Psychologie de la peur : Craintes, angoisses et phobies
159 pages
Français

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Psychologie de la peur : Craintes, angoisses et phobies , livre ebook

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Description

« Elle nous sauve parfois la vie. Mais elle peut aussi nous la gâcher. Elle nous fait trembler, pleurer, reculer. Elle nous contraint à de multiples renoncements. Elle nous frappe tous. Elle est un handicap pour la moitié d’entre nous. Et elle vole sa liberté à une personne sur dix. Qui est-elle ? La peur… » Voici un livre de référence qui vous fait comprendre pourquoi les mécanismes de nos peurs peuvent parfois se dérégler, et comment notre cerveau émotionnel prend alors le pouvoir. Au travers de récits étonnants, parfois bouleversants, l’un des meilleurs spécialistes français des peurs et phobies vous entraîne avec lui dans ses séances de thérapie. À partir de son expérience de médecin et de psychothérapeute, il vous explique comment guérir durablement de vos peurs. Christophe André est médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Tous ses livres ont rencontré un très grand succès : Vivre heureux ; L’Estime de soi, La Force des émotions, Comment gérer les personnalités difficiles (avec François Lelord) ; La Peur des autres (avec Patrick Légeron).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2004
Nombre de lectures 9
EAN13 9782738187130
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR  C HEZ O DILE J ACOB
Vivre heureux. Psychologie du bonheur , 1993.
La Force des émotions, 2001 (avec François Lelord).
La Peur des autres. Trac, timidité et phobie sociale, 2000, 3 e  édition (avec Patrick Légeron).
L’Estime de soi. Mieux s’aimer pour mieux vivre, 1999 (avec François Lelord).
Comment gérer les personnalités difficiles, 1997 (avec François lelord).
© O DILE J ACOB , 2005, NOVEMBRE  2005
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-8713-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À mon ami Michel, qui n’obéissait jamais à ses peurs.
Introduction

C’était une belle journée.
Je suis allé dans une oisellerie avec Sandrine. Nous nous sommes approchés des cages, et nous avons observé les oiseaux à quelques centimètres. C’était la première fois de sa vie qu’elle se trouvait aussi près d’eux. Elle qui en a si peur…
Puis, j’ai fait des courses avec Jacques. Nous sommes restés longtemps devant les rayons, nous avons fait plusieurs fois la queue aux caisses. Il n’a pas eu de syncope. Contrairement à ce qu’il redoutait : Jacques a très peur d’être foudroyé par un malaise s’il reste trop longtemps debout…
Un peu plus tard, j’ai discuté avec Odile de sa peur de s’étouffer, si elle se retrouve enfermée dans un ascenseur en panne ou dans des toilettes. Puis nous avons testé cela. Je vous raconterai où et comment…
Je me suis ensuite retrouvé à pousser de grands cris dans le métro avec Sophie et Étienne. Les passagers ont eu l’air vaguement amusés, puis sont revenus à la lecture de leurs journaux. Sophie et Étienne se sont aperçus que leur peur d’être ridicules ne les avait pas tués. Et qu’elle les avait moins dérangés que prévu…
Ah, j’oubliais : avec Élodie, qui a très peur de la mort, nous nous sommes rendus au cimetière Montparnasse, marcher entre les tombes, lire les noms des défunts, célèbres ou anonymes, penser à eux, toucher leurs pierres tombales. Nous avons vu la vie paisiblement mélangée à la mort. Cela a beaucoup fait réfléchir Élodie, qui ne voyait pas du tout les cimetières comme ça…
Nous avons, selon les moments, tremblé, avancé, reculé, discuté, réfléchi. Nous avons souri, souvent, et même bien ri à deux reprises. Avec Jacques, lorsque les vigiles du magasin sont venus vérifier ce que nous faisions, absorbés depuis un quart d’heure dans la contemplation du rayon des brosses à dents, comment leur expliquer que nous réalisions un exercice de maîtrise de sa peur des malaises ? Et avec Sophie, lorsqu’un passager du métro est venu lui demander où était la caméra cachée, persuadé que nos cris étaient filmés en secret pour le compte d’une émission humoristique.
Peurs précieuses, qui nous sauvent parfois. Peurs douloureuses, qui nous frappent dans notre chair. Peurs insidieuses, qui restreignent notre liberté. Voilà près de vingt ans maintenant que je soigne des personnes qui souffrent de peurs excessives, que je les accompagne dans tous les endroits qu’elles redoutent, que j’essaie de les aider à lutter contre leurs craintes. Le courage et l’énergie qu’elles mobilisent alors pour affronter leurs peurs montrent qu’elles sont à des années-lumière de ce que certaines personnes pensent d’elles : les phobiques seraient des faibles, des résignés, se contenteraient de leur situation.
Ce livre leur est destiné et dédié. Il propose la synthèse des connaissances dont nous disposons actuellement sur les peurs et les phobies : pourquoi avons-nous tous des peurs ? Et pourquoi certains d’entre nous sont-ils victimes de ces peurs excessives et maladives que sont les phobies ? Est-ce leur faute ? Et surtout, peut-on guérir durablement de ses peurs ?
Chapitre 1
Peurs normales  et peurs pathologiques

