Réussir l entrepreneuriat culturel
202 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Réussir l'entrepreneuriat culturel , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
202 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce livre est une contribution sociologique à l'analyse du phénomène entrepreneurial dans le secteur culturel. Suivant une démarche scientifique rigoureuse, l'auteur analyse en profondeur la notion d'entrepreneuriat culturel et met au jour les modalités d'émergence du secteur culturel dans une perspective entrepreneuriale. Les expériences camerounaises présentées et analysées dans ce livre rendent compte des logiques d'action qui sont à l'œuvre dans la construction sociale de l'entrepreneuriat culturel dans ce pays aux énormes potentiels culturels inexploités. Sans des infrastructures adéquates, sans une politique culturelle pensée et efficace, le secteur culturel au Cameroun demeure dans une dynamique archaïque peu propice à l'éclosion de l'entrepreneuriat culturel. Or, la maîtrise du présent et de l'avenir de ce pays passe sans doute par la prise en compte du capital culturel en tant que source d'exploration du passé, d'immortalisation du présent et de projection vers l'avenir. Les cas de réussite présentés dans ce livre sont des "success stories" qui devraient inspirer tous ceux qui s'investissent et investissent dans l'entrepreneuriat culturel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 23
EAN13 9782342058635
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Réussir l'entrepreneuriat culturel
Henri Tedongmo Teko
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Réussir l'entrepreneuriat culturel
 
 
À la mémoire de Didier Schaub, médiateur culturel infatigable.
Remerciements
Je souhaite manifester ici ma profonde gratitude à l’endroit de tous ceux qui ont contribué à ce modeste projet d’écriture, fruit de ma thèse de doctorat soutenue en 2014 sous le thème : « la construction sociale de l’entrepreneuriat culturel : cas du Cameroun ». Mes remerciements s’adressent tout particulièrement au Pr. Emmanuel Kamdem, à Marilyn Bell-Schaub, à Guy Bolivar Njoya et à Joseph Mayi Ongla.
 
