Petit guide de l’amour heureux à l’usage des gens (un peu) compliqués
137 pages
Français

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Petit guide de l’amour heureux à l’usage des gens (un peu) compliqués , livre ebook

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Description

Quelle est votre façon d’aimer ? Qu’est-ce qui vous fait craquer ? Quel est le partenaire idéal ? Comment séduire ? Comment vivre la passion ? Comment réussir sa vie sexuelle ? Comment passer de la passion à l’amour qui dure ? Comment rompre ? Profiter de sa liberté ? Et retomber amoureux sans répéter les mêmes erreurs ?Avec sensibilité et humour, Stéphanie Hahusseau nous aide à dépasser nos doutes, nos insatisfactions et nos peurs à toutes les étapes d’une histoire d’amour. Un livre pour se découvrir, se dépasser, apprendre à aimer et enfin réussir son parcours amoureux. Stéphanie Hahusseau est médecin psychiatre et psychothérapeute à Toulouse, spécialiste des émotions. Ses livres connaissent un grand succès auprès du public : Comment ne pas se gâcher la vie, Tristesse, peur, colère et Agir sur ses émotions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2009
Nombre de lectures 5
EAN13 9782738198242
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© ODILE JACOB, JANVIER 2009
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-9824-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À tous les hommes merveilleux de ce monde.
Introduction

« L’amour est une joie et une souffrance. »
François T RUFFAUT

« J’étais tranquillement installée dans mon couple depuis des années quand j’ai rencontré Paul. Il ne m’avait pas paru particulièrement sympathique la première fois que je l’avais rencontré. Placés l’un à côté de l’autre dans une soirée, nous avions discuté. Il était pris, moi aussi. La question de séduire ne se posait même pas. Je suis partie de cette soirée très heureuse. Mes pensées, ce soir-là, étaient : « J’adore les surprises. Je pensais m’ennuyer et j’ai passé une soirée très agréable », des pensées positives, rien de plus. La nuit qui suivit, je rêvai de Paul. Habituellement, je ne me souviens pas de mes rêves. Celui-ci était sans équivoque possible sur le sentiment « amoureux ». Au réveil, mon esprit était complètement captif, obsédé, possédé (et ce pour des mois). Je n’ai pas pu m’empêcher de lui envoyer un petit mail dès le matin. Nous avons commencé à correspondre. Au départ, la teneur des mails était assez anodine. Je ne m’attendais à rien. De son côté, le ton s’est réchauffé et progressivement nos mails sont devenus des messages d’amoureux. J’étais devenue accro. Mon humeur s’altérait au fur et à mesure que des jours me séparaient d’une réponse. Je tapais fiévreusement sur ma touche « Réception », pleurant parfois de n’avoir que des messages professionnels. Je passais mon temps à faire des explications de textes de ses derniers messages, y cherchant des signes qu’il m’aimait et n’y voyant, le temps passant, que des signes qu’il ne m’aimait pas.
Nous nous sommes vus, enfin !
Comment ça s’est passé ? J’étais à côté de moi-même, je ne sais plus ce que j’ai dit, je n’avais aucune conscience de moi.
Après ? Je me suis repassé le film deux mille et une fois, interprétant chaque fois chaque scène différemment. J’étais follement amoureuse de lui. Lui m’a dit, plus tard, qu’il avait pleuré après que nous nous étions séparés ce jour-là. Mon cœur était comme dilaté. Je l’ai appelé, je lui ai écrit, enflammée, passionnée, je ne contrôlais plus rien. J’étais aussi très angoissée, persuadée qu’il allait me quitter, qu’il ne tenait pas vraiment à moi.
Et puis, il m’a dit que cette histoire devait s’achever.
Je m’y attendais et pourtant, cela m’a brisée. Pendant des mois. Plus rien n’a été pareil. Je ne supportais plus rien de ma vie. Il m’a dit très rapidement qu’il ne souhaitait pas me suivre dans cette aventure amoureuse. Il a été très clair, dans ses mots. Ses actes, devrais-je dire plutôt ses non-actes, ses silences, ses non-réponses à mes mails étaient aussi très clairs. Il ne m’aimait pas. Point barre. Seulement, lorsque nous étions amenés à nous revoir, à nous croiser, s’il m’évitait la plupart du temps, il lui arrivait aussi de me regarder à la dérobée. Et je tournais ces contradictions dans ma tête, des heures, jusqu’à m’en rendre folle. Mes pensées étaient incontrôlables, incoercibles. Chaque toute petite chose me faisait penser à lui alors que nous avions passé moins de vingt-quatre heures ensemble. La vie n’avait plus de sens. Chaque seconde durait des heures. Je me sentais vide, sans espoir. Toutes les activités de la vie quotidienne me demandaient un effort énorme. »
J’ai mis plusieurs années à m’en remettre. Je me sentais tellement ridicule d’être si malheureuse.
Je ne me sens pas guérie de lui. Récemment, je l’ai revu par surprise. Quand j’ai vu qu’il était là, mon cœur s’est mis à battre si fort que j’ai eu l’impression que les personnes assises à côté de moi l’entendaient.
Ce jour-là, d’ailleurs, j’avais rendez-vous avec un collègue, Hugues, dont j’avais entendu parler, mais que je ne connaissais pas. Nous avons pris un café. Je passai un moment plutôt agréable. Mes pensées en le quittant étaient les mêmes que quand j’avais rencontré Paul : « Moment agréable, chouette surprise. » Comme avec Paul, nous avons correspondu. Physiquement ? Il ne me plaisait ni plus ni moins que Paul la première fois que je l’ai rencontré. Sauf que là, c’est Hugues qui est tombé amoureux. Il m’a déclaré sa flamme. Pourquoi ne suis-je pas tombée amoureuse aussi ? Hugues m’« agaçait », pour des raisons aussi peu claires que celles qui m’attachaient à Paul. Physiquement, sa présence m’oppressait, ses attentes m’envahissaient, sa conversation, pourtant intéressante, générait en moi des soupirs contenus.
Qu’est-ce qui a fait que je suis tombée amoureuse de Paul comme ça ? Comment faire pour revenir à la raison et à la vie quand on a perdu la tête pour quelqu’un ? Est-ce que tout le monde vit les choses comme moi ou suis-je folle ? Qu’ai-je fait de mal ? Pourquoi a-t-il d’abord été attiré et m’a-t-il évitée ensuite ? Suis-je censée me raisonner ? Est-ce que, passionnée de passion, je suis condamnée à ne jamais être heureuse en amour ? Est-ce que j’ai aimé vraiment Paul ? On dit que c’est mal, la passion, car on aime qu’on nous aime. Mais dans ce cas, pourquoi ne suis-je pas tombée amoureuse d’Hugues ? Cette expérience va-t-elle au moins me servir à quelque chose ? Peut-on faire des progrès dans le domaine amoureux ? Comment rester moi-même quand je suis amoureuse ? Quand on est amoureux, comment résister à appeler toutes les minutes ? Peut-on vraiment être bien seul ? C’est quoi d’abord l’amour ?
Devant cette avalanche de questionnements, j’étais assez perplexe. C’est vrai, c’est quoi l’amour ? Voici ce que je trouve sur Internet :
« L’amour est un sentiment envers un être ou une chose qui consiste en une affection positive profonde poussant les personnes qui le ressentent à adopter un comportement, plus ou moins rationnel, les entraînant principalement à rechercher une proximité tendre, physique, intellectuelle, voire même passionnée ou imaginaire vis-à-vis de l’être aimé. L’amour est un sentiment, une valeur, ou une pulsion. »
Et voici ce que je trouve dans de vrais livres 1  : l’amour, c’est à la fois :
• L’ éros , c’est-à-dire la volonté de fusion, la passion avec son cortège de désir et de manque. On s’aimerait soi. Trop physique, pas assez d’esprit. L’ éros , si on lit entre les lignes, ce ne serait pas bien.
• La philia , pas loin de l’amitié, dans laquelle on veut avant tout que l’autre soit bien, même sans nous. La philia , visiblement, a le vent en poupe.
• Et l’ agapè , où on aime même quand on ne connaît pas. Amour universel ? Charité ? Empathie ? L’ agapè , ce serait le must.
 
