Sémiologie générale
62 pages
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Description

Ce qui fonde la sémiologie générale – le sens des expressions verbales, picturales, musicales... –, ce sont les relations de chaque expression à des sensations (visuelles, auditives, gustatives, de l'oreille interne, posturales, motrices) et à des ressentis affectifs. Et c'est l'organisation identique chez chacun, sauf anomalie génétique, des domaines sensoriels moteurs et affectifs qui permet dans une situation de présentation de l'expression de lui associer des références sensorielles presque identiques et des références affectives généralement proches, ce qui rend les expressions échangeables. Nous souhaiterions que les apprentissages sémiologiques deviennent le premier souci des éducateurs familiaux puis scolaires, cet ouvrage présente ici une sémiologie verbale élaborée à partir d'un texte d'Ernest Renan, une sémiologie musicale à partir de la Petite musique de nuit de Wolfgang Amadeus Mozart, une sémiologie picturale à partir d'un dessin d'enfant afin d'avoir des références à la fois remarquables et facilement accessibles. Si cet ouvrage ne saurait avoir la prétention d'une quelconque érudition, même s'il fait implicitement référence à la préconception saussurienne de la sémiologie – science étudiant la vie des signes au sein de la vie sociale –, il a pour ambition de mettre en évidence ce qui fonde le sens des différentes sémiologies : verbale, graphique, musicale, posturale et gestuelle et de montrer comment ce sens s'acquiert afin de ne plus chercher l'origine du sens où elle n'est pas (indo-européenne, innée, inscrite dans les mots et véhiculée par eux indépendamment des hommes).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2016
Nombre de lectures 31
EAN13 9782342056570
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sémiologie générale
A. Frugier – G. Lieberl
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sémiologie générale
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Préambule
Cet ouvrage a pour ambition de mettre en évidence ce qui fonde le sens des différentes sémiologies – verbale, graphique, musicale, posturale et gestuelle – et de montrer comment ce sens s’acquiert afin de ne plus chercher l’origine du sens où elle n’est pas : indo-européenne, innée, inscrite dans les mots et véhiculée par eux indépendamment des hommes. Cet ouvrage ne saurait avoir la prétention d’une quelconque érudition, même s’il fait implicitement référence à la préconception saussurienne de la sémiologie, science étudiant la vie des signes au sein de la vie sociale. Son unique but est que les apprentissages sémiologiques deviennent le premier souci des éducateurs familiaux, puis scolaires. La sémiologie verbale est élaborée à partir d’un texte d’Ernest Renan, la sémiologie musicale à partir de la Petite musique de nuit de Wolfgang Amadeus Mozart afin d’avoir des références à la fois remarquables et facilement accessibles ; la sémiologie graphique est élaborée à partir d’un dessin d’enfant.
I. Sémiologie verbale
Représentations du, des corps, le style, l’histoire affective.
Pour explorer ce premier domaine sémiologique, nous nous référerons au texte du début des Souvenirs d’enfance et de jeunesse d’Ernest Renan, commenté par Jean Pommier, en essayant de cerner l’essentiel du sens de ce texte pour son auteur.
Pour cela, nous allons présenter une succession de parties du texte d’Ernest Renan, chaque partie étant entre guillemets et après chaque partie du texte de l’auteur, entre crochets et en italique nous proposerons son sens affecté, familial, social.
« Tréguier, ma ville natale est un ancien monastère. »
[ Ernest est sorti du ventre de sa mère, profondément religieuse (C’est l’évocation de sa naissance qui nous invite à considérer l’enceinte religieuse comme ventre maternel )]
« […] fondé dans les dernières années du v e  siècle par saint Tudwal ou Tual, un des chefs religieux qui portèrent dans la péninsule armoricaine le nom, la race et les institutions religieuses de l’île de Bretagne. »
[ La mère (l’enceinte) et le père fondateur étaient distants, par l’apposition : « dans les dernières années du v e  siècle » et par l’absence de relations sexuelles (la perte du « dw » de, l’union des sexes). Ainsi, le chef de famille, ne pouvait être le géniteur d’Ernest. Le géniteur était un étranger ayant donné son nom à Ernest, à la famille, donc un frère du mari. (Nous continuons à suivre la métaphore comme l’auteur nous y invite : la race, le nom évoquant plus la filiation que la religion.) ]
« Une forte couleur monacale était le trait dominant de ce christianisme britannique. »
[La séduction et la modestie caractérisaient le géniteur.]
« Il n’y avait pas d’évêque, au moins parmi les émigrés. »
[L’envahisseur-géniteur n’était pas père supérieur, supérieur au père, d’une position sociale inférieure, donc.]
« Leur premier soin après leur arrivée sur le sol de la péninsule hospitalière, dont la côte septentrionale devait être alors très peu peuplée, fut d’établir de grands couvents dont l’abbé exerçait sur les populations environnantes la cure pastorale. »
[ Le géniteur a été doux pour la mère qui l’a accueilli avec hospitalité. Il l’a engrossée, faite couvant, alors que la mère froide (du nord) avait peu d’enfants. Le père un peu supérieur, mari, avait une fonction spirituelle secondaire auprès de la famille. ]
« Un cercle sacré d’une ou deux lieues, qu’on appelait le minihi, entourait le monastère et jouissait des plus précieuses immunités. »
[ Le giron maternel assurait à Ernest une protection absolue, sa mère était inaccessible, sacrée. ]
« Les monastères, en langue bretonne, s’appelaient pabu , du nom des moines ( papae ). Le monastère de Tréguier s’appelait ainsi : Pabu Tual. »
[ Les mères bretonnes portaient le nom des frères. Ainsi la mère d’Ernest portait le nom du géniteur d’Ernest, frère du mari. ]
« Il fut le centre religieux de toute la partie de la péninsule qui s’avance vers le Nord. »
[ La mère, bien que froide, fut vénérée des enfants, de toute la famille. ]
« Les monastères analogues de Saint-Pol-de-Léon, de Saint-Brieuc, de Saint-Malo et de Saint-Samson, près de Dol, jouaient sur toute la côte un rôle du même genre. »
[ Les femmes bretonnes avaient toutes le même rôle auprès des enfants dans la famille, étant le genre dominant. ]
« Ils avaient, si on peut s’exprimer ainsi, leur diocèse, on ignorait complètement dans ces contrées, séparées du reste de la chrétienté, le pouvoir de Rome et les institutions religieuses qui régnaient dans le monde latin, en particulier dans les villes gallo-romaines de Rennes et de Nantes situées tout près de là. »
[ La double contradiction évidente :
1) Les monastères avaient leur diocèse sans évêque.  
2) Ils étaient isolés des villes toutes proches, renforce la valeur du niveau familial du discours, plus cohérent : la (les) mère(s) exerçai(en)t une autorité morale sur la famille, excluant la loi du père, alors que dans les villes voisines, la loi du père prévalait. ] 
 
