Silence et rencontre : La disponibilité à l autre
112 pages
Français

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Silence et rencontre : La disponibilité à l'autre , livre ebook

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Description

Le silence peut-il favoriser la rencontre entre deux individus ? L’originalité de cet ouvrage réside dans l’exploration de ce paradoxe. Il met en contraste le phénomène social du silence, déterminé par les codes du théâtre de la vie, et l’expérience phénoménale de celui-ci, vécue au plus intime de soi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782760531406
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada


Barsalou, Marc André, 1977-
Silence et rencontre : la disponibilité à l'autre

Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 978-2-7605-3138-3 ISBN EPUB 9782760531406

1. Silence. 2. Interaction sociale. 3. Relations humaines. 4. Silence (Philosophie).
I. Titre.
P95.53. B37 2011  302.2  C2011-940853-8



Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.

Mise en pages : I NTERSCRIPT

Couverture – Conception : R ICHARD H ODGSON ET M ICHÈLE B LONDEAU


2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012, Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 1 er trimestre 2012 – Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
PRÉFACE
Luce. Des. Aulniers 1
SILENCE… ÇA NE TOURNE PLUS
Oui, bien sûr, cet intertitre renvoie à la consigne annonçant le tournage de la « prise » au cinéma : « Silence… et ça tourne ! »
Ça ne tourne plus, justement, par excès de « cinéma », parce que nos existences seraient largement empoignées par le culte de l’image, celle des photographies remaniées, du marketing qui prétend refaire le monde au bon vouloir des faiseurs d’« identités », et ce, dans tous les types de réseaux. Et puis, pour faire bonne mesure, image de qui ne veut surtout pas déchoir aux yeux des autres, qu’il estime être ses propres yeux. Dès lors et advenant que ma lecture soit juste, si centrés que nous serions sur l’image « projetée », comment l’«  insight  » peut-il exister ?
Or le silence et la prise de distance qu’il suscite s’accommodent mal avec cette surenchère de stimuli visuels et de soucis exacerbés de présentation de soi.
Ça ne tourne plus mais, paradoxalement, ça bouge à vitesse grand V.
Qui, par conséquent, cherche du silence ?
Qui, avec courage, car il en faut, fuit en été les campings bavards, les festivals – souvent superbes – à gogo, en hiver les colloques ou les lieux diserts, au printemps les moteurs rutilants et leurs vis-à-vis humains galvanisés des hormones revampées ? Qui ?
Et en automne ? Qu’y a-t-il à fuir, en cette saison odorante de déposition lente sur la terre ?
Qui fuit la bousculade des sons mal « emmanchés » pour se cogner à l’écoutille du silence ?
Un privilège, presque un luxe. Du moins, pour quelqu’un qui habite aux abords du boulevard Métropolitain, à Montréal (ou d’un périphérique X), qui n’a pas le choix, il se peut que le silence soit tout à la fois impensable et une hallucination d’une forme d’au-delà. Et que dire des « choix » des habitants du Bangladesh, dans le bourdonnement de 1141 voix au kilomètre carré 2  ?
Il se peut fortement que tous ces quidams, ces « quidames » et tant d’autres, se trouvent pour le moins déconcertés par un boisé, même sécuritaire, la nuit venue. Par la masse étrange du silence, une fois les oiseaux repus, et ne puisse alors entendre comme un hautbois ténu venant de la terre.
Puisqu’on a alors peur des battements du cœur qui signalent la peur.
Peur du silence ? Suspension qui nous contraint à plonger calmement en soi. En l’inconnu. Et apparaît alors l’irréductible métaphore de mort. Du coup, ignorant que c’est elle que l’on craint, les jambes à son cou, on repart de plus belle, aveugle et sourd. Ça roule, il le faut, entend-on, nouveau fatum .
Le problème, ce n’est pas tant que « ça roule », mais que ce soit incessant, et sans variations sonores, le «  buzz  » devenant tonitruant.

