Terrorisme ou paraterrorisme en Afrique centrale : le cas de Boko Haram au Cameroun
198 pages
Français

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Terrorisme ou paraterrorisme en Afrique centrale : le cas de Boko Haram au Cameroun , livre ebook

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Description

Mais alors que le feu brûlait au Nigeria, personne n'a trouvé bon au Cameroun ou ailleurs dans la sous-région de réagir. Les milliers de morts voisins du Nigeria n'empêchaient nullement les Camerounais de trouver le sommeil. Cela faisait partie des faits divers du Nigeria. Des news, comme on dit au Cameroun ! Il était choquant d'entendre certains Camerounais nous affirmer, avec fière allure, pendant notre enquête, que ce qui se passe au Nigeria n'arrivera pas au Cameroun parce que le Nigeria n'est pas le Cameroun, parce que le Cameroun, c'est le Cameroun ! (...). Pourtant, hormis cet orgueil exaspérant et cette naïveté enfantine sans pareille, les Camerounais, à la suite de leurs frères du Nigeria, allaient très vite faire l'amère expérience du terrorisme islamiste qui sévissait depuis des années chez le voisin nigérian. Il aura donc fallu que le feu brûle véritablement au Cameroun pour qu'on aille jusqu'à Paris, trouver la case à palabre, pour faire alliance avec les autres états voisins et dits frères, et déclarer enfin la guerre au terrorisme !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2017
Nombre de lectures 29
EAN13 9782342151480
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Terrorisme ou paraterrorisme en Afrique centrale : le cas de Boko Haram au Cameroun
Jacques Fulbert Owono
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Terrorisme ou paraterrorisme en Afrique centrale : le cas de Boko Haram au Cameroun
 
Dédicace
Principalement à :
À mon fils, Junior Pierre Owono
À ma fille, Vanelle Diane Owono
 
