Représentations sociales et « moments utopiques »
472 pages
Français

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Représentations sociales et « moments utopiques » , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est tout à la fois un exercice de réflexion, un compagnon de voyage, une méditation et un témoignage sur une époque qui m'a fait rêver au changement et plus encore, le refus d'une résignation au monde tel qu'il m'a été fait, une aventure intellectuelle, l'exploration du « même », du « proche » et « du lointain », un départ à la rencontre de soi-même car « je » est un « autre » comme nous le disons et redisons encore avec Arthur Rimbaud. L' « utopie » est un lieu qui ne s'avoue pas. Quand la mémoire s'en retire c'est l'histoire qui s'installe. Villes neuves et nouvelles sont les symptômes des impossibles poliorcétiques. La typicité et la marginalité de certaines expériences poussent à en chercher la singularité dans un retour sur une position, celle d'un objet complexe l'urbain : son utopie mise en perspective à partir de son cadre, un lien social à l'origine d'un projet de renouveau volontaire – son moment – pose la question des représentations d'un ensemble de protagonistes et cerne une demande sociale, interroge sur les affaires des uns et des autres : militant, intellectuel, chercheur, « animateur de l'enfance » sur un terrain initial, « initiatique » où concept et mythe s'entrecroisent dans un mouvement de soi vers l'autre : le « moment » utopique donne à la fois le temps et l'élan d'un premier mouvement et une première parenthèse. Surgit l'habitant lointain d'un univers exposé à l'incertaine et aléatoire présence de l'enquêteur. Il s'agit de trouver quelque raison d'être à « être habitant », réhabiliter une ambulation de proximité. Dans les rêves d'intégration il s'agit de prendre le monde au mot. Le sociologue prudent saura tenir sa langue et échapper au choc des valeurs. La neutralité axiologique n'épouse pas nécessairement les incertitudes partisanes. Il faut raison garder et quitter les certitudes de la reproductibilité. Penser le social ni plein ni vide mais incertain et flou et, considérer les débords. Reposer le problème de la singularité dans la compréhension du social, de l'invention des moyens de l'échange, d'une labilité de l'être, de l'insaisissable haleine à la respiration profonde, en deçà des laxismes et des crispations épistémologiques, retrouver les cœurs des variations, rencontrer dans l'interposition les voix du social, un accès au monde et à une figure de l'humain qui en subvertit les déformations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342056624
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Représentations sociales et « moments utopiques »
Gérard Dehier
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Représentations sociales et « moments utopiques »
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://www.gerard-dehier.com
 
 
 
 
À Sonia
À Elsa-Frédérique et Anne-Lise
 
 
 
Aux amis
 
Chers amis, si je vous appelle ainsi
C’est au sens large de ce mot :
Femme, sœur, cousins, camarades,
Compagnes et compagnons de jeunesse,
Et vous, rencontrés une seule fois
Ou pratiqués toute la vie,
Pourvu qu’entre nous, fût-ce un seul moment,
Une corde ait été tendue.
À vous, compagnons de chemin
Que n’a pas épargné la peine,
Mais à vous aussi qui avez perdu
Le cœur et l’envie de vivre.
Personne ou quelques-uns, un seul ou toi
Qui me lis : souviens-toi du temps
Avant que se fige la cire :
Chacun de nous porte l’empreinte
De l’ami rencontré en route.
Dans les bons et les mauvais jours,
Nous les fous ou nous les sages,
Chacun marqué par chacun
 
Primo Levi, A une heure incertaine.
 
Remerciements
À GILBERT DURAND, AUX ÉQUIPES PÉDAGOGIQUES DE L’U.E.R D’URBANISATION ET AMÉNAGEMENT DE GRENOBLE, À Louis COUVREUR ET ANDRÉ BRUSTON, À MARIE-JOSÉ CHOMBART DE LAUWE ET À LOUIS VINCENT THOMAS, TOUS, POUR L’IMPULSION SOUTENUE DONNÉE À UN PREMIER ÉLAN.
À JEAN-PAUL MOLINARI POUR SON ACCUEIL NANTAIS ET L’ATTENTION BIENVEILLANTE PORTÉE À MES TRAVAUX,
MA RECONNAISSANCE TOUTE PARTICULIÈRE à MA Directrice de THÈSE JOELLE DENIOT DONT LA MAÏEUTIQUE, EXIGEANTE ET ATTENTIVE A STIMULÉ UN DÉSIR D’ACCOMPLISSEMENT ET REDONNÉ À UN TEMPS PRIVILÉGIÉ LE CARACTÈRE D’UN MOMENT PRÉCIEUX.
JE SUIS ÉGALEMENT REDEVABLE AUX MEMBRES DU JURY QUI ÉVALUA CETTE RECHERCHE : OUTRE JOËLLE ANDRÉ DENIOT, MICHEL-ANDRÉ DURAND, MICHEL MAFFESOLI, JEAN-PAUL MOLINARI, ALAIN PESSIN, GUY SAEZ, LE LIVRE QUE L’ON VA LIRE DOIT BEAUCOUP À LEURS REMARQUES ET CRITIQUES .
JE NE SERAIS ARRIVÉ À BOUT DE CE TRAVAIL SANS LA CONFIANCE DE MES COLLÈGUES DE L’UNIVERSITÉ D’ANGERS Du DÉPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE, CELLE DES PÈRES FONDATEURS : ANDRÉ LÉVY, MICHEL GARDAZ ET JEAN-LOUIS RONDEAU  ET SANS LA PRÉSENCE VIVE, ET Si NÉCESSAIRE, DES ÉTUDIANTS ET ÉTUDIANTES.
LA MISE EN ŒUVRE BUREAUTIQUE DE CE TRAVAIL N’AURAIT SU SE FAIRE SANS L’INITIATION ET LA COMPRÉHENSION SOURIANTE ET SALVATRICE DE COLETTE LEMAITRE ET CHRISTINE BÉDU NI LA DILIGENCE CONVIVIALE DES SERVICES DE REPROGRAPHIE DE L’U.F.R. DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES, DE MARCEL BOIN, FRANCK MAILLET, ÉRIC LENOIR ET ANDRÉ CADIOU.
Partie I. Retour sur une position, le même et le proche
C’était le temps où le cheval blanc de Lénine traversait la salle à odeur de vieux papier, dispersant de sa crinière inventaires et déclarations. Il y avait aussi une autre sorte de plaisir, celui de l’élaboration, de la construction. Peu à peu se mettaient en place des groupes sociaux, des courbes de prix, des évolutions, des ruptures, des rythmes. Tout un morceau du vieux terroir revivait ainsi avec sa centaine de vieux villages, son tissu rural, ses curés parfois jansénistes, ses laboureurs et ses manouvriers, ses hauts et puissants seigneurs. S’animaient enfin les villes frileuses, léthargiques, à la bourgeoisie déjà rancie, au peuple besogneux. Tout le monde de gagne petit à restituer. Le passé n’était plus ce gouffre inconnu s’en allant à vau l’eau, il pouvait être reconstruit, restitué. Moi je n’avais pas d’ancêtres, pas de racines, pas de glèbe au bout de mes souliers, pas de colline inspirée où l’esprit pût souffler, j’avais enfin à moi un coin de Bourgogne dont j’étais la magicienne (…) Pas d’angoisse ; Les grands maîtres servaient de modèle. Il suffisait d’emprunter leur chemin ; de quoi était fait, de quoi est encore fait un livre d’Histoire ?
Régine Robin , Le naufrage du siècle suivi de Le cheval blanc de Lénine ou l’Histoire autre, Berg International, p.144 .
 
Pour un village il n’y a pas d’extérieur, le monde alentour est aussi mort que la terre peut l’être l’hiver, un pur non-être peuplé d’ombres, les habitants des autres villages, où l’on ne mettra jamais les pieds et qui existent non parce qu’ils sont nécessaires, mais seulement parce qu’il y a d’autres mondes possibles, qui existent parallèlement, à la manière des monades. C’est le village qui est le monde ; le Théâtre du Nous occupe la scène de l’Univers et il convient de bien connaître les circuits dans lesquels les différents acteurs sont intégrés, le circuit du pouvoir, le circuit de l’argent et le circuit du sexe.
Françoise Reumaux , Toute la ville en parle : esquisse d’une théorie des rumeurs, L’harmattan, p.110.
 
 
Reste toutefois, depuis ce seuil circonscrit, ambigu, à entrevoir, apprécier – sans illusion d’optique – ce tissé entre nœuds et fils, d’un présent passé.
Joëlle Deniot , Ethnologie du décor en milieu ouvrier : le bel ordinaire, L’Harmattan, p. 335.
 
