Les Organisations paysannes en République du Congo
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Description

La thématique d'organisations paysannes est devenue en cette période de mondialisation un enjeu majeur dans la plupart des pays du monde, en particulier dans les pays d'Afrique, car celles-ci s'efforcent de se frayer un chemin vers l'éveil de l'esprit d'initiative et de l'autonomie, en vue de défendre leurs intérêts communs sur la scène locale et dans les négociations commerciales. Les nouvelles dynamiques organisationnelles dans le secteur agricole congolais s'inscrivent-elles dans des logiques paysannes ou des logiques institutionnelles ? Quels en sont les compromis pour les paysans et leurs groupements ? S'agit-il d'un positionnement de nouvelles élites dans l'arène locale ? Se livrant à l'étude des nouvelles dynamiques d'organisation à travers les logiques de mobilisation des différents acteurs – paysans, État, élites, ONG, bailleurs de fonds –, cet ouvrage se propose de cerner les problèmes que soulèvent ces différentes logiques, notamment les dynamiques conflictuelles au sein des groupements entre les nouveaux leaders et les difficiles rapports entre les OP et les structures d'appui, tout en dégageant les mobiles de l'action collective. Une réflexion riche face à un enjeu majeur, nourrie par un cheminement de questionnements, de réflexions et d'analyses sur l'histoire politique et socio-économique du Congo des années soixante à nos jours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342052732
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Organisations paysannes en République du Congo
Annick Judicaëlle Imbou-Ngalamou
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
2. Entretien avec un agent de la Direction de l’Action Coopérative et du Crédit (Brazzaville, juillet 2012)
Cette interview résume notre travail sur la question des organisations paysannes au Congo. Ces déclarations nous ont éclairées sur notre problématique, hypothèses de travail, les propositions formulées dans ce travail et les pistes de réflexion pour des études postérieures.
 
Annick IMBOU  : Je vous remercie pour le temps et l’opportunité que vous m’accorder. Je suis doctorante à l’université de Toulouse-Le Mirail, rattaché au laboratoire Dynamiques Rurales. Mon sujet de thèse porte sur ″les organisations paysannes en République du Congo″, plus précisément sur l’émergence et la signification des dynamiques organisationnelles en zones périurbaines et rurales. Au regard des fonctions qui sont assignées à votre direction, j’ai jugé que vous pourrez me renseigner sur les organisations paysannes dans le pays.
Agent de la DACC : Sur quoi voulez-vous avoir des renseignements ?
Annick  : L’organisation et le mode de fonctionnement des OP d’une manière générale.
Agent  : Il y a des structures qui sont en activités mais dans l’ensemble l’entrepreneuriat coopératif est encore au stade embryonnaire. Les gens ne savent pas ce que c’est qu’une coopérative, même ceux qui en font partie ne le savent pas. Il y a quelques coopératives, mais elles ne nous sollicitent pas. Notre mission est d’aller sur le terrain mais nous ne disposons pas de moyens […] Le Congo n’a pas encore sa propre loi sur les coopératives, nous travaillons sur une ancienne loi de 1947. Cela montre un peu la négligence. L’Etat n’accorde pas trop d’importance aux coopératives. Une nouvelle proposition de loi sur les coopératives a été soumise au Ministre, nous attendons qu’elle soit soumise en conseil des Ministres puis en assemblée pour être adoptée. Nous nous référons déjà sur cette loi et nous avons mis à la disposition des coopératives des statuts modernes… Là-dedans vous trouverez les modalités de fonctionnement […] Les coopératives doivent tenir compte de ces amendements et rédiger leur règlement intérieur.
Annick  : Y a-t-il un suivi, une fois les coopératives sont créés et agrées par vos services ?
Agent  : Non, ce n’est pas possible, nous n’avons pas les moyens, mais nous faisons confiance à nos agents qui évoluent dans les secteurs. En fait, nous avons donc chaque secteur des agents… Avant de faire l’agrément d’une coopérative, celle-ci se présente d’abord au niveau du secteur. Par exemple la zone de Bacongo, Makélékélé, Madibou, c’est à la commune de Makélékélé que se trouve le bureau des agents de secteur. Après avoir analysé le dossier, les agents donnent leur aval et ce n’est qu’après que les coopérateurs peuvent venir nous voir pour demander l’agrément.
Annick  : Selon vous, pensez-vous que le nombre des coopératives à augmenter ou diminuer ?
Agent  : Il y a une légère amélioration depuis la fin des événements politiques. Mais ce qui manque en ce moment c’est l’éducation coopérative, la formation à l’entrepreneuriat… parce que la coopérative à ses principes, mais ces principes ne sont pas connu par les coopérateurs. Chez nous, au temps du monopartisme, il y avait des groupements précoopératifs. Cette appellation n’existe nulle part, mais au Congo, nous avons préféré désigner ces structures créées par l’Etat sous cette appellation. Ils fonctionnaient à l’image des Kolkhozes. C’étaient des groupements que le Parti Congolais du Travail avait créé. Il n’y avait aucune démocratie, d’abord les dirigeants étaient imposés par le parti et ils devaient être membre du parti. Les paysans y adhéraient à cause des produits PAM : les poissons, le riz et d’autres denrées alimentaires. Or en réalité, l’adhésion dans une coopérative est libre et volontaire.
Annick  : Pensez-vous que dans les groupements actuels, coopératives ou autre forme d’OP, l’adhésion est volontaire ?
Agent  : Oui, mais il manque l’éducation coopérative, les gens ne savent pas ce qu’est une coopérative, en dehors de ceux qui viennent apprendre chez nous, mais quant aux autres, ils ne le savent pas. Aujourd’hui, il y a beaucoup de coopérative qui se présentent à nous parce que quelque part, il y a de l’argent qu’on distribue aux groupements. Le FSA accorde des crédits aux agriculteurs et aux groupements. Il y a donc des gens qui montent des coopératives pour bénéficier de ces crédits. Au final, ce sont des coopératives de nom, des coopératives toutes faites qui viennent chez nous afin que nous leur donnant vite l’agrément pour avoir un numéro d’immatricule et monter leur dossier de demande de crédit au FSA. Comme on ne peut pas refuser… au risque de nous créer des ennuis… Sinon les coopératives naissent en cascade.
Annick  : Elles sont donc stimulées par les crédits ?
Agent  : Oui, elles sont stimulées par les crédits. Les gens montent les coopératives, les associations pour avoir des crédits. Quand ils arrivent au FSA, on leur fait comprendre que seul c’est difficile de bénéficier du crédit mais c’est mieux d’être en groupe. Alors quand ils se regroupent, nous à notre niveau, nous ne pouvons pas faire autrement que leur accorder l’agrément. On a de fois le cas des coopératives dont les membres sont presque les membres d’une famille, on le voit à travers les noms… Surtout que les coopératives sont d’abord des entreprises à caractère privé, donc on ne peut pas leur refuser l’agrément ou leur dire de ne pas créer leur coopérative… Surtout que dans ces entreprises, c’est le début qui est difficile, peut être à la longue, elles vont se développer et devenir de véritables entreprises. Si on regarde notre fichier, il y a une augmentation du nombre de coopératives, mais actuellement c’est le FSA qui les motive.
Annick  : Existe-t-il d’autres groupements en dehors des coopératives ou ce sont des producteurs qui se sont regroupés, juste le temps de bénéficier d’un don ?
Agent  : Oui, il y a ce qu’on appelle les GIC… Groupement d’initiative commune. Les membres travaillent individuellement mais ont la gestion commune d’un matériel, c’est le cas des maraichers de la rive droite du Djoué… Mais il n’y a que des coopératives agricoles, alors qu’ailleurs dans d’autres pays, elles existent dans plusieurs domaines… la coopérative est comme on le disait l’entreprise des pauvres.
Annick  : Comment expliquez-vous que les produits maraîchers viennent de la RDC, alors que nous avons des groupements, des coopératives maraîchères ?
Agent  : Nous avons des domaines appartenant à l’Etat, tel que la ceinture maraîchère (Mayanga), il y a des problèmes entre les maraîchers et les propriétaires fonciers. Les espaces dont disposent les producteurs ne leur permettent pas d’augmenter leur capacité productive ainsi que d’autres problèmes notamment financiers, manque de fumure… Entre temps, l’Etat a dégagé 42 millions de FCFA pour résoudre le conflit avec les propriétaires fonciers afin de permettre aux maraichers de continuer à produire. Car au départ, Agri Congo qui avait installé ces personnes ne pensaient pas qu’elles resteraient longtemps sur ce site. Mais les choses se sont passées autrement et ces personnes ont fini par rester alors que le problème avec les propriétaires fonciers n’était pas résolu… Cependant, il y a plusieurs groupements dans cette zone. Au Congo, nous avons les coopératives, ou autres formes d’OP, des unions.
Annick : Quelles sont les missions de la DACC ?
Agent  : L’octroi de crédit en termes de micro financement. Nous avons créé la MUCODEC, la COOPEC. Dans le temps, nous gérons les microcrédits, mais maintenant nous nous limitons qu’aux agréments
Annick : Pourrez-vous nous donner la liste des coopératives en zones rurales ?
Agent : Le fichier se trouve chez le Directeur mais il y a beaucoup de coopératives qui se sont créées à la va vite.
Annick : Pourquoi parle-t-on que de coopératives alors qu’on a aussi d’autres formes d’OP ou associations villageoises ? Ce terme englobe-t-il tous les autres ?
Agent : Les associations sont gérées par le Ministère de l’intérieur. Dans le temps, c’est la MAE qui accordait les agréments. Il y avait une commission d’agrément, et tous les Ministères étaient représentés. Les agréments étaient accordés au cas par cas puis une fois l’accord, la nouvelle organisation est publiée dans le journal officiel. Il faut souligner que les coopératives sont gérées par la loi de 1947.
Annick : Des associations agricoles
Agent : Associations agricoles, ONG agricoles, les associations n’ont pas un caractère créatif contrairement aux coopératives. L’ONG ou association doivent produire des rapports d’activités.
Annick : Que pouvez-vous encore nous dire sur les responsables des groupements notables, personnes positionnées au niveau social ?
Agent : La situation a évolué, la coopérative est devenue… quand on parle de coopératives aux paysans, ils ont un goût amer ; parce que comme les précoopératives ont échoué… Les coopératives ne sont plus dirigées que par les chefs de village ou les notables. Les gens créent les coopératives. Mais on constate qu’il y a des coopératives où il y a des personnes qui s’imposent par rapport à leurs moyens. Donc, ils réunissent des jeunes et se présentent comme une coopérative. Il y a des cas comme ça ; quand vous regarder vous vous rendez compte que c’est la coo

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