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Biodiversité au Sahel , livre ebook

211

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Français

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2012

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Arbre, buisson ou liane ? Feuillage sempervirent ou caducifolié ? Plante à croissance rythmique ou continue ? Dans les forêts arides de l’Afrique de l’Ouest, il n’est pas toujours facile de répondre à ces questions, pourtant simples d’apparence. L’ouvrage de Philippe Birnbaum, écologue du Cirad, nous révèle que les ligneux de cette région sont doués d’une forte plasticité morphologique qui confère aux espèces une tolérance écologique élevée et leur donne l’opportunité de se développer dans des milieux très contrastés. Fruit de dix années de travail au Mali, ce livre présente une synthèse illustrée du fonctionnement écologique des forêts arides, fondée sur la compilation de nombreuses références bibliographiques et des observations inédites. Il montre ainsi que l’organisation des paysages est bien plus complexe que la classification basée sur la répartition des pluies. En s’appuyant sur les épisodes climatiques anciens, les gradients pluviométriques, la variabilité de la disponibilité en eau, l’action des reliefs et de l’homme, il distingue les facteurs essentiels qui expliquent l’organisation de ces paysages arides sous la forme d’une mosaïque d’habitats. Ce travail s’inscrit ainsi dans les voies novatrices des sciences écologiques, qui renouvellent la vision des écosystèmes et des associations végétales complexes. Cette étude montre aussi un autre visage des enjeux liés à la conservation de la biodiversité. Alors que les instances internationales incitent les pays à définir leur stratégie de protection de l’environnement à partir de leur richesse biologique, elle fait la preuve que la biodiversité d’une région ne se réduit pas au nombre de ses espèces mais que la diversité des milieux et des habitats est tout aussi fondamentale pour la conservation des espèces et le développement des populations.
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Publié par

Date de parution

01 août 2012

EAN13

9782759218127

Langue

Français

Biodiversité au Sahel
Les forêts du Mali
 
 

Philippe Birnbaum
 
 

