Fraternité Matin N° 17594 - du 22/08/2023
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Fraternité Matin N° 17594 - du 22/08/2023 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 22 août 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Mardi 22 août 2023 / N° 17 594 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Sénatoriales 2023 129dossiers validés, 6 rejetés P. 9
ReportageAcadémie des talents / Briser la barrière linguistique Tout pour renforcer Dans les coulisses la compétitivité du stage au Ghana Pp. 2 à 4 Gaz butane Enquête express
Le manque de bouteilles crée la pénurie P. 17 PHOTO : FATOU SYLLA Municipales etrégionales2023Pp. 5 à 10 Pré-campagne :Ce queditlaCei
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R eportage
Mardi 22 août 2023
Académie des talents /Hôtellerie, tourisme, restauration... Séjour linguistique de stagiaires ivoiriens au Ghana Grâce au programme de l’Académie des talents (Act), 120 élèves et étudiants bénéficient de cours intensifs et stages pratiques en anglais à Elmina. Nous sommes allés à leur rencontre. ou are welcome».I take my breakfast C’est avec cette for-mule consacrée de Ils sont encadrés par une bienvenue en anglais équipe d’enseignants spécia-ceuYdes capacités linguistiquesx qui franchissent le que sont accueillis lisés pour un renforcement portail d’entrée du Nduom : cours intensifs en anglais school of business and tech- et stages pratiques. Tous nology at Elmina (L’universi- les apprenants qui sont ac-té du business et de techno- cueillis dans l’établissement logies de Nduom à Elmina au ont droit à un package de Ghana, Ndlr). formation. Patience, amour, C’est justement dans ce courage, don de soi sont les campus bâti sur un vaste maîtres- mots pour les en-domaine qui offre de nom- seignants de l’institution qui breuses commodités et pro- donnent à ‘’leurs protégés’’ grammes de formation que des raisons de croire que ce des apprenants ivoiriens ont qui prime, c’est la qualité des déposé leurs valises. Ils sontcours dispensés. de niveau Brevet de techni- Le jeudi 17 août, à 48 heures cien (Bt) en réception et en de la fin de l’immersion de restauration, Brevet de tech- la deuxième vague de sta-nicien supérieur (Bts) en tou- giaires, le moment est venu risme, en techniques hôte- de communiquer les notes lières et gestion touristique... et moyennes aux appre-Ils y sont depuis le 15 juillet nants. Ils sont tous en salle 2023, constituant la première de classe. Chacun tentant vague de 20 stagiaires. du mieux qu’il peut de chas-Les apprenants marquent un vif intérêt aux formations qui leur sont dispensées.(PHOTOS : F. SYLLA) Et le 22 juillet, a suivi le deu- ser le trac. Un silence lourd xième groupe de 100 jeunes. règne sur les lieux. ne tient plus sur sa table. de soulagement quand elle d’avoir réussi ma formation un club d’anglais dans son Porté par le ministère de l’En- La boule au ventre, Amani Elle sort, entre et ressort. A reçoit enfin sa feuille de co- », se réjouie-t-elle. Avec un école et aussi aider ses amis seignement technique, de la Paule Emmanuelle Akissi, la vue des feuilles de copies pie. « C’est fait ! J’ai la note niveau scolaire du premier qui n’ont pas eu l’opportunité Formation professionnelle et titulaire d’un Certificat d’ap-d’exercices que tient son for- qu’il faut pour qu’on me dé- cycle, en l’occurrence la 5e, d’être sélectionnés pour ce de l’Apprentissage, ce stage titude professionnel (Cap) mateur, il lui est impossible livre mon attestation de fin de Paule Emmanuelle peut se projet. « L’année prochaine, de perfectionnement s’inscrit en boulangerie et pâtisserie, de tenir sur son siège. An- formation. Je peux retourner vanter de pouvoir désormais si l’occasion nous est don-dans le cadre du programme à l’école de boulangerie et xieuse, elle pousse un ouf au pays avec le sentiment s’exprimer en anglais. née de poursuivre ce pro-Académie des talents (Act). pâtisserie de Yamoussoukro, « Au début, l’apprentissage gramme, nous reviendrons n’était pas facile, mais après encore pour perfectionner une semaine, nous avons notre anglais », dit-elle avec commencé à assimiler les l’espoir d’y revenir. Juste à L’université du business et de technologies cours. L’enseignant a com- côté, dans une autre salle mde l’amphithéâtre, les coursencé par le B.A.BA, les de Nduom d’Elmina nsont également dispensés.otions les plus élémentaires et les expressions les plus On dénombre 25 stagiaires cpar salle. Afari N’Sah