Propositions pour favoriser le développement des petites et moyennes entreprises africaines

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Après avoir exposé les spécificités des petites et moyennes entreprises en Afrique, le rapport présente le contexte, les enjeux et les avancées possibles du marché afin d'établir des accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les Pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Il fait état de la situation monétaire (zones monétaires africaines adossées sur le franc CFA et pertinence du maintien d'un lien fixe entre l'euro et le franc CFA) et fait l'état des lieux des différents financements internationaux, trop peu orientés vers l'entreprise petite et moyenne. Il émet des propositions pour l'aide au développement (réponse à un besoin d'intermédiation, adaptation de la fiscalité à la diversité des petites entreprises, création, en France, d'incitations fiscales en faveur du capital investissement en Afrique). Il propose aussi d'utiliser les compétences de services non financiers : pôles de compétitivité et de compétences, chambres de commerce, coopération décentralisée, multiplication des partenariats avec les grandes entreprises, utilisation des seniors experts...
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01 mars 2008

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République Française   
 PREMIER MINISTRE --- Haut Conseil de la Coopération Internationale  Commission Economie et Développement             PROPOSITIONS POUR FAVORISER LE DEVELOPPEMENT    DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AFRICAINES     Rapport et Projet de propositions de la Commission Economie et Développement           
 
Mars 2008
  HCCI 3, avenue de Lowendal – 75007 Paris tél. : 01 43 17 45 90 - fax : 01 43 17 46 39
République Française   
PREMIER MINISTRE  ---Haut Conseil de la Coopération Internationale  Commission Economie et Développement                PROPOSITIONS POUR FAVORISER LE DEVELOPPEMENT    DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AFRICAINES     Rapport et Projet de propositions de la Commission Economie et Développement    
 Commission présidée par Thierry Chambolle, membre du HCCI, président d'Agir ABCD  Rapporteur : Philippe Mignaval, conseiller          Mars 2008
SOMMAIRE
 Présentation générale : finalité du rapport............................................................................  INTRODUCTION - Les spécificités de l’entreprise petite ou moyenne en Afrique......... La question de la définition de la PME ..................................................................................... Typologie .................................................................................................................................. L’importance du secteur informel ............................................................................................. Les enjeux ................................................................................................................................. L’absence de régulation, les déséquilibres de marché .............................................................. Le problème de la gouvernance et le rôle de l’Etat ................................................................... L’obstacle culturel .....................................................................................................................  1. Le Marché : Pour des Accords de Partenariat Economique (APE) : entre l’Union Européenne et les Pays ACP utiles au développement......... ........................................ ... Le contexte ................................................................................................................................ Les enjeux ................................................................................................................................. Des négociations difficiles ........................................................................................................ Opportunités et avantages des APE .......................................................................................... Coûts et risques des APE .......................................................................................................... Compte-tenu de l’état actuel des négociations, quelles sont les enjeux et les avancées possibles ?..................................................................................................................................  2. L’environnement monétaire............................................................................................. La situation actuelle ..................................................................................................................  3. Les financements........................................... ...................................................................
Etat des lieux : résultat de l’enquête menée en partenariat avec l’ISTOM ...............................
Etides de cas dans 11 pays représentatifs ..................................................................................
3.1. La profusion des dispositifs d’appui par des organismes différents déclinables autant par le nombre d’instruments que d’opérateurs ........................................................ 3.2. Des dispositifs d'évaluation insuffisants ............................................................................
3.3. Des critères d’éligibilité trop divers et peu calés sur la PME.............................................
3.4. Une logique bilatérale encore dominante ..........................................................................
3.5. Une forte présence bancaire, mais peu orientée vers l'entreprise petite et moyenne ......... 3.6. Un paradoxe : Pas de place pour la mésofinance ..............................................................
3.7. Des outils nouveaux survenus récemment dans le financement des PME ........................  Propositions : Les Financements........ ............................................................................. 3.1. Répondre de manière efficace à un fort besoin d’intermédiation ............................... 3.2. Promouvoir de nouvelles approches en matière de concours fin ................................ 3.3. Adapter la fiscalité à la diversité des entreprises de petite taille ................................