0. À la recherche d’une urbanité différente
Préliminaires
Les habitants de l’Arche-Guédon, entre les villages de Torcy et de Noisiel, dans le Val Maubuée, dans la ville nouvelle de Marne-La-Vallée dans l’Est parisien, et les animateurs de la Villeneuve de Grenoble dans la région Rhône-Alpes, nous livrent un ensemble de représentations d’une ville complexe et en mouvement qui nous aide à imaginer un environnement sociologique et à penser les possibilités d’une transformation.
Cet ensemble est à la fois ce que le chercheur prétend parfois prélever sur le terrain et ce qui lui permet de se représenter ipso facto un rapport à l’altérité, cette différence qui nous est extérieur sans douter d’une réalité. C’est à cette seule condition que le scientifique peut opérer, quelle que soit par ailleurs l’appréciation qu’il pourra porter sur la nature de cette réalité et son organisation. Une impossibilité pratique d’échapper à un champ de représentations peut-être considérée comme rédhibitoire par rapport à la constitution d’un objet scientifique d’où la question : comment échapper à l’emprise de l’objet que l’on veut étudier et s’assurer que l’on fait bien et non pas autre chose que ce que l’on prétendait annoncer et faire ?
La ville dans une première représentation peut se donner comme le lieu du travail et du repos, un manifeste de l’échange et de la rencontre, une rêverie qui nourrit l’ouvrage quotidien. Toute ville semble grosse d’un rêve exprimé et projeté à travers l’architecture, l’urbanisme, la publicité, la presse, le quotidien : que dit-elle et comment l’imagine-t-elle ? Et ce sont ces questions même qui nous introduisent à la question de la totalité, d’une représentation qui ne saurait être autre que celle de notre univers à la fois familier et étranger ?
L’imaginaire d’une appropriation spontanée de la ville nous dissimulerait-il le rêve d’une impossible adhésion ? Et loin d’être vaine passion et simple fantaisie serait-il action euphémique ? Transformation d’un monde selon l’ordre du désir ? Qu’en serait-il, alors, d’une action qui cherche à se l’approprier ? des urbanismes ? des animations urbaines ? Des villes neuves et nouvelles ? Des hommes et des femmes qui veulent s’emparer de la ville ? D’un désir initial, entre un rêve de pérennité et de transparence, dans le sein duquel viendraient se disputer les désirs d’instauration, de restauration et de filiation, et, une volonté d’orienter et de contrôler un destin  ? Que resterait-il ainsi de l’action et de ses rêves d’appareil ? de conquête et d’envol ?
Au creux d’une histoire ancienne 1 voudrais-je réconcilier Prométhée et Épiméthée, une mémoire des temps fabuleux et héroïques avec ses traces, cortèges de légendes, contes « populaires » et dictons, et, qui se rejouerait encore au quotidien dans le souffle du projet – moderne épopée dont l’enjeu se manifesterait à travers ceux et celles qui sont sommés de relever les défis divins de l’affrontement des passions, dans l’enthousiasme d’une animation urbaine ou dans la convivialité habitante 2  ? Certainement dans un lieu d’imagination où se retranche non seulement le névrosé, ou le poète, mais aussi, le militant, l’habitant, l’architecte et l’aménageur, le bâtisseur et le constructeur – tout le monde. Alors, à quoi bon chercher à sortir d’un cercle qui nous contient ? Ou alors que peut bien signifier cette interrogation ? C’est bien la question à laquelle nous avons cherché à répondre : pourquoi chercher à répondre, autrement, d’une manière autre, aux questions qui nous sont posées ? Pourquoi chercher une singularité sociologique et plus encore anthropologique ?
Ce sont les différences ou l’a-typicité, l’échec ou la marginalité des expériences respectives de la Villeneuve et de l’Arche-Guédon qui attirent notre attention et nous poussent à chercher une solution pour en comprendre la singularité contrairement à ce que souhaiteraient apparemment des logiques dominantes et leurs grands appareils d’organisations sociales. Elles nous engage à un retour, dans la quête d’une singularité et la reconstruction pour partie d’une trajectoire anthropologique. Sommes-nous dans la manipulation de l’illusion rétrospective afin d’aller au bout d’une interrogation : «  qui suis-je ? Et que faire ? ou, qui sommes-nous ?  ». Dans l’expérimentation personnelle d’un exercice réflexif afin de mieux capter le monde des alentours : ce sont ces questions qui nous ont guidé dans notre exposition, à la fois, d’une expérience de terrain et d’une réflexion sur celle-ci, tout à la fois comme mouvement en direction des autres et reprise à distance ; saisie du même , du pr

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