Fraternité Matin du 20/02/2024
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Fraternité Matin du 20/02/2024 , magazine presse

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Date de parution 20 février 2024
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Encadrement des Éléphants
P. 16 IdrissDiallo
conIrme Faé Mardi 20 février 2024 / N°17 744 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES MédiasAmadou Coulibaly : Ce qu’il faut pour P. 14 sauver la presse Reportage /Décharge d’Akouédo : Ce ‘‘ voisin ’’ qui ne gêne plPup. 2s-3Année de la jeunesse 2023 / Bilan Plus de 500 milliards de F Cfa mobilisés par 21 ministèresP. 6 Après la Can 2023 Vagondo annonce des P. 5 récompenses pour la police PHOTO : JULIEN MONSAN
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Reportage
Mardi 20 février 2024
Décharge d’Akouédo en transformation On vit et on respire mieux déjà
Sur l’immense décharge d’Akouédo qui a servi, depuis 1965, de site de dépôt de toutes les ordures d’Abidjan, est en train d’être réalisé, depuis 2018, un projet multidimensionnel prenant en compte les aspects urbain, environnemental et énergétique.
près une vie profes-sionnelle bien rem-plie, Camille Niango, gaAnt septuagénaire, il ne 73 ans, prote d’une retraite paisible. Frin-s’ennuie pas. Il passe dé-sormais la majeure partie de son temps avec ses amis de promotion, dans son village, Akouédo. C’est là qu’il est né et a toujours vécu. C’est à l’heure du déjeuner, ce 15 janvier, que nous le rencontrons. Confortable-ment assis à l’air libre, l’an-cien inspecteur général de l’éducation nationale prote du moment avec quatre de ses compères. La clôture de sa grande cour leur sert d’ombrage, les protégeant ainsi des rayons du soleil de plomb qui s’abat sur Abidjan depuis quelques jours. Aux plaisirs de la table, ils ont joint les charmes d’une musique extraite de ce qu’on pourrait appeler la musique classique ivoirienne. Ils écoutent, en effet, de l’Amé-dée Pierre. Petites tapes amicales, rires, blagues... Ça se voit qu’ils passent du bon temps. Entre deux bouchées ou deux gorgées de vin, Ca-mille nous raconte son vécu. « Notre voisin gênant a com-plètement changé. Il est de-venu fréquentable, alors on peut bien proter de la vie (rires) », dit-il, détendu. Ce voisin gênant dont parle Camille n’est autre que la décharge d’Akouédo. Elle est située à moins de 200 mètres de sa maison, de l’autre côté de la voie pu-blique qui contourne le vil-lage. Simple coïncidence ou grâce providentielle, ce site de dépôt des ordures qui l’a « hanté » toute sa vie, a été
Le parc urbain a commencé à sortir de terre sur le même site que l’ancienne décharge.(PHOTOS : F. EHOUMAN)
fermé la même année de son départ à la retraite. C’était en 2019. Camille n’aurait pas mieux espéré. « La décharge a été créée quand j’étais encore adoles-e cent. J’étais en classe de 6je crois. Et toute ma vie ça a été les odeurs à n’en point nir, les mouches et les ron-geurs. Ce n’était pas facile cette vie. Mais aujourd’hui, je suis heureux de consta-ter que les odeurs et les mouches ont disparu, même s’il y a encore les rongeurs qui nous gênent. Mais on sait que c’est une question de temps. Merci à nos autorités qui ont ni par comprendre
que cette décharge devait disparaître », se réjouit-il. Ici à Akouédo, village de 6000 âmes situé dans la com-mune de Cocody, le souhait le plus ardent des habitants était la fermeture complète et dénitive de la décharge, « parce qu’elle nous rendait la vie pas du tout agréable » comme le souligne Hya-cinthe Aguédé, le compère de Camille. A tort ou à raison, l’homme de 77 ans avance que ce site a joué négative-ment sur l’espérance de vie des riverains de la décharge. « A mon petit âge-là, je suis déjà le 2e doyen du village. Le doyen, lui, a environ 80
Les arbres et les fleurs qui contribueront à embellir le parc poussent déjà sur le site.
ans. Mais je rends grâce à Dieu, car peu sont ceux qui ont plus de 70 ans dans le quartier. L’espérance de vie aurait été plus élevé s’il n’y avait pas eu cette décharge à côté de nous. Une étude d’impact environnemental et social qui a été réalisée l’a bien démontré », regrette-il. Du dépotoir au parc écologique urbain
Ouverte en 1965 et s’éten-dant sur un site de 186 hec-tares, la décharge d’Akoué-
do a été fermée le 4 juillet 2019. Les déchets de la ville d’Abi-djan sont déversés désor-mais sur le site d’enfouisse-ment de Kossihouen. Recevant toutes sortes de déchets sans contrôle, la décharge d’Akouédo cau-sait beaucoup de nuisances dont la plus déplorée était les émanations désagréables. Elle est depuis sa fermeture en train d’être transformée en un parc écologique ur-bain. Un gigantesque projet porté par le gouvernement
qui comprendra des zones de loisirs et de sports, un centre de formation aux métiers du recyclage et de l’environnement et une zone de production du biogaz à partir des déchets qui ont été enfouis. Au lancement de ce projet, le Premier mi-nistre d’alors, Amadou Gon Coulibaly, avait vivement remercié les populations ri-veraines pour avoir « accep-té de supporter pendant 53 ans les désagréments cau-sés par la décharge ». Pour Jonas Messou, un jeune d’Akouédo qui gère son salon de coiffure non loin de la barrière de pro-tection du chantier, ce projet est le signe de l’évolution de son village. « Je ne sais pas exactement ce qu’ils sont en train de faire, mais c’est cer-tainement quelque chose de bon. Déjà les odeurs et les agressions ont cessé dans le quartier. Je dors bien et j’arrive à bien travailler sans être gêné par les odeurs. Avant je restais enfermé dans le salon dans les pé-riodes où il fait très chaud ou quand il pleut, car l’odeur était plus forte. Maintenant, je peux m’asseoir dehors ici pour respirer l’air frais quand il n’y a pas de clients. Cela dit, il y a encore d’autres dés à relever comme celui de l’insertion socio-écono-mique des jeunes du village et la bonne gestion de nos ordures vu que la décharge est désormais fermée », . suggère-t-il
FAUSTIN EHOUMAN
L’installation des équipements destinés à la production du biogaz est bien avancée.
Mardi 20 février 2024
Reportage
 De l’enfer au Paradis retenir les gaz nocifs. On parle de 18 millions de tonnes de déchets à la fermeture. C’est un sol complètement refait qui s’offre aujourd’hui aux vi-siteurs. Aussi, c’en est totalement ni des odeurs et les bâ-timents du parc ont com-mencé à sortir de terre. Des terrains de sport ont également été construits, de même que les turbines et les autres équipements pour la production du bio-gaz à partir des déchets enfouis. Les espaces verts se prolent. À terme, le parc urbain d’Akouédo, dont le coût
Les millions de tonnes de déchets qui s’étaient amoncelés ont disparu pour laisser la place à un sol qui abritera des équipements urbains.
ur le site de la dé-charge qui a suppor-té toutes les ordures de la ville d’Abidjan, anSs, est en train d’être ré-pendant plus de 50 alisé un grand projet éco-
logique. Un parc urbain où il fera bon vivre. Après 4 ans d’exécution, ce pro-jet qui vise à dépolluer et à revitaliser le dépotoir d’Abidjan est aujourd’hui bien avancé. Comme
avait dit Antoine Lavoi-sier, chimiste, philosophe et économiste français : «rien ne se perd, rien ne se crée, tout se trans-forme». C’est déjà le cas à la décharge d’Akouédo.
La montagne de déchets qui s’était amoncelée dans le quartier a été mo-delée, compactée, repro-lée puis recouverte de terre et d’une membrane étanche qui permet de
Séverin Gnango(directeur de cabinet du chef du village): ‘‘ Nous attendons toujours les promesses de l’État ’’
Séverin Gnango, directeur de cabinet du chef du village (au centre), entouré des responsables du bureau de la jeunesse du village, plaide pour que l’État tienne ses promesses.(PHOTOS : F. EHOUMAN)
a décharge s’est transformée, nous en sommes heu-L reux, mais notre vil-lage, lui, tarde à se transformer. Pourtant des promesses nous avaient été faites par le gouver-nement depuis l’instal-lation de la décharge jusqu’à sa fermeture. Il faut que l’État honore ses promesses, ne serait-ce que pour nous remercier d’avoir été ceux-là qui ont
supporté les déchets des Abidjanais pendant des décennies. Ce sera une sorte de compensation », plaide Séverin Gnango, directeur de cabinet du chef du village d’Akouédo. Les promesses faites par l’État à Akouédo, à en croire les dignitaires de ce village en plein cœur d’Abidjan comprenaient la construction d’un lycée et d’un marché modernes, le bitumage des principales
voies du village. Et en 2006, lorsque les déchets toxiques avaient été dé-versés dans la décharge, des mesures sociales et environnementales avaient été annoncées par l’État en plus de la dépol-lution. « On devait béné-cier d’un certain nombre d’infrastructures que nous n’avons jamais eues. Ce qu’on nous a promis aussi quand ce projet démarrait n’est pas encore tenu.
Et là, on nous apprend que le parc urbain va être livré dans quelques mois, alors qu’aucune des pro-messes faites n’a été te-nue. Cela nous inquiète. On se demande si on aura vraiment ce qu’on nous a promis. Nous poursui-vons toutefois les discus-sions avec les autorités compétentes et espérons toujours la mise en œuvre de ces projets qui sont es-sentiels pour le village et qui nous permettra d’être en phase avec le projet qui est réalisé en face de nous », espère Séverin Gnango. Situé en plein cœur d’Abi-djan, le village d’Akouédo s’est fortement étendu ces dernières années avec le peuplement incon-trôlé de la ville d’Abidjan. Le village manque en-core d’infrastructures mo-dernes. Si rien n’est fait pour Akouédo, la livraison du chantier du parc urbain donnera lieu à un gros contraste car on aura en face d’un village à l’allure ancienne et démodée une . smart city scintillante
F. ÉHOUMAN
3
de réalisation est estimé à 96 milliards de F Cfa, aura l’allure à la fois d’une savane, d’une forêt et d’une mangrove. Un mu-sée, une médiathèque, des espaces cultures et de sport sont aussi pré-vus, de même qu’un es-pace de réinsertion de la biodiversité. Ce projet vise, in ne, à réconcilier les Abidjanais avec le site de la décharge. Le lm institutionnel sur le projet est évocateur. Il est intitu-lé ‘’De l’enfer au paradis’’. Ce paradis est presque . devenu réalité
F. ÉHOUMAN
Reprendre le service de désinsectisation du quartier
La gestion des ordures dans le quartier commence à poser problème.
uatre ans après le démarrage des travaux de trans-formation de la dé-lesQpopulations riveraines charge d’Akouédo, disent être déjà satis-faites des premiers résul-tats. Toutefois, si les tra-vaux en eux-mêmes ne gênent en rien, un autre problème se pose, celui de la gestion des mous-tiques. « Avant, tout le quartier était régulièrement pulvé-risé, an de chasser les moustiques, les insectes et les rongeurs. En re-vanche, depuis que les travaux ont commencé, ce service s’est arrêté, alors que ce problème n’est pas encore réglé. On ne déverse plus les ordures, certes, mais les moustiques sont encore présents dans nos mai-
sons. Ils sont devenus encore plus nombreux, parce qu’on les déloge de leurs nids. Il faut que ce service de pulvéri-sation reprenne, sinon nous serons tout le temps malades », plaide Dominique Koutouan, le président des jeunes du quartier. Et d’ajouter : « Et même quand les travaux niront, il faudra continuer à pulvériser pendant encore plusieurs mois avant d’arrêter. Il faudra penser à amélio-rer le service de collecte des ordures actuelles, de sorte que le village lui-même ne devienne pas la nouvelle décharge. Car, il arrive que les ca-mions de ramassage des ordures tardent à venir et cela cause des désagré-. ments »
F. EHOUMAN
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