Municipalisation et urbanisation : cas de Grand-Bassam
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Description

Avant la communalisation en 1980, les équipements et infrastructures réalisés par l'État dans les domaines éducatifs, socio-culturels, administratifs et économiques étaient insuffisants et inégalement répartis sur l'ensemble de l'espace bâti. Les quartiers anciens concentraient la quasi-totalité des activités urbaines au détriment des quartiers modernes et des nouveaux quartiers. À partir de 1980, malgré les difficultés constatées dans l'exécution des programmes triennaux, la ville a connu une évolution spatiale très nette : le paysage urbain bassamois est en pleine mutation entre1966 et 1998 ; l'activité économique a repris progressivement suite à la reprise des activités de la scierie (SCAF). Toutefois, des difficultés liées à l'insuffisance de drainage et d'assainissement, à la salubrité et à la spéculation foncière restent encore à surmonter. Cette étude a permis de montrer que la municipalité de Grand-Bassam est capable de réaliser des investissements avec des maigres ressources, et que les deux premières décennies n'ont été qu'une étape d'apprentissage de la gestion urbaine pour la plupart des autorités locales ivoiriennes, à l'image de la commune de Grand-Bassam. L'avenir est promoteur du fait des efforts et l'esprit d'entreprise des gestionnaires locaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 avril 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342160420
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Municipalisation et urbanisation : cas de Grand-Bassam
Abodou Athanase Adomon
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Municipalisation et urbanisation : cas de Grand-Bassam
 
 
 
« Je regarderai vers toi, la force. Ma citadelle, c’est Dieu »
Psaume 59 : 10
 
 
 
« Sur le rocher trop élevé pour moi, il me conduira. »
Psaume 61:3
 
Résumé
A partir de 1980, les structures étatiques de gestion des villes connaissent d’énormes difficultés liées à la crise économique et financière mondiale. Aux problèmes urbains qui s’amplifiaient déjà s’ajoute celle d’une population urbaine en croissance rapide et accélérée qui participe très peu à l’effort du développement. Face à cette réalité, les communes ont été créées pour apporter une bouffée d’oxygène dans la gestion des villes et relayer l’Etat financièrement asphyxier. La question d’étude est de savoir si la municipalité a joué un rôle dans le processus d’urbanisation des villes ivoiriennes depuis 1980 ? La commune de Grand-Bassam a été notre champ d’investigation.
La méthode de collecte des données a consisté à recueillir des informations à travers la documentation notamment à consulter les comptes administratifs et les budgets primitifs pour faire l’état des écrits antérieurs sur notre thème d’étude. Ensuite par l’inventaire pour inventorier les équipements et infrastructures réaliser par la Mairie et ceux existant avant la communalisation. Par l’observation directe sur le terrain pour vérifier certaines données recueillies à travers la documentation mais aussi pour nous imprégner des réalités du terrain. Et enfin par l’interview pour recueillir des informations complémentaires.
Il résulte de cette approche méthodologique qu’avant la communalisation, les équipements et infrastructures réalisés dans les domaines éducatifs, socio-culturels, administratifs et économiques étaient insuffisants et inégalement répartis sur l’ensemble de l’espace bâti. Les quartiers anciens concentraient la quasi-totalité des activités urbaines au détriment des quartiers modernes et des nouveaux quartiers.
A partir de 1980, malgré les difficultés constatées dans l’exécution des programmes triennaux, la ville a connu une évolution spatiale très nette : le paysage urbain bassamois est en pleine mutation entre1966 et 1998 ; l’activité économique a repris progressivement suite à la reprise des activités de la scierie (SCAF). Toutefois des difficultés liées à l’insuffisance de drainage et d’assainissement, à la salubrité et à la spéculation foncière restent encore à surmonter.
Cette étude a permis de montrer que la municipalité de Grand-Bassam est capable de réaliser des investissements avec des maigres ressources, et que les deux premières décennies n’ont été qu’une étape d’apprentissage de la gestion urbaine pour la plupart des autorités locales en Côte d’Ivoire à l’image de la commune de Grand-Bassam. L’avenir est donc promoteur du fait des efforts et l’esprit d’entreprise des gestionnaires locaux.
 
