Remettez vos pendules à l heure - Une analyse des représentations temporelles
85 pages
Français

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Description

Nous créons notre propre réalité à partir de nos représentations temporelles. Mais les temps changent et il nous faut continuellement nous adapter à de nouvelles situations dans l'espace émotionnel où ils se déploient. Le présent fait revivre un passé occulté et fait naître des attentes pour d'autres lendemains. Certains temps s'accélèrent quand on voudrait les prolonger ; les temps agréables fuient trop vite tandis que l'urgence des contraintes se fait longue et pressante en inhibant notre pensée. Le temps s'aventure dans un jeu social fait de gains et de pertes, de manques et de besoins dans un rapport propre à chacun. Le temps s'inscrit en continu mais se vit en discontinu, dans l'indéfini de notre finitude. Les entre-temps s'infiltrent pour rêver à d'autres possibles qui côtoient l'impossible retour d'un temps irréversible. Remettre ses pendules à l'heure, c'est se poser pour réfléchir, pour remettre du sens au cours de son existence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9782356443342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Enrick B. Éditions, 2018, Paris
Tous droits réservés
Conception couverture : Marie Dortier
Réalisation couverture : Comandgo
ISBN : 978-2-35644-334-2
En application des articles L. 122-10 à L. 122-12 du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction à usage collectif par photocopie, intégralement ou partiellement, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie. Toute autre forme de reproduction, intégrale ou partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction : Le contexte des représentations temporelles

La perception que l’on a du temps dépend des conditions dans lesquelles il s’écoule. Il est des minutes qui nous semblent des siècles lorsque le temps s’étire et s’allonge à l’extrême. Il est de très longs temps qui s’enfuient bien trop vite lorsqu’on aimerait pouvoir retenir des moments heureux.
 
Le temps est représenté différemment selon la manière dont on l’emploie et l’évolution sociétale. On sait qu’« une représentation sociale est une structure dynamique évolutive […] sous l’influence des conditionnements et orientations émanant de nos sociétés ou de nos groupes d’appartenance », selon Christine Bonardi et Nicolas Roussiau 1 .
 
Dans une société donnée, à un moment de son histoire et à un moment de notre histoire personnelle, les représentations temporelles vont avoir une fonction d’orientation pour nos actions et susciter un ensemble d’anticipations et d’attentes.
 
Certains agirs s’emploient à « tuer le temps », le temps d’une inquiétante attente (résultats d’examens médicaux, résultats d’un concours…). Ce peut être aussi un temps qu’on voudrait écourter, qu’on voudrait voir passer et dépasser pour aller vers un autre temps, plus plaisant, plus propice.
 
Parfois, le temps se met à l’arrêt ; il « fait le mort », se fige et semble disparaître : on ne sait plus où on en est ! Le temps se rétracte et s’annule dans un espace sidéral. On ne voit plus le temps passer !
 
Mais les temps changent et il nous faut continuellement nous adapter à de nouvelles situations. Le passé n’est plus et l’avenir est incertain.
Est-ce qu’aujourd’hui n’est pas la rencontre d’hier et de demain ?
 
Les temps se télescopent dans l’espace émotionnel où ils se déploient. Le présent fait revivre un passé occulté et fait naître des attentes pour d’autres lendemains.
Certains temps s’accélèrent quand on voudrait les prolonger ; les temps agréables fuient trop vite tandis que l’urgence des contraintes se fait longue et pressante en inhibant notre pensée.
 
Le temps s’aventure dans un jeu social fait de gains et de pertes, de manques et de besoins, selon les objectifs que l’on s’est fixés et leur accessibilité.
 
Le temps pour soi et le temps pour l’autre, le temps à prendre et le temps à donner s’expriment dans un rapport propre à chacun.
 
Pour revenir à d’autres temps, corriger le temps et ses outrages, faire revivre le « bon vieux temps », la science-fiction fait subir au temps des distorsions ( Retour vers le futur ). Du temps d’avant au temps d’après, l’avenir reste en suspension.
 
Le temps s’inscrit en continu mais se vit en discontinu, dans l’indéfini de notre finitude. Les entre-temps s’infiltrent pour rêver à d’autres possibles qui côtoient l’impossible retour d’un temps irréversible.
 
