Rapport au Parlement sur les enjeux et les impacts relatifs à la réduction de la vitesse à 80 km/h pour tous les poids lourds circulant sur autoroute et à leur interdiction de se dépasser sur ces axes - réalisé en application du VI de l'article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement - Janvier 2010

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La loi n°2009-967 du 3 août 2009 dite « Grenelle I » prévoit dans son article 11 la présentation au Parlement d'un rapport sur les enjeux et les impacts relatifs, d'une part, à la généralisation de l'autorisation de circulation des poids lourds de 44 tonnes et, d'autre part, à la réduction de la vitesse à 80 km/h pour tous les poids lourds circulant sur autoroute et à leur interdiction de se dépasser sur ces axes. Le rapport reprend l'ensemble des résultats des études et évaluations menées sur le second thème. Il met en lumière la diversité et le caractère contrasté des impacts des mesures étudiées notamment en matière de consommation d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre, de coûts pour le secteur des transports et d'impacts indirects sur l'organisation logistique ou encore d'effets sur la sécurité routière. Il aborde par ailleurs les enjeux soulevés par la mise en oeuvre de telles mesures en termes de gestion des trafics.
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01 octobre 2011

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RAPPORTS RAPPORTS
Direction Générale des Infrastructures des Transports et de la Mer
Direction des Services de Transport
22 janvier 2010
Rapport au Parlement sur les enjeux et les impacts relatifs à la réduction de la vitesse à 80 km/h pour tous les poids lourds circulant sur autoroute et à leur interdiction de se dépasser sur ces axes.
Réalisé en application du VI de l’article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement.
1
Sommaire
 1. Synthèse .                                                                                                                 ................................                .....       ................................................................................................... 3
  1.1. Diversité des impacts et éléments d’incertitude ........................................                              ........................   ..                                 .3
  1.2. Questions de mise en oeuvre.                                             ......................................................................................                                                   ......... .5
 2. Etat des lieux  ....................................................                                                                                ................................................................                                .............                 .7
  2.1. Vitesses des poids lourds : réglementation et pratiques ...........................................                ..   ........                                 7   2.1.1. Réglementation des vitesses des poids lourds. ............................................................. .7   Vitesses observées 2.1.2. ...........................................                                            .                ................................................................                                               8   Réglementation des vitesses dans les différents pays européens.. 2.1.3.                            .............................  9
  2.2. Interdictions de dépasser : cadre réglementaire. ................................................................ 10  
 3. Expériences existantes et enseignements . ............................................................................... .11
  3.1. Enseignements des mesures d’interdiction des poids lourds de dépasser.                    ................... .11
  3.2. Enseignement des mesures locales ou intermittentes de régulation des vitesses ........ .14
 4. Limitation de vitesse à 80 km/h  : impacts environnementaux et économiques ..................... 51  
 émissions de CO2 et de polluants locaux 4.1. Consommation d’énergie,  ...............................   51
  4.2. Bruit ......................................................................................................................................... 16  
 Temps de parcours et coûts de transports 4.3.  ....................................................................       ......                                                                  17  
 4.4. Reports entre réseaux routiers..............................................................................................18
  4.5. Reports intermodaux.  . . . . . . . .. ........................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  .. .                                  . . . . . . . ..  .. .  . . . .. . . . . . . .     .       1  2   4.6. Impacts sur les chargeurs et la logistique ...........................................................................  2 3 5. Limitation de vitesse et interdiction de dépasser : impacts sur la sécurité ........................... 2 9 
  5.1. Cadrage général.                                                                                                                    ................................................................................................................... .29
  5.2. Impacts de la baisse de la vitesse autorisée .                                                           ................          .................................................... .29
  Impact sur les distances d'arrêt des véhicules: 5.2.1. .................................................                ........  ...                                         9  2
  5.2.2. Impact sur l’accidentologie sur autoroutes .......................................................                ...  ........                                                .30
  Impact d’un report du trafic PL autoroutier vers les autres réseaux 5.2.3.  : ......................... 30  
  5.2.4. Impacts agrégés atiostimn  atnet :ed evit ...........................................................                                                ............                       1 3
  5.2.5.Enjeux du contrôle pour la réduction des vitesses moyennes                                    .................................. .32
  5.3. Impact de l’interdiction de dépassement                                                      ......................................      .......                ................................ 33  
 6. Cohabitation entre usagers et acceptabilité des poids lourds                  ..............................................                               .34
 7. Bilan socio-économique de la limitation de vitesse à 80 km/h  .........................      .......................                                         36  8. Politiques de gestion dynamique des trafics.                   ..                                        .........................................................................                  3 4 ANNEXE 1: Evaluation de l'interdiction de dépasser sur l'axe Poitiers – frontière espagnole.45
ANNEXE 2: Evaluation de l'interdiction de dépasser sur l'A7......................................................47
 ANNEXE 3: Fiche action de la charte «  tcejbO  O2 Cif : les transporteurs s’engagent alerevit »  
 au bridage moteur pour réduire ....esulicéh ves................................05  ........l aivtesse maximale d
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1. Synthèse
1.1. Diversité des impacts et éléments d’incertitude
Le présent rapport met en lumière la diversité et le caractère contrasté des impacts des mesures étudiées. Il illustre également les incertitudes qui prévalent sur un certain nombre d’impacts.