Bon…
Il y aurait donc l’« amour universel », l’amour de la nature, le « vrai » amour, en opposition à la passion qui serait le « faux » amour.
En lisant cela, j’ai le sentiment d’être une adolescente égocentrique ! Car, non, ce n’est ni l’amitié, ni l’altruisme désincarné, ni l’amour universel pour les canaris ou les arbustes qui m’intéressent, moi, c’est l’amour pour un homme et pour ses bras autour de moi, l’amour qui fait que l’on se sent vivant, que l’on se dépasse, l’amour qui décoiffe, qui fait palpiter, qui prend la tête et le corps.
Et le « chagrin d’amour » ? Le terme est presque péjoratif. Il suscite plus une forme de condescendance qu’une compassion véritable, comme si l’amour n’était qu’une vague contingence dans l’existence. Bien sûr, aucun cours en psy ni en médecine là-dessus.
« Mais, Mademoiselle, l’amour n’est pas une maladie. »
« Non, Monsieur, au contraire ! L’amour est même très bon pour la santé. Il diminue le stress, il régule le système nerveux autonome. La sécurité affective est associée à une meilleure immunité 2 . L’amour a des effets protecteurs, même sur le cerveau, il diminue l’angoisse 3 … » Alors justement. Quid du manque d’amour et des problèmes amoureux qui retentissent gravement sur la santé physique et psychologique 4  ?
Les trois quarts de mes consultations de psychiatre sont initiés par des problèmes amoureux. Dois-je renvoyer mes patients chez eux en leur disant que cela va passer, que franchement, ils se torturent avec des choses sans importance, que d’autres sont passés par là sans en faire une montagne et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter ? À l’inverse, dois-je soulager la douleur en donnant des médicaments ? Quelle est la limite ? Ces blessures peuvent-elles servir à quelque chose ?
En tant que femme, je n’ai échappé ni aux souffrances, ni aux interrogations que suscite l’amour. Mes chagrins d’amour m’ont fait bien plus mal que mes deux accouchements réunis ! En tant que psychiatre, je me suis intéressée à l’impact de l’amour et de son absence en me passionnant pour toutes les études scientifiques possibles sur le sujet. (Elles concernent majoritairement des hétérosexuels, mais du point de vue psychologique, les choses ne sont pas très différentes pour des partenaires de même sexe.)
Chez certaines personnes, l’amour n’est pas un problème, et tant mieux, elles ont beaucoup à nous apprendre et n’auront pas besoin de lire ce qui suit. Mais pour beaucoup, l’amour est, malheureusement ou heureusement, compliqué. Alors… j’ai d’abord eu envie de mieux en comprendre les méandres, les invariants, les détails, les surprises, les problèmes, d’y apporter des éclaircissements et des explications (première partie).
Et ensuite, de dégager des pistes concrètem

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