Recherche création : Pour une compréhension de la recherche en pratique artistique
154 pages
Français

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Description

Qu'entend-on par «recherche création»? Quelle est la nature et la spécificité des recherches menées en pratique artistique et quels en seraient les produits? Comment notre rapport à la recherche évolue-t-il dans nos facultés d'art universitaires?

Informations

Publié par
Date de parution 19 septembre 2006
Nombre de lectures 4
EAN13 9782760519183
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450 Québec (Québec) G1V 2M2 TéléphoneTélécopieur: (418) 6574399 : (418) 6572096 Courriel : puq@puq.uquebec.ca Internet : www.puq.ca
Diffusion / Distribution : CANADA et autres pays Distribution de livres Univers s.e.n.c. 845, rue MarieVictorin, SaintNicolas (Québec) G7A 3S8 Téléphone : (418) 8317474 / 18008597474  Télécopieur : (418) 8314021
FRANCE AFPUDiffusion Sodis
BELGIQUE Patrimoine SPRL 168, rue du Noyer 1030 Bruxelles Belgique
SUISSE Servidis SA 5, rue des Chaudronniers, CH1211 Genève 3 Suisse
LaLoi sur le droit d’auteurinterdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le «photocopillage» – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant cicontre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du «photocopillage».
Préface de Louise Poissant
2006 Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bur. 450 Québec (Québec) Canada G1V 2M2
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre:
 La recherche création : pour une compréhension de la recherche en pratique artistique
 Textes présentés lors d’un colloque tenu les 11 et 12 mai 2004 à l’Université du Québec à Montréal dans le cadre e du 72 Congrès de l’ACFAS.  Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 2760514587
 1. Arts – Recherche – Congrès. 2. Création (Arts) – Recherche – Congrès. 3. Arts – Philosophie – Congrès. 4. Arts – Recherche – Québec (Province) – Congrès. I. Gosselin, Pierre, 1953– . II. Le Coguiec, Éric. e III. Congrès de l’Acfas (72 : 2004 : Université du Québec à Montréal).
NX280.R42 2006
700.72
C20069413517
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’aide financière de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), à celle du programme de Doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal et à celle de la Faculté des arts de l’Université du Québec à Montréal.
Mise en pages :Capture Communication
Couverture :Nathalie Dumont
12 3 4 5 6 7 8 9 9 8 7 6 5PUQ 2006 43 21
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés © 2006 Presses de l’Université du Québec e Dépôt légal – 3 trimestre 2006 Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada
PRÉFACE
Louise Poissant Doyenne de la faculté des arts de l’Université du Québec à Montréal et directrice du Centre interuniversitaire des arts médiatiques
On connaît l’influence qu’a eu Adorno, célébrant le caractère énigma-tique de l’œuvre d’art qui fuit devant l’interprète, disait-il, comme s’évanouit l’arc-en-ciel devant le promeneur. Cette position a découragé et refroidi bien des penseurs dont les démarches visaient à question-ner le sens de l’entreprise artistique et de l’œuvre d’art. Et si certains (Gombrich, Manzini, Debray, de Mèredieu) se sont appliqués à démys-tifier les pratiques picturales et sculpturales en décrivant les procédés et les techniques, les tentatives d’interprétation telles qu’on les menait jusque dans les années 1970 ont été critiquées et disqualifiées : inféo-dées à une théorie ou à une idéologie, elles se réduisaient à reproduire l’appareil qui les engendrait. Or, malgré ce constat lucide, certes, mais déprimant, une réaction toute simple s’impose en présence d’une œuvre authentique : Comment « cet imprévisible rien qui est le tout de l’œuvre d’art », disait Bergson, est-il possible ? Comment a-t-on pu recouvrir ces grottes de bisons et de chevaux? Comment peut-on encore, aujourd’hui, produire une installation originale, poétique, sensible ? Les réponses varient, et si l’on se réfugie encore parfois derrière le génie ou la chance, c’est dans un esprit plus prosaïque que l’on semble avoir trouvé de nouvelles pistes permettant de renouveler la réflexion.
C’est en amont de la création que certains ont choisi d’aborder cette question par le biais d’un nouveau type d’investigation portant sur les méthodologies prescriptives, exploratoires, inductives,a posteriori, etc. Diverses tentatives visent en effet à nommer et à décrire ce qui pré-side au cheminement de l’artiste : la portée de la théorie dorénavant de plus en plus présente, sédimentée dans les œuvres ; l’incidence de la technique et des contingences matérielles ; le jeu des facultés et les
VIII| LA RECHERCHE CRÉATION
