Satisfaire nos besoins : un choix de société !
214 pages
Français

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Description

Le développement économique a permis à la population de la France et des pays industrialisés d’accéder à un niveau de confort matériel sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré ce bien-être matériel, elle continue à produire et à consommer toujours plus de biens et de services marchands. Étant donné que la surproduction et la surconsommation réchauffent le climat, épuisent les stocks de matières premières, polluent les ressources naturelles et provoquent la disparition de la biodiversité, elles menacent notre qualité de vie, notre processus démocratique et la survie des générations présentes et à venir. L’imminence d’un effondrement, qui est révélé par la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, des inondations, des sécheresses, des pics de pollution, etc., impose de changer de mode de vie et de modèle de développement en moins de 10 ans. Pour être envisageables, ces changements devront être en mesure de donner une vision de l’avenir viable, atteignable et désirable capable de mobiliser les énergies individuelles et collectives.
Notre mode de vie, nos valeurs, notre représentation de l’existence et l’ordre social sont déterminés par notre rapport au temps et les moyens que nous utilisons pour satisfaire nos besoins. Qu’il soit un membre des couches populaires ou de la classe moyenne, ainsi qu’un cadre, un chef d’entreprise, un entrepreneur, un membre des professions libérales, un agriculteur, un artisan ou un commerçant, le changement sera désirable, s’il est en mesure de procurer à chacun de ces acteurs économiques les moyens de changer le rapport qu’il tisse avec lui-même et les autres. C’est-à-dire définir son identité, structurer le rythme de son existence et satisfaire ses besoins d’appartenance, d’estime et de réalisation autrement que par l’activité professionnelle et la consommation.
L’objectif de cet ouvrage est de démontrer que le choix du rapport au temps et des moyens utilisés pour satisfaire nos besoins n’est pas un choix économique, mais un choix de société dont dépend la survie et l’avenir de l’humanité.

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2020
Nombre de lectures 11
EAN13 9782312071206
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Satisfaire nos besoins : un choix de société !
Jean - Christophe Giuliani
Satisfaire nos besoins : un choix de société !
Travailler 5 ou 2 jours par semaine, un choix dont dépend la survie et l’avenir de l’humanité
LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Le travail, et après ? aux éditions Ecosociété , 2017
En finir avec le chômage : un choix de société ! aux Éditions du Net , 2019
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07120-6
« Tous les hommes se divisent, et en tout temps et de nos jours, en esclaves et libres ; car celui qui n’a pas les deux tiers de sa journée pour lui-même est esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit. »
Friedrich Nietzsche {1}
« Des motivations autres que la poursuite du profit et la passion de l’argent devront alors prendre la relève. »
André Gorz / Michel Bosquet {2}
« C’est une société de travailleurs que l’on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. »
Hannah Arendt {3}
« Or les travailleurs ne découvrirons les limites de la rationalité économique que si leur vie n’est pas entièrement occupée et leur esprit préoccupé par le travail ; si, en d’autres termes, un espace suffisamment ample de temps libre s’ouvre à eux pour qu’ils puissent découvrir une sphère de valeurs non quantifiable, celle du temps de vivre, de la souveraineté existentielle. »
André Gorz {4}
Introduction
Le progrès technique et l’organisation du travail ont favorisé le développement économique de la France et des pays industrialisés. Ce modèle de développement a permis à la population de ces pays d’accéder à un niveau de confort matériel sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré le bien-être matériel que lui procure ce mode de vie, elle continue à produire et à consommer toujours plus de biens et de services marchands. En contribuant au réchauffement du climat, à l’épuisement des stocks de matières premières, à la dégradation des ressources naturelles et à la disparition de la biodiversité, ce mode de vie matérialiste et ce modèle de développement économique et social menacent notre qualité de vie, notre processus démocratique et la survie des générations présentes et à venir {5} . Les ressources de la planète étant limitées, une croissance illimitée n’est donc pas viable à court, moyen et long terme. L’imminence d’un effondrement, qui est révélé par la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, des inondations, des sécheresses, des pics de pollution, etc., impose de changer de mode de vie et de modèle de développement en moins de 10 ans.
En fonction des orientations idéologiques des économistes, des politiques et des experts, il existe de nombreuses propositions pour éviter cet effondrement. Certains proposent de s’adapter en conciliant l’écologie et le climat avec l’économie. Pour cela, ils proposent une croissance verte, le développement durable, la « taxe carbone », une troisième révolution industrielle, d’encourager le nucléaire, les moyens de transport électrique et le transhumanisme, de produire dans les pays émergents, de développer l’économie autour des services, du divertissement et du tourisme et de faire confiance à la recherche, au progrès technique et à la loi du marché. D’autres proposent de mettre en œuvre la planification écologique, la règle verte et les 32 heures, de réguler les marchés financiers, de relocaliser l’industrie, de rétablir les taxes douanières, d’utiliser la force des marées pour produire de l’énergie, etc. D’autres encore proposent le tri sélectif des déchets, de limiter la consommation, de sortir du nucléaire, d’acheter des produits à basse consommation d’énergie, de favoriser l’agriculture biologique et les transports en commun, de construire des logements à haut niveau de performance énergétique, etc. Les plus radicaux proposent la décroissance, la simplicité volontaire ou la sobriété heureuse, la dotation inconditionnelle d’autonomie, les circuits courts et l’autonomie alimentaire au niveau local, d’interdire l’obsolescence programmée, de manger moins de viande, de limiter nos besoins, de réduire l’usage de la voiture au profit du vélo, etc.
Tandis que certaines de ces propositions relèvent d’une conception idéologique de l’existence, d’autres méritent d’être approfondies et prises en considération.
Même si certaines de ces propositions ouvrent de nouvelles perspectives, comme l’avait déjà fait remarquer le sociologue et psychanalyste Erich Fromm, les réponses à cette crise, qui est désormais systémique (économique, politique, sociale, écologique, climatique et sanitaire), ne relèvent pas seulement de propositions d’ordre économique.
« Pour la première fois dans l’histoire, la survie physique de la race humaine dépend d’un changement radical du cœur humain. Mais ce changement n’est possible que dans la mesure où interviennent des changements économiques et sociaux rigoureux capables de donner au cœur humain la chance de changer et le courage et l’envie d’accomplir ce changement. » {6}
Autrement dit, ce changement de mode de vie aura lieu en moins de 10 ans, si les réponses à cette crise sont en mesure d’apporter un nouveau sens à la vie, c’est-à-dire une nouvelle vision de l’avenir viable, atteignable et désirable capable de mobiliser les énergies individuelles et collectives. Pour être viables, ces changements devront satisfaire les besoins essentiels, assurer un minimum de confort matériel et préserver la survie de l’humanité à court, moyen et long terme. Pour qu’ils soient atteignables, ces changements devront s’appuyer sur les infrastructures économiques et sociales existantes. Pour être désirables, ils devront procurer aux membres des couches populaires et de la classe moyenne, ainsi qu’aux cadres, aux chefs d’entreprises, aux entrepreneurs, aux membres des professions libérales, aux agriculteurs, aux artisans et aux commerçants les moyens de changer le rapport qu’ils tissent avec eux-mêmes et les autres. C’est-à-dire se socialiser, définir son identité, structurer le rythme de son existence, nourrir l’estime de soi, se distinguer, s’affirmer et se réaliser autrement que par l’activité professionnelle et la consommation.
Avant de proposer des solutions alternatives qui soient viables, atteignables et désirables, il est nécessaire d’identifier les conditions d’un changement de mode de vie individuel et d’une transformation sociale. Pour cela, il m’est apparu pertinent de tenter de répondre à une question qui ne semble pas préoccuper les économistes et les intellectuels ultralibéraux : pourquoi les individus cherchent-ils ou plutôt, s’épuisent-ils à vouloir réussir sur le plan financier, professionnel et matériel ? Gravir les échelons hiérarchiques, gagner et accumuler toujours plus d’argent et de biens matériels apparaissent pour certains comme la quête du Saint Graal. Indépendamment du fait qu’il est nécessaire de travailler pour assurer sa subsistance et se procurer un minimum de confort matériel, à quoi peu bien servir toute cette agitation qui épuise les organismes et la planète ? Mais surtout, est-ce qu’il est possible de réussir sa vie autrement ? Et comment favoriser ce changement sur le plan individuel et collectif ?
Afin d’éviter de me laisser enfermer par des considérations d’ordres idéologiques et culturelles, j’aborderai ces questions et le changement à partir des besoins et du temps. Je les ai pris en compte, car la satisfaction des besoins est l’une des principales motivations de l’action des individus. Pour satisfaire un besoin, il est nécessaire d’agir. L’individu et le temps étant étroitement liés dans l’action qui se vit au présent, le temps apparaît comme un objet d’étude incontournable pour envisager les moyens de les satisfaire autrement. Il est important de préciser que je n’aborderai pas le rapport au temps à partir d’une conception physique, métaphysique ou philosophique, mais à partir du temps qui organise le rythme des existences individuelles et collectives au quotidien. C’est-à-dir

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