On ne meurt pas au paradis
204 pages
Français

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On ne meurt pas au paradis , livre ebook

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Description

Un groupe de randonneurs décidé à lutter contre les préjugés est confronté à la question du naturisme au point d’être mêlé aux remous politiques d’un projet de camping dédié à ce mode de vie ! L’évolution psychologique des personnages du roman en constitue la trame. Parmi eux, un pasteur et sa femme. Leur itinéraire intérieur dévoile une course d’obstacles culturels et religieux. Surprises, rebondissements, humour assaisonnent ce qui ressemble à un plaidoyer en faveur du naturisme. Mais pas seulement, car si ce mode de vie permet de mieux accepter son propre corps, il crée aussi des espaces de vraies rencontres avec des personnes marginalisées par leur apparence : paralysés, femmes auxquelles il manque un sein, victimes de brûlures, personnes âgées, obèses ou de petite taille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332947895
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94787-1

© Edilivre, 2015
Dédicaces


Aux proches de tous ceux qui n’osent pas dire où ils passent leurs vacances, et encore moins partager le bonheur de vivre nus.
21 août 2010
La petite troupe de marcheurs, habituellement assez bruyante, ne passe jamais inaperçue. Or depuis la dernière halte, les échanges à haute voix et les interpellations tonitruantes font place à un silence qui laisse songeur. Il est vrai que la remarque d’Arobase envers Lorette et la réaction de cette dernière, n’a laissé personne indifférent. On ne sait ce qu’il y a eu de plus surprenant : le toupet d’Arobase ou le sens de la répartie de Lorette. La chaleur n’étant guère propice à la prolixité, l’on éprouve d’autant moins le besoin de relancer la joute verbale que le dénivelé se fait plus prononcé. Il faut dire aussi que personne n’est réellement prêt à dire ce qu’il pense de ce bref incident. La crainte partagée de perturber la bonne ambiance qui règne depuis le départ de la randonnée est plus forte que le désir de s’exprimer.
Le sentier amorce une série de virages pour descendre dans la vallée où l’on devine les reflets argentés d’une rivière. Arobase, un œil rivé sur son GPS, marque un arrêt pour repérer un carrefour. Le parcours choisi n’est pas un chemin de randonnée bien balisé, mais un sentier agréablement ombragé qui doit croiser le cours de la rivière aperçue de loin. Le groupe espère s’y baigner. Arobase a déjà fait ce chemin il y a deux ou trois ans, mais comme il lui serait facile de se tromper, il ne se fie pas trop à sa mémoire.
Le groupe n’est plus aussi compact qu’au départ. La fatigue fait changer le rythme de la marche. Un peloton de tête se reforme et quelques représentantes de la gent féminine jouent spontanément le rôle de voiture ballet. Tout le monde a compris qu’avec ses grandes enjambées, l’équipe de Dorwald devrait arriver à la rivière avant les autres. À la faveur du changement de rythme, les plus bavards se sont remis à parler. Margot et Lorette, deux copines assez complices en dépit de leur différence d’âge, se sont retenues un bon moment.
– Je me demandais comment tu allais réagir à la remarque d’Arobase. J’admire comme tu lui as répondu. J’aurais été incapable d’une telle répartie, s’exclame Margot !
– Tu sais, j’ai l’habitude. Dans ma famille, je suis la seule fille au milieu de quatre garçons, alors j’ai appris à me défendre. Mais toi que penses-tu de ma tenue, suis-je vraiment un peu indécente ?
– Non, pas du tout. Et d’autant moins que ce short te va vraiment très bien. On dirait que les mecs se plaisent à ne considérer les filles que par rapport à leur physique et quand il est avantageux, ils éprouvent le besoin de se défendre.
– Et ils ne trouvent rien de mieux que d’accuser les filles d’être provocantes !
– Exactement. Heureusement que Mathilde s’est empressée de changer de sujet de conversation.
– Je crois qu’Arobase est un peu, comment dire…
– Intégriste ?
– Oui, c’est ça.
L’étroitesse du chemin rend la conversation difficile. Lorette et Margot qui ont pris un peu de retard accélèrent le pas. Elles rattrapent bientôt Moussa en grande conversation avec Sylvette.
Le temps est magnifique. L’atmosphère purifiée par une pluie récente rapproche le sommet des collines environnantes. Des mûres jalonnent le bord du sentier. Curieusement, le peloton de tête ne semble pas les avoir vues. À moins qu’il ne les ait laissées aux suivants… Lorette et Margot qui ont pris un peu d’avance, en profitent pour se délecter de ces cadeaux du ciel comme elles les appellent. Mais alors que Moussa et Sylvette les rattrapent, le son familier d’une voix masculine attire leur attention.
– On dirait Dorwald, je le croyais beaucoup plus loin.
Jean-Paul, Mathilde et Arobase sont assis dans l’herbe autour de Dorwald complètement absorbé par la lecture d’un papier.
– Écoutez-moi ça, s’écrie Dorwald.
Les autres ont l’air si captivés que c’est à peine s’ils remarquent l’arrivée du reste de la troupe.
– Qu’est-ce que c’est que ce papier pour qu’il vous passionne autant, intervient Lorette ?
– Un texte énigmatique. Sans doute, un appel à prendre fait et cause pour un personnage qui défend une communauté contre un péril imminent, répond Dorwald. Tenez, je vais vous le lire, ce n’est pas long. Il s’agit probablement de la dernière page d’une lettre ouverte.
