Vivre amplement : Au-delà de la grossophobie
91 pages
Français

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Description

L’existence de la grossophobie dans notre société ou dans votre vie
personnelle vous interpelle puisque ce livre est entre vos mains...
Cet ouvrage témoigne à partir d’abord du vécu de l’auteure, des
impacts de la grossophobie sur la qualité de vie des personnes
concernées. D’autre part, on y apprend à partir de nombreuses sources
d’information sérieuses, que la persistance de cette stigmatisation
contribue au gain de poids et à l’obésité.
Militante et intervenante de longue date auprès de personnes et de
jeunes en souffrance émotionnelle et sociale vu leur poids élevé, Diane
Lesage nous invite à réfléchir sur le fait que les rondeurs qui relèvent
prioritairement de la diversité biologique, soit une manière d’être qu’il
faut corriger et médicaliser.
Éveillées aux causes de leur mise à l’écart sociale, les personnes
victimes de stéréotypes grossophobes deviennent mieux outillées
pour assumer leur manière d’être, s’affirmer et investir leurs propres
chemins de mieux-être. C’est l’objectif fondamental de cette prise de
parole. Rien n’est plus puissant que l’éducation, la connaissance de la
vérité et la conscience des manipulations.
Pour le plus grand bien de millions de personnes n’est-il pas
indispensable de transcender cette vision d’une différence devenue
une tare aux yeux de tant de gens? Cet ouvrage est aussi un chemin
de résilience. Un exemple d’une démarche de codéveloppement avec
des pairs y est proposée. Les personnes de poids plus élevé que la
moyenne peuvent bien vivre et bien vieillir dans leur spécificité dans
le bonheur de l’existence.
Ce livre vise à contribuer à ce que cette discrimination cesse et
qu’enfin les personnes de poids élevé s’épanouissent dans leur unicité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782925117506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0848€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Michèle, qui marche sur « La Chaussée des géantes » . Pour l’honorer et lui exprimer toute ma gratitude.
Le temps a fait la preuve qu’être différente et rester soi-même est la garantie d’une contribution originale, superbe et utile à la culture de chacune.
Femmes qui courent avec les loups Clarissa Pinkola Estés


INTRODUCTION
Si l’un des buts de la vie est de transcender certaines circonstances de notre naissance pour pouvoir se réaliser, j’ai dû, pour y arriver, remettre en question beaucoup de normes et de dogmes. Être en marge en tant que personne de poids naturel plus élevé que la moyenne m’a poussée à trouver une perspective toute personnelle pour m’épanouir dans un monde où l’apparence façonne grandement la valeur morale des individus et conditionne leur destin.
Jamais je n’ai renoncé à chercher ce dont j’avais besoin. Je me suis battue pour progresser dans ce monde et j’essaie encore de le faire progresser à la mesure de mes capacités. Trouver les contextes et les croyances pour vivre pleinement a été l’affaire d’une partie de mon existence. Mon parcours de vie et de militante pro-diversité s’est construit à partir d’un puissant désir de réclamer plus de respect et de justice pour moi et mes semblables. Je ne prétends pas posséder la vérité absolue sur notre condition, mais je me sens légitimée de parler de notre identité malmenée puisque c’est la mienne.
Mes propos visent d’abord à être un soutien et une inspiration pour les personnes de poids naturel élevé; celles qui l’ont été comme enfants, adolescents et tout au long de leur vie. J’espère leur donner des mots pour réclamer d’être traitée avec respect et dignité. Le vécu de mes semblables tant sur le plan physique, émotionnel et social est différent de celui des personnes qui ont pris du poids au fil du temps. Même si celles-ci sont plus en mesure de relativiser cette situation, j’espère que la lecture de ce livre leur sera profitable, car elles en vivent sûrement aussi des préjudices.
Mon projet s’alimente d’abord au désir de voir naître une nécessaire réhabilitation des rondeurs comme une des variables de la condition humaine et aussi à l’espoir que nous retrouvions toutes et tous un rapport apaisé tant à la nourriture qu’à notre corps. Je convie toutes les femmes à faire éclater le modèle de féminité limité et limitant et à mettre cet espace de liberté au service de leur épanouissement personnel et peut-être d’un engagement envers l’avènement d’un monde plus humain et égalitaire. Je souhaite que nos enfants et petits-enfants soient plus heureux que nous dans leur corps, dans l’estime d’eux-mêmes et dans la reconnaissance sociale de la valeur de la diversité. Un chapitre de ce livre leur est consacré.
Je me suis attachée à la rédaction de cet essai avec la conviction que des individus incités à penser par eux-mêmes voudront reprendre la maîtrise de leur vie. Ils pourront sortir du piège de la honte et refuseront de subir de la grossophobie. Ils commenceront à s’honorer et à investir leurs propres chemins de mieux-être. Rien n’est plus puissant que l’éducation, la connaissance de la vérité et la conscience des manipulations. Par mes paroles livrées avec sincérité, je propose aussi un contrat moral à mes lectrices et lecteurs de tous les poids et de toutes les conditions; votre ouverture à prendre connaissance de mes propos et à les diffuser sera un apport très significatif.
On ne choisit pas d’être une personne de poids élevé, une condition encore décriée dans notre société. On est d’abord prédisposé à cette spécificité et l’environnement social actuel, obésogène et discriminant, est un facteur précipitant dramatiquement son expression. C’est une condition complexe encore largement incomprise par la science médicale actuelle. Pourtant, malgré certains inconvénients comme en vivent d’autres personnes pour toutes sortes de caractéristiques, mon cheminement de vie balisé par ce destin a été un puissant facteur d’évolution personnelle qui m’a amenée au plus près de moi-même. Contre toute attente, il a façonné le précieux de ma vie.
La lucidité est la blessure la plus proche du soleil.
René Char
NOTES DE L’AUTEURE
Certains ouvrages cités dans ce livre datent d’un certain nombre d’années, mais ils sont encore tout à fait pertinents. La façon de présenter toutes les questions de poids, de santé et d’alimentation a très peu évolué. Elle maintient le grand public dans l’obsession de la perte de poids à tout prix. Les études des scientifiques cités (ceux qui sont motivés par l’amélioration réelle de la condition des gens) sont encore amplement contestées ou passées sous silence. Souvent parce qu’elles contredisent les attentes ou révèlent des faits divergents de ceux attendus par ceux qui profitent de l’obsession de la minceur pour se valoriser et pour s’enrichir. Selon le professeur Jean-Pierre Poulain dans son ouvrage Sociologie de l’obésité , certains spécialistes se résignent même à taire les conclusions de leurs recherches de peur d’être accusés de prendre l’obésité à la légère.


PREMIÈRE PARTIE
Témoignage et constats


Chapitre 1 TÉMOIGNAGE
Années de jeunesse
Comme adolescente et jeune femme grosse, j’étouffe dans les limites connues et reconnues de la beauté stéréotypée. Il me faudra des années pour apprécier mon corps dans une perspective valorisante. Voici l’histoire de ce cheminement. Il fait partie de la trame de ma vie. Ma détermination à prendre la parole pour réhabiliter la perception sociale des personnes de poids élevé est née de cette expérience humaine particulière.
Stratégies perdantes
À l’âge de 12 ans, on me fait réaliser que je suis grosse et je déteste ce fait. Je me perçois dorénavant disgracieuse et inadéquate. Je fais ma première diète hypocalorique par moi-même. Je perds rapidement une vingtaine de livres, mais je les reprends encore plus vite. Au fil des années, embarquée dans un cycle fait de périodes de diètes suivies de périodes d’hyperphagie qui s’en suivent, de 135 livres j’atteins 150 puis 160, et 170 livres. Je mesure 5’1’’. Je me blâme pour mon manque de volonté. Je suis embarquée dans le syndrome du rebond, ou yo-yo dieting . Mon corps tend à prévoir les futures famines (les diètes) et fait des réserves en vue du prochain combat. C’est un phénomène physiologique que j’ignore à cette époque.
À 19 ans, avec mes tout premiers salaires, je consulte un « spécialiste » de l’obésité. On me traite avec des injections contre la cellulite, des diurétiques et du potassium pour compenser les pertes d’électrolytes, mais d’abord et avant tout avec des « coupe-faim », qui sont en fait des amphétamines. Je ne le sais pas et ne veux pas le savoir, parce que ça marche ! Je n’ai plus mon appétit naturel. Je suis pleine d’énergie voir hyperactive et je maigris ! Cela dure un an et demi. Ça me coûte cher, une visite par semaine, plus la médication, l’hydrothérapie et quoi encore. Je reçois beaucoup de compliments de mon entourage sur ma nouvelle apparence. J’atteins finalement 120 livres. À ce poids, le grand spécialiste insiste pour que je perde encore... Je vois l’appât du gain dans ses yeux.
Une personne de mon entourage s’inquiète de mon état de santé dans tout ça. Elle m’en fait part et ça me fait réfléchir, car c’est quelqu’un que j’aime et en qui j’ai grande confiance. Je décide de tout arrêter brutalement. Je me retrouve soudainement en sevrage d’amphétamines (speeds), avec reprise de poids, dépression, idées suicidaires en prime, sans plus aucun suivi médical. Un an plus tard, je frôle les 170 livres. Retour à la case départ.
Malgré mes succès professionnels, mon estime de moi est à son plus bas. Je suis honteuse et la honte me fait me taire. Je me tais pour me protéger; me protéger des regards et des paroles de mépris, de pitié ou au mieux de condescendance. Je me sens seule et je suis seule. Lors des quelques périodes où je réussis à nouveau à abaisser mon poids substantiellement, quelques personnes se rapprochent, mais je sabote ces relations quand la balance se remet à pointer le retour des kilos. Rejeter av

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