Perturbations climatiques et pratiques agricoles dans les zones agroécologiques du Cameroun
256 pages
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Description

L'impact des changements/perturbations climatiques sur les réserves alimentaires est l'un des effets les plus préoccupants du phénomène en Afrique ces dernières décennies. Le pire des scénarios évoqués prévoit la baisse impérative de la production des céréales dans l'Afrique australe, la diminution de production de légumes dans les régions côtières du continent, des difficultés austères pour l'élevage en Afrique sahélienne, et, enfin, la mise en danger des politiques de la refonte agricole engagées dans de nombreux pays africains. La problématique des changements/perturbations climatiques entraîne une relecture de l'évolution du paysage rural au Cameroun. Aussi, les différents chercheurs de cet ouvrage essayent-ils de comprendre la nouvelle forme de réorientation de la politique agricole, d'analyser les mesures locales que les populations développent pour lutter les effets profonds sur l'agriculture, couplés avec la faible résilience et la grande vulnérabilité aux chocs, qui pourraient diminuer largement leur capacité de gestion des ressources naturelles et modifier ainsi leurs moyens d'existence, leur sécurité alimentaire et leur bien-être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juillet 2017
Nombre de lectures 7
EAN13 9782342155532
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Perturbations climatiques et pratiques agricoles dans les zones agroécologiques du Cameroun
Samuel Aimé Abossolo
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Perturbations climatiques et pratiques agricoles dans les zones agroécologiques du Cameroun
 
Remerciements
Nous tenons à remercier tous les contributeurs qui ont bien participé à la réalisation de cet ouvrage. Que ce travail leur apporte satisfaction et suscite de l’engouement pour avancer dans l’édification scientifique de notre société.
 
Nous remercions également les personnes qui ont bien voulu assurer la relecture des différents chapitres de cet ouvrage.
 
La lutte contre les changements climatiques peut stimuler l’innovation, renforcer la croissance socioéconomique et contribuer de façon significative à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Préface
Les incidences de la variabilité climatique sur l’agriculture sont reconnues comme des enjeux majeurs pour notre avenir. L’histoire de l’humanité a été marquée par de grandes crises alimentaires générées par des vagues de sècheresse, d’inondation, de froid ou de canicule, et de multiples recherches sur le changement global nous présentent un avenir qui sera de plus en plus violemment soumis à ces aléas.
 
Les effets du changement climatique auront des impacts considérables sur l’agriculture dans le monde et ils seront beaucoup plus sévères dans les pays en développement. Selon Cline 1 (2007), en Afrique les rendements baisseront de 17 % en moyenne à l’horizon 2071-2099, cette estimation repose sur six modèles climatiques et prend en compte l’effet fertilisant du CO 2 atmosphérique qui réduit l’ampleur de la baisse des rendements. Le changement climatique aura un effet sur les rendements du fait de la distribution des précipitations et des températures, mais surtout de la fréquence d’évènements extrêmes (sècheresses, inondations) et du développement de maladies et d’insectes ravageurs. Les cartes établies par Fischer et al. (2005) sur l’effet du changement climatique sur les rendements à l’horizon 2080 montrent qu’au Cameroun, les résultats diffèrent selon le modèle climatique, mais convergent vers une tendance à la baisse des rendements dans le nord du pays et une tendance à la hausse dans le sud. Une analyse économique (Molua, 2009 2 ) a montré qu’au Cameroun comme dans bien d’autres régions du monde, les revenus sont fonction des précipitations annuelles moyennes et fonction inverse des températures annuelles moyennes, la sensibilité des revenus aux précipitations est plus élevée que celle liée aux températures. Les agriculteurs devront adapter leurs pratiques à ces changements comme à bien d’autres variables du contexte socioéconomique.
 
Mais l’agriculture n’est pas seulement une victime du changement climatique, elle en est également l’un des facteurs. Selon l’IPCC, l’agriculture est responsable de 10 à 12 % des émissions de GES dans le monde. Les émissions proviennent d’une réduction de la biomasse aérienne, mais aussi d’une évolution induite dans le sol. Le carbone stocké dans le sol est trois fois plus élevé que celui présent dans l’atmosphère et cinq fois plus que celui des forêts. Le carbone est principalement contenu dans la matière organique, or le taux de matière organique du sol est sensible aux pratiques agricoles et aux pratiques d’élevage. Le taux baisse dans de nombreuses régions du monde par une minéralisation accrue (particulièrement rapide en zone tropicale) générée principalement par le travail du sol qui oxyde la matière organique et par l’absence de couverture végétale permanente. Ce sont les pays en développement (ceux qui ne figurent pas dans l’annexe 1 de la convention sur le climat) qui sont le plus responsables de cet accroissement avec 32 % d’accroissement moyen sur la période 1990-2005, ils contribuent ainsi aux trois quarts des émissions d’origine agricole (Smith et al., 200 7 3
 
Construire des réponses aux risques climatiques implique non seulement d’évaluer l’ampleur et la fréquence des aléas, mais aussi de mieux connaître les systèmes agricoles qu’ils affectent, leurs sensibilités et leurs résiliences aux perturbations. Il est ainsi crucial de comprendre comment les agriculteurs adaptent leurs pratiques aux spécificités climatiques du milieu où ils produisent. L’approche géographique prend ici toute son importance, car les systèmes de production élaborés par les agriculteurs résultent des spécificités du territoire dans lequel ils évoluent : du climat, du sol, du relief, de la disponibilité des ressources en eau, des moyens techniques et financiers dont ils disposent et de leur environnement socioéconomique.
 