 
3.4. Créer en France une incitation fiscale en faveur du capital investissement en Afrique  
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4. Les compétences : les Services Non Financiers et le renforcement des capacités.........
4.1. Les pôles de compétitivité ou clusters d'entreprise : des outils nouveaux pour améliorer la compétitivité des PME ...................................................................................
4.2. Les partenariats : la RSE ....................................................................................................
4.3. Les chambres de commerce ...............................................................................................
4.3.2. Le compagnonnage industriel ..................................................................................
4.3.3. La CPCCAF .............................................................................................................
4.4. La coopération décentralisée .............................................................................................
4.5. Les seniors experts .............................................................................................................
Propositions :Les dispositifs d’appui et le renforcement de capacité............................... 4.1. Diffuser le modèle des pôles de compétence ou clusters d'entreprises .......................
4.2. Intégrer les PME dans les réseaux de production locaux et internationaux ................
4.3. Multiplier les partenariats avec les grandes entreprises ..............................................
4.4. Renforcer la dimension entrepreunariale du co-développement .................................
4.5. Elargir les Programmes de Mise à Niveau ..................................................................
4.6. Renforcer les institutions intermédiaires techniques et consulaires.............................
4.7. La coopération décentralisée ......................................................................................
4.8. Mieux utiliser les seniors experts.................................................................................   Annexe 1 - Membres de la Commission.................................................................... .............
Annexe 2 - Membres du Comité de rédaction..........................................................  ..............
Annexe 3 - Liste des personnalités auditionnées.................................................. .................
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Annexe 4 - Avis du HCCI : « Pour des Accords de Partenariat Economique utiles au Développement 85» ..................................................................................................  
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Présentation générale : finalité du rapport   Le rôle de l’entreprise en Afrique a été retenu comme axe prioritaire par la commission Economie et Développement pour plusieurs raisons.  La première tient à l’orientation de son programme de travail, telle que défini dans le dispositif d’action de la troisième mandature du Haut Conseil, approuvé par le Premier ministre.  Nous rappellerons brièvement que ce programme relevait que l’entreprise est au centre du développement économique d'un pays : qu'elles soient publiques, semi-publiques ou privées, ce sont elles qui créent les emplois, donc les revenus, ce sont elles qui investissent, contribuant ainsi à réduire la pauvreté. Dans la plupart des pays en développement, il y a en quelque sorte un lien manquant entre, d'un côté, le secteur informel et les très petites entreprises (TPE), qui concerne parfois davantage le secteur social que l’économie proprement dite, et de l'autre, les filiales des grandes entreprises étrangères. Les premières opèrent dans des conditions de grande précarité tandis que les secondes, plus solides, ne peuvent prétendre à elles seules répondre aux attentes de marchés du travail qui voient arriver chaque année des centaines de milliers ou des millions de jeunes.   Se pose donc la question de favoriser l'émergence d’entreprises, et singulièrement d’entreprises petites et moyennes (PME) nécessaires à la constitution d'un tissu économique cohérent. Ce sont en effet ces entreprises moyennes qui apparaissent comme un vecteur de développement indispensable, irriguant en profondeur l'économie locale. Leur développement se heurte néanmoins à de nombreuses contraintes, d’ordre institutionnel ou organisationnel, voire culturel.  