«  La crise d’identité des peuples noirs n’est que la face intérieure, spirituelle d’une crise totale qui affecte toutes les dimensions – politique, économique, sociale – de l’être global de ces peuples. La résolution effective de cette crise ne peut donc être elle-même que globale. Dans ce cas, la définition théorique de l’identité doit s’accompagner de la détermination des conditions de sa sauvegarde, ou de sa restauration.  » (Towa, 1977, p. 205)
Introduction
Bien qu’il soit de plus en plus reconnu comme un secteur porteur pour les pays développés et pour les pays en développement, le secteur culturel fait l’objet de très peu d’attention malgré les mutations et changements qui s’y opèrent avec la complexification croissante de ce secteur (Warnier, 2004 ; Joli-Cœur, 2007 ; Daigle et al., 2007 ; Kamara, 2009). Le cas du secteur culturel au Cameroun est assez illustratif.
De nos jours en effet, on ne peut occulter le fait que le Cameroun recèle d’énormes potentialités culturelles et artistiques confirmées chaque jour par les prestations des artistes camerounais dont le talent est reconnu tant au niveau national qu’au niveau international. Il s’agit entre autres de Manu Dibango, Charlotte Dipanda, Yannick Noah, Jean Miché Kankan, Kéguégué, West Madiko, Richard Bona, Joseph-Francis Sumégné, Hervé Yamguen, Pascale-Marthine Tayou, Barthélémy Toguo, etc.
De même, on ne peut occulter le décret n°2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du Gouvernement et transformant le Ministère de la culture créé par le décret n°2005/177 du 27 mai 2005, en Ministère des arts et de la culture. Ce nouveau Ministère est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de promotion et de développement artistique et culturel.
Par ailleurs, il faut relever que le Cameroun dispose d’un cadre institutionnel et réglementaire de la promotion de la culture et de la création artistique : la loi fédérale n°63-22 du 19 juin 1963, organisant la protection des monuments, objets et sites, de caractère historique ou artistique ; la loi 91/008 du 30 juillet 1991 portant protection du patrimoine culturel et naturel national ; la convention 1972 de l’UNESCO concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel ratifiée par le Cameroun le 7 décembre 1982 et la loi n° 2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins ainsi que le décret n° 2001/956/PM du 1 er  novembre 2001, fixant les modalités d’application de la loi du 19 décembre 2000.
Aussi, existe-il un fonds d’affectation spéciale d’un milliard de francs CFA créé par le décret n°2001/389 du 05 décembre 2001 avec lequel le Président de la République finance annuellement les activités artistiques et culturelles. Enfin, l’offre de formation en métiers d’art est de plus en plus croissante au Cameroun : Institut de formation artistique (IFA) de Mbalmayo, Institut des Beaux-Arts (IBA) de l’Université de Douala (UD), Institut des Beaux-arts (IBA) de l’Université de Dschang (UDs), Département des Beaux-arts et patrimoines (DBAP) à l’Institut du Sahel (IS) de l’Université de Maroua, Département des arts et archéologie (DAA) à l’Université de Yaoundé 1 (UY1) et plusieurs instituts privés d’enseignement supérieur.
Pourtant, plusieurs décennies après toutes ces initiatives qui avaient et qui continuent d’avoir pour but de doter le Cameroun d’une politique culturelle et de mettre la culture au service du développement, le constat qu’offre la réalité est moins enthousiaste. Il y a de cela quelques années, Amabiamina (2009, p. 54) interrogeait la valorisation de la culture au Cameroun à travers le questionnement suivant :
« Au vu des maux qui gangrènent la culture camerounaise dans son ensemble, on ne peut s’empêcher de se demander si le Cameroun a une véritable politique culturelle ? Et si la réponse est affirmative quelle est-elle ? On peut difficilement répondre à cette question, même s’il existe un ministère en charge de la culture ; la culture représentant le parent pauvre dans les priorités gouvernementales. »
Ce questionnement exprime davantage une situation problématique dans laquelle se trouve le secteur culturel au Cameroun. Pour le philosophe camerounais Mono Ndjana (2010, p.1), «  La problématicité de la culture camerounaise peut donc s’expliquer par le fait qu’en un certain sens, elle se trouverait en crise  ».
. Caractéristiques de la crise du secteur culturel camerounais 
La crise dont il est question ici se traduit entre autres par différentes caractéristiques présentées dans les lignes suivantes.
. Le faible engagement de l’État dans le soutien de la filière culturelle et artistique, du fait des plans d’austérité imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et de l’orientation donnée par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 1 , qui n’accordent aucune place à la culture et à l’art 
Selon le cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio (2008, p.34),
« L’investissement dans les entreprises culturelles est difficile en Afrique, et ce à cause des restrictions imposées par le FMI et la Banque mondiale. (…) Tant que nos États seront sous les exigences de ces institutions internationales, il sera difficile pour nous de développer notre culture : comment faire l’adéquation entre les engagements en faveur de la culture et les contraintes de la Banque mondiale et du FMI ? »
Ce faible engagement de l’État camerounais a en effet laissé libre cours à la domination du champ artistique par des pays étrangers notamment, la France à travers son Institut français pour la culture (IFC) et l’Allemagne à travers l’Institut Goethe (IG). Ce sont ces instituts qui pour le moment semblent dicter leur loi dans ce secteur d’activité. Une telle situation n’est certainement pas sans conséquence. Dans une approche critique chère aux chantres de l’École de Franckfort 2 , il serait possible de voir dans cette situation une autre forme de «  néo-colonisation culturelle  ». Dans la mesure où ces différents acteurs, plus soucieux et avec raison, d’être des relais de leurs pays au Cameroun déterminent les contenus des productions artistiques. Ils influencent ainsi la création artistique et l’expression de la culture. On peut ici soupçonner une «  francisation  » et une «  germanisation  » de l’art et de la culture au Cameroun, pour reprendre Warnier (2004) qui parle d’une «  « coca-colonisation » américaine  » du monde.
À ce titre, le marché de l’art et de la culture qui semble s’exprimer au Cameroun ne serait qu’un marché français ou allemand, délocalisé au Cameroun et sans aucune contribution réelle à l’émergence d’un secteur culturel et artistique bénéfique au Cameroun. Loumpet-Galitzine (2009, p. 517) relève cette réalité en précisant :
« Localement, et notamment au Cameroun, l’Art africain est doublement perçu. Ses formes relèvent d’un marché qui depuis plus d’un siècle se conforme au goût occidental. L’enjeu, et conjointement l’argument de vente, est lié à une « authenticité » que le terme artisanat peine à rendre et qui peut être déplacé sur le vendeur. »
. La bonne santé de la piraterie et de la contrefaçon des œuvres artistiques sous toutes leurs formes. Cette bonne santé est une conséquence de la démission des pouvoirs publics 
Selon le Comité musical de la lutte contre la piraterie (CMLCP), les pertes économiques dues au fléau de la contrefaçon et de la piraterie au Cameroun sont estimées à un peu plus de 10 milliards FCFA par an. Pour Moumi Nguinya (2008), 8.400.000 supports frauduleux échappent au circuit formel camerounais par an et la quantité d’exemplaires de Compact disc (CD) contrefaits qui se retrouve sur le marché informel est largement supérieure à ce qui est produit légalement. Les points de vente et de distribution étant plus efficaces, plus organisés et plus nombreux.
Arnaud (2004, p.109), traduit cette réalité camerounaise avec indignation en soulignant avec étonnement : «  Je n’ai jamais visité aucun pays où le droit d’auteur soit aussi bafoué, ignoré, et où les professions artistiques soient aussi méprisées par un pouvoir qui par ailleurs sait faire preuve d’une redoutable efficacité policière dès que sa propre survie est menacée.  »
. La difficulté des pouvoirs publics à définir une politique culturelle qui tienne compte des réalités locales et qui soit véritablement orientée vers des actions efficaces 
Avec la création en 2011 d’un nouveau Ministère des arts et de la culture responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de promotion et de développement artistique et culturel, on peut s’interroger sur la mise en œuvre de la politique culturelle de 1969. Qu’est-elle devenue ? Jusqu’où a-t-elle été mise en œuvre ? Que sont devenues les résolutions prises à l’occasion des états gén

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents