Sous la peau de l ours
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Description

Cet ouvrage offre un état des relations entre êtres humains et ursidés, mêlant les travaux de 26 chercheurs statutaires (CNRS, Muséum, Université) ou indépendants, photographes et doctorants en ethnologie et éthologie, dans une approche interdisciplinaire. Huit espèces d'ursidés réparties en cinq genres (« Ailuropoda », « Helarctos », « Melursus », « Tremarctos », « Ursus ») vivent dans des habitats distincts : banquise, forêts boréales d'Amérique du Nord et d'Asie, forêts tempérées d'Europe, forêts tropicales d'Asie du Sud-Est et d'Amérique du Sud. Les peuples en contact avec lui ont accordé à l'ours une place particulière dans leurs croyances. Ce plantigrade est admiré car il hiverne et ressemble à l'être humain, omnivore avec le gros orteil non-opposable qui permet la station debout. Mais l'ours est aussi redouté et symbolise le « sauvage » qui subsiste en l'homme. Aujourd'hui menacé par l'anthropisation du monde, ce prédateur, sorte de roi des forêts, est objet de haine et de fascination, massacré et protégé mais toujours offert aux petits sous forme de peluche. Quelle place réelle, fantasmée ou rêvée peut-il espérer, et qui est-il vraiment ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342156867
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la peau de l'ours
Sous la direction de K. Hoffmann-Schickel
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
1 . André-Georges Haudricourt, « Une discipline nouvelle : l’ethnobota-nique », Les Cahiers rationalistes , 158, p. 293-294, 1956 ; Roland Portères, « L’ethnobotanique. Place - objet - méthode - philosophie », Journal d’Agriculture traditionnelle et de botanique appliquée , viii (4-5), avril-mai, p. 102-109, 1961.
1 . André-Georges Haudricourt, « à propos de l’“ethnoscience” », p. 7 in Serge Bahuchet : Les Pygmées Aka et la forêt centrafricaine , Paris, SELAF (“Ethno-sciences”, 1), 638 p., 1985.
2 . À propos de etic et emic , voir Kenneth L. Pike, Language in Relation to a Unified Theory of Human Behaviour , The Hague, Mouton (2 e éd. 1967), 1954. Du même auteur sur les langues à tons, voir notamment Tone languages: The nature of tonal systems, with a technique for the analysis of their significant pitch contrasts , Glendale, Calif., Summer Institute of Linguistics, 121 p. [rééd. 1945, xi + 159 p.], 1943 ; Tone languages: A technique for determining the number and type of pitch contrasts in a language, with studies in tonemic substitution and fusion , Ann Arbor, University of Michigan Press (“University of Michigan Publications in Linguistics”, 4), xii + 187 p., 1948.
1 . Jean-Pierre Olivier de Sardan, « Émique », L’Homme , 38 (147), « Alliance, rites et mythes », p. 151-166, 1998. Il en a proposé une analyse plus détaillée au chapitre 3 « émique ou le point de vue de l’acteur » (p. 105-129) de La Rigueur du qualitatif. Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique , Louvain-la-Neuve, Academia Bruylant (“Anthropologie prospective”), 365 p., 2008.
1 . Pour plus détails, voir P. Le Roux, « (Ethnoscience) Une définition de l’ethnoscience. Approche historique et épistémologique », p. 287-296 in Aurélie Choné, Isabelle Hajek, Philippe Hamman (sous la dir. de) : Guide des humanités environnementales , Lille, Presses Universitaires du Septentrion (“Environnement et société”), 630 p., 2016.
