Les contes d Erenn - Tome 3 : Les Sources du Chaos
171 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les contes d'Erenn - Tome 3 : Les Sources du Chaos , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
171 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Lors de leur dernière incursion au Pays de Llyr, Maud et ses amis ont été plongés dans l’enfer de Trafalgar Gaol, la terrible prison érigée au sein des îles sœurs. Les horreurs qui y ont lieu servent le sombre projet nourri par le Grand Maître Tazig Kozh : régner sur l’ensemble de la Terre d’Érenn.
Leur seule piste pour enrayer cette menace est celle des carreaux de verre qui les emmène à l’ouest du Pays de Dôn, dans le désert Aza. Découvriront-ils l’identité du complice qui fournit le Grand Maître en carreaux ? Quels autres secrets sont enfouis sous le sable du désert ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791097570880
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À toi.
Que je n’ai pas encore rencontré
et qui bouleverse déjà tout.
«  Un jour, il m’a dit : “Garde tes larmes pour quand nous gagnerons”. Alors, j’ai cessé de pleurer. »
Maud Fa Lir, cérémonie du Souvenir.


« Apporter de l’aide à Rodan dans l’élaboration d’un remède contre le Fléau et lever le voile sur les desseins de Tazig Kozh, désormais nouveau régent du Pays de Llyr. Telles étaient nos motivations pour retourner là-bas.
Regagner le laboratoire n’a pas été de tout repos : la Milice, devenue la nouvelle force militaire llyrienne, guettait notre arrivée. Le pied à peine posé en Llyr, nous avons réchappé des griffes d’une patrouille. Pour ensuite nous retrouver nez à nez avec Yian ! Cependant, cette rencontre aussi inopinée que musclée nous apprit qu’il ne faisait plus partie de la Milice et suivait, à présent son propre cheval de bataille. Il nous a laissés partir contre le moyen de se rendre au repère de Rodan et nous avons repris notre route jusqu’au laboratoire. C’est un Nécromancien aux abois, traqué par le nouveau pouvoir en place, qui nous y a accueillis.
Ce séjour nous a réservé son lot de surprises, bonnes, mais également catastrophiques. Nous avons fait la connaissance de Vesper et de Télia, deux amis de Rodan originaires du désert Aza, une province indépendante géographiquement rattachée au Pays de Dôn, venus eux aussi enquêter sur le coup d’état de Tazig Kozh. Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion d’échanger très longuement : Yian, qui avait finalement décidé de nous rejoindre, guida involontairement Erwann Fir Bolg jusqu’au laboratoire. Ce dernier emmena de force Rodan sur l’archipel des îles sœurs et l’incarcéra à Trafalgar Gaol, la plus grande prison du Pays de Llyr.
Bien décidés à sauver notre ami, nous nous sommes lancés à l’assaut de cette forteresse où nous y avons découvert une horreur sans nom : l’utilisation des prisonniers comme cobayes pour produire en grand nombre des Particules de Fléau. Le Mal ainsi cultivé puis injecté à l’aide de carreaux d’arbalète à réservoir ne pouvait avoir qu’un seul but : être utilisé contre les populations dôniennes pour soumettre la Terre d’Érenn à Tazig Kozh.
Par miracle, nous avons réussi à arracher Rodan aux griffes de Trafalgar Gaol et à regagner Dôn, profondément choqués par nos récentes découvertes.
Nous étions loin d’imaginer jusqu’où ces dernières allaient nous emporter. »
« Outre leur charisme singulier, les Aziens en général et les Éaniens en particulier possèdent une intuition hors du commun qui, chez certains individus, peut même se transformer en un formidable don. »
Rodan Di Photh, carnet de voyage.


Pendant les longues heures passées à étudier les vieux écrits consignés dans l’inépuisable bibliothèque d’Éana, il avait vu ces mots se répéter, encore et encore, tantôt dans les récits de voyage d’anciens Érudits, tantôt dans les textes de légendes oubliées de la Terre d’Érenn.
Décrits comme héritiers d’un pouvoir sombre par certains, comme serviteurs de l’Autre Monde par d’autres, les Sources du Chaos étaient entourées d’une aura mystérieuse fascinant tous ceux qui en avaient rapporté l’existence et l’avait poussé, lui, à vouloir en appréhender la réalité. Il était désormais si loin de son objectif ; pourquoi son esprit s’acharnait-il à lui remémorer ces termes comme s’ils détenaient, en leur sein, la clef de son salut ? Car de salut, il savait depuis bien longtemps qu’il n’y en avait plus.
En tout cas pas pour lui.
Assis sur le sol de terre battue, il s’adossa au mur de pierre et fit le vide en lui à l’aide de profondes inspirations. Rompu à l’exercice, le calme le gagna rapidement et il se concentra sur l’image qui lui permettait de ne pas sombrer. Lentement, le visage de la femme qu’il aimait se dessina, si net et si vrai qu’il ne put s’empêcher de tendre le bras pour caresser sa joue soyeuse du bout des doigts.
Alors que sa main l’effleurait, le dessin se modifia. Les traits se brouillèrent. Les couleurs se mélangèrent. Affolé, perdu, il essaya de les retenir de toute la force de son esprit, tentant d’accrocher mentalement chaque souvenir d’elle au portrait qui s’effilochait inexorablement. Bientôt, il n’en resta plus qu’un filigrane, et tandis que le désespoir le gagnait, une nouvelle esquisse apparut devant lui. Le roux remplaça le châtain des cheveux et le vert empire chassa le bleu des iris. L’image flotta pendant plusieurs secondes puis s’envola comme de la poussière sur laquelle on souffle, le laissant seul avec son incompréhension.
Sa respiration s’accéléra.
Il ne connaissait pas cette jeune fille ; pourtant la sensation d’urgence qu’elle avait éveillée en lui ne pouvait être ignorée.
PARTIE VII : GÉILÉIS
Chapitre 1 – Le chant du Miroir

