Mon combat contre l obésité
162 pages
Français

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Mon combat contre l'obésité , livre ebook

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Description

« Premier février 2011
Manuel se lève du fauteuil et vient vers moi avec le sourire. Pour lui, l’aboutissement d’une première étape longue et stressante. C’est l’espoir d’une nouvelle vie, mais il va falloir expliquer que rien n’est simple, que nous ne sommes pas une équipe de magiciens, qu’une intervention, quelle qu’elle soit, présente un voire plusieurs risques.
Tu m’as confié ton futur, ta vie et cette responsabilité immense ne peut être partagée avec personne. Cette relation tissée entre toi et moi est invisible, et pourtant si forte. Une source de satisfaction et de joie, mais aussi parfois de doute et de crainte. »

« 28 avril 2011
Le grand jour est enfin arrivé et à 7h30 tu pars pour le bloc opératoire...
Docteur G. Becouarn » (extrait de la préface)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414252251
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-25226-8

© Edilivre, 2018
Avec mon chirurgien, le docteur Becouarn
Préface
Manuel,
9 octobre 2017 10h26
Je suis en consultation comme tous les lundis matin, mon téléphone bipe et m’annonce un message de Manuel sur Messenger. Je l’ouvre au cours d’une pause et une photo s’affiche, celle d’un homme musclé comme pour une pub de parfum. Je la regarde, fasciné par ce résultat qui ferait rêver tous mes patients, mais aussi la plupart des hommes. C’est le résultat d’un parcours médico-chirurgical, mais aussi de l’extraordinaire volonté d’un homme. Je me rappelle…
20 avril 2010
Je viens de raccompagner une patiente de mon bureau à celui de ma secrétaire pour qu’elle lui fixe un nouveau rendez-vous et lui fasse payer mes honoraires. Je retourne dans mon fauteuil, regarde ma montre, 10h40, déjà 10 minutes de retard. Je déteste cela et pourtant, il m’est tellement rare d’être à l’heure. Je jette néanmoins un rapide coup d’œil à Google Actualités pour savoir ce que devient le nuage de cendres du volcan islandais au nom imprononçable qui paralyse le trafic aérien européen depuis plusieurs jours. Trois de mes associés sont bloqués aux antipodes et il va falloir continuer à réorganiser les programmes opératoires.
Je retourne sur mon logiciel médical pour mémoriser le nom de mon prochain patient, Manuel LETERME. Je me lève, ouvre la porte et lance à la cantonade : Monsieur LETERME !
J’apprécie beaucoup ces quelques secondes où un nouveau patient vient vers moi.
Il y a tant de choses à observer qui seront d’une importance capitale dans la prise en charge ultérieure : la façon de se lever, pesante ou encore alerte malgré les kilos, le déplacement vers ma main tendue, inquiet ou volontaire, cette poignée de main, moite, ou ferme et enfin le regard. Il faut juste se donner la peine d’observer tous ces petits signes qui semblent insignifiants. Je sais déjà en partie comment je vais aborder la consultation : rigolard et franc, protecteur et rassurant… Autant de rôles à jouer qui se dessinent en quelques instants pour installer la confiance qui fera l’essentiel d’une relation qui durera des mois et amènera un homme ou une femme à vous confier sa vie. Autant dire qu’il ne faut pas se planter.
Celui-là a le pas décidé, la main ferme. Je sens immédiatement le tempérament volontaire de celui qui a bien réfléchi au problème, sait d’où il vient et où il veut aller. Tel Brachetti, le célèbre transformiste, j’enfile donc le costume du docteur droit dans ses bottes, phrases courtes, claires et pas de vannes à deux balles pour détendre l’atmosphère. « Manuel ? »… Je lis l’étonnement de se faire appeler par son prénom. Je fais toujours cela quand un patient rentre pour la première fois dans mon bureau. C’est une façon de briser le stress face à un chirurgien que beaucoup imaginent comme inaccessible.
« Bonjour, Dr BECOUARN. Je vous en prie, asseyez-vous » lui dis-je en lui montrant une des deux chaises renforcées devant ma table de travail. Il s’installe. Je me tourne vers mon ordinateur et regarde son dossier. Il est déjà connu du service de chirurgie digestive en raison de plusieurs interventions pour abcès du pli interfessier (sinus pilonidal ou kyste sacro-coccygien) qui lui pourrissent régulièrement la vie.
« Qu’est-ce qui vous amène ? » Je sais pertinemment que c’est son poids, mais il est important que Manuel exprime ses réelles motivations. Maigrir est le désir de tous, mais pourquoi ? Cette simple question est fondamentale même si la réponse mettra parfois des mois voire des années à s’exprimer et parfois bien après l’intervention.
« J’en ai marre d’être comme ça. Je voudrais retrouver un corps qui me plaise ».
« Bien » contrairement à la femme, c’est rare qu’un homme exprime les choses de cette façon-là. En général, les considérations avouées en premier sont plus de l’ordre de l’état de santé, l’esthétisme arrivant en général au second plan. Cela confirme ce que j’avais pressenti, Manuel dit les choses franchement ce qui est parfait et me facilitera la prise en charge. Je peux donc commencer ma consultation. Tout d’abord, je reprends les antécédents chirurgicaux puis médicaux afin de faire le point de la situation. Ensuite, je l’interroge sur son métier, son mode de vie, ses enfants, ses habitudes de vie, ses consommations tabagiques et alcooliques éventuelles.