«  C’est pourquoi, j’ai jugé bon de ne prendre aucune décision avant que toute la population ait été mise au courant des tenants et des aboutissants de ce projet maléfique. Personne n’ignore en quoi il consiste, mais sous couvert d’une présentation très humaniste, ce ne serait rien de moins qu’un paradis, en réalité c’est une bombe à retardement pour détruire le capital moral de notre commune. Un piège pour nous livrer poings et pieds liés aux barons de la finance et aux ennemis de la liberté. Si quelqu’un en doute encore, je l’invite à faire appel à son simple bon sens. En tout état de cause, je tiens à affirmer et à confirmer que moi vivant, ce projet ne se réalisera pas. » Boniface Espérou, Maire de Soyans.
– Ce n’est pas le bled où nous devons passer la nuit, demande Lorette ?
– Exactement. Nous sommes déjà sur le territoire de la commune. Vous voyez cette ruine sur la colline, eh bien, ce sont les restes du château. Le village est juste derrière, explique Arobase, tout heureux de montrer qu’il connaît les lieux.
– On aurait voulu organiser un jeu de piste, qu’on ne s’y serait pas pris autrement, déclare Jean-Paul ?
Dorwald qui a découvert le papier ne tient pas à ce qu’on lui vole la vedette rétorque :
– Je ne vois pas le rapport ?
– Disons que ce papier a été placé ici exprès pour nous. Celle ou celui qui trouvera la solution de l’énigme aura gagné !
– Chiche, s’écrie Dorwald. Voilà des feuilles de papier. Chacun écrit dessus de quel scandale il peut s’agir et le met dans mon sac. Arrivé au village, n’importe quel habitant nous donnera la réponse. Celle qui s’en rapprochera le plus décidera du gagnant.
– Pour gagner quoi, réplique Arobase sur un ton un peu blasé ?
– Et si c’était toi qui étais venu mettre ce papier-là. Après tout, c’est toi l’organisateur de la randonnée, non ?
– Tu raisonnes très bien, mais je peux te dire que je ne suis pas le type à avoir ce genre d’idée. Trouver un itinéraire, réserver un gîte, bon. Mais imaginer un jeu de piste qui implique le Maire de la localité où nous allons dormir, cela ne me ressemble pas.
– C’est vrai répond Dorwald, en tant que Président Fondateur, je peux confirmer qu’Arobase n’est pas l’homme à créer ce genre de situation, il est bien trop sérieux pour cela. N’empêche, je trouve excellente l’idée d’en faire un concours. Reste à trouver un prix pour le gagnant.
– J’ai une idée intervient Mathilde. Nous avons l’habitude de prendre un repas hors budget au resto. Comme nous divisons l’addition pour que chacun paie sa quote-part, nous ne compterons pas le gagnant qui aura le repas gratis.
– Super, déclare Dorwald. Pour l’instant, il s’agit de réfléchir à l’énigme. Quel peut bien être le projet auquel le Maire s’oppose si violemment ?
La petite troupe se remet en route et arrive bientôt à la rivière. Peu profonde, elle ne permet pas d’y nager. Mais son eau claire et tiède invite à faire trempette. La troupe se disperse. Les uns pour descendre le cours de la rivière dans l’espoir de trouver des trous d’eau, les autres pour se changer.
Lorette se jette à l’eau tout habillée et gicle copieusement les indécis demeurés sur la rive. Pensive, Sylvette s’est assise sur un rocher hors de portée. Comme il ne faut qu’une petite demi-heure pour arriver au gîte et que le soleil est encore très haut, les marcheurs ont du temps, et ils en profitent pour s’amuser comme des enfants. Ceux qui étaient partis à la recherche de trous d’eau reviennent bientôt annonçant qu’ils ont découvert un endroit plus bas où l’on peut nager.
– Ce site est merveilleux, s’exclame Sylvette. En plus petit, il me rappelle les gorges de la Cèze.
– Tu pourrais nous y organiser une rando, suggère Dorwald. Est-ce que ce n’est pas bientôt ton tour de proposer une sortie ? Il doit bien y avoir un gîte dans le coin ?
– Il y a même un ermitage où il arrive que des scouts passent la nuit. Mais…
– Mais quoi, intervient Lorette.
Sylvette a l’air un peu embarrassée et pendant qu’elle cherche ses mots, Jean-Paul propose, lui, une virée dans les gorges de l’Ardèche bien plus spectaculaires que celles de la Cèze. La discussion s’interrompt, car tous les regards se tournent vers un des baigneurs qui se laisse emporter par le courant dans une sorte de goulet peu profond pour se retrouver dans une piscine naturelle où l’on peut nager.
– Un coin comme ça et personne, c’est incroyable, s’exclame Lorette, qui s’est allongée au soleil pour tenter de sécher ses habits.
– C’est toujours pareil, reprend Arobase, les gens aiment s’entasser là où il y a du monde. En attendant, nous avons trouvé un sacré bon coin. J’ai bien envie d’y revenir.
Jean-Paul et Mathilde, manifestement vétérans du groupe, approuvent en laissant entendre que des beaux sites, ils en connaissent des tas. Généralement, ils randonnent en couple, mais ils disent apprécier l’association qui leur permet de rester en contact avec des personnes plus jeunes.
Arobase, toujours le nez sur son GPS, s’est éloigné pour trouver le chemin qui permet d’accéder à la route.
– J’ai une idée, s’écrie Jean-Paul qui s’est mis à griffonner quelque chose sur un papier. Il le plie et va le mettre dans la poche extérieure du sac de Dorwald.
– Moi, aussi, déclare Sylvette en mettant le sien dans l’urne improvisée.
Manifestement, les autre

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