Il faut écouter ses peurs : elles sont un système d’alarme précieux face aux dangers. Mais il ne faut pas s’y soumettre : parfois, ce système se dérègle. Comme une sorte d’allergie, la peur peut s’emballer et devenir phobie.
On n’est pas plus responsable de ces très grandes peurs, excessives, incontrôlables, qu’on ne le serait d’être allergique, diabétique ou asthmatique.
On ne choisit pas d’avoir peur, encore moins d’avoir trop peur. Mais on peut, par contre, choisir de mieux comprendre la peur. Pour se préparer à mieux agir face à elle…

« Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n’a pas peur n’est pas normal… »
Jean-Paul S ARTRE
Mes cousins alpinistes ont peur de la haute montagne. Pas une peur panique, mais ce qu’ils appellent une « peur saine », une peur respectueuse : ils savent que les sommets et les glaciers sont des lieux magnifiques, mais dangereux. Et que c’est le manque de peur, par inexpérience ou orgueil, qui provoque souvent les accidents. Leur peur est salutaire.
Bertrand a peur des requins. Il peut dater précisément l’origine de cette peur : Les Dents de la mer  ! Depuis qu’il a vu ce film, lorsqu’il nage loin du rivage, ou pire encore au large lors d’une balade en voilier, il pense automatiquement au requin en train de s’approcher lentement, et de choisir par quel morceau il va commencer son déjeuner. Il se force à rester dans l’eau, mais il ne nage pas dans la décontraction… Sa peur est gênante, simplement.
Une de mes amies a peur de prendre l’avion. Sa peur est beaucoup plus ennuyeuse : d’abord parce qu’il est plus fréquent, et plus nécessaire, d’avoir à prendre l’avion que d’avoir à nager au large. Ensuite parce que sa peur est plus intense et difficile à contrôler. Elle évite autant que possible de voyager par avion. Et, si elle doit le faire, elle utilise un mélange d’alcool et de tranquillisants pour, selon sa formule, « s’envoler sans s’affoler ». Elle effectue alors le trajet dans un semi-coma, les yeux fermés, mais tout de même très crispée, sursautant au moindre craquement de coffre à bagages. Sa peur la fait souffrir.
J’ai un jour rencontré une patiente qui n’était pas sortie de chez elle depuis plus de vingt ans : elle avait peur d’avoir un malaise foudroyant si elle s’éloignait trop de ses bases. Cette agoraphobie , nom savant de sa peur, était un très grave handicap, et avait profondément abîmé sa vie.
Nous pouvons tous ressentir de la peur, en présence d’un danger ou devant la menace de sa survenue : la peur est une émotion dite « fondamentale », c’est-à-dire universelle, inévitable et nécessaire. Comme toutes les espèces animales, l’être humain est programmé par la nature et l’évolution pour éprouver de la peur en présence de certaines situations. Nous avons besoin d’elle, car elle représente un signal d’alarme destiné à faciliter notre vigilance face aux dangers, et à augmenter alors nos chances de survie.

La peur : un système d’alarme
Imaginez l’alarme d’une automobile ou d’une maison. Elle ne doit normalement se déclencher qu’en cas d’effraction ou d’incendie, par exemple. À ce moment, et à ce moment seulement, elle doit se manifester, suffisamment fort pour être entendue, mais pas trop fort pour ne pas semer la panique dans le voisinage ; suffisamment longtemps pour attirer l’attention, mais elle doit pouvoir être éteinte ensuite, pour permettre de régler calmement le problème.
Il existe aussi des systèmes d’alarme naturels dans notre organisme. Le réflexe de toux, par exemple. Si vous êtes dans un environnement enfumé ou pollué, votre toux se déclenchera : elle résulte d’un spasme bronchique (vos bronches se rétrécissent pour limiter l’entrée des toxiques) et des contractions de votre larynx pour rejeter les éventuels corps étrangers. Votre toux est alors utile, parce qu’elle vous signale qu’il y a un problème à continuer de respirer cet air, et qu’elle protège vos alvéoles pulmonaires. Mais une crise d’asthme déclenchée par la présence de quelques milligrammes de pollen de fleur représente une réaction d’alarme inutile : il n’y a pas de danger lié à ce pollen. Le problème ne vient pas ici de l’environnement mais du système de défense déréglé. Et la gêne à respirer, la toux sèche épuisante de l’asthmatique en crise sont plus toxiques qu’utiles.
Il en va de même de la peur.
La peur fonctionne comme un signal d’alarme, dont la fonction, comme tous les signaux d’alarme, est d’attirer notre attention sur un danger, pour nous permettre d’y faire face au mieux. Le problème, c’est que ce signal d’alarme peut être plus ou moins bien réglé.

 Qu’est-ce qu’une peur normale ?
Une peur normale est une alarme efficacement calibrée dans son activation comme dans sa régulation. Dans son activation, l’alarme de peur ne se déclenche qu’à bon escient, face à un vrai danger, et non à la possibilité ou au souvenir d’un danger. Elle tient compte du contexte : si vous êtes à trois mètres d’un tigre dans la jungle, vous avez peur ; s’il est en cage, cette peur reste limitée. Et surtout son intensité est proportionnelle au danger : elle permet d’agir de manière adaptée. Par exemple, reculer lentement face à un serpent prêt à mordre, et non fuir en courant. Il peut certes exister des erreurs et de fausses alarmes – on a alors peur « pour rien » – car la nature pense qu’il vaut mieux vaut avoir peur à tort que trop tard. Mais ces fausses alertes sont occasionnelles et contrôlables.
Dans sa régulation, la peur normale s’éteint vite et facilement, une fois que le danger est passé, ou que l’on a pris conscience qu’il n’était pas si menaçant. C’est le cas des peurs liées à

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