Ensuite, je lui demande de se déshabiller afin de le peser et le toiser : 102 kilogrammes pour 1,68m sont un indice de masse corporelle de 36,2kg/m2. Ça le classe dans l’obésité simple qui, en l’absence de complication, ne lui permet pas de prétendre à une intervention chirurgicale, mais j’ai un courrier de son médecin m’indiquant un poids maximal de 114 kilogrammes ce qui donne un indice de 40,3 kg/m 2 . Je le rassure donc en lui expliquant que c’est l’indice le plus élevé référencé qui compte et non celui de la consultation.
Non passons ensuite, à la deuxième phase. Lui expliquer tout le parcours, l’ensemble des consultations, leurs raisons d’être, leurs intérêts pour la bonne compréhension de sa maladie et son retentissement sur son organisme en vue d’une éventuelle intervention. Viennent ensuite les différents séjours avec le Service de nutrition du CHU d’Angers afin d’affiner sa situation et ses caractéristiques physiologiques. Tout cela doit aboutir dans un délai de 8 à 9 mois à une discussion entre tous les spécialistes du réseau afin définir une stratégie thérapeutique qui consistera en une intervention chirurgicale ou la poursuite d’une prise en charge médicale.
Manuel m’écoute avec attention, pose quelques questions sur l’organisation des rendez-vous par rapport à son travail.
Je tente de le rassurer, lui affirme que toute l’équipe est mobilisée pour trouver la meilleure solution à son problème, et que s’il voit en la chirurgie une solution idéale, elle ne sera efficace que si elle est bien organisée et adaptée à sa situation. Après une demi-heure de consultation, nous nous séparons, lui plein d’espoir, mais aussi de craintes sur l’avenir et un parcours qu’il imaginait probablement plus simple. Je ne suis cependant pas très inquiet sur sa capacité à affronter cette première étape. Il a la tête sur les épaules et sait parfaitement où il veut aller. L’avenir me donnera raison.
Les mois passent, je reçois régulièrement les courriers de mes confrères m’informant de leurs conclusions et son dossier est présenté au staff début mars 2011. Il ne présente aucun problème particulier et chacun reconnaît sa volonté à aller de l’avant. L’intervention est validée et nous nous orientons de préférence vers un bypass gastrique sous réserve de son accord final.
1 er février 2011
« Manuel ! » Il se lève du fauteuil et vient vers moi avec le sourire. Pour lui, c’est l’aboutissement d’une première étape longue et stressante. L’espoir d’une nouvelle vie, mais il va falloir expliquer que rien n’est simple, que nous ne sommes pas une équipe de magiciens, qu’une intervention, quelle qu’elle soit, présente un, voire plusieurs risques, anesthésiques, hémorragiques, emboliques, infectieux, que le rêve peut vite se transformer en cauchemar.
Nous avons opté pour un by-pass gastrique qui nous semble l’intervention la mieux adaptée à sa situation. Je lui explique qu’il n’y a pas d’intervention idéale et que ce qui peut paraître extraordinaire chez un voisin, un ami, un membre de sa famille, voire un acteur, peut ne pas être adapté à son environnement personnel et professionnel.
28 Avril 2011
Le grand jour est enfin arrivé et à 7h30 tu pars pour le bloc opératoire. L’intervention ne pose pas de problème particulier et comme à chaque fois je croise les doigts pour que les suites soient simples car même dans les équipes les plus expérimentées, tout peut survenir. Personne ne peut imaginer le stress généré par la chirurgie qui fait que l’esprit est constamment en alerte, de jour, de nuit, de garde ou pas. Tu m’as confié ton futur, ta vie et cette responsabilité immense ne peut être partagée avec personne. Cette relation tissée entre toi et moi est invisible et pourtant si forte, source de satisfaction et de joie, mais aussi parfois de doute et de crainte. Elle est multipliée par autant de patients opérés chaque année et ce depuis 20 ans.
Trois jours plus tard, fatigué, mais radieux tu pars de la clinique pour écrire un nouvel épisode de ta vie.
Les rendez-vous de consultation de contrôle vont se suivre et petit à petit, je vais te voir évoluer, maigrir, te réapproprier un corps qui correspond enfin à l’image que tu espérais. Le chemin est encore long, mais je sais déjà que tu as la force morale d’aller au bout de ton rêve jusqu’à ce petit matin du :
Mercredi 11 novembre 2015
8h55 : après m’être entraîné durant 20 minutes environ je suis sur la ligne de départ de la première course de 10km du cross du Courrier de l’Ouest.
8h58 : la pression monte un peu autour de moi, à quelques minutes du départ. On me tape sur l’épaule.
C’est toi, Manuel, rayonnant et métamorphosé.
9h00 : le signal de départ vient de retentir et je pars absorbé par ma course et en même temps heureux de te savoir là à mes côtés avec Luigi T. un autre de mes patients.
9h44’43’’ je viens de passer la ligne d’arrivée avec Luigi et 15’’ plus tard tu es là.
Le temps de reprendre mon souffle et je mesure le chemin parcouru par vous deux. Quelle formidable victoire, pas la mienne, mais la vôtre, la tienne.
Tu me remercies, mais c’est moi qui devrais te remercier. Ton combat, ton sourire est le plus beau des cadeaux. Alors, Manuel, merci à toi aussi de ta confiance.
Docteur G. Becouarn
« Quoi qu’il arrive, crois en la vie, crois-en demain, c

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