Les voix politiques des femmes innues face à l exploitation minière
147 pages
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Les voix politiques des femmes innues face à l'exploitation minière , livre ebook

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Description

En mai 2011, le gouvernement du Québec lançait un projet de développement économique visant la mise en valeur et l’exploitation des ressources naturelles dans le nord de la province : le Plan Nord. Parmi les réactions qu’a provoquées l’annonce de ce projet controversé, des voix autochtones se sont fait entendre, notamment celles des femmes innues.
Le présent ouvrage s’intéresse à la résistance des femmes innues à ce projet, plus précisément dans un contexte d’exploitation minière. L’analyse proposée découle d’une étude réalisée à Uashat mak Mani-Utenam et à Matimekush-Lac John, des communautés dont l’histoire est intrinsèquement liée au déploiement de l’industrie minière au nord du Québec. L’auteure s’attarde en particulier aux parcours des actrices engagées dans les mouvements de résistance et les situe dans leurs dimensions sociale, culturelle et historique. En conjuguant les théories féministes autochtones, la notion de résistance au quotidien et l’étude des carrières militantes, cet ouvrage vise à démystifier certaines dimensions des voix politiques féminines innues investies dans la défense du territoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782760549555
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de la Société Recherches amérindiennes au Québec
Développée en partenariat avec la Société Recherches amérindiennes au Québec, la collection « Peuples autochtones et enjeux contemporains » a pour objectif de contribuer à la connaissance des cultures et des réalités des peuples autochtones du Québec, du Canada et plus globalement, des Amériques. Ouverte aux chercheurs de toutes les disciplines, elle valorise un regard actuel sur les continuités et les transformations des savoirs et des traditions autochtones. À travers des monographies ou des ouvrages collectifs, spécialisés ou didactiques, cette collection propose de mieux comprendre la situation des sociétés autochtones dans le monde contemporain. Elle s’adresse aux spécialistes, aux professeurs, aux étudiants mais aussi au grand public. Comité de lecture › Marie-Pierre Bousquet › Éric Chalifoux › Laurent Jérôme › Pierre Trudel
DANS LA MÊME COLLECTION
Le savoir autochtone dans tous ses états Regards sur la pratique singulière des intervenants sociaux innus d’Uashat mak Mani-Utenam Christiane Guay 2017, ISBN 978-2-7605-4644-8, 168 pages
Les voix politiques des femmes innues face à l’exploitation minière
Catherine Delisle L’Heureux
Préface de Suzy Basile
Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399
Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca
Internet : www.puq.ca



Révision
Mélissa Guay
Correction d’épreuves
Sandra Guimont
Conception graphique
Michèle Blondeau
Mise en page et adaptation numérique
Studio C1C4
Image de couverture
Geneviève Giroux

ISBN 978-2-7605-4953-1 ISBN 978-2-7605-4954-8 (PDF) ISBN 978-2-7605-4955-5 (EPUB)