Mots clés  : Gestion urbaine, Grand-Bassam, Investissements communaux, Municipalité
Abstract
From 1980, the state structures of management of cities know enormous difficulties connected to the world economic and financial crisis. In the urban problems which already increased is added that of a growing fast and accelerated urban population who participates little in the effort of the development. In front of this reality, the municipalities were create to bring a draft of oxygen in the management of cities and relieve the State financially to suffocate. The question of study is to know if the municipality played a role in the process of urbanization of the Côte d’Ivoire cities since 1980 ? The municipality of Grand-Bassam was our field of investigation.
The method of data collection consisted in collecting information through the documentation and in the administrative accounts and the primitive budgets to state previous papers on our theme of studies. Then by the inventory to inventory equipments and infrastructures to realize by the City hall and those existing before the communalisation. By the direct observation on the ground to verify certain data collected through the documentation but also to fill us with realities of the ground. And finally by the interview to collect further information.
It results from this methodological approach that before the communalisation, equipments and infrastructures realized in the educational, sociocultural, administrative and economic domains were insufficient and unevenly distributed on the whole built space. The old districts concentrated almost all of the urban activities to the detriment of the modern districts and new districts.
From 1980, in spite of the difficulties noticed in the execution of the three-year programs, the city knew a very net spatial evolution: the urban landscape bassamois is fast-changing entre1966 and 1998; the economic activity started again gradually further to the resumption of the activities of the sawmill (SCAF). However difficulties connected to the insufficiency of drainage and purification, to the healthiness and to the speculation in land still remain to overcome.
This study allowed to show that the municipality of Grand-Bassam is capable of realizing investments with thin resources, and that the first two decades were only a stage of apprenticeship of the urban management for the most part of the local authorities in Côte d’Ivoire just like the municipality of Grand-Bassam. Thus future is a promoter because of the efforts and the entrepreneurial spirit of the local administrators.
 
Keywords : Urban Management, Grand-Bassam, Municipal Investments, Municipality
Avant-propos
L’idée de cet ouvrage est née du besoin exprimé par des étudiants en fin de cycle d’avoir un support didactique pour la réalisation de mémoires et de thèses sur la commune de Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire à l’époque coloniale. Le thème abordé a fait l’objet de nombreuses études. L’abondance des archives en ce domaine est considérable et de nombreux ouvrages de qualité variable ont paru à ce sujet. Des recherches précises continuent d’enrichir et surtout de renouveler les connaissances en la matière. Parmi ces écrits, on peut citer des auteurs comme Yapi Diahou A (1990) dans l’Etat et les municipalités en Côte d’Ivoire : un jeu de cache-cache  ; O. Dembélé (1997) dans le modèle d’urbanisme face à la crise , etc.
Ces études font état de l’émergence des collectivités locales décentralisées comme une approche de solution à la crise urbaine que connait la Côte d’Ivoire. Ces auteurs s’accordent sur le fait que les municipalités doivent participer à la création des ressources financières indispensables à l’aménagement et au développement urbain en plus des tâches qui leurs sont confiées.
Aussi, certains auteurs proposent la coopération entre collectivités locales décentralisées des pays sous développés et celles des pays industrialisés comme une des voies sûres dans la recherche de solution à la crise urbaine. Pour ces auteurs, les villes capitales ne sont plus désormais les seules bénéficiaires des actions de coopération en faveur du développement urbain ; car l’aide internationale s’ouvre aux moyennes et petites villes comme l’écrit ADP (1994) dans coopérer avec les collectivités locales . Pour les autres comme Ori Boizo et Zogbo Gnoleba (1993), la privatisation des activités municipales serait une solution originale et parfaite à la crise urbaine.
 
De part et d’autres, des stratégies sont plus ou moins proposées pour faire obstacle à la crise qui dénature les villes ivoiriennes. Les exemples peuvent être multipliés. Cependant, nous avons été frappés par le fait que les écrits qui s’appesantissent sur la question de savoir si la municipalité a pu atteindre l’objectif qui lui a été assigné depuis 1980 sont encore trop générale en matière de gestion urbaine locale. Les écrits mettant l’accent sur le bilan des investissements réalisés dans nos ville-communes par les municipalités en matière d’équipement urbain, de gestion des ordures et d’assainissement, et surtout en matière de voirie et de réseaux divers (…) sont à actualiser.
 
Le constat qui se dégage est le même qu’a fait Yapi Diahou Alphonse dans sa thèse de doctorat de 3 ème cycle en 1981 en ces termes : « la majorité des écrits sur l’urbanisation mettent essentiellement 1’accent sur le développement économique, sur 1’étude des quartiers périphériques spontanés, sur 1’explosion démographique, sur les relations ville-campagnes (…) ». Même les ouvrages spécifiques consultés dans le cadre de ce travail à cette période, ne donnent pas de façon explicite et détaillée des informations relatives au bilan de la gestion municipale à Grand-Bassam dans le domaine de la gestion urbaine.
 
Certes, des mémoires de maîtrise, des thèses, des rapports ou colloques s’y prêtent par endroits comme nous l’avons constaté dans les bibliothèques de l’Institut de Géographie Tropicale (I.G.T), du centre de recherche de Petit-Bassam (OSTROM), des institutions internationales comme la BAD, etc. Nous estimons qu’après plusieurs décennies d’expérimentation du mouvement de la communalisation ; ce sujet doit susciter plus de débats et faire l’objet de nombreuses table-rondes et écrits. Un tel projet requiert qu’on dispose d’une base de données fiable en la matière.
 
Concernant la commune de Grand-Bassam, Aye Marie Florentine (1994), dans son mémo

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