Aussi à :
Ma très chère maman, Nnang Zusanne
 
Enfin :
À toutes les victimes de Boko Haram
Remerciements
Chaque pas que nous faisons, chaque parole que nous prononçons ou chaque acte que nous posons dans notre vie est l’expression que nous vivons de et par l’amour des autres. Que surtout, nous vivons de leur sacrifice, un sacrifice de soi qui est germe de vie pour les générations présentes, passées et futures. Une tradition de l’humanité qui toujours devrait nous rappeler que mon frère, ma sœur, ce n’est pas seulement toi, mon familier, mon semblable, mais aussi, lui, l’inconnu ou l’étranger, eux, les réfugiés, les sans-abris, vous, les laissés pour compte, et finalement, tous les humains, appelés à vivre sous le même toit du monde.
Comment donc oublier toutes les mains invisibles, proches ou lointaines, qui auront participées à la réalisation de ce travail ?
Comment détourner le regard du martyre de tous ces hommes et ces femmes inconnus ou étrangers, sans-noms, sans-visages, sans-papiers, sans avenir, mais dont l’extrême sacrifice nous porte chaque jour le pain sur la table ?
Serait-il donc possible en toute logique de pouvoir remercier chaque maillon de cette chaîne d’humanité dans laquelle nous avons baigné et agi, inconsciemment ou non, lors de ce projet ?
A qui, des vivants, des morts ou des non-encore nés faut-il célébrer la mémoire, exprimer tout simplement sa gratitude ?
Mes sincères remerciements aux Professeurs, Patrick Franke et Joachim Kuegler, de l’université de Bamberg pour leur codirection, ainsi qu’au Prof. Hamadou Adama, de l’université de Ngaoundéré.
Qu’il nous soit permis aussi d’adresser notre reconnaissance à la fondation Fritz Thyssen grâce à laquelle cette étude fut possible.
Notre gratitude profonde à Mlle Nsimen Christiane, doctorante en sociologie de l’université de Ngoaekélé au Cameroun, avec qui nous avons pu mener ensemble ces recherches.
Par ailleurs, nous tenons à dire spécialement Merci à Frau Claudia Köhler, qui aura énormément contribué à la réussite de ce projet.
Un merci particulier aussi à notre compagne, Koung Marie Christelle, pour son amour et assistance.
A mes proches Mgr Damase Zinga, Georges et Claudia Akoa, Jens et Martina Andrae, Claire et Eugène Metogo, Sandrine Bassama, Akoa Marie-Ange, Cléo Yepassis, Ab. Ebode Aurélien.
A mes amis Martial et Chantal Signe, Thierry et Lyne Tayoumo, Annie Mekinda, Mpanpouma Séraphin, Noel Kouagou, Mado Madeleine, Diane Meva’a, Cheikh Ba, Séverin Papou, Cédric Betom.
A mes élèves allemands, Judith, Wolfgang, Tanja, Klaus et Stefanie.
Enfin, à Agnès Ulrich, qui aura lu et porté des corrections à ce travail.
I. Revue de littérature
I.1. Aperçu des travaux antérieurs
Des travaux existent certes sur les conflits inter-religieux au Cameroun, comme ceux de Kees Schilder sur Mundang Ethnicity (Kees Schilder 1994), de Patrice Bigombe Logo sur l’ethnicité Kirdi (Patrice Bigombe 1999), de Antoine Socpa sur l’hégémonie ethnique cyclique au nord Cameroun (Antoine Socpa 1999), de Ibrahim Mouiche sur Ethnicité et multipartisme au Nord-Cameroun (Ibrahim Mouiche 2000) et de Fendjongue Houli sur la construction et la politisation de l’ethnicité « Kirdi » au Nord du Cameroun (Fendjongue Houli 2006). De même que les rapports de l’islam avec la politique ou les autres religions furent abondamment discutés par de nombreux auteurs comme Jean-Baptiste Baskouda (1988), Philip Burnham (1991), Jean-François Bayart (1992), Gabriel Maduka Okafor (1994), Kees Schilder (1994), Laurence Botinot (1999), Aggée Célestin Lomo M. (2001), Hamadou Adama (2004), Nazaire Bitoto Abeng (2005), Maud Masseur (2005) et Clément Dili (2008), pour ne citer que ceux-là. Cependant, il n’existe pas vraiment de travail systématique qui traite de la menace de l’islamisme au Cameroun et de ses fâcheuses conséquences futures. Taguem Fah Gilbert, dans son article, Tendances actuelles de l’islam au Cameroun : état des lieux et perspectives, permet de comprendre la grande effervescence religieuse islamique débordante au Cameroun ces dernières années, mais lui non plus, ne traite pas du phénomène qui nous intéresse. (Taguem Fah Gilbert 2000). Parlant de l’intégrisme islamique, Gabriel Maduka nous permet cependant de comprendre que :
« Fundamentalism by definition is the strict maintenance of ancient or fundamental doctrines of any religion. Fundamentalism in the history of religions especially in the Islam, has been a constant phenomenon, but what distinguishes the present religious resurgence from the past, is its unsurpassed militancy and violence. Its astronomical explosion and widespread world-wide has not only alarmed the Western nations which are considered as the enemy of Islam, but has terrified even the young nations especially in Africa battling with democratic system . » (Gabriel Maduka 1994, 101).
Et plus loin, l’auteur continue en ces termes :
«  It must be noted that fundamentalist movements in Cameroon when compared with its neighbors, Nigeria for example, are relatively low, but their gradual developments are becoming constant threats to Christians as well as some liberal Muslims. The large sums of money and scholarship made available by the Arab nations and Nigerian Muslims have not only been a source of grooming young and radical Cameroonians but as incentives of undermining the present government headed by a Christian.  » 1
L’auteur semble reconnaître ici l’existence de mouvements radicaux islamiques au Cameroun, certes encore faibles au regard des pays voisins comme le Nigéria, mais en constante progression et qui représentent une menace pour les chrétiens et les musulmans libéraux. Ce qui, à en croire Michel Coulon, résulterait d’une volonté planifiée des mouvements radicaux islamistes de dominer toute l’Afrique sub-saharienne. Faute de documents qui traitent du phénomène de manière explicite au niveau du Cameroun, il nous a fallu recourir aux médias, afin d’en avoir une idée précise.
I.2. Revue chronologique des médias
Nous nous sommes intéressés au phénomène de l’islam radical en ce qui concerne le Cameroun. Le pays n’étant pas une île coupée du reste du monde, on peut imaginer que la oumma camerounaise n’est pas à l’abri des soubresauts, bouleversements et crises que vit l’islam au niveau mondial. Seulement, comment saisir le phénomène de l’islam radical ici sans verser dans des querelles partisanes entre ceux qui pensent que jamais l’islam radical n’aura pignon sur rue au Cameroun et d’autres qui affirment mordicus qu’il y a mal en la demeure. Ces propos de Ngoupande viennent à propos pour nous rappeler que : «  certains continuent de penser que le continent noir est en dehors des soubresauts provoqués par l´islamisme, alors que la montée de l´intégrisme est là, visible. D´ailleurs, comment pouvait-il en être autrement, quand la géographie rend si proches les musulmans du Nord et du Sud du Sahara ? [… ] » 2 .
Loin de tout débat passionné donc, nous avons voulu faire le point des médias nationaux et internationaux afin de nous faire une idée précise sur l’évolution chronologique du phénomène, car ainsi que le pense Nga Ndongo : «  les médias constituent le miroir de la société camerounaise en gestation, […], sans doute de façon désordonnée, les mutations, les tâtonnements, les contradictions, les lignes de fractures, les dynamiques internes et externes, bref, la vitalité » 3 .
Années 2000-2004
L’année 2000 marque le début de ce qu’on pourrait qualifier de «  signes annonciateurs  » dans les médias. C’est Le Chemin Républicain , un quotidien privé d’information qui, par son titre : «  L’islam à l’heure des islamismes   » 4 , formule les premières inquiétudes. Le journal dénonce ainsi la situation de crise qui traverse la communauté musulmane camerounaise et qui pourrait porter flanc à l’islamisme. Il s’agit du conflit des confréries islamiques marqué par des divergences dans la pratique et les rituels.
En 2001, Cameroon Tribune , le quotidien national d’information, ainsi que de nombreuses presses privées, 5 remet à jour la question des extrémismes au sein de l’islam au Cameroun, notamment à Foumban. Cet article dévoile une guerre des confréries (Tidjanites contre wahhabites). Il en ressort que le conflit entre ces deux tendances vient principalement des différences rituelles, ce qui conduit à des affronts et à une séparation des lieux de prêches.
En 2004, dans sa parution du 03 Mai 2004, La nouvelle Expression , un quotidien camerounais, titre à la une : « L’islam : l’intégrisme aux portes du Cameroun ».   6 Selon le média d’information, certains groupes extrémistes étrangers infiltrent les milieux musulmans camerounais pour les convertir à l’intégrisme. En dehors de cela, rien de vraiment sérieux sur une probable menace de l’islamisme au Cameroun ne va filtrer les journaux jusqu´en 2009, où des informations vont de nouveau resurgir.
Année 2009
Pointdebasculecanada.com , un quotidien d’information en ligne, basé au Canada, titre dans sa parution du 20 Mars 2009 : «  Cameroun – L’islam wahhabite progresse, ce qui n’augure rien de bon pour les chrétiens  ». Un Leitmotiv qui traduit les inquié

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