2 . R. Pujol, « Initiation à l’ethnozoologie. Méthodes », 41 p., in Anonyme (sous la dir. de) : Cours d’ethnobotanique et d’ethnozoologie (1969-1970), Paris, Institut d’ethnologie & Muséum national d’histoire naturelle, ii, 214 p., multigr., 1970 ; R. Pujol, « L’ethnozoologie au Muséum national d’Histoire naturelle », Anthropozoologica , 2, p. 20-31, 1985 ; Raymond Pujol et Geneviève Carbonne, « L’Homme et l’animal », p. 1307-1388 in J. Poirier (sous la dir. de) : Histoire des mœurs , i, vol. 2, Les Coordonnées de l’homme et la culture matérielle , Paris, Gallimard, xxi + 1738 p., 1990. Sur l’histoire de l’ethnozoologie en France voir P. Le Roux, « L’ethnozoologie. Essai d’historique et de définition », p. 297-309 in A. Choné, I. Hajek, Ph. Hamman (sous la dir. de) : Guide des humanités environnementales , Lille, Septentrion presses universitaires (“Environnement et société”), 630 p., 2016.
1 . Raymond Pujol (sous la dir. de) : L’Homme et l’animal. Premier colloque d’ethnozoologie , Paris, Institut international d’ethnoscience, 644 p., 1975. Voir également Chantal Gaulin (sous la dir. de) : Ethnozoologie. Hommage au Professeur Raymond Pujol (2 e colloque d’ethnozoologie) , Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, numéro spécial du Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée. Travaux d’ethnobotanique et d’ethnozoologie - JATBA , xxxviii (2), 294 p., 1996.
2 . Notamment Colette Méchin, « Une espèce jugée invasive dans l’espace français : le Grand Cormoran ( Phalacrocorax carbo L.) », Anthropozoologica , 42 (1), p. 105-120, 2007.
1 . éric Navet, L’Occident barbare et la philosophie sauvage. Essai sur le mode d’être et de penser des Indiens Ojibwé , Paris, Homnisphères, 381 p., 2007.
2 . Karen Hoffmann-Schickel, Un Peuple du renne entre hier et demain : les Sâmes de Kautokeino dans le Finnmark norvégien , Strasbourg, université de Strasbourg (thèse de doctorat en ethnologie), 627 p., multigr.
3 . Pierre Le Roux & Bernard Sellato (sous la dir. de) : Les Messagers divins. Aspects esthétiques et symboliques des oiseaux en Asie du Sud-Est , Paris, SevenOrient & Connaissances et Savoirs, Bangkok, IRASEC, 862 p., 2006.
1 . Haudricourt, André-Georges et Louis Hédin, L’Homme et les plantes cultivées , Paris, éd. A.-M. Métailié (“Traversées”), préface de Michel Chauvin, 281 p., 1987 (1 re éd. : 1943, Paris, Gallimard, “La Géographie Humaine”, 19, 233 p., préface d’Auguste Chevalier).
1 . Il y eut autrefois des ours en Afrique du Nord et en Abyssinie. Aujourd’hui, en Afrique et en Océanie, l’ours n’existe que sous forme de peluche.
1 . Le conte de Wilhelm Grimm Blanche-comme-neige et Rose-pompon évoque deux sœurs, pauvres paysannes, et un ours, en réalité le fils d’un roi victime d’un sort et condamné à errer dans les bois sous cette forme. Le charme rompu, il épouse Blanche-comme-neige et partage avec elle ses richesses. Dans Les Fidèles animaux , il se montre reconnaissant, mais dans Le Roi de la haie et l’ours , il apparaît bêta.
2 . Le film L’Ours a été un gros succès avec 9 millions d’entrées en France, et Le Revenant , sur les écrans français au début de l’année 2016, a aussi attiré les foules. Les deux films ont reçu de multiples récompenses.
3 . Les variantes de l’épilogue du conte de Robert Southey, Boucle d’or et les trois ours (1837), où l’animal est bienveillant ou vindicatif, témoigne de cette ambiguïté.
1 . Dans ce roman, bien documenté, comme tout l’œuvre de Mayne-Reid, un certain comte Grodonoff, vivant dans un palais à Saint-Pétersbourg, envoie ses deux fils afin de les aguerrir dans un périple autour du monde, avec pour mission de lui rapporter la peau de chacune des espèces d’ours qu’ils rencontreront.