©Éditions Quæ 2012
ISBN : 978-2-7592-1934-6

Éditions Quæ
RD 10
78026 Versailles Cedex, France

www.quae.com
Le format ePub a été préparé par Isako www.isako.com à partir de l'édition papier du même ouvrage.
Table des matières
Préambule
Le Mali, un paysage au centre du Sahel
Géographie générale
Les populations sédentaires et nomades
Les ressources forestières
La valeur des forêts arides
Origines des forêts arides de l’Afrique de l’Ouest
Mise en place du socle géologique
Mise en place de la flore actuelle
Durant le Miocène, de 22 millions à 5 millions d’années
Durant le Pliocène, de 5, 4 millions à 2, 4 millions d’années
Durant le Pléistocène, de 1, 8 million d’années à environ 11000 ans BP
Durant l’Holocène, de 12000 à 10000 ansBP
Depuis l’Holocène, de 8000 à 1000 ansBP
De 1000 ans BP au XIX e siècle
Du XX e siècle à nos jours
Les traces de l’homme
Un modèle traditionnel d’exploitation et de conservation
L’intensification des feux de brousse
La raréfaction de la faune sauvage
Les grands herbivores
Les singes
Les chauves-souris
Les oiseaux
La mosaïque des flores
Un fond floristique ancien né au Jurassique
Une flore montagnarde relique des grandes périodes glaciaires
Une flore sèche ancienne
Une flore humide forestière
Une flore sèche récente
Une flore récente d’origine anthropique
L’influence des gradients climatiques
Le gradient pluviométrique
La classification bioclimatique
La zone saharienne
La zone sahélienne
La zone soudanienne
La zone soudano-guinéenne
Les gradients de végétation
La matrice bioclimatique
L’empreinte de l’homme
Le cercle de l’emprise humaine
Le cercle agroforestier
Le cercle d’influence
La diffusion des feux de brousse
La matrice anthropogénique
Les forêts des fleuves et rivières
La disponibilité hydrique
Les plaines inondables
Les rivières permanentes
Les rivières saisonnières
Les inclusions hydriques
Les forêts de failles
Percolation et ruissellement
Le plateau mandingue
Le plateau de Koutiala
Le massif de Kénédougou
L’Adrar des Iforas
Les inclusions topographiques
La réponse des espèces
Confinement et transgression
Ajustement du port
La forme arborescente en milieu ouvert
La forme arborescente en milieu forestier
La forme arborescente en milieu perturbé
Ajustement du feuillage
Ajustement du système racinaire
Stratification des systèmes racinaires
Ajustement de la densité racinaire
Redistribution hydrique racinaire
La plasticité morphologique
La diversité végétale
Une mosaïque de paysages
Richesse floristique
Nouvelles espèces
Variabilité et spéciation
Rôle et gestion de la biodiversité
Bibliographie
Index des noms de plantes
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
R
S
T
U
V
X
Z
Cahier d'illustrations
Planche I L’influence des gradients climatiques
Planche II Le domaine bioclimatique nord
PLUVIOMÉTRIE < 200 mm
PLUVIOMÉTRIE = 200-400 mm
Planche III Le domaine bioclimatique sud
PLUVIOMÉTRIE = 400-800 mm
PLUVIOMÉTRIE > 800 mm
Planche IV L’empreinte de l’homme
Planche V Le cercle d’influence de l’homme
Planche VI La transformation des milieux par l’homme
Planche VII Les forêts des fleuves et rivières
Planche VIII Les forêts des fleuves et rivières
Planche IX La plaine alluviale du fleuve Niger
Planche X Les rivières à écoulement permanent
Planche XI Les rivières à écoulement saisonnier
Planche XII Les arbres ripicoles
Planche XIII Les forêts de failles
Planche XIV Les falaises et plateaux gréseux
Planche XV L’hydrogéologie des falaises gréseuses
Planche XVI Les milieux de ruissellement des falaises gréseuses
Planche XVII Les failles gréseuses à disponibilité hydrique permanente
Planche XVIII Les zones refuges des falaises gréseuses
Planche XIX La dispersion au centre du confinement ou de la transgression
Planche XX La plasticité morphologique des ligneux
Planche XXI Ajustement de la couronne en fonction du milieu
Planche XXII Plasticité du port d’Anogeissus leiocarpa
Planche XXIII Plasticité du port de Combretum adenogonium
Planche XXIV Plasticité de Balanites aegyptiaca
Planche XXV Réponse morphologique aux pressions récurrentes
Planche XXVI Ajustement de la surface du feuillage
Planche XXVII Ajustement du port des systèmes racinaires
Planche XXVIII Ajustement saisonnier du système racinaire absorbant
Planche XXIX Nouvelles espèces pour le Mali
Planche XXX Nouvelles espèces pour le Mali
Planche XXXI Nouvelles espèces pour le Mali
Planche XXXII Nouvelles espèces pour le mali
 

Préambule
Le Mali est un pays désertique dénué de forêts. La diversité biologique est si faiblequ’un botaniste s’y ennuierait. Voilà l’image que je me faisais des pays arides en général, des régions subsahariennes en particulier et plus spécifiquement du Mali, le jouroù j’ai appris que j’étais affecté à Bamako. Après avoir bâti ma carrière de botaniste etd’écologue dans les forêts tropicales humides, partir travailler dans un pays aride mesemblait être une régression proportionnelle à la différence du nombre d’espèces quej’allais y trouver.
 
Aujourd’hui, j’ai appris que le Mali est un pays qui héberge une importante diversité depaysages, où les habitats très contrastés se côtoient, où la forte saisonnalité est à l’origine du déploiement de stratégies végétales remarquables et où une présence humaineplurimillénaire se traduit à la fois par une forte pression sur les milieux naturels et parune proximité exceptionnelle entre l’homme et son environnement.
 
J’ai aussi rencontré des gens exceptionnels qui sont devenus très proches et qui de prèsou de loin sont impliqués dans cet ouvrage. Je ne pourrai pas oublier que toute cetteaventure malienne s’est construite intégralement en compagnie de mon fidèle ami Ssassipour qui j’ai la plus grande considération et admiration.
 