Se pose également et par ricochet la question des entreprises françaises qui contribuent au développement des pays du Sud à travers les partenariats qu’elles nouent avec des entreprises locales, qu’il convient d’encourager.  La commission Economie et Développement du HCCI a pris en compte dans ses travaux le rôle et la contribution des différents partenaires concernés, en particulier les syndicats professionnels, les chambres consulaires et les collectivités territoriales.  L’objectif central du programme de travail de la commission Economie et Développement a donc été de rechercher les moyens de favoriser l’émergence et la consolidation de PME viables dans les pays en développement (PED), et singulièrement dans les pays moins avancés (PMA).  Par rapport à cet objectif, la commission a retenu la méthode de travail suivante :  En premier lieu, il est apparu indispensable de décrire la situation existante et d’effectuer un état des lieux : comment définir la PME, et quelle est la situation présente de ce type d’entreprise en Afrique ? Les obstacles nombreux qui surgissent sur le chemin de la constitution et du développement de l’entreprise petite ou moyenne tiennent à des causes diverses, la première d’entre elles relevant de la gouvernance : en Afrique, et à quelques exceptions notables près, la frontière
 
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entre le politique et les affaires est trop souvent ténue. Le secteur privé ne dispose pas toujours d’une autonomie suffisante par rapport aux pouvoirs publics, d’où une vraie difficulté à identifier les enjeux et à définir une stratégie de développement du secteur privé.  Mais ces obstacles tiennent aussi à des problèmes de marché, d’accès aux financements et de disponibilité de ressources humaines et de compétences.  A ce stade, un recensement des pratiques d’appui et des outils d’assistance est apparu indispensable, en matière d’aides apportées aux PME, à partir des questions suivantes : -qui sont les différents partenaires identifiés ? -de quels outils disposent-ils ? -quel est le niveau de connaissance, d’efficience et d’utilisation des moyens mis en œuvre, que ceux-ci concernent l’accès aux marchés, l’appui technique, les financements accessibles ou enfin les compétences managériales ?  Cet « état des lieux » a été tenté grâce à un partenariat avec une école spécialisée : l’ISTOM. Cette analyse a reposé essentiellement sur un examen des outils disponibles, sur le « benchmarking » d’expériences – réussites ou échecs – et enfin sur la prise en compte de cas, éventuellement identifiés comme illustratifs de la démarche, dans plusieurs pays moins avancés ou à revenus intermédiaires, retenus suivants un croisement de critères :  -Cameroun, Sénégal, Madagascar et Burkina ont été retenus comme représentatifs de l’Afrique francophone, -Kenya et le Ghana ont permis l’examen de paysla République Sud Africaine, le d’Afrique anglophone confrontés à des pratiques institutionnelles, des cultures d’entreprises et des stades d’avancement différents dans le processus de développement. -le Maroc, le Vietnam et le Brésil sont représentatifs de pays émergents parvenus à un stade de développement plus avancé dont il est intéressant d’examiner le parcours.  Les propositions de la Commission s’appuient tant sur les échanges de vues et réflexions qui se sont manifestées en séances, que sur les auditions de nombreuses personnalités qu’il convient de remercier et dont les noms figurent en annexe.  Ces propositions sont regroupées autour des quatre points suivants:  -le marché ; -l’environnement institutionnel et particulièrement monétaire ; -les outils financiers ; -la question des compétences.  Pour des raisons de contraintes de calendrier liées à la négociation en cours des Accords de Partenariat Economique entre l’Union Européenne et les pays ACP, un premier avis a concerné la question de la régulation et de l’accès au marché visés par ce projet d’Accords de Partenariat Economique.  Il a été présenté en réunion plénière et adopté par le HCCI le 21 novembre 2007, et figure en annexe.  Un relevé de propositions accompagnant les différentes parties du présent rapport figure également en annexe, et fait l’objet d’une présentation synthétique.
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INTRODUCTION : Les spécificités de l’entreprise petite ou moyenne en Afrique   La mondialisation est au cœur des débats politiques et, plus particulièrement, des débats de politique économique. Simultanément, le développement des échanges est fortement contesté alors même que les besoins de coopérations n’ont jamais été aussi forts. A la question qui se pose alors de déterminer comment susciter et soutenir en Afrique une dynamique interne de développement durable et de réduction de la pauvreté, les bailleurs répondent aujourd’hui que le secteur privé doit constituer le moteur principal du processus de développement et que le fonctionnement de ce moteur sera stimulé par une intégration bien conduite dans le marché mondial. Toute la difficulté réside précisément dans la conduite de cette intégration au marché mondial.  Dans ce contexte, si la place et le rôle des PME dans l’économie suscitent toujours un large débat – accès aux marchés, obstacles à l’obtentiondes prêts, coût du crédit, niveau des fonds propres, dépendance à l’égard des clients ou des fournisseurs les plus importants - elles symbolisent surtout le dynamisme, la capacité d’adaptation, la diversité nécessaire à la croissance.  Ces entreprises constituent une des principales sources d'emploi et de revenus pour la population en Afrique. Ainsi, le seul “secteur informel” représenterait environ 75 % des emplois urbains dans les pays sahéliens. Par ailleurs, ces entreprises assurent la production de services et de biens locaux à moindre coût, mis sur le marché à un prix relativement bas, qui correspondent bien à la demande d'une large partie de la population dont le pouvoir d'achat reste très faible. Offrant des emplois, des revenus, des produits accessibles aux plus défavorisés, les petites entreprises sont également un terrain de formation pour une large partie des jeunes déscolarisés.  Le rôle des PME dans les stratégies de développement économique n’est plus à démontrer tant sur le plan de leur aptitude à créer des emplois que de leur flexibilité face aux changements et de leur création de valeur. C’est la recherche de cette flexibilité qui explique la création, la reprise d’entreprises existantes, l’essaimage, la franchise, etc. Tout cela caractérise différentes façons de se lancer en affaires. C’est ce que les chercheurs appellent « l’entrepreneuriat ». Ce dernier se définit comme le « processus de réalisation de projets, de perception d’opportunités et d’imagination de façon de répondre à un besoin avant que d’autres ne le fassent » ; en d’autres termes, c’est la transformation d’un problème en opportunités d’affaires.  Or, l’accélération importante de l’urbanisation, notamment en Afrique de l’Ouest (60% de taux d’urbanisation en 2020 contre 40% aujourd’hui), devrait assurer un fort appel sur le long terme pour ce type d’entreprise. En effet, une croissance aussi rapide entraîne des besoins énormes : se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner, etc.  Même si elles consomment peu et si leurs revenus sont faibles, on assiste depuis une décennie à l’émergence de PME modernes dans les secteurs du bâtiment, du transport et des activités de transformation (minoterie, laiterie, confection, etc.), ainsi que dans les NTIC. Ce développement montre que le secteur privé africain moderne existe. Mais la contribution actuelle des PME à la croissance économique est encore insuffisante1. De fait, les arguments                                                           1environ 50 % du PIB dans les pays sahéliens.On estime la contribution actuelle des petites entreprises à
 
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ne manquent pas pour expliquer sa faiblesse et son manque de cohésion, notamment au plan régional. Mais d’abord, qu’entend-on par PME en Afrique ?  La question de la définition de la PME1  Il existe autant de définitions de la PME qu’il y a d’experts sur le sujet. La difficulté d’avoir une définition précise de cette réalité économique tient au fait que la PME est multiforme par son objet, ses ressources en capital et en compétences, par le fait du manager et des ambitions qu’il porte, par le contexte économique (marché, droit, réglementation, etc.) dans lequel elle évolue.  ¾Une catégorie statistique difficile à saisir  Les définitions couramment rencontrées se cantonnent prudemment à des critères quantitatifs et juridiques (total bilan, CA, nombre de salariés, formalisme de la gestion, statuts, impôts, formel/informel, etc.). Mais, par exemple, la distinction entre PME et TPE est ardue si l’on s’en tient à un critère d’effectif : en Europe, on a tendance à considérer que le seuil à partir duquel une entreprise n’est plus artisanale est un chiffre d’effectif de 10 salariés2. Or, ce critère n’est pas pertinent en Afrique. Ainsi, une PME française et/ou européenne réalisant un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros et employant 250 salariés correspondrait à une grande entreprise industrielle (publique et/ou privée) réalisant un chiffre d’affaires de 75 milliards de francs CFA