1 . Valeria Kolosova et al. , « The bear in Eurasian plant names: motivations and models », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine , 13-14, p. 1-72 (2017).
1 . C’est pourquoi nous proposons de qualifier le chamane de « réparateur du désordre ».
1 . Les Ojibwé disent que c’est l’ours qui a fondé l’institution du Midewiwin , la « Grande société de médecine » ( cf. é. Navet, 2007).
1 . La nymphe Callisto est changée en ourse par Artémis qui est la « déesse aux ours » ; les prêtresses de ses temples s’appelaient arktoi « petites ourses ». Arcas, nom issu du grec arctos « ours », fils de Callisto, fondera, au nord de la Grèce, l’Arcadie, « séjour de l’innocence et du bonheur » ( Petit Larousse illustré , 1908). Pâris, allaité par une ourse, enlève Hélène et provoque la ruine de Troie.
1 . Un tableau qui n’est pas loin de l’idéal des Indiens tupi-guarani d’Amérique du Sud de la « Terre sans mal » (voir Hélène Clastres, 1977).
2 . Les femelles, écrit-il, semblent aimer leurs enfants « jusqu’à la fureur ; elles sont, lorsqu’elles ont mis bas, plus féroces, plus dangereuses, que les mâles » (p. 309). Il écrit : « On prétend qu’elle se couche sur le dos pour le recevoir, qu’elle l’embrasse étroitement, qu’elle le retient longtemps » ( ibid .).
1 . Il existe de multiples preuves que pour les chrétiens l’animal ne peut justifier son existence qu’en fonction des services qu’il peut rendre aux êtres humains (pour sa nourriture comme « gibier », pour le travail en tant qu’animal de trait, le sport comme monture, etc.).
2 . à cause de cette association, l’ours en France est nommé « Martin ».
3 . Symbole d’une nature elle aussi domestiquée.
4 . Voltaire, avec la morgue d’un bourgeois, établit entre les « sauvages » et les paysans français, une comparaison qui tourne à l’avantage des premiers.
1 . J. Michelet souligne aussi cette ambiguïté du statut de la femme : tandis que le paganisme grec « commence par la sibylle, finit par la sorcière » (1966, p. 31), le christianisme la « chasse comme une bête sauvage » ( ibid ., p. 32).
1 . Les voyageurs occidentaux qualifient souvent de « déserts », pour « limiter les dégâts » humains et écologiques qu’ils y occasionnent, les territoires qu’ils prétendent « découvrir ».
1 . Pour reprendre l’expression forgée par Georges Condominas afin de mieux désigner ce que la littérature nomme d’une manière à la fois floue et souvent inexacte « ethnie » (G. Condominas, 1980, 1989).
2 . Sur la question de la part respective de nature et de culture dans l’humain et l’inhumain via la figure de l’ours, voir le très intéressant article de James Hatley, « The Uncanny Goodness of Being Edible to Bears » (2004).
1 . Allusion à la conception de l’ « animal-machine » de Descartes, père du rationalisme.
1 . La traduction en français ne rend pas compte du jeu de mots très journalistique du titre anglais : «  Kenora finding bears unbearable  » !
2 . É. Navet a constaté un fait similaire au sein de la communauté ojibwé de Saugeen, dans l’est de la province.
1 . P. Le Roux, observations personnelles (1981).
1 . Type AT 361 (Peau d’ours) dans la classification Aarne/Thompson/ Üther. Comp. aussi le conte des frères Grimm « Neigeblanche et Roserouge » (KHM 161).
2 . Claude Lecouteux, Fantômes et revenant au Moyen Age , Imago 1996, p. 181, 182. Sur les « berserker », v. aussi Régis Boyer, Le Monde du double : la magie chez les anciens Scandinaves , Paris, Berg International, ‎ 1986.
1 . Comp. Haba Enrique P., « Sciences du droit - quelle « science » ? Le droit en tant que science : une question de méthodes », Archives de philosophie du droit , t. 36, 1991, p. 165-187 (167-169). V. aussi : Mathieu-Iz

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