Méthodologie de la théorisation enracinée : Fondements, procédures et usages
227 pages
Français

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Méthodologie de la théorisation enracinée : Fondements, procédures et usages , livre ebook

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Description

En plus de traiter des enjeux fondamentaux de la Méthodologie de la théorisation enracinée, une méthode de recherche inductive, ce livre présente un ensemble de propositions méthodologiques dans des disciplines variées : arts, éducation, communication, sociologie, santé, administration et management.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 novembre 2012
Nombre de lectures 9
EAN13 9782760535206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :
Méthodologie de la théorisation enracinée : fondements, procédures et usages
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-3518-3 ISBN EPUB 978-2-7605-3520-6
1. Théorie ancrée. 2. Sciences sociales - Méthodes qualitatives. 3. Sciences sociales - Recherche.
I. Luckerhoff, Jason. II. Guillemette, François.
H61.24. M472 012 00.72’3 C2012-941 190-6


Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.
Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.
Mise en pages : I NTERSCRIPT
Couverture : M ICHÈLE B LONDEAU


2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 4 e trimestre 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
Préface
Juliet CORBIN, D.N. Sc. 1


Je suis très honorée d’avoir été invitée à écrire la préface de ce livre qui apporte une contribution de taille au corpus croissant de publications sur la méthodologie de la théorisation enracinée (MTE). Ce livre présente le grand intérêt de sortir la MTE d’une vision abstraite la limitant à un ensemble d’idées et de procédures, pour l’amener dans une vision vivante en l’appliquant à des projets de recherche concrets. Aux chercheurs qui envisagent d’utiliser cette méthodologie ou à ceux qui ont déjà entamé une recherche avec la MTE, ce livre explique certains problèmes qui se posent avant et pendant la démarche de théorisation enracinée, tout en dispensant des conseils pratiques sur la façon de les résoudre.
La méthodologie de la théorisation enracinée existe depuis plus de quarante-cinq ans (Glaser et Strauss, 1967). Au cours de cette période, des chercheurs du monde entier l’ont appliquée avec succès à leur démarche de recherche sur des sujets divers et dans différentes perspectives disciplinaires. Malgré l’usage répandu de cette méthodologie et malgré le riche corpus de connaissances qu’elle a généré, ce livre montre qu’il se trouve encore des personnes pour mettre sa pertinence et sa légitimité en doute. Qu’est-ce que la méthodologie de la théorisation enracinée ? Est-elle une forme de recherche légitime ? Constitue-t-elle un choix approprié pour le chercheur novice ? Je répondrai brièvement à chacune de ces questions.
Qu’est-ce que la méthodologie de la théorisation enracinée ? La MTE est une approche inductive dont la finalité est de générer des théories. Elle vise un résultat bien défini et propose un ensemble de procédures pour y parvenir. Voilà une explication bien succincte, mais ceux qui désirent en connaître davantage trouveront les réponses dans ce livre. Passons maintenant à la deuxième question : la MTE est-elle une forme de recherche légitime ?
La notion de construction de théories n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est la controverse que cette méthodologie suscite. D’aucuns lui reprochent son manque de structure et soutiennent qu’elle n’a pas sa place en recherche, d’autres l’accusent d’être trop structurée et trop postpositiviste pour être légitime, et soulignent son manque d’à-propos dans sa structure actuelle. Toute méthode fait l’objet de critiques. Mais les critiques les plus sévères formulées à l’endroit de la MTE proviennent du milieu de la recherche quantitative. Il ne fait aucun doute que l’approche méthodologique proposée par la MTE va à l’encontre de la vision dominante de la science, celle qui est fondée sur le raisonnement logico-déductif. Le modèle logico-déductif de la science consiste à chercher la vérité en vérifiant des hypothèses au moyen d’un cadre théorique préexistant et de l’analyse statistique. Le but de la recherche est d’arriver à des conclusions généralisables à d’autres populations. Cette approche scientifique à l’origine de nombreuses découvertes s’est taillée une place de choix dans le monde de la recherche.
En revanche, la MTE a pour principal objectif de générer des théories ; pas n’importe quelles théories, mais bien des théories « enracinées » dans les données de terrain et en croissance à partir de celles-ci. La démarche comporte donc un volet de collecte de données, de même qu’un ensemble de procédures générales pour en guider l’application, comme c’est le cas pour toute forme de recherche. Là où l’approche diffère de celle qu’utilisent les types de recherche plus conventionnelles, c’est qu’elle repose sur un postulat selon lequel il n’existe pas de vérité unique, en ce sens qu’il n’y a pas qu’une seule façon de voir le monde. Plutôt, il existe de multiples vérités selon les définitions que font les personnes d’un phénomène donné, définitions qui varient et évoluent en fonction du temps, du lieu, du point de vue de l’observateur et de la situation. Des événements incontestablement réels comme la tragédie du 11 septembre sont perçus et vécus différemment par chacun. Le monde est d’une complexité inouïe, et bien qu’il existe certains modèles prévisibles de réponse aux événements (attribuables à une culture commune et, pourrait-on dire, à la nature humaine), on observe une énorme variation au sein même de ces modèles. Comme je l’ai mentionné en 2008 :
Je me rends bien compte qu’il n’existe en ce monde rien de tel qu’une « réalité » en attente d’être découverte ; je crois cependant en l’existence de phénomènes et d’événements externes, tels une pleine lune, une guerre, un avion qui vient s’écraser contre un édifice. […] Toutefois, ce n’est pas l’événement en lui-même qui constitue l’objet de nos recherches parce que chaque personne fait l’expérience et donne sens aux événements à la lumière de sa situation individuelle et de ses expériences personnelles, en fonction de son sexe, du temps, du lieu et des contextes culturel, politique, religieux et professionnel dans lesquels elle évolue. […] Je partage le point de vue constructiviste qui veut que les concepts et les théories soient des constructions érigées par des chercheurs à partir d’histoires elles-mêmes construites par les acteurs du phénomène à l’étude et qui tentent d’interpréter et d’expliquer, tant au chercheur qu’à eux-mêmes, leurs expériences ou leur vécu. En prenant ces multiples constructions comme point de départ, les analystes construisent ce qu’ils appellent la connaissance (Corbin et Strauss, 2008, p. 10) 2 .
Il existe une autre distinction de la MTE sur le plan de sa fonction en science. Elle ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Elle vise plutôt l’exploration de situations, l’identification de concepts pertinents et la génération d’hypothèses. Sa finalité est de saisir la variabilité et la complexité du comportement humain. L’aboutissement du travail d’exploration ne constitue pas tant un ensemble de découvertes ou la reconnaissance d’une « vérité », mais plutôt l’élaboration d’une interprétation théorique qui permette de mieux saisir et de mieux comprendre les phénomènes humains quotidiens, et qui montre comment le comportement humain change au fil du temps.
À première vue, il semble y avoir une divergence importante entre les postulats, les buts et les processus respectifs de l’approche quantitative et de la MTE mais, à y regarder de plus près, les deux approches sont beaucoup plus complémentaires qu’elles ne

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