Le silence pourrait être inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO : premier rang des ressources en péril.
S’il ne l’est pas, c’est peut-être que le silence loge tout de même au ciel : dans sa limpidité «  azul  », dans ses nuages alanguis, ou à la rigueur entrechoqués des courants venteux, et toujours, dans la voie lactée, assurance souveraine que du chemin, il y en a là où on ne s’en doute point…
IL TOURNE AUSSI – À SA MANIÈRE PAS TOURNIS
Un réalisateur derrière une caméra, et tout autour, par sa générosité, trentenaire et ex-étudiant à la maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Barsalou, de prénom Marc André, inscrit dans cet essai quelque chose de singulier, eu égard aux auteurs ayant arpenté la polysémie du silence : ce travail à saveur interdisciplinaire n’est pas issu de méditations de promeneur (quoique l’on puisse en deviner une origine, au vu des premiers chapitres), mais bien d’un alliage peu commun : promeneur philosophe qui ose sortir de son lieu pour aller vers d’autres lieux, lieux dits, ou encore lieux marginaux, réverbérer quelque écho à l’expérience du silence des autres. La rencontre devient de ce fait à la fois un objet de travail et un trajet de voyagement. Au cours de ces rencontres, nous ne fleurons ni la vox pop  – néanmoins pleine de trésors non reconnus –, ni les poncifs des sondages ou des shows télés à la vogue sur les aléas existentiels.
Ici, nous entrons dans le dru. Parfois dans le cru. C’est le lot de qui choisit la radicalité du questionnement, l’écoute ardente, la relance délicate, le décryptage patient et magnifique de subtilité. Le relais interprétatif est laissé au lecteur muni de « grilles » complémentaires. Émerge ainsi implicitement une théorisation sur l’aptitude à faire silence et à « faire avec » le silence. Les trois êtres qui ont livré leur récit, Alice, Helena, Nathan, ont ceci en commun qu’ils ont transmuté leur enfermement obligé dans le mutisme. Comment ? La première, envers, contre mais aussi AVEC tous, en dansant sur sa sensation ; la seconde, en silence bulle qui ne se prive pas d’observer finement les mouvements du monde et de goûter les petits laits de l’intériorité ciselée ; le troisième, en analyse quasi mystique des espaces, de l’interrelationnel à l’intersidéral, en passant par le centre-ville…
Mais ces trois-là n’auraient sans doute pu se rendre dans ces caissons successifs de profondeur vibrante n’eût été la posture de l’apprenti-chercheur, laissant porter les pauses conversationnelles comme des points d’orgue qui habitent au long cours, et faisant entièrement confiance à ce que son bagage documentaire « savant » ne vienne altérer, biaiser le sens des propos de ses interlocuteurs.
Car le lecteur le constatera, même si elle s’est largement nettoyée des académismes de passage universitaire, cette publication puise dans l’apprentissage de ce qu’est une recherche incluant les confrontations, parfois nettes, parfois sournoises, qui « embûchent » l’effort et viennent galvaniser la persistance.
Si je le signale, ce n’est pas seulement à titre de rôle de témoin, qu’induit toute direction de mémoire, qu’en tant que sorte de colistière d’une démarche qui fut de longue haleine, modeste et formidablement curieuse : à nous en arracher la plume, de formulations premières, quelque peu besogneuses, à une désignation davantage précise et organisée de ce qui se passe au travers du phénomène « silence », et ce, sans se rebuter aux allers et retours entre les analyses macroscopiques, telles le statut du silence et des silencieux dans notre culture (et la littérature à l’avenant, notamment sur les enjeux de pouvoir engagés dans la censure plus ou moins nette), à celles plus microscopiques, repérant avec acuité les blessures à l’âme des jeunes êtres que furent jadis ses interlocuteurs, par l’opprobre, le rejet, et par la suite bricolant tant bien que mal une créativité qui n’est pas que « stratégique », mais ouvrant les univers mentaux et sensoriels.
Ainsi,

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