confrontée, dans un contexte de croissance démographique toujours
soutenue malgré son ralentissement, à une conjonction inédite de facteurs
structurels qui pose de nouvelles questions pour la sécurité alimentaire de la
planète.
L’évolution des régimes alimentaires a conduit à l’apparition d’un
problème de santé publique majeur : le développement de l’obésité, tant dans
les pays industrialisés qu’émergents ou en voie de développement. On
estimait en 2005 à 1,3 milliard le nombre d’adultes en surpoids, dont 400
millions d’obèses, soit respectivement 33 % et 10 % de la population adulte
mondiale. Plus de 800 millions de ces personnes vivent dans les PED. Si
les tendances récentes se poursuivent, la planète comptera 3,3 milliards
de personnes en surpoids en 2030, dont 80 % dans les PED. Outre unex DÉMOGRAPHIE, CLIMAT ET ALIMENTATION MONDIALE
consommation accrue de nourriture et d’énergie pour la produire, ainsi que
d’énergie pour se déplacer, l’obésité engendre un cortège de maladies non
transmissibles graves, allant des affections cardiovasculaires au cancer
colorectal. Cette évolution, jusqu’ici sous-estimée et tolérée, est aussi intolérable.
La production agricole résulte de la conjonction de quatre facteurs
principaux : la disponibilité en sols arables, la disponibilité en eau de pluie
ou d’irrigation, le climat, et enfin les techniques culturales (main d’œuvre,
semences ou variétés culturales, intrants tels qu’engrais, pesticides, etc., et
degré de mécanisation). De tous ces facteurs, il apparaît d’emblée que la
disponibilité en sol est véritablement le facteur le plus limitant de la
production agricole, bien plus que l’eau; l’amélioration des techniques culturales
reste la première et la plus importante façon d’augmenter la production.
Parallèlement, la modification des habitudes alimentaires et le choix du type de
production correspondant sont les clés pour résoudre les problèmes tant de
carences alimentaires que d’obésité.
Nourrir convenablement 7 milliards d’hommes aujourd’hui et 9 milliards
en 2050 reste possible à certaines conditions,

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