estourantes de l’anglais. Il nbien conscient de ce qui l’aous a appris la base de la langue. Après un mois de for- conduit dans cette ville tou-mation, aujourd’hui je peux ristique. Il est ponctuel et faire une phrase correcte. assidu. Présent 30 minutes Javant le début des cours, ile peux même dire I take my bne veut pas rater une miettereakfast, ce qui veut dire je prends mon petit déjeuner. des leçons « C’est une op-En tout cas, ça va », lance- portunité qui nous est of-t-elle avec un sentiment de ferte par le gouvernement à erté. travers le ministère de l’En-seignement technique. Le Shakespeareséjour est entièrement pris en compte par l’État ivoirien L’un des secrets de cette et nous recevons même de progression rapide dans l’argent de poche pour nos la langue de Shakespeare petits besoins. Il nous faut la est qu’après les cours théo- saisir et permettre à d’autres riques, pendant le repas d’en bénéficier. Nous devons orester concentrés, c’est pour-u lors des causeries ami- cquoi, dès 6 h je sors de monales, les apprenants com- Avant leur retour au pays, les bénéîciaires ont reçu leurs parchemins. muniquent uniquement en lit. Après le petit déjeuner qui ’est dans la cité bal- bâti sur un vaste domaine offre tés d’apprentissage qui per- dans les salles de cours. Toutanglais. « Entre nous, on est servi à 7h30, je rejoins néaire d’Elmina, qu’est de nombreux programmes de mettent à l’étudiant qui y entre est réuni et tout porte à croireessaie aussi de parler l’an- ma classe », confie-t-il. située à environ 20 km formation. Notamment en fi- de s’installer confortablement. que rien n’est préjudiciable àglais, même quand nous C avant la ville de Cape nances et comptabilité, en De jour comme de nuit, l’en- la concentration. Ouverte ausommes hors de l’école ouVolonté, assiduité, Coast, au sud-est du gestion, en management... droit est favorable à l’étude. mois de février 2018, le parc de la classe. Cela nous per-ponctualité, sérieux... Ghana,l’universitéNduomEn plusdela qualitédesin-Ily adu calme,delalumre, universitaire a une capacitémet de nous familiariser avecles maîtres-mots school of business and tech- frastructures d’hébergement, de la tranquillité, une tempé- d’accueil de 1000 étudiants la langue», confie-t-elle. .La jeune Emmanuelle en-Ce jeune homme en fin de nology qui accueille les appre- de restauration, de soins, le rature normale, du silence,par annants ivoiriens. Ce campus cadre offre des commodi- de la verdure, de l’aération tend d’ailleurs, une fois ren-cycle au lycée hôtelier de F. SYLLA trée en Côte d’Ivoire, créer
Mardi 22 août 2023
R eportage
Cette jeune apprenante s’est proposée pour traiter l’exercice soumis par le professeur.
la Riviera-Cocody en tou-risme-hôtellerie, 3e année, exprime sa satisfaction au terme de ces quatre se-maines de formation. Il est d’ailleurs l’un des meilleurs élèves de la classe du rec-teur de l’université, le ré-vérend professeur Daniel Nyarko. On peut le constater, lors-qu’en pleine séance de cours, le professeur le dé-signe pour faire le rappel du cours de la veille. Il ré-agit de façon spontanée et avec assurance. Son secret ? C’est la volonté, l’assiduité, la ponctualité, le sérieux. Il y met du sien et tout se déroule bien. « Nos superviseurs ont mis des activités sur pied pour nous occuper. Quand on arrive les matins, on fait les cours, les soirs également. Et après, il y a des activités annexes pour pouvoir tou-jours nous occuper, en n’ou-bliant pas qu’on continue d’échanger en anglais. Nous avons eu cette chance d’être enseignés par le recteur de cette école himself, celui qui gère toutes les choses ici et c’est lui qui s’occupe de nous depuis notre arrivée. Ses explications sont claires et limpides. En bon péda-gogue, Il fait preuve d’une grande patience avec nous. Quand tu ne comprends pas
ce qu’il dit, il reprend tout en faisant en sorte que tu comprennes. Il fait des pro-jections de vidéos, et ses gestuelles nous facilitent la compréhension », rassure-t-il avec la conviction d’avoir beaucoup appris. L’étudiant confie qu’en ar-rivant à Elmina, certains d’entre eux s’exprimaient de façon très approxima-tive. Mais maintenant, dit-il, « On parle ensemble. Il y a beaucoup d’amélioration. C’est vrai qu’en un mois, on ne peut pas s’exprimer comme des Anglophones, mais nous avons acquis une bonne base. Les cours portent sur les notions ba-siques de l’anglais, parce que beaucoup d’entre nous ne les avaient pas en arri-vant ici », précise-t-il.
