Les Espagnols au Maroc, 1859-1975
346 pages
Français

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Les Espagnols au Maroc, 1859-1975 , livre ebook

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Description

Après avoir traité la migration espagnole en Algérois et la migration italienne au Maghreb aux XIXe et XXe siècles, Gérard Crespo aborde un sujet original et complexe, la migration espagnole au Maroc. Sujet complexe, car le Maroc colonial est divisé en deux parties : celle sous protectorat français et celle sous tutelle espagnole. D'où venaient ces migrants, pourquoi ont-ils choisi la partie espagnole ou française, comment se sont-ils intégrés dans la société coloniale, quelles ont été leurs conditions de départ lors des indépendances ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre l'auteur dans son ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334070065
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0135€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07004-1

© Edilivre, 2016
Du même auteur
Du même auteur :
Les rapatriements en France, 1954-1962, accueil et intégration des rapatriés, éditions Dualpha, Paris, 2014.
Les Italiens au Maghreb, 1816-1962, éditions Mémoire de Notre Temps, Montpellier, 2011.
Les rapatriements dans le Midi de la France, entre Histoire et Mémoire, éditions Mémoire de Notre Temps, Montpellier, 2010.
Les grandes dates de la mémoire « Pieds Noirs » en collaboration avec C. Fenech, Impr. Cap sur l’Image, Carnoux, 2003.
Les Italiens en Algérie, 1830-1960, histoire et sociologie d’une migration, éditions Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 1998.
Un enfant là-bas dans la guerre, ici dans l’indifférence, éditions Curutchet, 1997, ouvrage aujourd’hui distribué par Mémoire de Notre Temps.
Les Espagnols en Algérois, 1830-1914, histoire d’une migration, en collaboration avec J.-J. Jordi aux éditions de l’Atlanthrope, Versailles, 1991.
Gérard Crespo a collaboré à de nombreux ouvrages,
Si vous saviez… paroles de Pieds Noirs, de Marc Niño, les Editions du Net, 2015.
Contributions à l’histoire de La Seyne sur Mer, les Presses du Midi, 2013.
Les valises sur le pont, Marine éditions, 2009.
Ecrivains français d’Algérie, Cahiers de la SIELEC, 2008.
Camus et la pensée de Midi, éditions Ovadia, 2008.
L’Algérie et la France, éditions Laffont, 2008.
Ces jours que nous avons tissés, Mémoire d’Afrique du Nord, 2003.
Camus, Audisio, Roblès, frères de soleil, Edisud, 2003.
Alger, 1860-1939, éditions Autrement, 1999.
Marseille et le choc des décolonisations, Edisud, 1995.
Dédicace


« à mes parents tous deux d’origine espagnole, nés en Oranie, qui effectuèrent leur voyage de noces à Casablanca »
« à ma grand-mère que je n’ai pas connue, née à Malaga, Maria de la Visitation y Juana de la Santissima Trinidad Duprat sous le règne d’Alphonse XII, qui a émigré à Oran sous la présidence de Jules Grévy et qui a fini sa vie à Fez sous le règne de Hassan II ».
« à mon oncle Joseph Garcia, français d’origine espagnole né en Oranie au début du XX ème siècle et dont le père est décédé à Casablanca.
Exergue


exergue
« – ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande toi ce que tu peux faire pour ton pays (J.F.Kennedy)…
– Mais lorsque dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni t’instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues librement, que vaut l’adage de Kennedy ? Pas grand chose ! C’est d’abord à ton pays de tenir, envers toi un certain nombre d’engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n’y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l’obligation de t’assurer cela ; sinon, tu ne leur dois rien »
Amin Maalouf, in Les désorientés, Grasset, 2012.
« la carte de l’exil est la meilleure carte de l’Espagne »
Manuel Rivas.
« le Maroc est un arbre qui plonge ses racines en Afrique et dont les feuilles respirent en Europe ».
Hassan II.
Remerciements


Remerciements,
à madame N. Faivre née Garcia pour son témoignage,
à Antonio Ruiz pour ses conseils avisés,
et encore et toujours à Milena pour son aide technique et sa disponibilité sans faille.
Avertissement
Après avoir traité la migration italienne vers l’Algérie, puis vers la Tunisie, après avoir traité la migration espagnole vers l’Algérois, voilà donc mon dernier volet des migrations Nord /Sud en Méditerranée occidentale.
Etudier la présence des Espagnols au Maroc, de surcroît dans l’intervalle des dates proposées, relève de la gageure et nécessite une première ébauche d’explication. Le lecteur tant soit peu averti sait que les Espagnols sont toujours présents et ce depuis plusieurs siècles dans le royaume chérifien, ne serait-ce que parce qu’il connaît les deux enclaves que sont Ceuta et Melilla qui sont régulièrement l’objet de tensions diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc ou qui font les gros titres de la presse internationale consécutivement à des tentatives illégales de passage d’immigrés vers « l’Eldorado européen ». Mais la présence espagnole est beaucoup plus complexe.
Aussi, dans une première partie de notre ouvrage, nous consacrerons quelques pages à rappeler les conditions anciennes de la conquête par les Espagnols de ses enclaves africaines, entre les XV ème et XVIII ème siècles, ainsi que les tentatives de contrôle de la zone désertique connue sous le nom de Sahara espagnol ; puis nous développerons, ce qui est notre propos, les conditions d’installation d’un peuplement hispanique au XIX ème et au XX ème siècle. Pourquoi avoir choisi 1859 comme date de départ de notre étude ? Nous avons estimé que la guerre hispano-marocaine de 1859-1860 marque véritablement les débuts d’une présence, qui à défaut d’être démographique, est pour le moins économique et indique les prémices de la soumission du régime chérifien aux puissances européennes. Certes, les spécialistes de l’histoire du Maghreb contemporain argueront que les visées coloniales européennes sur le Maroc étaient antérieures ; ce qui est vrai. Mais la défaite marocaine de 1860 est, nous semble-t-il, un déclencheur qui entraîne les premières installations espagnoles durables de l’autre côté du détroit de Gibraltar et au Sahara occidental et qui conduit inexorablement le Maroc vers le protectorat français entériné par le traité franco-marocain de Fès du 30 mars 1912 puis par le traité franco-espagnol de Madrid du 27 novembre 1912 ; ce dernier accorde à l’Espagne le contrôle sur la zone nord du Maroc laquelle s’étend de l’océan Atlantique à quelques encablures de la frontière algéro-marocaine, et délimite également les frontières entre le « Maroc français » et le Sahara dit espagnol au sud.
Notre étude s’achève avec l’indépendance du Maroc, indépendance qui se déroule en plusieurs temps. En effet, le 2 mars 1956, la France reconnaît l’indépendance du Maroc mais le roi Mohamed V l’annonce officiellement à son peuple le 7 mars. Un mois plus tard, le 7 avril, l’Espagne officialise l’abandon de la zone nord du pays qu’elle contrôlait et la rétrocède au nouvel état souverain marocain. Le 20 octobre de la même année, Tanger, jusqu’alors soumise au statut de zone internationale est également rendu au Maroc. Mais il faut attendre le 14 novembre 1975 pour que l’Espagne annonce son intention de rendre au Maroc le Sahara espagnol ; entre temps elle avait procédé à la rétrocession de l’enclave d’Ifni en 1969. Aussi avons nous consacré quelques pages à cette période de l’après 1956 et qui s’étend jusqu’à 1975.
Nous essaierons donc successivement d’éclairer le lecteur sur l’installation et le peuplement espagnol dans les zones contrôlées par l’Espagne, au nord mais aussi au sud du Maroc, sans oublier la population espagnole installée dans le protectorat français. Cette dissociation trouve ses justifications dans le fait que les citoyens espagnols ne sont évidemment pas soumis au même statut juridique ni à la même administration et que les migrants n’ont pas forcément la même origine sociale, ni la même origine géographique au nord et au sud. En effet, une part non négligeable des Espagnols vivant en protectorat français serait originaire de l’Algérie et plus précisément de l’Oranie et aurait bénéficié d’un niveau social parfois supérieur à leurs compatriotes venant directement de la péninsule.
Enfin, nous achèverons cette étude en nous interrogeant sur les liens qui peuvent perdurer entre le Maroc et l’Espagne aujourd’hui, liens diplomatiques, économiques, culturels et sur le souvenir qu’a pu laisser le royaume chérifien dans la mémoire de tous ceux, Espagnols ou Français d’origine espagnole qui ont été amenés à s’exiler après 1956.
En guise de conclusion à l’ouvrage, nous avons décidé d’apporter quelques témoignages d’Espagnols ayant quitté le Maroc pour l’Espagne ou la France, afin de savoir quels sentiments ces exilés ressentaient envers un pays qui, sans être leur patrie était toutefois la terre qui les avaient vu naître, eux et parfois leurs parents, voire leurs grands parents.
Je ne peux toutefois commencer cet ouvrage sans prévenir une remarque qui pourrait m’être adressée par un lecteur espagnol ayant vécu au Maroc, à propos du titre donné au livre : Les Espagnols au Maroc… En effet, au cours de mes recherches et à la lecture de témoignages, j’ai relevé que les Espagnols ayant vécu au Maroc et encore plus ceux qui y sont restés, estiment qu’ils sont des Espagnols du Maroc. Je comprends la nuance, je comprends l’attachement viscéral à cette terre, mais le chercheur ne peut pas ne pas appréhender ce peuplement autrement que comme une migration qui s’inscrit dans un moment de l’histoire contemporaine, qui s’apparente aux autres grandes migrations européennes-italienne, maltaise et française – vers le Maghreb, et qui après deux, trois voire quatre générations ont été contraintes de (re) venir vers le pays d’origine ou vers la rive nord de la Méditerranée. Ces grands mouvements que j’ai traités dans mes précédents ouvrages m’ont donné l’occasion d’offrir sous forme de synthèse lors d’un colloque, une conférence que j’ai intitulée « Les Européens voyageurs de l’Europe du sud vers le Maghreb puis vers la France » (1) ; pour ces populations il s’agit bien d’un voyage dans l’espace et dans le temps, voyage qui a entraîné des joies, des drames et aujourd’hui beaucoup de nostalgie et souvent d’incompréhensions car hélas, après cinquante ou cent ans, ce fut sinon un retour à la case départ – l’Espagne ou l’Italie – du moins un retour vers la rive européenne de la Méditerrané

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