Parler à ses enfants
174 pages
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Parler à ses enfants , livre ebook

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Description

Parler à ses enfants, arriver à se comprendre en famille, les parents et les enfants, les frères et les sœurs… Une quarantaine de courts chapitres composent ce livre et traitent, chacun, d’une situation concrète, spécifique et souvent mal vécue. Pourquoi votre tout-petit pleure-t-il donc tout le temps ? Pourquoi votre fillette de deux ans ne dit-elle jamais oui ? Pourquoi votre ado ne veut-il pas ranger sa chambre ? Vous trouverez ici les réponses et les conseils nécessaires pour gérer au mieux, et au plus vite, le problème que vous rencontrez en famille, des colères du petit dernier aux mensonges de la cadette, en passant par les sautes d’humeur du grand. Une aide pour les parents, tout le temps que dure l’éducation des enfants, petits ou grands, garçons ou filles, depuis la naissance jusqu’à la fin de l’adolescence. Pédopsychiatre, spécialiste de la famille, longtemps responsable du service de consultations pour l’enfant et l’adolescent de l’hôpital de Toulon, Antoine Alaméda dirige aujourd’hui le Centre d’action médico-sociale précoce de la petite enfance à Toulon. Il a publié Les Sept Péchés familiaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2005
Nombre de lectures 12
EAN13 9782738184276
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, MARS  2005
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-8427-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À Valentine et Margot, mes filleules, et Sophie. Avec tout mon amour.
Avant-propos

Ce livre s’adresse à tous les parents qui, un jour, sont tombés en panne de communication avec leur enfant ou leur adolescent. Parce qu’ils ne savaient pas quoi faire devant une situation inédite pour eux. Ou qu’ils étaient à bout de nerfs, de patience et à court d’idées après avoir tout essayé.
Tous les parents du monde, un jour ou l’autre, craquent. Tous les parents du monde, un jour ou l’autre, voient leur endurance s’effondrer. Le refus de s’alimenter, les négociations interminables pour aller au lit, le supplice des devoirs qui n’en finissent pas, les convocations régulières chez le prof principal, les maux de ventre incessants depuis que le divorce a été prononcé, les chapardages dans le porte-monnaie, quand ce n’est pas au supermarché du coin, les scènes de jalousie liées à l’arrivée du petit frère ou de la nouvelle belle-mère, les mauvaises fréquentations au lycée, la gestion pour le moins originale de l’argent de poche, l’ordinateur et la télé qui ne refroidissent plus : toutes ces situations, et bien d’autres encore, encombrent le quotidien des parents, provoquant des décharges d’adrénaline qui, pour un peu, feraient craindre l’ulcère gastrique ou l’infarctus du myocarde.
C’est en pensant à ces parents, à tous ceux qui ont besoin d’une réponse immédiate que j’ai écrit ce guide, afin qu’ils puissent y trouver les conseils concrets qu’ils cherchent : je sais, par expérience professionnelle, combien il est difficile d’entendre un discours théorique quand il y a urgence et péril en la demeure. Cela dit, les recettes éducatives et le prêt-à-porter relationnel ont aussi leurs limites. Non seulement communiquer avec un enfant de 3 mois, de 10 ans ou avec un adolescent de 17 ans ne peut être qu’une expérience singulière, mais il arrive également que certaines difficultés relationnelles, s’inscrivant dans la génétique, les particularités développementales de l’enfance ou de l’adolescence et l’histoire des uns et des autres, exigent une appréhension plus fine. Et ce guide voudrait aussi aider tous ceux qui désirent comprendre ce qui se cache derrière les différents comportements d’un enfant ou d’un adolescent et qui bloque la communication. Notre façon d’être dans la vie dépend de l’héritage affectif et biologique dont nous sommes porteurs, comme de l’existence que nous menons. Tenir compte de ce qu’on est, de celui ou de celle à qui on s’adresse et du contexte culturel et familial dans lequel on évolue, c’est, en effet, se donner les moyens de mieux communiquer, de façon générale et, en particulier, avec ses enfants, quel que soit leur âge.
Je voudrais terminer ce court préambule en remerciant les familles que j’ai reçues en consultation, les professionnels de la petite enfance et de l’adolescence avec qui j’ai eu l’occasion de travailler et les étudiants des différents séminaires de formation ou de supervision que j’anime pour ce qu’ils m’ont appris sur la communication avec les enfants, petits ou moins petits, et avec les adolescents. Je suis aussi extrêmement redevable à Mme Odile Jacob pour sa confiance renouvelée et à Marie-Lorraine Colas sans qui ce livre n’aurait pu naître. Quant à Martine, Sébastien et Florence, leur patience et les travaux pratiques qu’ils m’ont permis de faire ont, ô combien, contribué à nourrir et enrichir ce guide : qu’ils en soient remerciés très tendrement.
Première partie
Communiquer avec un tout-petit
Introduction
Les repères pour comprendre votre tout-petit