Elle résulte de ces moments partagés en forêt avec mes collègues ou compagnons LaurentGranjon, Doukary Abdoullaye, Mamadou Doumbia, Ibrahima Sidibé, Jakob Fahr, NatalieWeber, Chris Duvall, Mahamadou Coulibaly, Ehya Ag Sidiyene, Moussa Ballo, Jean-François Trébuchon, Jean-Marc Duplantier, Mahamadou Dembélé, Bourelaye Dembélé,Adama Korbo, Jacques Florence, Jean-François Cosson, Pierre-Michel Forget, Marie-Hélène Chevallier, Ute Boettcher, Pierre Bonnet, Patrick Blanc, Ismaël Guindo, SaïdouOuattara, Nicolas Picard, Denis Gautier, Françoise et Robert Dowsett, Yves Nouvellet.
 
Elle s’est écrite grâce aux conseils et aux critiques apportés au fil des discussionspar Martine Atramentowicz, Cécile Aupic, Dramane Ballo, Aziz Ballouche, DanielBarthélémy, Didier Bazile, Ronald Bellefontaine, Stéphane Bouju, Agnès Bugin, YvesCaraglio, Ronald Clyde Blakey, Laurent Gazull, Sylvie Gourlet-Fleury, Mathieu Gueye,Harouna Guindo, Sandrine Isnard, David Kenfack, Olivier Lachenaud, Grégoire Leclerc,Dominique Louppe, Jean Maley, Jean-François Molino, Robert Nasi, Bourama Niagaté,Marc Pignal, Jean-Yves Rasplus, Haby Sanou, Martine Séguier-Guis, Mariam Sissoko,Mallick Sylla, Corinne Thonnat, Michel Vaksmann.
 
Et s’est déroulée dans un cercle familial et amical composé de tant de membres que jene saurais les lister tous ici de peur d’en oublier.
 
Que chaque personne qui a partagé, animé et critiqué cette aventure soit intimementconvaincue de toute ma reconnaissance.
 
I ni cè, Merci, Thank you, Danke, Tanimert
 

Le Mali, un paysage
au centre du Sahel
Aride peut-il s’accorder avec forêt ? Associer ces termes peut paraître anachronique etrelever de la paléohistoire plus que de l’époque actuelle. Tout d’abord qu’appelle-t-onune forêt ? Ce terme est soumis à de très nombreuses controverses. Aucune définitionuniverselle, reposant sur des critères rationnels et reproductibles, ne distingue finalementune forêt d’une formation boisée, d’une plantation d’arbres ou d’une savane boisée. Laperception culturelle des paysages est bien plus forte que la caractérisation scientifique. Partout dans le monde, et particulièrement au Sahel, les habitants distinguentaux abords de leur village des espaces forestiers et herbacés, des sols nus, des maresdes bords de rivières, des zones rocheuses et plus généralement toutes les facettes quiconstituent la mosaïque locale d’un paysage complexe. Cette perception repose sur desconcepts qui varient d’une région à l’autre en fonction de la culture et de l’expérience dechacun. Elle est relative plus qu’absolue. C’est ainsi qu’une forêt claire, qui d’un point devue étymologique est l’antonyme d’une forêt dense, représente pourtant la forêt la plusdense que l’on rencontre en milieux arides. La forêt dense d’un Touareg du milieu saharien sera indubitablement moins boisée que celle d’un Sénoufo de la zone soudaniennequi elle-même sera considérée comme une forêt claire ou secondaire par un habitantbaoulé de la zone guinéenne. En Afrique, cette relativité évolue de proche en prochedepuis la zone saharienne jusqu’aux massifs forestiers du bassin du Congo. Ce gradientde densité se reproduit également depuis le centre d’une ville où la végétation se résumeà quelques arbres ornementaux jusqu’en périphérie des zones urbaines où la végétationse densifie. La notion de forêt se rapporte aux formations végétales arborées les plusdenses d’un paysage. Plus le milieu est aride, plus la terminologie désignant la formationvégétale devient ambiguë et dépendante de la perception de chacun. La savane arborée,dont la définition initiale repose sur le rapport de biomasse entre les herbacées et lesligneux est-elle finalement si objective ? Elle laisse à l’utilisateur le choix de déciderselon sa perception s’il s’agit d’une prairie d’herbacées parsemée de quelques arbres oud’une forêt dont la canopée ouverte permet d’accueillir une strate herbacée. Elle dépendsurtout de l’échelle de l’observation, c’est-à-dire la surface totale prise en compte pourévaluer ce ratio. C’est ainsi que si les images acquises par un satellite permet

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