Les Transferts de technologies hydrauliques au Cameroun
152 pages
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Les Transferts de technologies hydrauliques au Cameroun , livre ebook

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Description

La majorité des pays en développement tente d'améliorer les conditions d'accès à l'eau potable par l'importation des transferts de technologies. Mais, on constate les échecs quasi systématiques de ces transferts dans ces pays, d'où la nécessité d'instaurer dans les programmes d'enseignement universitaires, une anthropotechnologie adaptée à la technologie de la population qui réunira comme l'ergonomie, des connaissances provenant des sciences sociales pour améliorer la conception du dispositif technique. Pour résoudre le problème de l'eau au Cameroun, l'importation de la technologie ne suffit pas, il faut compléter cette approche par la prise en compte des dimensions socioculturelles au sens le plus large des pays receveurs impliqués dans cet échange. Cet ouvrage amorce une réflexion sur les transferts de technologies au Cameroun comme objet d'observation ethnographique et comme champ d'intervention anthropologique. En l'absence d'une consultation en Sciences Sociales, tout projet de développement est voué à l'échec.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342161908
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Transferts de technologies hydrauliques au Cameroun
Peguy Ndonko
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Transferts de technologies hydrauliques au Cameroun
 
 
 
À mon père… et Flavien…
 
Remerciements
Plusieurs aspects de ce livre ont été présentés dans les colloques internationaux et publiés comme articles scientifiques dans les revues et les ouvrages collectifs. Les observations et les remarques des uns et des autres sur la question des transferts de technologies hydrauliques en Afrique ont suscité en nous le désir de compléter la collecte les données de terrain pour répondre aux manquements relevés par nos lecteurs.
Je m’en voudrais de ne pas remercier tous les informateurs qui ont contribué à la collecte des données sur la scan water au Cameroun et particulièrement aux techniciens du Ministère de l’eau et de l’énergie.
Je veux adresser toute ma gratitude à Sennen Mbarga Nnang qui a lu à plusieurs reprises le manuscrit de cet ouvrage.
J’ai joué aux devinettes sur l’eau avec mon fils Martial Ndonko Nankam et ma fille aimée Nicole Sophie Noumeu Ndonko afin de lire les attitudes des enfants face aux usages de l’eau et aux lavages des mains. La pratique de ce jeu était des moments de grande réflexion pour eux.
J’ai été interrompu un soir dans la rédaction de ce livre par la naissance de mon fils Alex Perick Ndonko Ndonko. Sa venue au monde m’a donné plus de joie et de fierté.
Introduction
Parmi les programmes d’urgence des Nations Unies, la santé occupe une place de prédilection. Les différentes agences et les partenaires concentrent régulièrement leurs interventions de secours en répondant aux besoins de l’eau en lien avec les maladies hydriques dans la composante WASH (Water, sanitation and Hygiene). Les gouvernements des pays africains adhérent fortement à la mise en place de ces mesures d’urgence par une assistance administrative et même technique. Bien que la croissance démographique et l’urbanisation soient devenues les principaux catalyseurs de la croissance économique en Afrique, elles ont entraîné des problèmes massifs de pauvreté et de dégradation de l’environnement. Le Cameroun est encore confronté au manque d’eau potable et à son accessibilité face à une démographie galopante. Si rien n’est fait et rien n’indique le contraire, les maladies hydriques seront plus meurtrières dans ce pays dans les décennies à venir.
Les conséquences sur l’environnement de la rapidité de l’urbanisation et de la croissance de la population urbaine posent aux populations des problèmes d’environnement et de santé multiples parmi lesquels la question de la pollution de l’eau semble l’une des plus importantes. Les populations des milieux ruraux comme celles des milieux urbains, sont constamment exposées aux maladies liées à l’eau dans un cadre de vie transformé par elles-mêmes pour faciliter leur intégration. L’essentiel des maladies dont elles sont victimes se multiplie grâce à leur contact permanent avec l’eau, à l’insuffisance de l’hygiène et de l’assainissement de l’environnement. Toutes ces conditions sont propices à la montée et la multiplication des agents pathogènes. L’environnement, modelé selon les besoins, constitue une menace pour la santé et la qualité de vie des populations. Les maladies qui prolifèrent à la faveur de la pollution bouleversent les grands axes des politiques de santé et les stratégies (système de soins gratuits, décentralisation de services de santé…) mis en œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des populations. L’absence d’adductions d’eau et sa rareté, la pollution des eaux disponibles sur l’étendue du territoire, les activités de vente illicite de l’eau, l’accès difficile aux points d’eau en raison des distances et des interdits liés aux pratiques totémiques, les enjeux économiques des concessionnaires de réseaux, créent au sein de la société une importante crise hydrique à l’échelle planétaire.
Selon Oswaldo de Rivero (2003), les études hydrologiques internationales effectuées par les Nations Unies et l’Institut de Stockholm pour l’environnement montrent que les deux tiers de la population mondiale seront touchés par des pénuries d’eau en 2025 en raison de la diminution du cycle hydrologique urbaine. Oswaldo de Rivero (2003 : 198) puisqu’il s’agit de lui, définit pourtant l’eau comme un facteur déterminant de survie et dit que :
L’eau destinée à la production d’aliments, à l’approvisionnement de l’industrie et à la consommation humaine est, elle aussi, rare et difficile d’accès sur la planète. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de toute l’eau de la planète est salée, seulement 3 % est douce et les trois quarts de celles-ci se trouvent concentrés dans des endroits incessibles comme les régions polaires et les glaciers. Par conséquent, seule une petite fraction de l’eau de la Terre est douce et accessible dans les rivières, les lacs et les nappes souterraines.
Le gouvernement camerounais a jusqu’à présent, cela va s’en dire, entrepris de vastes programmes d’alimentation en eau potable tant en milieu urbain, périurbain et rural. C’est ainsi que de vastes campagnes de sensibilisation sont souvent organisées, et pendant laquelle, les frais d’abonnement soient réduits de moitié afin de permettre une forte accessibilité à l’eau potable. Mais d’après le rapport OMS de 2015, les maladies diarrhéiques sont la troisième cause de décès parmi les enfants de moins de 5 ans et plus de 340 000 enfants de moins de 5 ans, soit presque 1000 par jour, décèdent chaque année des suites de ces maladies en raison d’un mauvais assainissement, d’une hygiène médiocre ou d’une eau insalubre. Quelques 161 millions d’enfants souffrent de retard de croissance ou de malnutrition chronique, ce qui est lié à la situation de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et, en particulier, au problème de la défécation en plein air. L’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène permettrait chaque année d’éviter 842 000 décès imputables aux maladies diarrhéiques. Les faiblesses observées dans ces 3 domaines contribuent largement aux maladies tropicales négligées comme la schistosomiase, le trachome et les helminthiases, qui touchent plus de 1,5 milliard de personnes chaque année. Alors que le respect des pratiques d’hygiène de base par les accoucheuses permettrait de réduire jusqu’à 25 % le risque d’infection, de septicémie et de décès chez les nourrissons et les mères, de nombreux établissements de santé n’ont pas accès aux installations d’eau et d’assainissement, même les plus rudimentaires. En Afrique, 42 % des établissements de santé n’ont pas accès à un point d’eau amélioré situé à moins de 500 mètres.
Dans une étude réalisée au Cameroun, Émile Tanawa (2001) montre que la population croît sans que le nombre d’abonnés au réseau d’eau potable ne suive le rythme de croissance. Selon cet auteur, de 1990 à 1997, le nombre d’abonnés à la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC) est passé de 128 250 à seulement 149 530 sur l’ensemble du pays, soit une augmentation relative de 16,6 %, tandis que la population urbaine a augmenté de 72 %, passant de 3 900 000 à 6 700 000 habitants. Dans le même temps, le nombre de bornes fontaines publiques sur le réseau SNEC est passé de 1737 à 257, soit une diminution de plus de 80 %. C’est d’ailleurs au cours de cette période que les municipalités camerounaises, incapables de payer les factures d’eau des bornes-fontaines publiques, vont en abandonner la gestion. À partir du moment où les communes ont été très endettées, les zones périurbaines et les centres urbains ce sont trouvés en difficulté, l’accès à une eau de bonne qualité est devenu difficile et les populations sont retournées aux anciennes sources naturelles d’approvisionnement. Les zones urbaines et périurbaines sont les plus en difficulté parce que les concessionnaires de réseaux estiment toujours en première analyse que les investissements dans ces zones ne sont pas rentables. Dans ces conditions, le soin est laissé aux citoyens de déterminer par eux-mêmes la qualité de l’eau qu’ils boivent. Ainsi, les maladies hydriques émergent dans un contexte où les pouvoirs publics semblent abandonner le contrôle et la gestion de l’eau aux populations.
À Yaoundé particulièrement, Emmanuel Ngwé et Mohamadou Sall (1997) montrent que la demande des populations est peu analysée et prise en compte par l’État et les principaux acteurs de la filière eau (Ministère de l’eau et de l’énergie, SNEC). On observe ainsi une inadéquation entre la demande et l’offre qui contraint les habitants à recourir à des sources d’approvisionnement en eau dont la qualité n’est pas garantie. La suppression des bornes fontaines publiques en 1979 et l’institution de bornes fontaines payantes en 1990 sont venues accentuer les inégalités d’accès à l’eau. D’ailleurs, différentes études (Ibrahim Sy : 2006 ; OMS : 1993) montrent la prévalence importante des maladies diarrhéiques chez les enfants de 0 à 5 ans à Yaoundé et ailleurs, maladies essentiellement liées à l’eau. Toutefois, il convient de signaler que depuis plusieurs années, une politique de santé publique a été mise en place au Cameroun et dans d’autres pays subsahariens pour lutter contre les maladies diarrhéiques en particulier, avec l’utilisation des sels de réhydratation et que les résultats sont perceptibles, voire probants. Du reste, le constat qui se dégage des études réalisées dans le domaine de l’eau et son impact sur la santé des individus (Josep

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