Pratiques et recherches féministes en matière de violence conjugale : Coconstruction des connaissances et expertises
458 pages
Français

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Pratiques et recherches féministes en matière de violence conjugale : Coconstruction des connaissances et expertises , livre ebook

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Description

Les violences faites aux filles et aux femmes sont au cœur des préoccupations féministes au Québec. En 2013, le Partenariat CRSH de recherches et d’actions entre universités et milieux de pratique Trajetvi a été créé pour mieux documenter les trajectoires de victimisation, de recherche d’aide et de recours aux services des femmes victimes de violence. Dans une perspective interdisciplinaire et intersectorielle, les 22 chapitres de cet ouvrage couvrent 5 grands thèmes explorés par des membres de Trajetvi : les principes théoriques et pratiques relatifs à la violence conjugale, la sensibilisation et la prévention, les contextes de vulnérabilité, la recherche d’aide et le recours aux services ainsi que la justice et le droit en matière de violence faites aux filles et aux femmes. Conçu comme un ouvrage de référence, ce livre propose d’approfondir les connaissances théoriques, empiriques et pratiques sur la problématique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782760556560
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection

Problèmes sociaux et interventions sociales
F ondée par H enri D orvil (UQAM)
et R obert M ayer (U niversité de M ontréal )
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institutionnelle à l’égard de ces problèmes.
La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.
Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.
D irecteur
H enri D orvil, P h. D.
École de travail social, Université du Québec à Montréal
C odirectrice
C arolyne G rimard, P h. D.
École de travail social, Université de Montréal
Pratiques et recherches
féministes en matière
de violence conjugale
Presses de l’Université du Québec Édifice Fleurie, 480, rue de la Chapelle, bureau F015, Québec (Québec) G1K 0B6
Téléphone : 418 657-4399
Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca
Internet : www.puq.ca
Diffusion/Distribution :
C anada
Prologue inc., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
F rance et B elgique
Sofédis, 11, rue Soufflot, 75005 Paris, France – Tél. : 01 5310 25 25 Sodis, 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77403 Lagny, France Tél. : 01 60 07 82 99
S uisse
Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.25

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».
Pratiques et recherches
féministes en matière
de violence conjugale
Coconstruction des connaissances
et expertises
Sous la direction de
Carole Boulebsol, Marie-Marthe Cousineau,
Chloé Deraiche, Mylène Fernet, Catherine Flynn,
Sylvie Genest, Estibaliz Jimenez et Josiane Maheu
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Pratiques et recherches féministes en matière de violence conjugale : coconstruction des connaissances et expertises / sous la direction de Carole Boulebsol [et 7 autres].
Noms : Boulebsol, Carole, éditeur intellectuel.
Collections : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 106.
Description : Mention de collection : Problèmes sociaux et interventions sociales ; 106 | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210068108 | Canadiana (livre numérique) 20210068116 | ISBN 9782760556546 | ISBN 9782760556553 (PDF) | ISBN 9782760556560 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Femmes—Violence envers. | RVM : Femmes—Violence envers—Prévention. | RVM : Femmes victimes de violence—Services. |
RVM : Femmes issues des minorités—Violence envers.
Classification : LCC HV6626.P735 2022 | CDD 362.82/92—dc23


Révision
Nathalie Elliot
Correction d’épreuves
Anne-Marie Bilodeau
Conception graphique
Richard Hodgson
Mise en page
Le Graphe
Illustration de couverture
Nathalie Trottier
Porte Parole, Région de Montréal
Conférencière, artiste peintre survivante et experte de vécue à Trajetvi,
Université de Montréal
Dépôt légal : 1 er trimestre 2022
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2022 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
D5654-1 [01]
Préface
Les directrices de cet ouvrage ont proposé à une experte de vécu d’en rédiger la préface sous la forme d’un court témoignage. Dans le cadre du partenariat de recherche et d’action Trajectoires de violence conjugale et de recherche d’aide (Trajetvi) financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), les expertes de vécu sont des femmes ayant subi de la violence conjugale et qui peuvent participer activement à la programmation de recherche et à la mobilisation des connaissances. Sophie propose ici un court essai intitulé « La triste réalité de ma “normalité” ». Nous la remercions pour sa confiance et son engagement.
La triste réalité de ma « normalité »
La violence conjugale, voilà bien un terme qui m’était complètement inconnu ; à des années-lumière, même, de la réalité dans laquelle j’ai grandi. Toutefois, je réalise aujourd’hui que cette réalité était imprégnée de préjugés sexistes particulièrement ancrés, tant dans ce qui me servait de famille que dans la société où j’entendais souvent : « Une bonne femme qui se laisse frapper et qui reste, c’est qu’elle aime ça ! » Violence familiale, violence conjugale et violence postséparation n’étaient donc pour moi que synonymes de faits divers vaguement entendus aux nouvelles et banalisés par un environnement très machiste et patriarcal.
Rien ne laissait donc présager ce que serait ma vie future : un enfer dans lequel je serais enchaînée durant de trop nombreuses années. Comment pouvais-je soupçonner que j’allais devenir une victime directe de violence conjugale ? Comment pouvais-je comprendre, enfant, que j’en étais déjà le témoin passif, en plus d’être la victime d’une emprise violente de la part de chacun des membres de cette famille ? Comment pouvais-je être préparée à ce qu’il me soit imposé contre mon gré de m’engager et, pire que tout, de rester engagée coûte que coûte dans une relation violente sous le seul prétexte que « mon devoir » était d’assurer la descendance de cette famille ? De nombreuses personnes de mon entourage m’ont affirmé que, si elles ne me connaissaient pas et n’avaient pas constaté par elles-mêmes ce que je vivais, elles ne pourraient croire à mon histoire, tellement elle semble tirée d’un film de mauvais goût. Je suis donc la preuve vivante qu’une vie peut basculer rapidement et que la violence n’a ni barrière sociale ni visage.
En effet, il ne fallut que très peu de temps à mon ex-mari pour devenir mon bourreau. Cela a perduré durant de très longues et interminables années au cours desquelles j’ai subi, au quotidien, un contrôle permanent, une emprise totale et de multiples formes de violence, de sévices, d’intimidation et de représailles. C’est grâce à mes enfants que je suis sortie de ma léthargie. Ce que mon bourreau me faisait subir, jamais je ne lui aurais permis de le faire endurer à mes enfants. À la suite d’un appel au secours de mes enfants, j’ai enfin pris la décision de quitter cet homme incontrôlable, imprévisible et dangereux. C’est à ce moment que, la peur au ventre, les mains moites et les jambes vacillantes, je me suis rendue au poste de police, comme un robot fatigué, à bout de souffle – au sens figuré comme au sens propre, car j’avais de la difficulté à respirer depuis de nombreux mois –, pour dénoncer cet individu et témoigner de ma triste réalité. J’avais tellement honte. Pour échapper à cette horreur, j’ai dû renoncer au confort financier dont je bénéficiais. J’ai dû repartir de rien, d’absolument rien, avec mes enfants sous le bras.
Heureusement, à travers mes difficultés, les intervenantes de maisons d’hébergement de deuxième étape ont été merveilleuses ! Sans elles, jamais je n’aurais eu la force d’endurer la violence postséparation insatiable de la part d’un ex-conjoint qui refuse l’idée de s’être fait quitter ou la violence institutionnelle instrumentalisée des services dits de protection de la jeunesse ainsi que de la justice elle-même. Si les intervenantes de deuxième étape sont à mes yeux LA fondation de ma nouvelle vie, il n’en reste pas moins que je n’aurais pu cheminer autant sans participer aussi à Trajetvi. Je me souviens d’ailleurs de ma première entrevue avec l’équipe de recherche : je me sentais tellement insignifiante, tellement honteuse d’avoir permis toute cette violence depuis de si nombreuses années. Je me sentais également responsable envers mes enfants de notre chute sociale vertigineuse. Malgré mon ressenti face à mon vécu, en participant à cette recherche, j’avais un réel désir d’aider les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Tout au long de la recherche, l’équipe de Trajetvi m’a apporté tout le calme et la bienveillance dont avait besoin mon esprit et, pour cette raison, je la remercie infiniment. Elle m’a permis de prendre un pas de recul sur ma vie et de mettre des mots sur des maux que je ne mesurais pas. D’ailleurs, je ne suis plus du tout la même personne depuis le début de mon implication dans la recherche. Je suis devenue une personne à part entière !
Les expertes de vécu ont également eu un effet positif sur moi. En effet, nous pouvons toujours nous exprimer ouvertement et bénéficier d’une écoute attentive sans jugement. Nous avons

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