Tous véganes ? - Manifeste pour un véganisme éclairé
32 pages
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Tous véganes ? - Manifeste pour un véganisme éclairé , livre ebook

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Description

Tous véganes ? est un texte court qui défend une thèse simple : il vise à expliquer pourquoi aujourd'hui, le véganisme est nécessaire. Un livre engagé, qui entend convaincre le lecteur de la nécessité de se tourner vers ce mode de consommation, bien conscient du fait que ce changement ne pourra se faire du jour au lendemain etnécessitera d'importantes mesures d'accompagnement et de reconversion. Un ouvrage concis et sérieux qui s'adresse au grand public, avec des sources incontestables.Un livre engagé et unique, visant non pas à diaboliser la consommation de produits d'origine animale, mais plutôt à ouvrir les esprits et éveiller les consciences. Par l'auteur de ANIMAL RADICAL, Histoire et sociologie de l'antispécisme, paru aux Éditions Lux en 2020.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782364291966
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture

Titre

Jérôme Segal




Tous véganes ?
Manifeste pour un véganisme éclairé













www.yvesmichel.org
Sommaire
Introduction
1. Pour la planète…
2. … et tous ses habitants
3. Pour notre santé
4. Pour une utilisation plus juste des ressources
5. Pour notre plaisir
6. « Oui mais… » : il n’y a pas de « mais » !
L’homme est carnivore !
Alors, va-t-on interdire aux Inuits de pêcher ?
C’est grâce à la consommation de viande que notre cerveau a grossi !
Le lion mange bien la gazelle !
Si je ne mange pas de viande, je me sens faible !
Le véganisme, c’est pour les bobos et ça coûte cher !
Je ne mange pas beaucoup de viande, et que de petits producteurs !
Les plantes souffrent aussi !
Il y a des engagements plus importants que la souffrance animale !
Oui, mais la viande et le fromage c’est bon !
Devenir végane, c’est ­vraiment ­extrémiste !


Introduction
À chacun son rythme. Jusqu’en octobre 2015 , je n’avais aucun intérêt pour la cause animale et encore moins pour le véganisme. Me définissant comme gourmet, je mangeais absolument de tout, capable de faire un détour de 100 km pour aller chercher un fromage à Langres. Comme la plupart des Français, je considérais la corrida et la chasse à courre comme des traditions barbares, mais rien de plus 1 . J’étais dans le métro, à Rome, ce jour d’octobre, lorsque j’ai appris que l’OMS avait décidé de classer les produits transformés à partir de viande comme cancérogènes (groupe 1A, exactement comme le tabac) et la viande rouge probablement cancérogène 2 . Le soir même, avec ma femme, nous avions cuisiné des côtelettes d’agneau que nous n’avions pas appréciées. On s’est alors demandé « En fait, pourquoi mange-t-on de la viande ? ».
C’est ainsi presque par égoïsme, du moins pour ma santé, que je suis devenu végétarien. Intéressé dès lors par le sujet, j’ai commencé à me renseigner, à réfléchir, à découvrir des vidéos sur ce qui se passe avant que l’animal devienne « viande », sur la façon de produire du lait, des œufs. Depuis janvier 2017, j’ai fait le choix d’adopter une alimentation végétalienne et d’être végane, ce qui signifie également refuser toute forme d’exploitation animale (dans les loisirs et l’habillement).
Être végane constitue alors un impératif moral : de la même façon que l’homme a, au cours de l’histoire, élargi son cercle de considération et de compassion aux esclaves, aux personnes victimes de racisme, puis aux femmes et aux minorités sexuelles, il n’y a plus de raison de perpétuer le spécisme, cette idéologie selon laquelle l’espèce humaine aurait tous les droits sur les autres espèces. Le spécisme doit être combattu avec la même détermination que le racisme ou le sexisme, reposant respectivement sur la domination d’une race ou d’un sexe.
Les dernières avancées en ­éthologie et zoologie l’affirment clairement, les mammifères sont des animaux « sentients », sujets de leur vie, avec une sociabilité développée, des joies, des peines, des envies, à commencer par celle de ne pas mourir pour le seul plaisir gustatif de l’ homo sapiens . Il en va de même des autres vertébrés comme l’ensemble des poissons ou de certains mollusques comme les céphalopodes (pieuvres, calmar s, etc.). Aujourd’hui, environ 70 milliards d’animaux terrestres sont tués chaque année par l’Homme, 1 0 00 milliards en comptant les poissons 3 .
L’argument écologique est sans doute celui qui prime actuellement. Le Groupe intergouvernemental d’experts internationaux sur le climat (GIEC), dans son rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées, a ­clairement montré que le régime végane était le meilleur pour réduire la production de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique, c’est-à-dire générée par l’homme. Si la population mondiale devenait végane, la diminution serait par an de 8 Gt CO 2 -eq., contre 6 pour un régime végétarien et 3 pour un régime méditerranéen « modéré en viande et riche en légumes 4 ». C’est beaucoup 8 Gt CO 2 -eq. ? Cela représente , par exemple , toute la production de GES , évitée par l’ensemble des réacteurs nucléaires sur terre en 2018 5 .
Tous les grands quotidiens se sont fait l’écho de ce rapport. En Grande-Bretagne, The Guardian a expliqué à ses lecteurs que dans les pays occidentaux, la consommation de viande devrait baisser de 90 % 6 . The Economist , par exemple, a titré « Dans quelle mesure l’abandon de la viande pourrait -il aider l’environnement ? », avec cette réponse en ­sous-titre : « Être végane pour deux tiers des repas pourrait réduire les émissions de carbone liées à la nourriture de deux tiers 7 ». C’est précisément dans cet objectif que l’auteur de best-­sellers, Jonathan Safran Foer, a publié à l’automne 2019 L’avenir de la planète commence dans notre assiette : il appelle ses lecteurs à être véganes jusqu’au dîner 8 . Ce serait bien sûr un bon début, de même que les végétariens sont sur la bonne voie pour ­devenir véganes.
Il faut s’orienter vers le véganisme, comme nous allons le voir, pour la planète, pour tous ses habitants, pour une utilisation plus juste des ressources, pour notre santé et pour notre plaisir. Rien que ça !