Dépôt légal : 2 e trimestre 2018 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada © 2018 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
Préface
Les dynamiques sociales et la mobilisation politique des femmes autochtones se retrouvent de plus en plus au cœur de l’actualité politique canadienne et québécoise. Entre le mouvement Idle No More et la mise en place de commissions d’enquête nationales et provinciales dont le principal mandat est de mettre en lumière les causes de la discrimination systémique à laquelle font face les peuples autochtones et plus particulièrement les femmes autochtones au Canada, une plus grande attention de la part du milieu universitaire se manifeste par la prolifération d’études portant sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones tentant, les unes comme les autres, de mieux comprendre et d’expliquer « le sort qui les afflige ». Le présent ouvrage n’y fait pas exception. Si la manifestation de l’engagement des femmes innues dans la défense de leurs territoires est de plus en plus visible, leurs actions au sein de leurs communautés, elles, continuent d’établir (et de rétablir) les bases de la société innue. Ainsi se multiplient les recherches anthropologiques ou sociales qui s’intéressent à l’engagement au quotidien des femmes autochtones envers leurs communautés et à la lutte de ces femmes contre l’exploitation des ressources du territoire, qui a toujours été territoire politique, territoire social et territoire culturel et non seulement un territoire économique comme le comprenaient les fondements de la politique coloniale canadienne. Les femmes, écartées du dialogue par ces pratiques coloniales, sont celles qui aujourd’hui contribuent à rappeler et à défendre la valeur sociale et l’importance culturelle du territoire. Effectivement, pour plusieurs de ces femmes, la santé spirituelle individuelle, familiale et communautaire passe aussi par l’accès au territoire. Comme femme autochtone, professeure et anthropologue de formation, la question de l’implication politique des femmes au sein des communautés autochtones m’interpelle au plus haut point. Il semble aujourd’hui que les enjeux qui concernent les femmes soient plus fréquemment choisis comme sujet de recherche par d’autres femmes allochtones et quelques rares autochtones. Le texte de Catherine Delisle L’Heureux représente une volonté de meilleure compréhension entre Autochtones et Allochtones et démontre que ce sont les femmes militantes qui, se reconnaissant mutuellement, opèrent la reprise du dialogue. L’auteure observe les questions relatives à l’engagement communautaire et à la résistance des femmes innues à travers le prisme du biographique afin de situer ses analyses aux différentes « intersections » des voix de femmes confrontées à la multiplicité des oppressions (double discrimination comme femme et comme autochtone). Cet angle de recherche, loin de manquer de données nouvelles et dévoilant parfois des résultats insoupçonnés, souligne un contexte social encore méconnu des chercheurs et chercheuses. Il a le mérite d’assigner une légitimité politique aux actions des femmes qui agissent le plus souvent en « dehors des structures politiques formelles » et qui occupent des « espaces alternatifs » au conseil de bande. Le « récit de vie » adopté comme objet d’analyse sert non seulement à mesurer le degré d’implication communautaire, mais aussi à situer la « trajectoire militante » dans un contexte sociohistorique de même que juridico-historique. Cet ouvrage se concentre sur l’« infra-politique » que sous-tendent les formes de résistance au quotidien et qui seraient « imperceptibles » (p. 36 du mémoire). Ainsi, contribue-t-il à lutter contre le « binarisme » à travers lequel sont d’ordinaire observés les enjeux concernant les peuples autochtones et, qui plus est, dans la perspective de l’anthropologie des mines et de l’étude de projets comme le Plan Nord qui affectent un vaste territoire autochtone au nom du développement économique à tout prix. Les femmes étant aux premières loges des effets multiples de ces bouleversements, ce sont aussi elles qui, les premières, s’assurent de contrer ou de minimiser leurs répercussions par la défense du territoire. Elles veulent s’assurer de pouvoir « transmettre la culture aux prochaines générations ». Chez la plupart des femmes autochtones, le concept de motherwork joue un rôle dans la construction de représentations du rôle féminin dans l’organisation culturelle et communautaire : « la notion de loyauté est pour les femmes autochtones source de prestige. Il s’agit d’un leadership au féminin ancré dans une responsabilité de protéger la vie », comme l’indique l’auteure. L’angle abordé par les femmes dans la lecture de l’appareil social et politique est en train de devenir un précédent dans l’histoire des relations entre nations. Est-ce à dire que la décolonisation et les efforts de guérison des peuples autochtones passent inévitablement par une organisation non patriarcale, par un retour à des valeurs d’équilibre entre les genres, mais surtout entre les classes dirigeantes et la population ? L’avenir nous dira de quelle manière se seront rétablies les relations entre les peuples, mais il y a fort à parier que les femmes auront réussi là où la culture politique masculine aura échoué.
Suzy Basile École d’études autochtones Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Remerciements
Je tiens d’abord à remercier la population d’Uashat mak Mani-Utenam et Matimekush-Lac John. Plusieurs d’entre vous m’avez reçue chez vous, avez pris le temps de me parler et d’échanger avec moi vos analyses et vos réflexions. Je vous remercie pour votre hospitalité, votre générosité et votre franchise. Je remercie particulièrement Denise, Thérèse, Élyse, Robert, ainsi que leurs familles, de m’avoir hébergée et d’avoir partagé avec moi votre quotidien. Je remercie également les personnes qui m’ont gentiment accueillie à Matimekush, Brigitte et l’Auberge Le Tangon, Lyne et le Cercle des fermières de Moisie et Chantal Gauthier.
Je tiens aussi à remercier les personnes qui ont appuyé la publication de ce livre : Sirma Bilge, Laurent Jérôme, Marie-Pierre Bousquet, Pierre Trudel et Martine Desrochers. Merci aux évaluatrices et évaluateurs pour la relecture attentive de mon manuscrit et pour leurs précieux commentaires. Un grand merci à Suzy Basile, qui a accepté de rédiger la préface de ce livre, ainsi qu’à Geneviève Giroux, qui a accepté que son illustration de la mar

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