Les Fondements sociaux de la connaissance
434 pages
Français

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Les Fondements sociaux de la connaissance , livre ebook

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Description

Alfred Bulai nous offre, dans ses Fondements sociaux de la connaissance, un véritable tour de force. Éduqué comme philosophe à l'université de Bucarest où il a obtenu son diplôme en 1986 et devenu philosophe social et sociologue, Alfred Bulai a écrit un livre très original, de large portée, ambitieux et frais dans toute son argumentation.



L’auteur combine, d'une manière qui est généralement très difficile à obtenir, des notions et des domaines qui, bien souvent, ne vont pas facilement ensemble : philosophie sociale, épistémologie, logique et méthodologie de la recherche sociale.



Mircea Dumitru est membre correspondant de l'Académie roumaine, président de l'Institut international de philosophie, membre de l’Academia Europaea.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414494231
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49422-4

© Edilivre, 2020
Remerciements
J’ai travaillé beaucoup d’années à ce livre et il y a bien sûr beaucoup de personnes que je devrais remercier. Je ne peux, en quelques lignes, que faire une sélection de celles-ci, même avec le risque d’être injuste envers une grande partie de ceux avec qui j’ai discuté les idées de cet ouvrage. Mes pensées se dirigent avant tout vers deux de mes anciens professeurs de la faculté auxquels je dois énormément. Mon ouverture vers l’épistémologie, d’un côté, et ma carrière en sociologie, de l’autre. Il s’agit de Monsieur le professeur Mircea Flonta, celui qui a eu l’amabilité non seulement de lire le manuscrit et d’en faire beaucoup de commentaires, mais aussi d’avoir de nombreuses discussions avec moi, lesquelles m’ont énormément aidé. De l’autre côté, mes remerciements se dirigent vers le professeur Lazăr Vlăsceanu, auquel me relie une relation intellectuelle qui date depuis plus de trente années, le premier sociologue avec lequel j’aie déjà collaboré depuis le début des années ‘90 et à la fois celui qui m’a déterminé d’étudier la sociologie, un professeur authentique qui a été près de moi dans toutes mes démarches intellectuelles majeures. Je tiens à la fois à remercier Mircea Dumitru, le recteur de l’Université de Bucarest, ancien collègue de faculté – quoiqu’un peu plus âgé que moi – et un bon ami à moi. Ses encouragements et ses conseils pertinents ont énormément compté pour moi.
Mais, bien sûr, je dois les remerciements les plus importants à Cătălin Partenie, mon ami depuis une vie, que je connais depuis plus de trente-cinq ans et avec qui j’ai discuté les idées de ce livre longtemps avant de me décider de l’écrire. Il est d’ailleurs le premier à avoir lu il y a trois ans la première forme du manuscrit et à la fois celui qui a fait les premiers commentaires du texte. Les centaines de discussions que j’ai eues avec lui le long des années m’ont énormément aidé à crayonner le modèle théorique que je propose aujourd’hui.
Bien sûr, je sens le besoin de remercier Ana Bulai pour les suggestions faites il y a quelques années à une des premières formes du manuscrit, de même que Silviu Dragomir, celui qui a accepté de publier ce livre en roumain.
Alfred Bulai
Bucarest, juillet 2017
Je remercie à la fois Madame Letiția Ilea pour la traduction et l’adaptation en français de ce texte, de même que les Éditions Edilivre pour la publication de ce livre en français.
Je remercie également ma fille Eva Bulai pour les dessins qui ont constitué la base de la couverture de l'édition française.
Alfred Bulai
Bucarest, août 2020
Avant-propos
Il y a beaucoup d’années, le tumultueux jour du 22 décembre 1989, je restais stupéfait devant la télé et j’assistais au spectacle social qui éclatait à ce moment-là. L’enthousiasme de la rue flottait dans l’air, on pouvait presque le respirer, de même que le besoin de tous d’être témoins et de s’impliquer dans les changements qui, évidemment, allaient se produire à partir de ce jour-là. Je rappelle que parmi les premiers messages lancés par les révolutionnaires qui avaient occupé le siège de la télévision se trouvait celui d’exhorter les économistes, les juristes et les sociologues à venir à la télévision pour aider le nouveau pouvoir. Je crois que, de manière subconsciente, cela a été la raison pour laquelle je suis arrivé, l’après-midi de ce jour, dans le bâtiment de la télévision, bien que je ne prétende pas du tout à être sociologue à ces moments-là et d’autant moins révolutionnaire. J’étais en cette période un jeune professeur d’école générale qui venait de terminer son stage et qui ne pouvait être qu’un simple témoin des grands changements sociaux qui s’étaient déclenchés ce jour-là.
J’ai commencé à faire de la sociologie pratiquement au moment de sa revitalisation en Roumanie après 1989, pendant ces années des amples mouvements sociaux, de la fascination de la société pour sa propre image et pour sa propre connaissance. J’ai considéré dès le début que le rôle de la sociologie est précisément celui d’aider à la compréhension de la vie des gens et des communautés, mais aussi de contribuer au changement social. Dès les premières années après 1989 j’ai cru avec ardeur à la mission civique engageante de la sociologie et je crois qu’il était très difficile de ne pas être, en tant que jeune sociologue, fasciné par le laboratoire social où l’on vivait.