«  Le voyage me prit exactement six semaines et deux jours. Six semaines et deux jours pendant lesquels les seules choses qui me poussaient à avancer étaient la certitude que ce que je cherchais se trouvait au bout de mon chemin et la promesse que je lui avais faite de ne jamais abandonner. »
Rodan Di Photh, carnet de voyage.

L’air frais, caractéristique du début de l’automne, engourdissait ses doigts et faisait pleurer ses yeux. Néanmoins, le soleil qui s’élevait lentement dans le ciel du Pays de Dôn diffusait dans son dos une chaleur bienfaisante. La quiétude qui accompagnait les premières heures du jour était un moment qu’elle n’avait jamais vraiment apprécié, trop impatiente de commencer chaque nouvelle journée. Depuis leur départ de l’archipel des îles sœurs, elle était devenue un luxe inestimable.
Maud jeta un coup d’œil à ses compagnons. Tant de choses étaient arrivées en si peu de temps qu’elle se demandait si toutes avaient réellement eu lieu. Chacun d’entre eux portait en lui la réponse à cette question informulée. Que ce soit par l’air préoccupé sur leur visage ou les cicatrices laissées par le sauvetage inespéré de Rodan. Ce qu’ils avaient découvert lors de leur visite chaotique à Trafalgar Gaol était au-delà de l’effrayant. Ce qui pouvait pousser un homme à de telles extrémités l’était plus encore. Maud frissonna.
– Tu as froid ?
Aurélia avait amené son cheval à côté du sien et lui tendait une longue écharpe colorée. La prêtresse sourit.
– Non, merci, je crois que c’est juste un peu de fatigue.
– Ça t’apprendra à passer la moitié de la nuit dehors, lui souffla l’herboriste.
Un rouge écarlate colora les joues de la jeune femme. Elle balbutia.
– Je… je…
– Je ne t’ai pas entendue partir. En revanche, je t’ai entendue revenir.
– Qui as-tu entendu, Herboriste ?
Maud déglutit et la couleur sur son visage s’intensifia. Elle se serait volontiers passée des commentaires de Vesper et de sa tendance à mettre régulièrement les pieds dans le plat. Priant pour que l’Éanien ne s’en mêle pas, elle le toisa avec une assurance – certes feinte – qui s’avéra plutôt efficace.
– La question n’est pas qui, mais quoi. Et la réponse est le bruit de tes horribles ronflements, Vesper, dont toute l’auberge a pu profiter.
Il la regarda d’un air perplexe, imité par Aurélia qui ne s’attendait pas un tel détournement de situation. Amusée, néanmoins, par le culot de son amie, elle se renfonça dans sa selle et étouffa un petit rire.
– Je ne me souviens pas avoir ronflé. En revanche…
La fin de sa phrase resta en suspens tandis que Vesper coulait un regard vers Gaël qui chevauchait légèrement devant eux. Le cavalier s’agita imperceptiblement.
– Je me souviens parfaitement avoir bu plus que de raison.
Les épaules de Gaël s’affaissèrent sous l’énorme soupir de soulagement qu’il n’avait pu retenir. Que l’Éanien ait oublié les détails de la nuit qui avait précédé leur départ lui convenait parfaitement. Cela lui serait plus facile d’effacer cet incident de sa mémoire.
– Merci de ton aide, Cavalier.
Le jeune homme se figea. À sa gauche, la voix de Vesper avait retenti, si basse que lui seul avait pu l’entendre, et l’Éanien lui adressait un sourire narquois. Avant que Gaël n’ait eu le loisir de répliquer quoi que ce soit, Yian prit la parole.
– Sommes-nous encore loin de Géiléis, Luke ?
– Une demi-journée à peine. Nous approchons du lac Toromaï.
Le chevalier n’avai t pas prononcé plus de deux mots depuis qu’ils avaient quitté Dôngard et Maud était inquiète. Il ouvrait la marche et elle ne pouvait voir son visage, pourtant elle devinait son expression

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents