Fausse couche : de la souffrance à la découverte de soi
115 pages
Français

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Fausse couche : de la souffrance à la découverte de soi , livre ebook

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Description

À quoi peut penser une femme quand elle « fait une fausse couche » ? Que peut-il se cacher derrière sa souffrance et comment la dépasser ? En France, 15 % des grossesses s’arrêtent naturellement durant les trois premiers mois, soit 200 000 par an ! Beaucoup de femmes vivent cette expérience seules, sans que leurs souffrances soient entendues, soutenues et consolées. Par son témoignage, Julie Houriez vous accompagne à travers le tumulte des émotions tout au long du deuil. Elle partage avec vous, après trois ans d’écriture et de recherche, des pistes essentielles pour se (re)découvrir dans cette épreuve. Véritable guide de consolation, ce livre vous donne des clés pour dépasser la souffrance physique et psychique, accueillir votre vulnérabilité et vous réapproprier votre corps et sa sensibilité. Il s’adresse particulièrement aux femmes qui souffrent suite à une fausse couche et qui se sentent seules, à celles qui recherchent des informations sur la fausse couche et le sens de cette épreuve, et à toutes celles qui se questionnent sur la maternité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782840588672
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Titre
Julie Houriez

De la souffrance à la découverte de soi
Prologue
À l’origine de ce projet d’écriture, deux fausses couches et l’envie ­d’investiguer. Je pensais qu’en allant chercher à l’extérieur de moi, l’expérience et le récit des femmes, je pourrais toucher l’universel, l’honorer et le ­fédérer. Je me voyais comme ces journalistes faisant un travail de terrain et d’investigation cherchant à comprendre. Je m’imaginais collecter et faire la synthèse de témoignages de femmes pour en découvrir le sens profond, trouver le commun dans la singularité des expériences de chacune. J’allais les rencontrer, les écouter et leur donner une voix. Je m’imaginais finalement au-dessus de la mêlée, avec mon expérience comme légitime porte d’entrée.

Mais je me trompais de chemin. J’avais peur, j’avais terriblement peur d’aller chercher ce qu’il y avait finalement au fond de moi. Écouter me permettait de rester à l’abri, de rester loin de ce qui m’avait fait tant souffrir. Écouter me protégeait et m’évitait d’aller à ma rencontre. Car oui, la fausse couche est fréquente et naturelle. Elle correspond à ce moment où le corps considère que l’embryon n’est pas viable et préfère donc s’en séparer pour rendre possible une prochaine fécondation. L’histoire ­pourrait ­s’arrêter là et, dans la nature, elle s’arrête là. Mais parfois, la fausse couche peut résonner singulièrement et réveiller de vieilles mémoires qui sommeillent en nous. De façon tout à fait inopinée et inattendue, elle nous ouvre un pan de nous-même que nous ne connaissions pas.

Il a fallu que j’aille à la découverte de moi-même pour m’en rendre compte et pouvoir sentir ce qui animait la femme que je suis. Il a fallu que je vive pleinement mon expérience et la comprenne au plus profond de mes entrailles pour me relier à toutes ces femmes qui l’avaient déjà vécue avant moi, autour de moi.
« C’est en poussant le particulier jusqu’au bout qu’on atteint au général, et par le maximum de subjectivité qu’on touche à l’objectivité » , disait Michel Leiris 1 et c’est bien dans mon expérience la plus intime et profonde que j’ai rencontré ce qui me reliait à toutes les femmes et , finalement , à la femme que j’étais. Dans cette intimité, j’y ai rencontré les trois femmes que je suis : la jeune fille, la mère et la femme sage. Elles m’ont accompagnée tout au long de l’écriture et c’est avec elles que je vous propose de voyager.

La fausse couche n’est pas forcément un point de bascule pour tout le monde et mon intention n’est pas de lui donner un sens absolu, ni de vous inviter à une introspection systématique en cas de fausse couche. On peut sortir de l’expérience d’une fausse couche sans thérapie. Mon intention est davantage de vous accompagner à travers mon expérience dans votre vécu de femme. Si la fausse couche revêt un sens pour vous ou si elle vous connecte à une souffrance inconnue alors peut-être que mon témoignage vous aidera à le comprendre.

Parmi les femmes rencontrées, certaines m’ont confié combien elles avaient eu besoin d’en parler à d’autres femmes à ce moment-là : leur mère, une amie, une sœur… J’ai alors pensé à toutes celles qui ne pourraient le faire. Ce livre vous est particulièrement dédié. Il l’est également aux femmes qui m’ont dit qu’elles n’avaient pas ressenti le besoin d’en parler mais qu’avoir des informations les aurait aidées. Ce livre est aussi né de l’envie de vous donner des clés pour que vous ne vous sentiez pas seule et désemparée au moment d’une fausse couche. La tête a parfois besoin de se raccrocher à quelque chose, de comprendre et de décider, d’agir pour avancer. Le corps a aussi besoin d’être entendu et rassuré. C’est à cet effet que je vous partage des informations qui vous permettront, je l’espère de tout cœur, de vivre cette expérience le plus sereinement possible, dans votre propre intimité et dans le réconfort des femmes qui vous entourent et qui vous ont précédé e .
Vous n’êtes pas seule.
Ce livre associe volontairement plusieurs formats d’écriture afin de traduire toute la richesse du questionnement qui m’a traversé e et qui vous traverse peut-être. Vous trouverez notamment : mon histoire, des précisions techniques, des conseils , des réflexions personnelles, des citations, des consolations ou paroles réconfortantes de la grand-mère fictive et idéale que j’imaginais rencontrer lorsque je me questionnais pour bénéficier de pensées de sagesse, et enfin des informations pratiques pour aller plus loin rassemblées à la fin de chaque saison .

Les quelques témoignages cités en italique sans auteur sont des témoignages de femmes qui ont connu une fausse couche et qui ont accepté de me partager leur expérience .

Peut-être serez-vous plus sensible à certains textes par leur style ou par leur contenu. Honorez ce que vous ressentez, n’écoutez personne d’autre que vous, décidez et prenez ce qui vous fait du bien. L’expérience m’a conduite à explorer des terrains très variés, de la physiologie à la spiritualité en passant par la psychologie. La fausse couche peut réveiller de vieilles blessures : s’intéresser à ce qui se passe à tous les niveaux peut vous aider sur le chemin de guérison.
Honorez ce que vous ressentez, n’écoutez personne d’autre que vous, décidez et prenez ce qui vous fait du bien.
J’ai laissé volontairement le terme d’usage « fausse couche » dans ce livre ayant bien conscience de ses limites sémantiques et symboliques en espérant que mes propos contribueront à les révéler encore davantage.

Puisse cet ouvrage en toute humilité vous accompagner sur votre route. Je serai honorée de vous y rencontrer et de me relier à vous le temps de sa lecture en toute amitié.


1 . Michel Leiris, L’Afrique fantôme , collection Tel, Gallimard, 1934.
Dédicace

À ma plus vieille connaissance,
Exergue

Je voudrais aller surtout en profondeur,
dans le sens de la poésie.
D’essayer d’exprimer moi-même
vraiment à fond
et comme ça en exprimant moi-même
avec toutes mes possibilités,
j’exprime automatiquement la situation
de la femme dans le monde d’aujourd’hui. 1
Niki de Saint Phalle

Les larmes sont une rivière qui conduit quelque part. 2
Clarissa Pinkola Estés


1 . Interview de Niki de Saint Phalle, « Pour le plaisir », INA, 3 février 1965 .

2 . Femmes qui courent avec les loups , Grasset, 1996.
SOMMAIRE


Prologue
Sommaire
1. ÉTÉ
L’annonce et l’incompréhension

Comprendre ce qui m’arrive
Quel est mon choix ?
Pourquoi ça m’arrive ?

INTERSAISON

2. AUTOMNE
Le sentiment de perte et de deuil

Le deuil de la maternité
Le poids des croyances
Le projet d’enfant
Le choc de l’annonce et le silence
Un deuil solitaire
La perte de contrôle
La culpabilité

INTERSAISON

3. HIVER
Rester chez soi, nettoyer et se relier

Nettoyer ma matrice
Nettoyer ma lignée
Nettoyer ma maison
Me relier

INTERSAISON

4. PRINTEMPS
Le renouveau

L’âme agit
Dans les bois
J’apprends

INTERSAISON


Épilogue
REMERCIEMENTS
Bibliographie
INDEX
1 Été
L’ annonce et l’incompréhension
V endredi, allongée sur le dos, les pieds dans les étriers, le gynéco ­m’annonce que la grossesse s’est arrêtée, il n’y a plus d’activité cardiaque. J’ai 41 ans et pour la première fois, j’étais enceinte.

Je suis à deux mois et demi de grossesse, ça s’est arrêté probablement il y a deux semaines au beau milieu de mes vacances. Mais qu’est-ce qui s’est passé il y a deux semaines ? Je remonte instantanément le fil de ma mémoire : j’ai mal mangé ? J’ai été stressée ? Le temps n’était pas beau ? Une dispute ? Une chute ?
– C’est fréquent, ça arrive quand l’embryon n’est pas viable, la nature préfère arrêter le processus, il n’y a pas de cause particulière, enchaîne le gynéco.
Je ne sais pas si ça me rassure car c’est la partie rationnelle de mon cerveau qui a pris le dessus. Je comprends, je sais que ça peut arriver, une amie l’avait déjà vécu d’ailleurs, je ne suis pas différente des autres, OK , c’est fini, c’est comme ça.

Et on fait quoi maintenant ? Je me rhabille, le gynéco est en face de moi dans son bureau blanc, éclairage néon.
– Il y a trois solutions : naturelle, chimique ou curetage. Pour le curetage, c’est une opération, ça se passe à l’hôpital sous anesthésie générale. Vu que ce n’est pas parti naturellement, je conseille de passer par la voie chimique qui est moins lourde, ça se passe à la maison. Vous aurez un médicament qui provoquera les contractions. Le mieux est que vous restiez chez vous ce jour-là et que vous soyez accompagnée. Il faudrait que vous fassiez une prise de sang aujourd’hui avant qu’on se revoie pour valider votre groupe sanguin, si vous êtes bien de groupe A-, il faudra alors faire aussi une injection de Rhophylac et ce serait bien de prendre des vitamines pour votre projet de grossesse, vous prenez de la vitamine B9 ? Je vous fais une ordonnance. On peut se voir lundi pour que ça se produise mercredi, c’est bon pour vous ?
– Euh… mercredi, j’ai une réunion importante, jeudi ?
– Oui, on peut se revoir mardi dans ce cas. Mardi 17 h.
– O K, merci.
– On se revoit donc mardi et après, revenez quand vous serez à nouveau enceinte. La bonne nouvelle, c’est que ça a marché tout seul, la mécanique fonctionne donc bien. À la semaine prochaine.
– À la semaine prochaine, merci.
– Au revoir.
– Au revoir.

Je sors du cabinet, ça a duré 20 minutes. Je remonte sur mon vélo, c’est toujours ma tête qui guide, OK, ça arrive, ce n’est pas grave mais c’est triste quand même ; je pédale, ce qu’on avait projeté à deux commence à s’évaporer, en fait , ça n’existe plus, c’est étrange, ça monte quand même dans la gorge. J’enchaîne avec le laboratoire d’analyses pour faire la prise de sang.
– C’est pour une grossesse ?
– Oui…
Je pédale, je pédale… Une vague de tristesse me submerge, retenue, elle se déverse en sanglots une fois arrivée chez moi. L’histoire s’arrête donc là ? Je me sens d’un coup étrangement seule et aban

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