Savoir comment apprendre suffit-il à mieux apprendre ? Métacognition et amélioration des performances
Marc Romainville Facultés Universitaires de Namur 61 rue de Bruxelles B-5000 Namur (Belgique)
L’objectif de ce chapitre est de présenter une analyse critique d’un postulat largement partagé par les recherches et les pratiques actuelles en éducation qui font référence au concept de métacognition. En effet, la plupart d’entre elles se fondent, de manière explicite ou implicite, sur le présupposé suivant : « le développement de la métacognition constitue un des meilleurs moyens d’augmenter l’efficacité cognitive des apprenants ». Etudier la métacognition en situation scolaire pour viser ensuite à la développer, n’a en effet de sens que si la prise de conscience, l'analyse et l'évaluation, par les apprenants eux-mêmes, de leurs démarches personnelles d'apprentissage leur permettent d'améliorer leurs capacités à apprendre (Noël, Romainville et Wolfs, 1995; Lafortune, Mongeau et Pallascio, 1998; Grangeat, 1997). Or, il n’est pas si sûr que la métacognition soit toujours une source d’amélioration des performances. Ce sont les liens complexes qui unissent la métacognition et l’efficacité dans l’action que je souhaiterais démêler dans ce chapitre.
De l’euphorie au doute... Tout courant de recherche, surtout en sciences humaines, privilégie une vision du monde. Cette grille de lecture lui fait voir son objet d’étude, à propos duquel il cherche ...