Toc ou pas toc ? : Reconnaître un trouble obsessionnel compulsif et le guérir , livre ebook

Odile Jacob - Franck Lamagnère

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181 pages

Français

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Description

Tout le monde a des pensées gênantes, des peurs, des comportements obligatoires. Parfois ce sont des tocs, parfois non. Ce livre vous permettra de le savoir. Il existe toutes sortes de troubles obsessionnels compulsifs, pas seulement des laveurs et des vérificateurs. Vous découvrirez dans ce livre l’immense majorité des tocs – en particulier des tocs peu connus, comme les tocs religieux avec pensées blasphématoires, les tocs sexuels, les tocs « peur de faire du mal », « besoin de savoir » ou « besoin de se souvenir », les tocs « suis-je vraiment sûr de l’aimer ? », mais aussi les tocs de perfection, d’ordre, de symétrie et bien d’autres encore. Dans cet ouvrage abondamment illustré, vous apprendrez à distinguer les tocs de pathologies proches qui leur ressemblent et à mieux faire la différence avec des phénomènes normaux qui n’ont rien d’inquiétant. Ce livre répondra à vos questions sur les troubles obsessionnels compulsifs, sur l’attitude à adopter avec un proche qui en est atteint. Il permettra aussi aux patients qui le souhaitent de s’en sortir seuls grâce aux techniques de thérapie comportementale et cognitive qui sont exposées de manière simple et claire. Par son exhaustivité, sa clarté et son actualité, le nouveau livre de référence pour les patients, leur famille, mais aussi les soignants. Franck Lamagnère est psychiatre à Paris. Enseignant à l’université Paris-Descartes et à l’Association française de thérapie comportementale et cognitive, il est spécialiste des tocs, des phobies et de l’anxiété sociale.

Sujets

Psychology

Psychopathology

Sociologie, société et politique

Compulsive Behavior

Informations

Publié par	Odile Jacob
Date de parution	03 février 2016
Nombre de lectures	19
EAN13	9782738163912
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouvrage proposé par Bernard Granger

© O DILE J ACOB , FÉVRIER 2016 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6391-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Préface

Le docteur Franck Lamagnère est un spécialiste reconnu du trouble obsessionnel compulsif. Depuis plus de trente ans, il suit et aide des patients atteints de cette maladie, qui peut être particulièrement grave. C’est un des meilleurs connaisseurs de ce trouble et son expérience est très précieuse. C’est une chance qu’il ait souhaité en faire profiter le grand public en écrivant cet ouvrage, qui sera utile aussi aux praticiens.
S’appuyant sur la littérature médicale, particulièrement riche, et sur son expérience, qui ne l’est pas moins, il présente le trouble obsessionnel compulsif, familièrement appelé toc, sous toutes ses facettes, des plus typiques aux plus rares et aux plus étonnantes. Classiquement, les obsessions portent sur la contamination, sur des thèmes religieux ou moraux, sur l’ordre et la symétrie, sur les dangers et la peur des accidents ou catastrophes. Dans chacun de ces domaines, on peut trouver des variantes, comme le montrent les très nombreux cas cliniques exposés par l’auteur. D’autres formes sont moins classiques, telles certaines sensations somatiques ou des intrusions dans la pensée sans rapport avec les thèmes cités ci-dessus. On rapproche des tocs l’accumulation d’objets par incapacité à jeter, que d’autres appellent le syndrome de Diogène. Tout objet, même le plus dérisoire, un emballage, un vieux magazine, un ticket de métro usagé, est gardé car « ça peut toujours servir ». Le docteur Lamagnère décrit ses patients avec un grand pouvoir d’évocation illustrant de façon vivante la pathologie obsessionnelle sous ses aspects les plus divers, ses mécanismes et ses conséquences handicapantes. Ces vignettes cliniques sont une des premières originalités de ce livre.
Le docteur Lamagnère prend le soin de montrer que certains troubles ou certains comportements sont à distinguer du toc. Tous ces diagnostics différentiels sont exposés de façon détaillée pour que certains patients n’assimilent pas leurs difficultés à des tocs, dont le diagnostic doit reposer sur une évaluation clinique spécialisée.
Le toc a donné lieu à un grand nombre d’hypothèses étiologiques ou physiopathologiques qui sont rappelées dans ces pages, en commençant par « le séduisant modèle psychanalytique », séduisant peut-être, mais surtout passé de mode et peu opérant. Il en va différemment des modèles comportementaux et cognitifs, qui ont donné lieu à des applications thérapeutiques dont l’efficacité a été reconnue. La composante biologique et parfois génétique est évidente, avec une meilleure connaissance des mécanismes cérébraux de ce trouble grâce à l’imagerie. Il reste à en connaître avec certitude la cause, encore mystérieuse.
S’il y a eu des progrès concernant les tocs au cours de ces dernières décennies, c’est surtout dans le domaine thérapeutique. L’emploi des antidépresseurs dotés de propriétés sérotoninergiques est désormais le traitement médicamenteux de choix, avec des taux de réussite élevés, mais loin d’être optimaux. Les thérapeutiques médicamenteuses adjuvantes, neuroleptiques et anxiolytiques, n’apportent pas de progrès majeur. La place des thérapeutiques biologiques non médicamenteuses, en particulier la stimulation cérébrale profonde, reste à définir et ne s’adresse qu’aux cas les plus graves et ayant résisté aux autres traitements.
L’apport de Toc ou pas toc ? réside surtout dans la description des méthodes thérapeutiques cognitivo-comportementales, dont le docteur Lamagnère est un expert. Il développe la méthode comportementale de choix dans cette pathologie, l’exposition avec prévention de la réponse, dont l’efficacité a été maintes fois démontrée. Surtout, il complète la partie consacrée à la thérapeutique non médicamenteuse par la description de la pratique du double lien thérapeutique pour les patients ayant des difficultés à répondre à la méthode classique d’exposition et une méthode pour les compulsions mentales par l’exposition au cours d’une lecture rapide à haute voix. Enfin, dans un trouble apparenté au toc, mais spécifique, la trichotillomanie, il présente la technique d’inversion d’habitude. Toutes ces méthodes n’étaient jusqu’alors pas facilement accessibles en langue française et sont désormais portées à la connaissance du public francophone.
Le livre du docteur Lamagnère ne tombe pas dans le piège de la théorisation absconse, ni dans celui de l’érudition rébarbative. Il vise à informer avec humanité et rigueur scientifique les patients atteints de toc, leurs proches et les thérapeutes. Son ouvrage est à la fois complet, vivant, pratique et plein du bon sens thérapeutique que donne une longue expérience jalonnée de succès.
Bernard G RANGER , professeur de psychiatrie à l’université René-Descartes et chef de service à l’hôpital Tarnier à Paris.
Introduction