La comparaison des vitesses maximales autorisées en Europe pour les poids lourds montre que celles-ci sont comprises entre 70 km/h et 100 km/h selon les types de véhicules. D’une façon générale, on peut toutefois dire que le 80 km/h sur autoroute est généralisé dans une majorité de pays de l’Union.
La baisse de la vitesse maximale autorisée aurait pour principal effet direct d’augmenter les temps de parcours et donc les coûts des parcours des poids lourds sur autoroutes. Ceci aurait pour effet de modifier substantiellement les conditions de concurrence entre les autoroutes, le reste du réseau routier et les autres modes, pour les transporteurs et les chargeurs. Un report de trafic du réseau autoroutier vers les réseaux locaux, dont l’ampleur reste cependant incertaine, devrait en découler. Plus précisément, ce rapport met en lumière les points suivants :
 -L’impact agrégé de l’augmentation des temps de parcours des véhicules et la consommation unitaire de carburant se traduirait par une hausse des coûts de transports routiers de marchandises par autoroute de l’ordre 2 à 3 % en moyenne ; en fonction de la distance, pour un trajet au cours d’une « journée type », le surcoût serait de 1 % pour un trajet de 300 km, 3 % pour un trajet de 1 000 km et près de 10 % pour les trajets dont la distance pouvait être réalisée sur une journée du fait de la vitesse de 90 km/h, et devraient être réalisée sur 2 jours si la vitesse était limitée à 80 km/h. Le surcoût pour les entreprises est estimé entre 300 M€ et 1650 M€. Cette augmentation des coûts se traduirait par un report de trafic sur le réseau non autoroutier et un report de trafic vers d’autres modes, principalement le ferroviaire (environ 1% du trafic PL reportés sur les autres modes).  - L’effet de report de trafic sur les autres réseaux est sensible aux hypothèses sur la vitesse pratiquée hors autoroutes, qui, dans la situation actuelle, reflète un certain niveau de dépassement des vitesses autorisées. Sans diminution de la vitesse observée sur le réseau non autoroutier, celui-ci pourrait voir le trafic PL augmenter de 15 %. Une baisse de la vitesse moyenne observée sur le réseau non autoroutier (par exemple par un renforcement des contrôles), ramènerait la hausse de trafic PL sur le réseau non autoroutier à environ 3 %,
- La mesure de limitation de vitesse aurait un effet sensible sur certaines activités logistiques, notamment lorsque ces activités comportent une part importante de trajets pour lesquels la mesure 80 km/h impacte l’organisation des pauses et repos des conducteurs, ou lorsqu’il y a des besoins de flux tendus. Cette mesure pourrait conduire à revoir certaines implantations géographiques, ce qui nécessiterait un préavis suffisant et pourrait avoir des incidences économiques locales.
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 - La diminution de la vitesse maximale autorisée de 90 km/h à 80 km/h sur autoroutes se traduirait par une diminution de la consommation unitaire d’environ 5 % pour les trajets sur autoroute, probablement davantage à long terme une fois les moteurs optimisés pour une vitesse de 80 km/h. Le gain de consommation est également dépendant de la pratique de conduite du conducteur. Il est faible pour un conducteur ayant déjà une conduite économique, mais peut atteindre près de 15 % pour les conducteurs ayant une consommation élevée. En l’état actuel des véhicules, la vitesse de bridage des poids lourds retenue par les entreprises ayant signé la charte « Objectif CO2 : les transporteurs s’engagent » se situe autour de 85 km/h. Cette vitesse leur est apparu comme un bon compromis aux plans économiques, de l’acceptabilité par les conducteurs et des gains de consommation.
 - Pour mesurer l’impact sur les émissions de CO2, des effets de reports de trafic des autoroutes vers les autres réseaux routiers et les autres modes de transports doivent être pris en compte; la mesure conduit à un report vers d’autres modes (essentiellement le rail), ce qui réduit les émissions ; le renoncement à des parcours autoroutiers peut conduire, dans certains cas, à un allongement des distances parcourues, notamment pour les trafics à longue distance et le transit; la baisse des émissions de CO2 pour le trafic autoroutier seul est estimée à 750.000 tonnes; les modélisations globales effectuées dans le cadre de ce rapport, conduisent à estimer la baisse des émissions de CO2 à environ 580.000 tonnes pour la partie du trafic routier effectuée en France. Il n’a toutefois pas été possible d’estimer les effets de report de trafic chez nos voisins, ce qui aurait conduit à minorer cette estimation globale. A titre de comparaison, on peut penser qu’une baisse de la vitesse des VL de 130 à 120 km/h sur autoroute aurait un effet 3 à 4 fois plus important en terme de réduction des émissions de CO2 que le gain estimé pour les PL.
