Quand la Cognition rencontre la Psychanalyse
224 pages
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Quand la Cognition rencontre la Psychanalyse , livre ebook

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Description

La rencontre entre la cognition et la psychanalyse amène parfois à faire des constats surprenants. Le docteur Jacques Ménétrier avait, en son temps, proposé le terme de « psychophysiologie », pour inciter le psychanalyste à s’intéresser plus à la physiologie qu’à l’inconscient. Il avait raison.

Cette étude nous confronte à des idées qui dérangent, bousculent et remettent en question nos certitudes. Au premier rang desquelles, l’inconscient tel qu’il est conçu dans la littérature orthodoxe. C’est à ce prix que les mécanismes de traitement de l’information se révèlent à l’esprit.

Notre cognition est au psychisme ce que l’homéostasie est à notre physiologie : un moyen d’adaptation et d’équilibre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332569035
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Dédicace


To Linda, my lifelong Love
Avant-propos
Ce livre propose une définition opérationnelle des mécanismes élémentaires que nous utilisons pour traiter l’information. Les Sciences de la Cognition les cernent petit à petit, au travers des recherches qui sont menées dans de nombreuses disciplines.
Grâce à ces travaux de recherche et à l’approche transversale qu’ils suscitent, ces mécanismes émergent aujourd’hui.
Ils apportent un éclairage à la fois respectueux des études, théories et découvertes pluridisciplinaires qui les font émerger, et à la fois incroyablement innovant parce qu’apportant des clefs qui nous permettront d’aller encore plus loin dans la connaissance de l’humain.
La connaissance de ces mécanismes offre une lecture des Sciences Humaines, rigoureuse et étonnante. Cette relecture ne cesse de surprendre, révélant la profondeur, l’épaisseur et la stupéfiante clairvoyance de nos Penseurs.
Ce livre n’est pas un livre conventionnel, encore moins académique. La première partie constitue un zoom avant sur les outils qui conduisent vers ces mécanismes de traitement de l’information. L’approche ayant pour origine un champ conceptuel large, et les outils étant divers, ces premiers chapitres peuvent semblent manquer de « liant », à l’instar d’une nomenclature dépersonnalisée.
Puis viennent les chapitres centraux qui étudient les trois mécanismes de traitement de l’information, le mécanisme central étant la fonction « As If » qui découle en droite ligne des travaux de Darwin, Berne et Dennett. Cette deuxième partie est le cœur de notre fonctionnement psychophysiologique.
La troisième partie est un zoom arrière de confrontation et de validation de ces mécanismes avec les recherches passées et actuelles. A l’inverse de la première partie, ce travelling arrière a pour origine les mécanismes et se déplace vers des champs conceptuels témoins. Ici également, la lecture peut laisser une impression de manque de « liant ».
Cela s’explique bien : le livre est en fait construit à l’identique de notre structure psychique, et ce qui fait le lien, ce sont ces mécanismes du traitement de l’information. Le but était d’isoler ces mécanismes du reste, pour pouvoir les étudier. Et ce qui ne se trouve pas dans les première et troisième parties, se trouve dans la seconde. C’est également ce qui justifie le volume restreint de l’écriture. Il fallait aller à l’essentiel, ne pas confondre l’étude ciblée avec une relecture démonstrative. Même si cet ouvrage est destiné, en premier lieu aux professionnels de la Cognition, il reste parfaitement accessible du grand public et a été conçu dans cet esprit. C’est pourquoi de nombreuses références renvoient directement à Internet, rendant l’accès plus aisé. Les articles encyclopédiques que Wikipedia produit sont suivis de références bibliographiques complémentaires, pour les lecteurs qui souhaiteraient aller plus en profondeur.
Introduction
La Cognition est-elle une Science à part entière ? Ou bien doit-on parler de Sciences de la Cognition ? S’agit-il d’un domaine nouveau dans lequel chacun peut apporter les fruits de sa propre analyse, de ses propres recherches ? Ou s’agit-il au contraire d’un pré carré qui serait réservé aux seules Neurosciences, fermant du même coup la porte aux apports linguistiques, philosophiques, psychologiques, psychanalytiques, mathématiques ou cybernétiques ? De quelle Autorité Académique la Cognition peut-elle bien relever, et cette autorité est-elle légitime ? Doit-on en avoir une vision spécialisée, réduire la pensée humaine à des échanges physico-chimiques ? Ou au contraire en élargir la vision de façon globale, élargie, transversale, incluant la diversité des informations, des observations sous tous ses aspects pour en apprendre les moindres secrets ?
Etonnant de constater, encore, comme chacun veut tirer la couverture à soi au détriment de la Connaissance. Il arrive aujourd’hui à la toute jeune Cognition les mêmes mésaventures qu’à la Psychanalyse en son temps, la question n’étant plus de savoir ce que cette connaissance nouvelle peut apporter en termes de progrès et de bienfaits collectifs, mais de savoir qui va s’approprier la plus grosse part de gâteau ! La Cognition est victime de son propre succès…