dispositions mises en œuvre ; les contextes sociaux et culturels, voire les habitudes et les stimulants favorisant la création ; le rôle du hasard et de l’erreur ; la place déterminante du spectateur et du réseau de diffusion des œuvres. À ces éléments qui président à la création, il faut aussi ajouter la part de recherche existant dans chaque démarche artis-tique. Séduits par la magie de l’œuvre, on oublie souvent que Leonardo et Michelange étaient chimistes, ingénieurs et philosophes à leurs heures. Et la recherche, qu’elle porte sur les matériaux, les techniques et les savoir-faire, ou sur les idées et les thèmes cristallisés dans l’œuvre, impose aussi ses contraintes et procédures qui en s’ajoutant orientent le déroulement de la création. Et si cette dernière a toujours requis une part de recherche, ce n’estque tout récemment que l’on accepte de les considérer conjointement, dans un mouvement d’interpénétration continu se servant l’une et l’autre de levain. La recherche nourrit la création, qui à son tour fait monter la recherche. Art et sciences se rapprochent ainsi, comme ce fut rarement le cas dans l’histoire. Plus que jamais, les artistes consomment et produisent de la recherche, tout comme les scientifiques visent à émailler leur parcours de moments exaltants de découverte et de création.
Ces rapprochements entre arts et sciences étant dans l’air du temps, ils ont sans doute contribué à la réflexion méthodologique introduite en art, même si les attentes sont de nature différente. L’un des critères de la validation scientifique repose en effet sur la reproductibilité de l’expé-rience, ce qui contraint à consigner pas à pas chacune des étapes de la démarche, du développement de l’axiome aux conditions de réalisa-tion de l’expérience. Cela explique aussi les multiples contrôles et contre-expertises. En art, les attentes sont tout autres puisqu’il s’agit, précisément, de produire une œuvre dont le processus reste étonnant, énigmatique. On peut, par approximations, tenter d’en saisir et d’en décrire des dimensions, mais on sait bien que, quel que soit le degré de pénétration, d’empathie ou de proximité, il reste une part d’irré-ductible pour le témoin comme pour l’artiste. On a beau comprendre comment l’artiste a procédé et pouvoir recomposer son cheminement, l’œuvre continue néanmoins de reposer sur ce «petit rien» qui fait toute la différence.
La réflexion méthodologique répond aussi sans doute au besoin de légitimation rattaché au contexte universitaire. La place des arts est récente dans les universités et dans les organismes subventionnaires, qui ont développé une longue culture et de nombreuses exigences
Louise Poissant|
Préface |IX
concernant la méthodologie. On comprend que, par le passé, les artistes, munis de leur intuition, de leur génie créateur et de leurs savoir-faire transmis par compagnonnage, n’aient pas ressenti le besoin de questionner leur méthodologie. D’autant que la notion comporte une dimension prescriptive qui se heurte au sentiment d’indépendance et d’autodétermination de l’artiste. Mais le contexte universitaire doublé des croisements interdisciplinaires a favorisé l’émergence d’éléments de méthodologie et le besoin de réfléchir à ce qui contribue à la démarche créatrice. En effet, les collaborations et la rencontre de domaines diffé-rents que l’on cherche à pénétrer ou à partager obligent à préciser les étapes et les articulations de la démarche. Le questionnement de l’autre, partenaire ou collaborateur, exerce par ailleurs un effet qui retentit sur la position de l’artiste. Or, au cours des dernières décennies, l’ensemble des sciences, humaines et biologiques, a renouvelé la réflexion en s’ins-pirant des études développées dans la foulée du constructivisme et de l’éclatement des sciences cognitives. Ce foisonnement de théories a aussi donné lieu à de multiples recherches en matière de méthodologie. Par ailleurs, il est essentiel de souligner le retour ou le repli réflexif qui a tra-versé toutes les sciences humaines à partir de la philosophie du lan-gage. Ce mouvement anticipé, certains diront initié, par Duchamp a permis de questionner les fondements épistémologiques et idéologiques de démarches théoriques alors obligées de préciser ou de corriger leur approche méthodologique.
Enfin, quel que soit le motif, il est vrai que la question de la méthode devient elle-même de plus en plus stimulante, donnant lieu à des développements théoriques permettant de conjuguer les plus récentes découvertes en sciences cognitives et en neurologie aux pro-blèmes que pose la création en art. Le mode de fonctionnement de l’artiste en tant que créateur devient même un terreau exemplaire d’expérimentation pour de nombreuses recherches tentant d’expliquer l’émergence de nouvelles idées ou de formes inédites. Dans cette pers-pective, on comprend que la méthodologie est bien plus qu’un guide, un mode d’emploi ou une marche à suivre. Il s’agit d’un appareil d’in-vestigation de ce qui concourt à la découverte. Ces nouvelles approches méthodologiques sont d’ailleurs elles-mêmes interdisciplinaires, ouvertes à des considérations très diversifiées. C’est ainsi que ce qui semblait anecdotique peut devenir vecteur d’explication à un autre niveau. Rossini se confiait ainsi à Balzac sur les vertus du café : « Le café est une affaire de quinze ou vingt jours ; le temps fort heureusement
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