1 . Selon le sondage IFOP de janvier 2021, les interdictions de la corrida et de la chasse à courre sont souhaitées par respectivement 75 % et 77 % des Français ( http://bit.ly/IFOP-janvier2021 ).

2 . “ Q&A on the carcinogenicity of the consumption of red meat and processed meat ” , World Health Organisation, octobre 2015 (en ligne).

3 . Données de la FAO accessibles sous http://www.fao.org/faostat/en/#data/QL .

4 . Intergovernmental Panel on Climate Change, Climate Change and Land – Summary for Policymakers, August 2019, p. 5-77, Fig. 5.12 (en ligne).

5 . Quirin Schiermeier, “ Eat Less Meat: UN Climate-Change Report Calls for Change to Human Diet ” , Nature 572 (8 August 2019), p . 291-92.

6 . Damian Carrington, “ Huge Reduction in Meat-Eating ‘Essential’ to Avoid Climate Breakdown ” . The Guardian , 10 October 2018.

7 . “ How much would giving up meat help the environment? ” , The Economist , 15 November 2019.

8 . Jonathan Safran Foer, L’ a venir de la planète commence dans notre assiette , É dition de l’Olivier, 2019.


1. Pour la planète…
Fin août 2019, la forêt amazonienne était en feu. Au Brésil, l’Institut National de Recherche Spatiale a compté plus de 80 000 feux sur les huit premiers mois de ­l’année, avec un pic impressionnant en août. Ce nombre de feux, objet d’une attention médiatique mondiale jusqu’alors inégalée, correspondait à une hausse supérieure à 80 % par rapport à l’année précédente. Près de 10 000 km² de forêt vierge sont partis en fumée, plus que la superficie de toute la Corse. Ces feux ont généré des émissions importantes de monoxyde et dioxyde de carbone, des puits de carbone ont disparu, une pollution importante a été causée par la fumée – avec des conséquences importantes sur la population humaine et sur d’autres animaux –, des écosystèmes entiers ont été perturbés, la biodiversité en a largement pâti et c’est tout simplement la qualité de vie sur la planète Terre à plus ou moins long terme qui a été affectée.
Or, depuis les années 1960, il ne fait de mystère pour personne que ces feux font partie d’un programme de déforestation directement lié à l’élevage. Les exploitants incendient volontairement, ce qui permet de fertiliser le sol par les cendres et , bien sûr , d’obtenir de nouvelles surfaces. Environ deux tiers des forêts brûlées au Brésil le sont pour créer des pâturages pour le bétail, ou pour créer à perte de vue des champs de soja, généralement génétiquement modifié, destiné environ à 80 % à nourrir le bétail, surtout en Chine mais aussi en Europe. Près d’un tiers du soja utilisé en Europe vient du Brésil. Un Européen consomme en moyenne 61 kg de soja par an, dont 57 kg de manière indirecte, essentiellement par la viande mais aussi par les œufs, le poisson et les produits laitiers 9 .
Pour la première fois, en septembre 2019, le lien a été fait entre ces feux de forêt d’une ampleur gigantesque et la consommation de viande. Dans tous les journaux européens, du plus populaire (ou même populiste), au plus sérieux, les lecteurs ont été informés que s’ils mangeaient de la viande, ils portaient une part de responsabilité dans ces incendies aux effets délétères pour la planète.
L’élevage intensif, absolument ­nécessaire en Europe pour répondre à la demande en viande, cause des dégâts majeurs. Indépendamment de la question de ­l’importation de bœufs nourris au soja ou d’importation de soja brésilien pour les bœufs européens, l’élevage est responsable de 59 % de l’ensemble des émissions de CO 2 dues à l’agriculture 10 .
En France, et plus précisément en Bretagne, depuis une dizaine d’années, des chevaux, des hommes et des chiens meurent à cause de la pollution aux algues vertes. La présence d’élevages industriels de porcs a généré des quantités de lisier bien supérieures à ce qui peut être traité et les nappes phréatiques ont été contaminées par des nitrates et autres composés azotés. En se déversant dans l’eau, ces composés facilitent la prolifération d’algues vertes, qui, outre le désagrément esthétique, représentent un danger majeur de santé publique : en se ­décomposant au soleil, ces algues émettent de l’hydrogène sulfuré dont l’inhalation est très nocive pour les mammifères.

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