Transition vers l économie circulaire au Cameroun
192 pages
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Transition vers l'économie circulaire au Cameroun , livre ebook

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Description

La valorisation des déchets (de la récupération au recyclage) dans nos villes limite le prélèvement excessif des ressources naturelles. Elle minimise également l'émission dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (CO2, NH4 et N2O, etc.) produits par l'exploitation des ressources comme le fer, les forêts, les hydrocarbures et l'incinération des déchets à ciel ouvert. La récupération, qui est à la base de tout processus de valorisation, se présente comme un moyen efficace pour réduire les flux de déchet vers les décharges. Les activités et/ou projets de valorisation, qu'ils soient formels ou informels, au cœur de cet ouvrage axé sur l'économie circulaire et ses enjeux, contribuent à la réduction des coûts de traitement des déchets dans les municipalités. Mais également créent une économie permettant un développement socio-économique et une préservation de l'environnement. Le développement des nouvelles techniques de valorisation de la biomasse (déchets des ménages, des marchés et des scieries) contribue à la baisse de la pression sur les forêts. Les techniques innovantes de valorisation de la biomasse, en phase de formalisation tant en milieu rural qu'urbain camerounais, vont contribuer à moyen terme à une production industrielle de l'énergie avec peu d'émissions des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ces projets sont des solutions alternatives à l'insuffisance d'énergie dans les villes et viennent à point nommé pour soutenir les stratégies de lutte contre les changements climatiques du Cameroun.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342160260
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Transition vers l'économie circulaire au Cameroun
Jules Raymond NGambi
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Transition vers l'économie circulaire au Cameroun
 
Préface
A ce jour, plusieurs auteurs ont publié sur la gestion des déchets dans les villes africaines. Ces ouvrages de qualité montrent la situation actuelle de cette gestion avec des difficultés financières, techniques, sociales et surtout du mode de gouvernance.
Le déchet affecte le domaine des sociétés, des populations, de l’économie et de l’environnement. Cette problématique est devenue pluridisciplinaire, étudiée par les spécialistes des sciences humaines et sociales, des sciences de l’ingénieur et des économistes. Beaucoup de progrès ont été réalisés dans le domaine de la collecte, du traitement et de la valorisation des déchets, mais l’économie s’est toujours faite en linéaire, ce qui ne réglait pas complètement le problème en bout de chaîne.
Ces dernières années ont vu émerger le concept de la transition vers l’économie circulaire, dont les prémices existaient déjà dans les pays en développement.
Le présent ouvrage traite de la transition vers l’économie circulaire en Afrique et particulièrement au Cameroun. Jules Raymond Ngambi a pu valoriser ses recherches doctorales et sa riche expérience sur le terrain qui ont permis de mieux connaître et comprendre les jeux d’acteurs de la gestion des déchets et des opportunités d’un système en construction. Il analyse ces jeux d’acteurs dans la construction de l’économie circulaire et les opportunités socioéconomiques dans les villes camerounaises. Le développement des activités et les projets de valorisation informelle et formelle, avec ou sans transformation des déchets, ont permis de créer les bases de cette économie circulaire au Cameroun.
Ainsi, faire la transition de l’économie linéaire vers une économie circulaire devrait nécessairement se baser sur un cadre juridique pour la valorisation des déchets. L’expérimentation des projets de valorisation des déchets à haute intensité de la main d’œuvre (HIMO) permet de réduire la pauvreté, avec la création des emplois, que ce soit dans la précollecte, le compostage, la transformation, la fabrication, … tout en trouvant des réponses à la gestion des déchets.
Dans les pays africains, les nombreux déchets de plastiques représentent un véritable potentiel à récupérer et à valoriser. Plusieurs expériences ont été menées, soit pour fabriquer des pavés, soit pour du matériel de construction ou pour des ustensiles de cuisines, à partir des déchets plastiques recyclés. Ces activités limitent le flux des déchets vers les décharges et réduisent ainsi le coût de leur traitement pour les municipalités.
Par ailleurs, les techniques innovantes de la valorisation de la biomasse (ordures ménagères, déchets des scieries) contribuent à la création des énergies alternatives (bio charbon) dans les villes camerounaises et contribuent aussi à la baisse de la pression sur les forêts montagneuses et les mangroves. Dans le cadre du projet « production légal du bio charbon » initié par le Programme Sectoriel Forêt et Environnement (ProPSFE) avec la GIZ, les populations locales ont pu bénéficier de formation aux techniques améliorées de production du charbon biologique et à la lutte contre le changement climatique. Outre cela, les projets de méthanisation à la décharge avec production d’énergie, portés par la société privée Hygiène et Salubrité du Cameroun , permettraient de répondre au déficit énergétique des ménages dans les agglomérations camerounaises.
Les filières de l’économie circulaire, avec ou sans transformation des déchets, les plus développées sur le terrain sont promues surtout par les structures privées, notamment le secteur informel. La présence des acteurs informels dans les divers processus de valorisation des déchets est tolérée parce qu’ils constituent une alternative pour les pouvoirs publics, ne parvenant pas à satisfaire la demande des populations en termes d’assainissement, de subventions pour les projets et d’offres d’emplois.
Le passage d’une gestion linéaire vers une économie circulaire dans les villes camerounaises nécessite inéluctablement une intervention efficace des administrations publiques et une législation claire. Ceci peut être une stratégie pour inciter les populations et les investisseurs à s’intéresser aux gisements des déchets encore peu exploités dans les villes. Certes, le Comité Interministériel constitué de plusieurs structures étatiques a pu produire quelques résultats sur la réglementation et la planification des politiques des déchets, mais ces activités demeurent insuffisantes pour réguler le fonctionnement des filières de l’économie circulaire. Pour les porteurs de projets et/ou d’activités de valorisation des déchets, il est indispensable que l’Etat mette en place des mesures d’accompagnement (encadrement, formation, subventions matérielles et financières), pour pérenniser leurs innovations dans le management du déchet. Cependant, les politiques des Collectivités Territoriales Décentralisées, représentant les principaux acteurs en charge de l’exécution et du contrôle des projets des déchets, restent encore orientées sur la gestion linéaire : collecte, transport, mise en décharge. Par conséquent, elles soutiennent peu les projets de valorisation des déchets. Le MINEPDED 1 est la seule institution étatique qui se distingue par ses activités récentes 2 pour la construction d’une économie circulaire au Cameroun, mais il reste, avec ses partenaires (société civile et entreprises privées), confronté à de multiples défis. Les autres institutions étatiques gagneraient plus à s’engager dans le domaine de la sensibilisation des entreprises et des populations, sur des opportunités économiques générées par les déchets qui représentent une véritable plus-value.
Au final, la solution viendrait d’une bonne gouvernance car l’analyse de la situation actuelle au Cameroun montre qu’il n’existe pas encore de structures étatiques visibles, auxquelles les porteurs de projets et/ou activités peuvent se référer en cas de besoin de formation, de financement et d’encadrement pour le montage et la réalisation d’un projet de valorisation de déchets. On note qu’actuellement, la promotion et la construction des projets et/activités de l’économie circulaire relèvent encore du dynamisme des associations locales et des acteurs privés et de leurs partenaires financiers (bailleurs de fonds internationaux, ONG internationales, etc.), alors que tous les ingrédients sont là pour réussir cette transition.
Yamna DJELLOULI-TABET, Professeure des universités Responsable du Master 2 Professionnel Ingénierie des Déchets 2003-2014 Université du Mans
Introduction générale
Les flux de populations venues des milieux ruraux et motivées par l’envie d’améliorer leurs conditions socio-économiques ont amplifié le phénomène d’urbanisation dans les villes africaines. La plupart de ces villes sont restées sous équipées et n’ont pas bénéficié d’infrastructures adéquates malgré l’arrivée massive des néo-citadins. Par ailleurs, le phénomène de mondialisation ne limitant plus les échanges entre sociétés a permis aux populations urbaines africaines de s’arrimer aux modes de consommation des sociétés occidentales. Ceci a non seulement diversifié la qualité des déchets mais surtout augmenté leur production dans les villes africaines. La quantité des déchets produits par les villes d’Afrique, en l’occurrence les capitales, n’a cessé d’augmenter de 1960 à nos jours et a dépassé en 2015, 100 % à plus de 300 % de la production initiale (Kapepula K. D., 1996). En Afrique subsaharienne et particulièrement au Cameroun, les déchets urbains au XXI e siècle s’apparentent à un fléau social auquel il faut remédier car ils échappent encore au contrôle des institutions compétentes et figurent très peu dans les projets de développement. Plusieurs travaux scientifiques ont montré que la gestion des déchets est confrontée à au moins trois obstacles majeurs (Tina A., 2003). Le premier problème est la difficulté d’intégrer les différentes demandes des populations au sein d’un système global et abouti de gestion des déchets. En effet, les exigences des acteurs (ménages, Etats, société civile, etc.) ne cadrent pas souvent avec les réalités du terrain. Les attentes ne sont que partiellement satisfaites jusqu’à ce jour à cause des insuffisances technologiques, organisationnelles, matérielles et financières. La seconde entrave est liée à l’universalité du service des déchets dans les villes. L’offre des services d’hygiène et de salubrité publique concernent tous les quartiers. Mais les moyens financiers, matériels et techniques disponibles ne permettent pas d’intégrer plus de 50 % de la ville dans le système de gestion des déchets. Ceci a créé des inégalités entre les habitants. Celles-ci aboutissent parfois à des stigmatisations en fonction des lieux de résidence. Très souvent, l’image de certains habitants est confondue à celle de leurs quartiers mal ou non desservis 3 . Le troisième problème concerne l’optimisation du système de gestion des déchets. Plus de quarante ans après les indépendances, les villes, les institutions et les Etats n’ont pas trouvé les solutions appropriées pour collecter, traiter ou éliminer les déchets solides ménagers en milieu urbain africain. Différentes approches ont été préconisées et expérimentées sans qu’elles aient produit les effets escomptés (Ngnikam E

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