Cette position précaire, actuellement attribuée aux Neurosciences, est d’autant plus instable que la Recherche est aujourd’hui outrageusement compartimentée, éparpillant les informations redondantes sous de nouvelles appellations propres au vocabulaire de chaque discipline. En effet, les connaissances sont de plus en plus précises, ciblées, pointues. L’éventail de la recherche se rétrécit au fur et à mesure, multipliant de façon exponentielle les pistes à explorer. Il est clair qu’une découverte soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
La nécessaire discrimination qu’impose l’épaisseur de la Recherche a pour conséquences d’en disséminer les éléments que l’on retrouve sous des désignations spécifiques, propres aux domaines concernés. Alors la transversalité de ces éléments, qui s’en préoccupe ? Ce sont nos limites, nous ne pouvons embrasser toutes les sciences, ni ne pouvons en maîtriser les singularités. Lorsque l’on songe simplement au nombre de mots de notre langue qui désigne « l’argent », il est facile de concevoir qu’un seul et même élément puisse avoir autant de noms différents que de Sciences qui l’approchent !
L’analogie historique entre la Psychanalyse et la Cognition n’est pas seulement de l’ordre du pouvoir, mais également, et surtout, de l’ordre de la définition :
I – La Psychanalyse
Est définie comme étant « une méthode thérapeutique des troubles psychiques basée sur l’investigation des processus psychiques inconscients » 1 , ou « un procédé d’investigation des processus psychiques, qui autrement sont à peine accessibles » 2 .
Les Etats-Unis, s’appuyant sur la définition donnée par Freud ont réglé la question en réservant l’exercice de la Psychanalyse aux seuls médecins diplômés, jusqu’à la fin du XX ème siècle où cette approche a été assouplie et étendue aux psychologues.
A l’inverse, la France considérant la Psychanalyse comme une utilisation du langage, ne juge pas utile de légiférer et d’en règlementer l’exercice, malgré les demandes pressantes des deux principales Ecoles. Elle reste dans le champ de la Liberté d’expression.
Ainsi, presque 70 ans après le décès de son Fondateur, la question du statut de la Psychanalyse n’est toujours pas réglée. Et elle ne le sera probablement jamais, dans la mesure où accorder une écoute bienveillante à un ami dans le besoin pourrait déjà être considéré comme de la psychanalyse sauvage. C’est ce qui a valu au mouvement de la « Thérapie Populaire », précurseur du Co-Conseil, d’être écrasé dans l’œuf en Argentine dans les années 70. Le coté « gauchisant » de la Thérapie Populaire s’est trouvé réglé à grand renfort d’exécutions sommaires.
Soulignons au passage, que ni les Etats-Unis, ni la France ne reconnaissent les compétences du Psychanalyste hors diplôme, quand bien même celui-ci a effectué le parcours qu’impose S. Freud d’être passé derrière le miroir et d’en être revenu grâce à la Psychanalyse. Ce qui met hors-jeu les non diplômés, et autorise bon nombre de prétendus psychanalystes à exercer en contravention avec les règles freudiennes, parce que bien incapables de gérer ou maîtriser un passage à l’acte…
II – La Cognition
Est définie comme une faculté spécifique, « faculté de connaître » 3 , « terme scientifique pour désigner les mécanismes de la pensée » 4 . La définition de la cognition s’est vue étendue progressivement de l’homme à des ensembles complexes, y compris non humains, englobant des processus intelligents au sein de systèmes artificiels. Ici se situe déjà un sujet d’opposition entre les chercheurs et les différentes tendances du moment. Cette fameuse discorde, ce combat de pré carré qui porte la zizanie dans le sein même d’une Science naissante, avant même qu’elle ne se soit révélée.
Ne peut-on un jour s’entendre simplement sur ce dont on parle ? William Deming 5 , disait : « Lorsque je vous dis [rouge], de quel rouge parle-t-on ? Il est nécessaire de poser une définition opérationnelle du rouge ; c’est-à-dire que nous nous mettions d’accord sur le rouge dont nous allons parler ». Quelle leçon ! Et nos plus brillants chercheurs se chamaillent à propos d’une Science naissante avant même d’en avoir fixé une définition opérationnelle !
Si l’on considère la Cognition comme la faculté de connaître, alors les processus d’acquisition instinctifs, comme les processus artificiels peuvent être entendus. A l’inverse, si l’on se fie à la définition scientifique proposée, qui pourrait logiquement convenir comme proposition de définition opérationnelle, la Cognition recouvrerait le champ de la pensée, les processus de traitement de l’information par le cerveau humain, l’intelligence. La Science de la Cognition ne concernerait que l’homme puisqu’il est seul à avoir ce degré d’évolution permettant la manipulation du concept. Dans ce cas, la définition scientifique adoptée depuis quelques années limite la Cognition à l’esprit humain. Si cette définition s’impose, comme cela semble être le cas ces dernières années, alors les autres Sciences ne sont que des « utilisateurs potentiels » de recherches abouties. Et les débats actuels sur le sujet ne sont plus que des combats d’arrière-garde.
Dès lors, la Cognition centrée sur l’esprit humain, sur la faculté de conceptualiser, sur la capacité à traiter l’information de façon particulière, singulière, ouvre un champ d’investigation immense.
Elle n’est pas seulement neurobiologique, mais également psychologique, philosophique, linguistique, symbolique, psychanalytique, mathématique. Toute la question est de savoir ce que chacune de ces disciplines peut apporter dans une approche transversale, conjointe, dans la compréhension du cerveau humain, sans pour autant tomber dans un syncrétisme opportuniste. Se

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