Parlons de la folie ordinaire, mais surtout pas des femmes suivi de Parlons entre hommes, mais de la folie ordinaire des femmes
86 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Parlons de la folie ordinaire, mais surtout pas des femmes suivi de Parlons entre hommes, mais de la folie ordinaire des femmes , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
86 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cette comédie relate la rencontre, hautement improbable, entre Freud, Jung, Lacan, le Pr Di Blanco, Mesmer et Psyché.

Le pater familias de la psychanalyse, le célébrissime Dr Freud, les a tous réunis dans son salon bourgeois afin qu’ils dissertent sur la folie. Lors de cette soirée arrosée et machiste, les spécialistes débordent progressivement sur la folie des femmes et l'avenir des psychiatres. Cette corporation est-elle folle à lier ou représente-t-elle notre salut ? Psyché, la féministe de la bande, se charge de commenter sarcastiquement leurs digressions et apporte une note jouissive à la pièce.

L’œuvre invite donc le lecteur à relire ces sommités et l'exhorte à se montrer tolérant face aux maladies mentales et nerveuses, car la folie ne nous guette-t-elle pas tous ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414070268
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07024-4

© Edilivre, 2017
Acte I Parlons de la folie ordinaire, mais surtout pas des femmes
 
 
 
Cette pièce est discrètement comique et satirique. Elle relate une rencontre hautement improbable entre Sigmund Freud, le fondateur de la psychanalyse, Carl Gustav Jung, l’émissaire dépêché par l’inconscient collectif, Jacques Lacan, le parlementaire du langage, l’éminent Pr Di Blanco (personnage imaginaire), Mesmer, le débonnaire précurseur de l’hypnose et Psyché, l’éternel féminin volontaire. Cette dernière appartient à la noosphère nébuleuse de la pensée réfléchie ; elle d é ploie une é nergie interplan é taire et stellaire ; elle devient, par cons é quent, capable de d é placer, dans l ’ espace et le temps, les esprits et les corps cellulaires. Elle appara î t comme un soleil et peut se m é tamorphoser en femme. Amie et complice de Mesmer, elle a transporté, sur les recommandations du maître du baquet, les émanations et le souffle vivant des plus grands spécialistes de la psychothérapie. Tous ont ainsi le sentiment de répondre, par l’affirmative, à l’appel puissant et sauvage du père des pères, Sigmund Freud.
Par un admirable soir d’été, le pater familias les a tous réunis chez lui, dans son salon bourgeois, afin qu’ils dissertent librement au sujet de la folie. En bruit de fond, on entend les valses de Strauss et le beau Danube bleu, comme dans un certain film de Kubrick.
Tous les convives se tiennent debout dans la pièce lumineuse et attendent le maestro du divin happening polyphonique ; seul Mesmer se rive à la fen ê tre, légèrement en retrait. Il désire analyser un temps ces écumeurs d’idées, de fauteuils et de tables, avant de se joindre à eux. Il arbore l’air circonspect et recueilli d’un pèlerin arrivé en Terre sainte.
JUNG, LACAN, Pr DI BLANCO
–  (En chœur) « Ecce homo », vous voilà, cher Freud. Il ne manque donc plus que Franz Anton. Ferait-il des passes mesmériennes à quelque riche veuve en inondant son corps de son précieux fluide ?
FREUD
– Mes inestimables confrères ! Ce m’est une joie infinie de vous recevoir, ce soir, dans mon humble demeure. Merci sincèrement d’avoir accepté mon invitation ! Mesmer m’a prévenu ; il arrivera légèrement en retard à notre rendez-vous. Soyez assez aimables pour ne pas médire à son sujet ! Il ne tient pas lieu de charlatan et nous lui sommes tous redevables de ses grandes découvertes en matière de magnétisme animal.
On aperçoit deux bonnes qui s’affairent à l’arrière-plan.
LACAN
– C’est un honneur pour nous de participer activement à une conférence privée sur Dame Folie avec un maître tel que vous ! Et nous nous accommoderons fort bien de l’aide précieuse de votre protégé !
JUNG
– Pour retrouver deux mentors en ces lieux, nous aurions traversé l’espace et le temps !
Pr DI BLANCO
–  (Avec un sourire légèrement salace) C’est toujours un plaisir ! Surtout si Dame Folie nous ravit de sa présence !
Psyché s’amuse. Personne ne la voit ni ne l’entend, à l’exception de Mesmer.
MESMER représente le fourrier du mesmérisme – ou plutôt son avatar fantomatique. Il maîtrise le continuum espace-temps et connaît donc le passé, le présent et le futur. C’est lui qui a rendu cette mâle réunion secrète possible, en raison de son imagination fertile et extravagante. À la faveur des talents cachés de miss Psyché, son éternelle compagne. C’est également lui qui ouvre à ses condisciples les portes de tous les savoirs, de toutes les époques, de tous les horizons, grâce à l’hypnose. Mesmer se présente le premier sur les lieux, mais avant de rejoindre l’assemblée joviale, il observe ses pairs subrepticement à la fenêtre et ajoute des commentaires, sans être vu ni entendu par les visiteurs. Seule Psyché le perçoit, pour le moment, et se gargarise de ses délectables remarques. Plus tard, il s’associera au groupe de joyeux compères, prendra part à la discussion, poussera chaque spécialiste dans ses retranchements et jouera les trublions, en arborant souvent une neutralité digne d’un haut fonctionnaire !