Les troubles obsessionnels compulsifs 1 touchent une partie notable de la population (environ une personne sur cinquante). Par conséquent, soit vous êtes atteint par cette maladie, soit vous connaissez des personnes qui en souffrent.
Ce trouble est souvent caché, clandestin, considéré à tort par celui qui en souffre comme culpabilisant et honteux. Si cette perception prend sa source dans le fonctionnement même du trouble, elle est aussi largement entretenue par la méconnaissance, voire l’ignorance. Fort heureusement, les choses tendent à changer. Depuis la traduction française du livre de Judith Rappaport Le Garçon qui n’arrêtait pas de se laver , puis la parution de mon premier livre sur les tocs Manies, peurs et idées fixes en 1994, suivie par plusieurs autres, une médiatisation très importante de cette pathologie a permis de la rendre accessible au plus grand nombre. De nombreux articles, émissions de radio ou de télévision sont désormais régulièrement consacrés aux tocs. Les journalistes font dans ce domaine un travail considérable et utile : bon nombre de patients actuellement guéris ont découvert leur maladie lors d’une émission ; ils ont appris à cette occasion qu’elle se traitait et ont pu bénéficier de soins efficaces.
Un nouveau livre sur les tocs, dévoilant des formes méconnues de la maladie, faisant état de traitements efficaces, sort les patients de leur isolement. Ceux-ci découvrent que les phénomènes psychiques involontaires assiégeants (pensées, images mentales, impulsions, peurs, préoccupations récurrentes) dont ils font l’expérience, que le monde d’obligations duquel ils sont prisonniers (refaire des gestes , toucher , annuler de mauvaises pensées par des bonnes , vérifier , savoir , dire , confesser , se souvenir , relire , repasser des lettres , laver , désinfecter , compter , ranger , aligner , jeter , conserver …) ont un nom : trouble obsessionnel compulsif, trouble qui se soigne et dont ils ne sont pas les seuls à être atteints.
Les patients qui souffrent de cette maladie craignent à tort que les pensées, les images ou craintes affreuses qui les assiègent dévoilent quelque chose les concernant, de l’ordre de l’inconscient, de leur vraie nature. Alors qu’en fait, ils ont ces pensées, ces images, ces craintes uniquement du fait d’un dysfonctionnement cérébral réversible, en rapport avec le « logiciel toc » dont ils ont le plus souvent hérité génétiquement.
Un psychiatre, Stanley Rachman, a clairement expliqué que ce ne sont pas tant les pensées intrusives surgissant involontairement dans l’esprit du patient qui posent problème mais la lecture, l’interprétation erronée qui en est faite : « je suis fou », « je suis mauvais », « je suis dangereux » – en anglais MBD, mad, bad or dangerous . Telle personne est hantée par l’impression qu’elle va donner un coup de couteau à son conjoint qu’elle adore. Elle se pense folle, mauvaise ou dangereuse. Telle autre est assiégée par des images blasphématoires et sexuelles ou des insultes involontaires à l’égard de Dieu : elle se voit mauvaise, habitée par le diable et doit se confesser. Telle autre se sent obligée de faire des gestes pour éviter un malheur : elle se croit folle.
Savoir qu’il n’en est rien, que ces idées, ces images, ces impulsions, ces insultes, ces obligations ne signifient absolument rien concernant « la vraie nature » de la personne qui en fait l’expérience, hormis le simple fait qu’elle a un toc, est un vrai soulagement. Apprendre qu’elle n’est en rien responsable de ces phénomènes psychiques involontaires est une libération. Elle doit considérer ces phénomènes psychiques de la même façon qu’elle regarderait des parasites sur son écran de télévision du fait d’une mauvaise réception. Il ne lui viendrait pas à l’idée de penser qu’elle est responsable de ces parasites. De fait, elle n’est pas plus responsable de ses pensées intrusives.
Bon nombre de psychiatres et psychologues ont longtemps fait fausse route en axant leur travail sur l’« interprétation » de ces pensées intrusives. L’idée qu’il y aurait quelque chose à chercher dans l’« inconscient » sur ces phénomènes psychiques de toc poussait le patient dans la mauvaise direction, laissant entendre plus ou moins clairement que le contenu de ces phénomènes involontaires était signifiant quant à la « vraie nature » de l’individu et, donc, à «