« Quand Noménoë, au ix e  siècle, organisa pour la première fois d’une manière un peu régulière cette société d’émigrés à demi sauvages et créa le duché de Bretagne en réunissant au pays qui parlait breton la marche de Bretagne, établie par les Carolingiens pour contenir les pillards de l’ouest, il sentit le besoin d’étendre à son duché l’organisation religieuse du reste du monde. Il voulut que la côte du nord eût des évêques. Pour cela, il érigea en évêché les grands monastères de Saint-Pol-de-Léon, de Tréguier, de Saint-Brieuc de Saint-Malo et de Dol. »
[ Plus tard, le mari essaya de rétablir son autorité morale auprès des enfants – ces pillards venus de la mer(e) – de faire prévaloir la loi du père comme dans les autres familles chrétiennes et il tenta par ses érections de reprendre la mère pour rétablir son autorité sur toute la famille. ]
« Il eût bien voulu aussi avoir un archevêque et former une province ecclésiastique à part. On employa toutes les pieuses fraudes pour prouver que saint Samson avait été métropolitain, mais les cadres de l’Église universelle étaient déjà bien trop arrêtés pour qu’une telle intrusion pût réussir, et les nouveaux évêchés furent obligés de s’agréger à la province gallo-romaine la plus voisine : celle de Tours. »
[ Le mari essaya d’exclure le frère géniteur, que l’évêché ait un père supérieur (archevêque). Mais la mère (église universelle) fit prévaloir son autorité morale et se refusa à son mari (l’érection et le refus de l’intrusion correspondent mieux au vocabulaire de la sexualité qu’aux affaires ecclésiastiques). Le mari ne put que cohabiter avec la mère et les enfants. ]
« Le sens de ces origines obscures se perdit avec le temps. »
[ Cette sombre histoire familiale de paternité, d’amant-géniteur, frère du mari, de place du mari, perdit sa charge affective (l’histoire de Tréguier n’a pas de sens contrairement à l’histoire familiale pour Ernest Renan, ce qui renforce la valeur du discours au niveau familial). ]
« De ce nom de Pabu Tual ou papa Tual retrouvé, dit-on, sur d’anciens vitraux, on conclut que Saint Tudwal avait été pape. »
[ Le mari mort (pour qu’il soit retrouvé, il faut qu’il ait disparu), du nom du mari porté par la mère (marquant son ouverture, qui nous donne le jour), on conclut que le mari était le père de tous les enfants nés de l’union sexuelle des époux. Le mari est devenu pape (père spirituel de tous) en retrouvant son nom entier : Tudwal avec l’union des sexes (dw). ]
« On trouva la chose toute simple. »
[ La famille inventa la chose : le sexe, tout simplement. Renan est goguenard. ]
« Saint Tudwal fit le voyage de Rome. C’était un ecclésiastique si exemplaire que, naturellement, les cardinaux, ayant fait sa connaissance, le choisirent pour le siège vacant. »
[ Le mari, uni sexuellement à sa femme et frère si exemplaire, ne pouvait qu’être le père de tous les enfants. L’auteur est goguenard, mais il a agréé par avance l’histoire du mari, père de tous les enfants, en rapportant que le nom de « papa » (papa = père spirituel de tous) Tual avait été retrouvé sur d’anciens vitraux. ]
«  De pareilles choses arrivent tous les jours.  »
[ La réécriture de l’histoire familiale, des enfants adultérins attribués aux maris est commune. Renan goguenard. ]
« Les personnes pieuses de Tréguier étaient très fières de leur saint patron. »
[ Ceux qui voulaient croire ces fables étaient fiers de Philibert François Renan, des maris. ]
« Des ecclésiastiques modérés avouaient cependant qu’il était difficile de reconnaître dans les listes papales, le pontife qui, avant son élection, s’était appelé Tudwal. »
[ Les frères qui ne voulaient pas (se) duper ne mentaient pas sur la place du défunt mari. ]
« Il se forma naturellement une petite ville autour de l’évêché, mais la ville laïque n’ayant pas d’autre raison que l’église ne se développa guère. »
[ La famille n’ayant plus que la mère, il n’y eut plus ...

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