Remettre ses pendules à l’heure, c’est se poser pour réfléchir, pour remettre du sens au cours de son existence.
 
En prenant un temps de pause, on reconnaît ce qui a une réelle importance. En mettant au repos les agirs, on libère la pensée, et cela pose la question du sens, de l’être et de l’avoir.
 
La problématique temporelle nous concerne tous quel que soit le moment où l’on se situe et quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve. Nous sommes susceptibles d’être interpellés par des urgences professionnelles et des impératifs familiaux, par des éléments logistiques et par des réactivations d’événements passés ou encore par des anticipations anxiogènes. Le temps est une donnée incontournable pour tous.
Cet ouvrage tend à saisir le sens de nos vécus subjectifs d’accélérations ou de ralentissements d’une durée semblable.
 
Nous allons tenter ici de donner du sens aux très nombreuses représentations dont le temps fait l’objet. Pour y parvenir, sept supports d’analyses discursives ont été choisis :
– des chansons françaises portant sur cette thématique ;
– des poésies contemporaines ;
– des expressions françaises, très nombreuses, sur le temps ;
– des textes de rap se référant au temps ;
– des témoignages d’historiens quant aux études de faits du passé selon le contexte sociopolitique où s’effectue leur analyse ;
– des représentations du temps de la grossesse chez des femmes enceintes durant le dernier trimestre de grossesse ;
– des représentations de coachs des transitions professionnelles, témoins d’un temps de changement dans le vécu de sujets.
Les principales représentations dichotomiques se rapportant au temps y seront envisagées : l’action et l’émotion, le gain et la perte, soi et l’autre, l’être et l’avoir, l’avance et le retard, l’avant et l’après, le fini et l’indéfini, le possible et l’impossible.
 
C’est en commençant par l’action que nous aborderons l’emploi de notre temps afin de comprendre la précipitation de certaines actions, l’urgence réclamée, l’émotion suscitée par sa perte et la recherche incessante de son gain.
1 . Bonardi, C. et Roussiau, N. (1999). Les représentations sociales . Paris : Dunod « Les topos » (page 7).
CHAPITRE I
Le temps et l’agir

Nous allons donc évoquer ce qui conditionne la manière dont nous occupons notre temps et les conséquences des actions entreprises sur le temps à venir.

1. « L’emploi » du temps
Le contexte social a des exigences temporelles. On parle ainsi du temps des moissons ou de celui des vendanges pour signifier qu’il est une saison propre à chaque chose. Il faut faire les choses, dit-on, « en temps et en heure », c’est-à-dire à un moment donné et dans un temps donné. « Avant l’heure, ce n’est pas l’heure et après l’heure, ce n’est plus l’heure. » Il est des moments préférentiels pour chaque réalisation ; à d’autres moments, cela ne pourrait pas se faire ou ce ne serait pas optimal.
L’emploi que nous faisons de notre temps est gouverné, en partie, par le contexte dans lequel on se trouve. On doit se préparer pour partir travailler, accompagner les enfants à l’école, faire ses courses, préparer ses bagages… Cet emploi du temps répond aussi à notre propre organisation à laquelle on intime un rythme personnel. On peut ainsi faire plus ou moins de choses en un même temps selon l’importance qu’on accorde à chacune de nos actions. Notre « emploi du temps » nous donne un sentiment de maîtrise sur un écoulement qui reste immuable et qui nous échappe . L’expression « faire la pluie et le beau temps », être maître du temps, est particulièrement révélatrice de ce désir de contrôle. Décider de la pluie et du beau temps, avoir un effet sur les éléments naturels, seraient une sorte de pouvoir suprême. Tous les éléments qui nous échappent sont potentiellement dangereux et on tente alors désespérément de les diriger, de les tenir ou les retenir.
 
La dimension temporelle semble objective parce qu’elle est mesurable et fractionnable en termes d’années, de mois, de semaines, de jours, d’heures, de minutes et de secondes, eux-mêmes pouvant être subdivisés. Cependant, une même durée est rarement ressentie de la mê

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