–  (À part) Oh ! Oh ! Cher Di Blanco, seriez-vous déjà enclin à empoisonner l’atmosphère avec ce parfum subtil et raffiné de la polissonnerie la plus décomplexée ? La soirée promet alors de devenir divertissante – même passionnante ! Quant à ceux qui se gaussent de mes théories ou traitements, je me chargerai de les titiller tantôt !
Psyché arbore un sourire angélique, bienveillant et délicieux, telle Grâce Kelly, sublimée, dans La main au collet d’A. Hitchcock. Seul Mesmer peut l’entendre. Elle a aidé celui-ci dans son entreprise folle, qui consistait à réunir les sommités emblématiques du monde de la psychanalyse, en apparaissant en rêve à Freud et en lui soufflant de recevoir ses illustres confrères chez lui. Elle, équivalemment, possède la culture transdimensionnelle ! Enfin, c ’ est elle qui a v é hicul é atomes et mol é cules de tous ces pr é tendants au savoir scientifico-humaniste suprême.
PSYCHÉ
–  (À part) Dieu, que les hommes sont de grands enfants, éminemment prévisibles ! Ils vont encore se vanter ou nous abreuver de leurs flots de ragots sur les femmes, sous couvert de discourir scientifiquement sur les défauts de la normalité !
FREUD
–  (Jouant fiévreusement avec son monocle) Pardonnez-moi mes amis, mais j’ai pris la liberté de fumer et de me déchausser. En comité restreint, je ne manque jamais de me décrisper ! J’ai aussi pris l’initiative de faire apporter des cigares, du champagne, du vin blanc et du whisky, à votre intention.
Les bonnes mettent à la disposition de tous des petits fours. Di Blanco se lève et parle à l’oreille de la plus jeune d’entre elles. Il arbore un sourire radieux lorsqu’il rejoint le canapé.
JUNG
– Sans façon pour moi ! Pour l’instant, en tout cas, chers collègues !
Pr DI BLANCO
– C’est cela, contente-toi de ton « anima », la composante la plus féminine de ta psyché consciente ! Nous saurons nous en jeter un derrière la cravate, à ta santé mentale, et fumer entre braves gens ! Mais dis-moi, la sobriété et la constance te viendraient-elles de ta Suisse natale et de ton père pasteur ?
PSYCHÉ
–  (À part) Et moi, dois-je m’accommoder de mon animus, de ma partie masculinisante, en vous regardant boire entre mauvais garçons ? Ah ! Les bad boys !
LACAN
– Allons, portons un toast aux mâles de cette divine assemblée de fêtards noctambules ! Cette soirée s’annonce aussi jouissive qu’une Partie de campagne avec la belle Sylvia B.
FREUD
– Et que ce jour, en votre honneur, mes amis, l’humanisme gaillard épouse l’épicurisme paillard ! Buvons, « Trinch », comme aurait pu le proférer ce cher Panurge de Rabelais !
Pr DI BLANCO
– Lequel Panurge renonça, avec bonheur et délice, aux affres du mariage et aux déceptions amoureuses, pour se livrer, plus entièrement, aux vices de l’alcool. Ah ! Boire ou déboire, telle est l’éternelle question !
Di Blanco tente de prendre la plus jeune des servantes par le cou lorsqu’elle s’approche des convives pour leur présenter des mignardises au saumon.
MESMER
–  (À part, en observant Di Blanco, puis Psyché, du coin de l’œil) Les déesses ! Le nectar ! Quel est le pire des poisons ?
PSYCHÉ
–  (À part) Ils en oublieraient presque le thème de leur soirée : la folie ! Ah ! L’intelligentsia barbue et virile qui pérore ! Le voilà le véritable fléau des siècles ! En costumes et droits dans leurs chaussettes, enfin, sauf pour Freud, bien sûr !
JUNG
– Et si nous en revenions à nos moutons ?
FREUD
– De Panurge ? ( É clat de rire du groupe) Oui, excellente résolution, vénérables et raisonnables confrères ! Où avais-je la tête ? Alors, nous disions la folie… la folie… Euh ! Qui commence ? (Silence prolong é ) Au fait, connaissez-vous cette acception vieillie du terme folie qui signifiait « propos gais et légers » ? En réalité, Messieurs, nos badinages et marivaudages spirituels nous plongent déjà dans l’espièglerie compassée et la folie communicante !
Comme personne ne se lance, il reprend avec une bonhommie aimable et un tantinet lascive.
FREUD
– Parlons, si vous le voulez bien, de la folie ordinaire, mais surtout pas des femmes ! (Et il ajoute à voix basse, en apart é ) Elles pourraient nous entendre et venir se venger sur nos âmes à l’abandon ou nos corps sans défense !
Pr DI BLANCO
– Mais pas sans désirs ! Oublions cette assommante ménopause masculine, étrangement appelée « andropause » ! Place à l’empire des sens !
Les autres le sifflent avec une complicité grivoise.
FREUD
Non pas… À l’empire décent !
Rires pincés dans l’assemblée.
PSYCHÉ
–  (Sur un ton doux ...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents