Mongo Beti ou l art de dire non
192 pages
Français

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Description

Cet ouvrage examine, sans prétendre les épuiser, les problématiques que soulèvent les textes de Mongo Beti, en rapport avec sa capacité à s'indigner et à s'opposer farouchement à tout ce qui entrave l'épanouissement de l'humain. Les différents essais questionnent, sous divers angles épistémologiques, la fiction et les essais de cet intellectuel intégral, l'inscription de son engagement sociopolitique et de ses stratégies de contestation. Si certaines se complètent et se prolongent, d'autres se chevauchent, se superposent, se relancent et, parfois, se contredisent hardiment. Mais tout cela se fait dans une atmosphère dépassionnée et objective, où l'intérêt du dialogue et de l'échange dialectique l'emporte toujours sur la polémique stérile, de façon à éclairer d'un jour nouveau les écrits de cette icône de la littérature mondiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342162929
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mongo Beti ou l'art de dire non
Jean Claude Abada Medjo et Bernard Ambassa Fils
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Mongo Beti ou l'art de dire non
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Une publication du laboratoire Langues, Littératures et Études Comparées (LLEC) – Équipe de recherche ‘‘Textes, Cultures et Savoirs’’ (ER – TeCuSa)
Département de langue française et littératures d’expression française
École normale supérieure / Université de Maroua
 
 
Comité d’organisation
Maxime Pierre Meto’o Etoua
Jean Claude Abada Medjo
Bernard Ambassa Fils
Comité scientifique
Pr. Maxime Pierre Meto’o Etoua (Université de Yaoundé I), Pr. André-Marie Ntsobé (Université de Yaoundé I), Pr. Richard-Laurent Omgba (Université de Yaoundé I), Pr. Barnabé Mbala Ze (Université de Yaoundé I), Pr. Louis-Martin Onguene Essono (Université de Yaoundé I), Pr. Bernard Mbassi (Université de Yaoundé I), Pr. Dassi (Université de Yaoundé I), Pr. Alphonse Tonyè (Université de Yaoundé I), Pr. Robert Fotsing Mangoua (Université de Dschang), Pr. Flora Amabiamina (Université de Douala), Pr. Raymond Mbassi Ateba (Université de Maroua), Pr. Jean Claude Abada Medjo (Université de Maroua), Pr. Jacques Evouna (Université de Maroua), Pr. Christophe Désiré Atangana Kouna (Université de Yaoundé I).
Présentation. Mongo Beti, une parole scripturale décomplexée et incandescente
Jean Claude Abada Medjo et Bernard Ambassa Fils
Université de Maroua
Le dispositif discursif fictionnel et d’essayiste de Mongo Beti, ample et profus, caustique et décomplexé, tonitruant et militant, se singularise par une constante inclination à contester la domination coloniale et néocoloniale et à récuser toute forme d’injustice sociale, quelles qu’en soient la raison et l’émanation. Si maints travaux ont déjà scruté la veine protestataire et intransigeante si caractéristique de la figure et de l’écriture de Mongo Beti, il peut toujours apparaître intéressant de réinterroger cette poétique de l’indignation et de la dénonciation, qui et le sceau d’une icône de la littérature mondiale dont l’art consommé et la posture existentielle illuminent encore de leur feu incandescent la conscience universelle. Sa vie et son œuvre sont portées par un grand souffle contestataire qui en a fait le banni de luxe des lettres francophones, en même temps que l’éveilleur de consciences, dont la voix ne cesse, aujourd’hui encore, de résonner au cœur du tumulte postcolonial.
Le présent ouvrage, qui est la somme des communications présentées lors de la journée d’études organisée conjointement par le laboratoire Langues, Littératures et Études Comparées (LLEC) et le département de langue française et littératures d’expression française à l’École normale supérieure de l’université de Maroua, le 22 mai 2014, sous le thème « Mongo Beti, écrivain total », examine, sans prétendre les épuiser, les problématiques que soulèvent les textes de Mongo Beti, écrivain et essayiste prolixe, au sujet de sa capacité à s’indigner et à dire non à tout ce qui entrave l’épanouissement de l’humain. Les différents essais questionnent, sous divers angles, la fiction et les essais de cet intellectuel intégral, l’inscription de son engagement sociopolitique et de ses stratégies de contestation de toutes les formes d’injustice. Si certaines se complètent et se prolongent, d’autres se chevauchent, se superposent, se relancent et, parfois, se contredisent hardiment. Mais tout cela se fait dans une atmosphère dépassionnée et objective, où l’intérêt du dialogue et de l’échange dialectique l’emporte toujours sur la polémique stérile, de façon à éclairer d’un jour nouveau les écrits de cette grande figure de la littérature mondiale.
Mongo Beti est l’auteur de douze romans, de trois essais et de bien d’autres textes parus dans des journaux, des magazines et beaucoup d’autres supports que Philippe Bisseck s’est chargé de réunir et de publier en 2005. Le grand nombre de productions de Mongo Beti, l’abondance des travaux critiques sur cet auteur, sa notoriété internationale et surtout son art poétique (re) connu font encore réfléchir. La nouvelle Sans haine et sans amour (1953) et le roman Ville cruelle (1954), publiés sous le pseudonyme d’Eza Boto, marquent l’ouverture d’une longue carrière d’écrivain d’Alexandre Biyidi Awala qui change de nom d’artiste en 1956. Ainsi, depuis Le Pauvre Christ de Bomba (1956) jusqu’à Branle-bas en noir et blanc (2000), tous les romans paraîtront sous l’identité de Mongo Beti.
Une chose est certaine, l’auteur est resté fidèle à la belle écriture ; ni le changement d’identité artistique ni l’exil n’ont entamé son accent critique contre le système colonial, le néocolonialisme et surtout son talent littéraire qui n’a rien à envier à celui des grands auteurs de la littérature mondiale, avec lesquels il entretient quelques affinités, tels que Voltaire, Victor Hugo, Chester Himes, Richard Wright, Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon, Ezquiel Mphalélé, André Brink, Alexandre Soljenitsyne, Gabriel Garcìa Marquez, Wolé Soyinka, etc. Récemment encore, Adama Samaké (2017) consacrait un ouvrage collectif au style littéraire de l’écrivain camerounais. Le titre Genèse, forme et enjeux de l’émancipation dans l’écriture de Mongo Beti est révélateur de l’originalité et de l’actualité des productions littéraires du romancier. Cet ouvrage est la suite d’un précédent du même auteur, Pratiques et enjeux du discours dans l’écriture de Mongo Beti (2016), dans lequel le critique questionne la valeur discursive des écrits de Mongo Beti, parvenant à montrer qu’il y a subversion du discours dominant et résurgence des identités et des cultures minoritaires chez cet auteur, dans son souci constant de construire un monde plus juste. Bien avant, Adama Samaké (2015) avait déjà prouvé, avec force arguments, que Mongo Beti est « une conscience universelle » qui navigue « entre la résistance et la prophétie ».
Ces ouvrages de Samaké se situent dans le prolongement de plusieurs recherches. Aït-AArab Mohamed (2013) mène une analyse sociocritique des romans de Mongo Beti, pour conclure que ce dernier est « un écrivain engagé ». Plus tôt que lui, d’autres travaux étaient parvenus à la même conclusion. Ambroise Kom (2006) analysait le discours non fictif de Mongo Beti et trouvait que l’écrivain est « un esprit rebelle » du fait du refus catégorique de toute autorité politique, qu’elle soit coloniale, nationale ou traditionnelle. Dans le même ordre d’idées, André Djiffack (2003) avait déjà montré que tous les écrits de cet auteur concourent à « la quête de la liberté ». Il y a donc un rapport très étroit entre les textes de fiction de Mongo Beti et ses prises de position sociopolitiques dans les discours non fictifs, vérité qu’il n’avait d’ailleurs jamais niée : « J’ai toujours eu un rapport existentiel avec l’écriture. J’écris ce que je vis. Entre ma vie, mon existence vécue et mes écrits, il y a constamment un va-et-vient. Donc si je fais des expériences nouvelles, je les transposerai dans des écrits » (cité par Bissek, 2005 : 138). C’est donc à droit que la treizième livraison de la revue semestrielle Interculturel Francophonies , que publie l’Alliance Française de Lecce, se penchait sur la « pertinence réaliste et militante » de Mongo Beti pour interroger à nouveaux frais, chez l’auteur, « le sens et la possibilité du lien entre domaine politique et littérature » (2008). La quarante-deuxième livraison de la revue Études des Littératures Africaines (ELA) , elle, révèle un auteur constamment aux prises avec le « réel » (2016), bien loin de la figure du « combattant fatigué » que présente Cilas Kemedjio (2013).
Les essais qui suivent constituant autant de lectures différentes des rapports entre Mongo Beti et les sociétés africaines coloniales et postcoloniales, le principal point commun à ces différentes approches est leur attachement à la dimension contestataire du verbe de cet immense auteur. Dans l’ensemble donc, l’ouvrage composé de neuf articles questionne les rapports de Mongo Beti avec le monde dans sa totalité et sa diversité ; il tente d’appréhender le sens que cet auteur donne à la vie à travers sa littérature fictionnelle et d’essayiste. Le monde ici doit être compris comme l’Histoire, c’est-à-dire l’ensemble des événements marquant individuellement ou collectivement les individus, et qui imposent une expression particulière. Partant de ce questionnement, l’hypothèse probante, au regard des textes produits par des contributeurs, est que Mongo Beti s’est affirmé par son art de dire non, de contredire la version historique des vainqueurs, et de soumettre au doute les évidences, les vérités trop vite admises par un consensus mou. De ce fait, sa littérature est un discours sur le discours, un contre-discours.
Certains textes de l’ouvrage examinent les rapports entre l’auteur, Mongo Beti, ses textes et leur contexte. Ces trois entités expliquent le projet du romancier : la déconstruction de l’ordre établi, inique, irrationnel et la reconstruction d’un nouvel ordre plus humain, plus acceptable (Ambassa, 2016). L’écrivain déconstruit et reconstruit les rapports déséquilibrés, que ce soit entre la France et l’Afrique, le pouvoir étatique dictatorial et le peuple ou l’Africain et son histoire. Ce processus de déconstruction et de reconstruction s’appuie sur la n

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