Comment s’y prendre avec un nourrisson qui refuse de dormir ou de manger ? Comment gérer un enfant de 2 ans visiblement énervé de ne pouvoir formuler clairement une demande comme pourrait le faire un enfant plus âgé qui manierait parfaitement bien la parole ? Comment réagir avec le petit Patrick, 3 ans, qui pleure, paraît avoir faim, mais refuse son steak haché ? Pourquoi Carole, 4 ans, est-elle effrayée à la vue de la baleine de son livre d’images, mais court-elle au-devant de tous les chiens errants du quartier ? Pourquoi Daniel, 5 ans, demande-t-il tous les soirs la même histoire de sorcières, alors qu’il fait des cauchemars épouvantables ? Pourquoi Édith n’a-t-elle jamais supporté, jusqu’à l’âge de 4 ans, ce dessin animé qui avait pourtant été conçu pour les petits de son âge ?
Si, pour bien des parents, la plupart de ces comportements semblent incompréhensibles, il faut savoir qu’ils émanent tous d’enfants parfaitement normaux. Tout adulte doit admettre, pour pouvoir entrer dans le monde ésotérique de la petite enfance, un postulat de base : un enfant n’est pas un adulte en miniature. Ce n’est pas parce que nos enfants nous ressemblent physiquement ou utilisent les mêmes mots que nous que leur monde interne répond à une logique qui est la nôtre. Le monde de la petite enfance est beaucoup trop éloigné de celui des adultes pour lui ressembler de quelque manière que ce soit. Même les professionnels s’y perdent parfois, bien qu’ils ne l’admettent pas. C’est donc avec beaucoup d’humilité que je vous convie à l’exploration du monde de la petite enfance, celui qui va de la maternité à la fin de l’école maternelle. Cette période, d’évolution cyclonique, est celle qui, avec l’adolescence, donne aux parents le droit d’accéder au prix Nobel de la patience, tant elle soumet à rude épreuve leur adaptabilité et leur intelligence relationnelle.

➤  Quand l’aïoli participe à la mise en place de l’amour maternel
Très tôt, pendant la vie intra-utérine, se produisent des passages d’informations tactiles, auditives et olfactives. Ainsi certaines molécules odorantes maternelles traversent le placenta et infiltrent le liquide amniotique régulièrement dégluti par le fœtus. Si une injection de saccharine dans le placenta semble procurer du plaisir en augmentant notamment la déglutition du fœtus, celle de lipiodol entraîne, au contraire, une expression de pleurs et de grimaces. Dans le même ordre d’idées, Boris Cyrulnik rapporte l’anecdote suivante : « Nous avons enquêté auprès des accouchées marseillaises en leur demandant si elles avaient mangé un aïoli en fin de grossesse. Quand elles confirmaient, nous leur demandions de toucher la langue du nouveau-né avec une tétine parfumée à l’aïoli. Les bébés marseillais ont presque tous léché cet aïoli en manifestant des mimiques de plaisir. Alors que les nouveau-nés parisiens n’ont fait que des grimaces de dégoût 1 . » On peut aisément imaginer la fierté d’une maman inconditionnelle d’aïoli qui, constatant l’amour inné de son enfant pour l’ail, aurait alors l’intime conviction qu’il est bien son digne fils ou sa digne fille. Comme quoi, il suffit d’une femme amatrice d’une molécule odorante, d’un placenta et d’un bébé, pour confirmer dans une psyché maternelle un lien filiatif indéfectible de manière plus puissante qu’un test ADN. En quelques jours, entre le passage de l’ail dans le placenta et la naissance d’un enfant, une simple molécule a donc contribué à l’édification de l’assise sur laquelle vont reposer les premiers ingrédients de la communication : l’amour maternel.

➤  Comment un fœtus de 27 semaines peut-il déjà communiquer avec ses parents ?
Dès la 27 e  semaine de vie in utero , le fœtus entend. Pris dans le brouhaha du flux sanguin placentaire, rythmé par les battements cardiaques maternels, il est déjà sensible aux intonations vocales de sa mère. Si, au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes vous-même enceinte, vous pouvez essayer d’interroger votre enfant sur ce qu’il ressent à l’intérieur de votre ventre. À condition d’être un peu patiente et surtout d’avoir beaucoup d’imagination, vous obtiendrez les révélations suivantes : « Parfois, les bruits de ton ventre se modifient. Je ne supporte pas ces changements, car ils bousculent le train-train sécurisant de mon quotidien. Quand je n’entends plus ta voix pendant un certain temps, ou qu’elle prend une tonalité différente, je bouge davantage ou je mets mon pouce dans la bouche. Il m’arrive aussi de téter le cordon ombilical. Peut-être que je ne me sens pas très bien dans ces moments-là. D’ailleurs, peu de temps après, je sens souvent une pression sur mon corps, tandis que ta voix redevient douce et apaisante. Alors, je me calme, sans être sûr que c’est toi qui me parles et me caresses à travers ton ventre. Plus tard, lorsque je naîtrai, je pense que je reconnaîtrai cette voix entre mille, et elle aura alors la vertu de me calmer.
« Il y a autre chose que je voudrais te dire. Il me semble qu’il y a une autre voix différente de la tienne. Elle est plus grave et plus lointaine, et elle doit être importante pour toi, car j’ai constaté que ton humeur et ta propre voix en dépendaient. »

➤  Les femmes sont toutes économes
La communication in utero est-elle à sens unique, comme le laisserait supposer le monologue imaginaire de notre fœtus ? D’un point de vue strictement sensoriel, la réponse est plutôt oui, car le fœtus reçoit plus d’informations qu’il n’en donne à sa mère. A priori , il perçoit plus de messages tactiles, auditifs, et olfactifs que sa mère qui ne saisit ses mouvements qu’à partir de la 20 e  semaine de vie intra-utérine.

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