Le Cameroun bénéficie d’une agriculture diversifiée, reflet de la variété de ses climats et de sa diversité culturelle. Les hommes ont su développer des techniques fondées sur une connaissance empirique du milieu et depuis quelques décennies les enrichir grâce à l’aide scientifique et technique d’instituts gouvernementaux, d’ONG et d’universitaires. Ils ont dû également s’adapter aux évolutions de leur territoire, dans des conditions économiques parfois difficiles. Ils sont aujourd’hui appelés à répondre à la forte demande alimentaire nationale avec des villes en plein développement démographique. L’enjeu de souveraineté alimentaire est crucial à l’heure d’une volatilité des prix agricoles sur le marché mondial qui accroît la vulnérabilité des pays dépendants des importations de produits alimentaires. De plus, les pays voisins largement déficitaires en production agricole sont et seront de plus en plus demandeurs de produits alimentaires. Au Cameroun, les deux tiers de la production agricole proviennent de petites propriétés. Les petits paysans contribuent par ailleurs à l’équilibre de la balance commerciale du pays par des cultures de rente destinées à l’exportation. Il est important que la hausse de la demande intérieure et extérieure profite à l’ensemble des paysans camerounais, y compris aux plus pauvres, pour qu’elle leur procure de nouveaux revenus afin qu’ils puissent améliorer leurs conditions de vie et participer au développement des campagnes.
 
L’enjeu est donc pour l’avenir de produire plus en utilisant mieux les ressources naturelles. Les chercheurs en agroclimatologie y contribueront en informant mieux les agriculteurs et les organismes de développement sur la variabilité climatique et ses conséquences sur les cultures et pâturages, en étudiant la vulnérabilité climatique de différentes pratiques et systèmes agricoles, et en mettant en évidence la résilience de certains systèmes valorisant mieux l’eau du sol ou l’énergie solaire pour la photosynthèse. Il est fondamental pour cela de commencer par comprendre comment s’organisent les pratiques des agriculteurs dans leur diversité sociale, technique et culturelle, en fonction du milieu. C’est l’approche qui a été retenue dans cet ouvrage, en distinguant différentes déclinaisons des processus et des pratiques selon les régions naturelles du Cameroun.
FRANÇOIS LAURENT Professeur à l’Université du Maine (Le Mans)
Présentation des auteurs
ABOSSOLO Samuel Aimé, climatologue, enseignant au département de géographie de l’Université de Yaoundé I. Il est auteur de nombreuses publications dans les domaines de l’environnement, l’urbanisation, la climatologie, l’éducation, etc.
AKAMBA BEKONO Judith Cynthia , doctorante en dynamique de l’environnement et risques, option climatologie/biogéographie, à l’Université de Yaoundé 1. Ses travaux portent sur l’influence des activités agricoles sur les forêts protégées.
AMETCHIB LYDIE est titulaire d’un DIPES II en géographie, obtenu à l’École Normale Supérieure de Yaoundé (Université de Yaoundé 1).
AMOUGOU Joseph Armathé, maître de conférences et enseignant à l’université de Yaoundé 1, est auteur d’une trentaine de publications. Il a participé à la rédaction de nombreux ouvrages à travers de chapitres axés sur la question du climat et ses impacts sur les différents secteurs d’activités socioéconomiques au Cameroun. En tant que premier directeur de l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC), il a contribué activement à de nombreuses instances institutionnelles des Nations-Unies dans le domaine du climat.
ATEBA François René , docteur en économie portuaire, membre de l’ordre des ingénieurs industriels du Canada et Enseignant-chercheur à l’IUT-Bois de l’Université de Yaoundé 1 à Mbalmayo. Ses travaux portent sur le transport maritime du bois, le développement rural et la gouvernance locale, l’application du Code ISPS au Cameroun et la comparaison de la gestion portuaire entre pays développés et pays sous-développés.
BAMA MENDOUA Emmanuel B , doctorant au département de géographie de l’Université de Yaoundé I.
BATHA Romain Armand Soleil , doctorant en climatologie/Biogéographie à l’Université de Yaoundé I, enseignant des lycées et collèges. Ses domaines de recherche concernent les questions liées à la dynamique spatiale et temporelle du climat au Cameroun, la redéfinition des zones climatiques et les interactions entre la dynamique du climat au Cameroun et les phénomènes climatiques globaux.
BESSOH BELL Stanislas est inscrit au cycle de doctorat en faculté des sciences de l’Université de Yaoundé I. Les objectifs de ses recherches sont orientés sur l’exploitation des paramètres hydrométéorologiques pour évaluer et prévoir l’évolution de la ressource en eau dans la production de l’énergie

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