 - La réduction de 10 km/h de la vitesse d’un PL se traduit par une réduction du niveau sonore de 1 dB(A), ce qui est inférieur au seuil à partir duquel une diminution du niveau sonore est ressentie par l’homme (2 dB(A)).
 - La baisse de la vitesse maximale et l’interdiction de dépasser des PL sur autoroutes conduiraient à un impact en matière de sécurité routière incertain, entre -22 et +25 personnes tuées par an. Ces estimations comportent en effet une part d’incertitude, liée à l’existence d’effets contraires : 1 - Les deux mesures conduisent à une légère baisse de l’accidentologie sur le réseau autoroutier, malgré un accroissement de l’écart de vitesse entre VL et PL. 2 - Le report de trafic sur le réseau non autoroutier conduirait à une augmentation de l‘accidentologie, dont l’ampleur dépend du report de trafic, mais qui serait prépondérante par rapport à l’effet positif sur le réseau autoroutier.
- Les impacts de la baisse de la limitation de vitesse et de l’interdiction de dépasser sur la cohabitation avec les autres véhicules ne peuvent pas être quantifiés simplement : - la baisse de la vitesse maximale autorisée des poids lourds conduirait à une réduction des temps de dépassement par les VL ; - l’interdiction de dépasser des PL, telle qu’elle est pratiquée de façon expérimentale en France et dans divers pays, se traduit par une amélioration de la fluidité perçue par les VL, i.e. une diminution des temps
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de parcours ; - l'homogénéisation des vitesses sur chacune des voies est favorable à un apaisement du trafic. Ces mesures participeraient donc indirectement à l’amélioration de l’acceptabilité des PL sur autoroutes. Cependant, on dispose encore de peu d’évaluations permettant de mettre en évidence les liens précis entre les règles de circulation entre PL et VL, la fluidité du trafic, et la sécurité.
1.2. Questions de mise en oeuvre
i. Mesures générales ou mesures locales et intermittentes ou mesures dynamiques ?
Le terme générique d'interdiction aux poids lourds de dépasser recouvre plusieurs possibilités. L'interdiction peut ainsi être permanente et donc appliquée 24/24h ou intermittente grâce à l'adjonction d'un panonceau de modulation horaire, ou bien dynamique lorsque son déclenchement est conditionné par les conditions de trafic (débit horaire des véhicules ou pourcentage de poids lourds dans le trafic).
Les mesures envisagées devraient être examinées non seulement en tant que mesures générales, mais également dans des scénarios de mise en œuvre locale, intermittente ou dynamique, c’est à dire en fonction des conditions de trafic observées. C’est dans cette voie que s’est engagée la politique de gestion de trafics en matière de vitesse autorisée et d’interdiction de dépasser, en France et dans d’autres pays.
L’avantage d’une telle approche est qu’elle permet de tenir compte des situations locales, notamment en termes de trafic, pour optimiser les mesures. Ceci permet d’exploiter au maximum leurs avantages en termes de fluidité et de sécurité, en les déployant lorsque la densité de trafic et la configuration du tronçon (nombre de voies) le justifient, sans pénaliser les temps de parcours lorsque la densité du trafic ne le justifie pas.
En synthèse, les mesures générales présentent un avantage en matière de lisibilité. Les mesures locales ou intermittentes ou dynamiques permettent de tenir compte des conditions de trafic, donc d’optimiser les impacts en termes de congestion et de sécurité, mais peuvent poser des problèmes de lisibilité.
L’approche locale et intermittente, ou encore dynamique suppose la mise en place d’équipements de signalisation adaptés. Les mesures de gestion dynamique des trafics nécessitent également de développer des outils d’évaluation adaptés, et de capitaliser les retours d’expérience.
ii. Mesures d’accompagnement : la question du contrôle des vitesses.
Les PL européens doivent aujourd’hui être équipés d’un limiteur de vitesse réglé à 90 km/h, en vertu de la directive 92/6/CEE du Conseil, du 10 février 1992. Le respect de la mesure de limitation de vitesse à 80 km/h sur autoroute nécessiterait un effort important en matière de contrôle des vitesses. De même, compte tenu des effets de reports entre réseaux, il serait indispensable de renforcer les contrôles de vitesse hors réseau autoroutier.
A cet égard, le développement du contrôle automatisé vitesse permettant de différencier les VL et les PL afin de prendre en compte leur limitation de vitesse
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