et employant environ 2 000 salariés. Plus généralement, ces critères, s’ils semblent objectifs, plutôt faciles à énoncer et à cerner, ne caractérisent que partiellement la PME. Pire, ils peuvent en donner une vision erronée et surtout laisser de côté de multiples entreprises dynamiques, porteuses d’avenir, partie intégrante du tissu économique, du fait qu’elles ne remplissent pas tel ou tel critère. Plus généralement, il est difficile de caractériser une organisation au travers d'un seul indicateur, a fortiori quantitatif, tel la taille, même s'il est plus opérationnel pour des fins statistiques ou de politique économique. Le choix d’un indicateur unique occulte la diversité des comportements économiques à l’œuvre et donc celle des contraintes et des leviers de la performance.  ¾A la différence d une TPE, la PME a une emprise sur son environnement  La TPE évolue dans une logique beaucoup plus sociale qu’économique : il s’agit d’assurer la vie, voire tout simplement la survie, d’un individu ou d’un petit groupe familial. A l’inverse, le promoteur d’une PME s’inscrit dans une logique entrepreneuriale qui nécessite une accumulation de capital, même modeste. Il investit, embauche, en fonction d’un projet d’entreprise qui ne se limite pas à la survie d’un clan ou d’un système familial, mais suppose                                                           1Voir annexe 1. 2 Eurostat et la plupart des pays emploient le seuil de 250 salariés. En France, il n'existe pas de définition officielle unique, mais on utilise le plus souvent dans les statistiques soit le seuil de 250 salariés, soit celui de 500 salariés. L'Union européenne a, dès avril 1996, adopté une recommandation sur la définition des petites et moyennes entreprises. Actualisée en mai 2003, cette recommandation (n° 2003/361/CE) stipule, en ce qui concerne le seuil d'effectif et les seuils financiers, que les PME sont constituées des entreprises qui occupent moins de 250 personnes et dont :  soit le chiffre d'affaires n'excède pas 50 millions d'euros ;  soit le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions d'euros. Source : INSEE
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une vision à moyen et long terme, la conscience d’un marché, un savoir-faire valorisé ainsi que des capacités techniques et de gestion.  ¾une « petite grande entreprise »La PME n’est pas  Si l’on doit comparer, voire opposer les entreprises entre elles, cela doit être selon les principes de cohérence qui conditionnent leur pérennité, c’est-à-dire selon la logique d’action(s) organisant leurs relations et leur adéquation avec leur environnement. Ramener la PME à une « petite grande entreprise» revient à considérer de manière implicite que les structures organisationnelles et les comportements stratégiques déterminant les performances sociales, économiques et financières sont de natures similaires. Cette représentation implicite mais dominante de « l'entreprise » en tant qu'entité homogène à la recherche de ressources financières destinées à lui permettre de mener à bien son activité d'investissement et d'exploitation en vue de « grandir » est toutefois source de nombreuses ambiguités. Ce qui fonde, semble-t-il, la pertinence du concept de taille, et donc la spécificité de la PME c'est la nature de son fonctionnement, au regard de ses relations avec son environnement.   Typologie  Le concept de PME permet difficilement d’appréhender la diversité économique et financière des petites entreprises et, par contrecoup, de faire apparaître un réel besoin en matière d'intermédiation ou de proximité. Mais si l’on considère les PME comme un tissu économique spécifique, il sera sans doute possible d’établir une typologie sur des critères quantitatifs.  ¾Objectifs  Si cette typologie avait pour objet de découper la population des PME afin de cibler une catégorie d’entre elles et donc d’en exclure les autres, on se tromperait sans doute et à double titre : - on sacrifierait au confort et à la simplicité statistique (macroéconomique) de l’intervention, la qualité indispensable de l’approche microéconomique seule capable d’apporter de vraies réponses à chaque PME en tenant compte de ses spécificités ; - on exclurait arbitrairement une partie de la population des PME. On sacrifierait l’économique, l’envie d’entreprendre au respect de critères qui eux ne fondent pas l’entreprise. La bonne entreprise serait celle capable de présenter de bons dossiers conformes aux critères et grilles d’évaluations et non celle qui a de l’avenir mais qui pêche encore par une administration défaillante. En revanche, cette typologie devrait permettre d’identifier des types d’intervention spécifiques adaptés finement aux différents types de PME et à leurs besoins (c'est-à-dire passer par une approche très pragmatique, voire personnalisée pour répondre aux besoins de chaque entreprise).  Les tableaux suivants présentent une tentative de mise en relation des différents types de PME avec les différents points d’appui qui leur sont nécessaires pour naître et se développer.
 
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