En 2004, après plus d’une décennie depuis cette période, un grand sociologue américain, Michael Burawoy, a lancé, lorsqu’il a pris la présidence de l’Association Américaine de Sociologie, un thème de grand intérêt, du moins il paraissait comme ça à ce moment-là : celui du statut et de la mission de la sociologie. Mais Burawoy ne proposait pas une branche ou une discipline sociologique nouvelle, comme le suggérerait le syntagme consacré par lui – celui de sociologie publique –, mais une nouvelle manière de faire et de comprendre la sociologie et surtout d’assumer son rôle émancipateur en société. Mais la mission engageante de la sociologie et du sociologue dans la vie publique n’était pas du tout un nouveau thème. Burawoy lui-même soulignait dans son article fameux de 2004 le fait que, à ses origines, la sociologie, par ses classiques, avait eu un tel statut. Que l’on soit d’accord avec Burawoy ou non, il faut reconnaître qu’il a proposé un thème de réflexion sérieux pour la sociologie américaine – et non seulement – du XXI e siècle : le rôle de la sociologie dans le monde contemporain et la mission publique qu’elle devrait avoir.
D’une certaine manière, l’idée de la sociologie publique, bien qu’elle n’ait pas été conceptualisée comme telle, a été présente dans l’espace roumain – y compris dans celui ancien communiste – beaucoup avant son lancement officiel par Burawoy. Dans un monde en puissant changement, où un nouvel esprit flottait, presque sacralisé, celui de la démocratie et de l’importance des gens dans le gouvernement, la sociologie publique se trouvait dans les années ‘90, en Roumanie, dans son milieu naturel. Pour cette raison, naturellement, je suis devenu extrêmement préoccupé par le thème lancé par Burawoy.
Je dois dire que j’ai été fasciné initialement par l’idée de la sociologie publique et, pour cette raison, j’ai étudié beaucoup de textes d’autres auteurs qui avaient essayé de tracer les contours, de clarifier ou d’analyser les implications, de même que les limites de la sociologie publique. Mais j’ai commencé assez rapidement à me détacher du modèle proposé par Burawoy et aussi, dans la même mesure, des analyses de ses critiques. Dans l’article proposé par Burawoy 1 , les développements, de même que les contributions critiques sur ce thème appartenant à d’autres sociologues importants, tels A. Abbott, O. Patterson, F. F. Piven ou I. Wallerstein, étaient faits en quelque sorte sous le signe de la mission historique « révolutionnaire » de la sociologie, étant souvent imprégnés d’un enthousiasme débordant, en grande mesure naturel, mais c’est peut-être précisément pour cela que la solidité théorique des modèles proposés devenait secondaire. Je me suis mis à écrire, à mon tour, un article qui partait d’une question simple : la sociologie publique est-elle possible ou non ? Ma conclusion était qu’elle est possible et même nécessaire, mais en aucune manière dans la modalité décrite par Burawoy. Un style de discours ouvert au public large, le fait que nous avons, en tant que sociologues, des publics multiples et que, par le dialogue avec ceux-ci, même dans le sens de l’action communicative décrite par Habermas, nous pouvons contribuer à l’émancipation des groupes dominés sont des descriptions simplistes de la sociologie publique ; comme d’ailleurs l’idée que la sociologie défend et est au service de la société civile, tandis que les sciences politiques et économiques soutiendraient les intérêts du pouvoir despotique ou tyrannique de l’État, respectivement du marché. Ces thèses peuvent être facilement démontées et je l’ai fait dans l’article respectif. À un moment donné, cet article a pris des dimensions beaucoup trop grandes pour constituer un article, de sorte que je ne l’ai plus jamais publié.
Je ne l’ai plus publié aussi pour une tout autre raison. En fait, dans mes réflexions, je suis arrivé à un moment donné à ne plus être intéressé par la manière dont la sociologie publique peut se constituer. Il m’a semblé essentiel de pouvoir d’abord répondre à la question si et de quelle manière la sociologie peut se constituer comme science. Mais il a été tout aussi naturel d’éclaircir le problème de son rôle dans la vie sociale – au-delà de sa dimension publique – et, plus que cela, de répondre à quelques autres questions essentielles : quel est le spécifique de la connaissance scientifique propre à la sociologie et sur quoi se fonde-t-elle ? Quel est donc le spécifique de l’objet d’étude de la sociologie et quelle relation a-t-il avec la connaissance ? Autrement dit, quels sont les fondements de la connaissance de la vie sociale ? Ce genre de réflexions m’ont conduit au sujet du présent livre.
Les questions antérieures ont été posées beaucoup de fois pendant le temps par divers penseurs sociaux, qui en ont proposé, d’ailleurs, différentes réponses. Elles sont venues de la direction de l’épistémologie, aussi bien que de celle de la sociologie. Je ne passerai pas en revue tous ces penseurs parce que mon intention n’est pas celle de proposer une monographie de ce sujet. Mais j’ai le devoir de dire que je ferai certains renvois aux auteurs qui se sont approchés du modèle théorique que je soutiens. Il s’agit de rep

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