Faire des apprenants des polyvalents
L’autre volet de la formation, c’est la phase pratique. Et tous les apprenants béné-ficient également de cette étape. En effet, après les études dans les amphi-théâtres, les jeunes gens se rendent dans un réceptif hô-telier, propriété du fondateur de l’université Nduom. Situé à 15 minutes du campus, cet espace dénommé Coco-nut Grove resort donne sur la mer, à Elmina. Piscine,
chambres, restaurant, salle de conférences, cuisine... Toutes les commodités y sont pour la mise en situa-tion des apprenants. Le vendredi 18 août, il est 13 h, quand N’Dri Ange Davilla s’installe confortablement à son poste. Titulaire d’un Bts en cuisine professionnelle, elle fait parfois office de ré-ceptionniste dans le cadre du stage d’immersion. En effet, pour les phases pra-tiques, l’idée est de faire de ces jeunes des acteurs po-lyvalents dans leur domaine d’activité. C’est-à-dire qu’un cuisinier peut se retrouver au service de gestion des stocks, un pâtissier à la réception, une femme de chambre au restaurant... Ce jour-là, la jeune dame reçoit un client venu pour un séjour touristique. ‘’Bon-jour mademoiselle, est-ce que vous avez une chambre libre pour trois jours, s’il vous plaît? Une chambre confortable pour deux per-sonnes et surtout un grand lit’’. C’est la conversation entre le client et Ange Davil-la qui, bien que n’ayant pas un très bon niveau en an-glais, réussit après quelques balbutiements à satisfaire le client. « Je vais y arriver. Ce n’est pas du tout facile mais je suis sûre que d’ici la fin de la formation, je serai à
Outre la réception, la cuisine, la restauration..., les jeunes gens sont formés également en pâtisserie.(PHOTOS : F. SYLLA)
Ce stage pratique leur permet d’être des réceptionnistes bilingues.
la hauteur », assure-t-elle confiante. La professionnelle en cui-sine fait partie de la vague de 20 apprenants qui au-ront à passer trois mois sur le territoire ghanéen pour ensuite être impliqués dans l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2023 qui se tiendra en Côte d’Ivoire. « Nos responsables sont très sympathiques. Tous les échanges se font en anglais et nous sommes en contact avec la clientèle. Cela nous permet de nous exprimer et d’améliorer notre niveau de langue », souligne-t-elle. A cette même date, Kouadio Ahou Évelyne Fernande, technicienne en hôtellerie, s’exerçait à la pâtisserie. Après avoir tamisé la farine
dans un saladier, elle fait la préparation avec tous les ingrédients : le beurre, le sucre, les œufs, le lait, la le-vure... et, à l’aide d’un fouet électrique, obtient une pâte sous le regard vigilant de sa formatrice, Alberta Akwa, responsable de la pâtisserie et de la boulangerie qui ex-prime sa satisfaction quant à sa volonté d’apprendre. « Chaque matin quand ils arrivent, ils s’habillent cor-rectement selon les règles et les normes. Ils travaillent bien. Ils suivent les instruc-tions. Je leur apprends les différentes étapes de la pâtisserie, les procédures pour concevoir un gâteau, des cakes et autres pâtisse-ries. Tout cela se fait en an-glais. Ils assimilent bien. Je
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suis fière de les encadrer », confie-t-elle, le sourire aux lèvres. Tout comme leurs amis, Fofana Fatouma-ta et Tiémélé Tanoh Ruth Estelle, respectivement étudiantes en première an-née tourisme-hôtellerie et titulaire d’un Bt en récep-tion au lycée professionnel Mohammed VI de Yopou-gon, rencontrées dans ce réceptif hôtelier, sont heu-reuses d’avoir participé à ce voyage linguistique. Tous sont unanimes que les formateurs sont très pé-dagogues et à leur écoute. Pour cela, ils apprennent vite grâce à leur expertise . et leur pédagogie
FATOU SYLLA
ENVOYÉE SPÉCIALE AU GHANA
La révolution de l’enseignement technique et
de la formation professionnelle a sonné
n signant une conven-tion avec Nduom school of business and technology, le gnEement technique, de la ministre de l’Ensei-Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Koffi N’Guessan, entend satisfaire les besoins des entreprises ivoiriennes en personnel qualifié en vue d’améliorer leur perfor-mance et leur compétitivité. Ainsi, pour les prochaines années, il promet de sous-crire à un accord-cadre qui permettra aux apprenants des secteurs de l’hôtelle-rie, de la restauration, du tourisme, de la réception, de terminer leur parcours scolaire au Ghana. « C’est un programme que nous allons renforcer progres-sivement. Notre vision est de permettre à nos appre-nants, dans ces filières qui nécessitent une pratique quotidienne de l’anglais, d’effectuer deux années de formation en Côte d’Ivoire avant de terminer par une année complète de cours intensifs en anglais en
Le ministre Kofî N’Guessan veut faire de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, un levier de développement socio-économique du pays.
ce qui concerne la 3e an-née. Ce projet de mobilité avec nos partenaires, les universités et écoles du Ghana, est une vraie révo-lution dans le système de l’enseignement technique et de la formation profes-sionnelle en Côte d’Ivoire. Et, nous allons poursuivre
ce programme afin de per-mettre à tous nos élèves et étudiants de ces filières d’être parfaitement bilin-gues avant de retourner en Côte d’Ivoire pour soutenir en vue de l’obtention du di-. plôme », envisage-t-il
F. SYLLA
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