Lectures de la fatigue
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Français

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Description

La fatigue est un terme courant dans la société moderne, utilisé pour décrire divers états émotionnels et physiques tels que la mélancolie, l’ennui, la dépression, le burn-out et la neurasthénie. Dans ce livre, des auteurs de différentes disciplines proposent une approche riche et variée de la fatigue, mettant en lumière la complexité de ce phénomène. Ils démontrent comment l’étude de la fatigue peut offrir un terrain d’exploration philosophique, social ou esthétique, permettant une compréhension plus profonde de la condition humaine. Ce livre constitue une invitation à découvrir un sujet universel qui touche chacun d’entre nous à un moment ou à un autre de sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304054637
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maria de Jesus Cabral, Philippe Zawieja, José Domingues de Almeida, Maria de Fátima Outeirinho
Lectures de la fatigue
Entre pathologisation, critique sociale et création
Exotopies
é ditions Le Manuscrit Paris


Cette publication a été développée dans le cadre de l’Institut de Littérature Comparée, Unité R&D financée par des fonds nationaux de la FCT – Fondation pour la Science et la Technologie (UIDB/00500/2020).


Visuel de couverture : Joven decadente. Después del baile , Ramon Casas, Paris, 1899. © Museo de Montserrat.
ISBN 978-2-304-05463-7
© Éditions Le Manuscrit, mai 2023


Dans la même collection
Maria de Jesus Cabral, Ana Clara Santos et Jean-Baptiste Dussert (dir.), Lumières d’Albert Camus. Enjeux et relectures , 2012.
Ana Clara Santos et Maria de Jesus Cabral (dir.), Art et création chez Théophile Gautier , 2013.
Ana Clara Santos, Maria Celeste Natário, Maria de Jesus Cabral, Maria Luísa Malato et Renato Epifânio (dir.) , L’exil et le royaume : d’Albert Camus à Vergílio Ferreira , 2014.
Maria de Jesus Cabral et Gérard Danou (dir.), Maux écrits, mots vécus. Traitements littéraires de la maladie , 2015.
Fernando Gomes, Odete Jubilado, Margarida Reffóios, Carla Castro (dir.), (Re)lire Albert Camus. Études interdisciplinaires , 2016.
Ana Clara Santos, Maria de Jesus Cabral (dir.), L’Étranger , 2016.
Ana Paula Coutinho, Maria de Fátima Outeirinho, José Domingues de Almeida (dir.), Résistances du local et apories du global. La littérature française et francophone à l’épreuve de la mondialisation , 2016.
Laurence Malingret et Nuria Rodríguez Pedreira (dir.), Voies de convergences dans l’espace ibéro-gallo-roman , 2017.
José Domingues de Almeida, Dominique Faria, Maria de Fátima Outeirinho et António Monteiro (dir.), Aviateurs écrivains – Témoins de l’histoire , 2017.
Dominique Faria, Ana Clara Santos et Maria de Jesus Cabral (dir.), Littérature et théâtre en français à l’épreuve de la traduction dans la Péninsule ibérique , 2017.
Jacopo Masi , Ce sentiment qui nous rappelle , 2018.
Cristina Álvares et Maria do Rosário Girão (dir.) , La Belle Époque revisitée , 2018.
Maria de Jesus Cabral, José Domingues de Almeida et Gérard Danou (dir.) , Le Toucher, Prospections médicales, artistiques et littéraires , 2019.
Dominique Faria, Alan Dobson, António Monteiro et Luís Nuno Rodrigues (dir.) , L’Aviation et son impact sur le temps et l’espace , 2019.
José Domingues de Almeida et Maria de Fátima Outeirinho (dir.) , Tours verniens , 2019.
Études réunies par Maria de Jesus Cabral, Maria Hermínia Laurel et Franc Schuerewegen, Lire les villes , 2020.
Cristina Álvares, Ana Lúcia Curado et Sérgio Guimarães de Sousa (dir.), Humain, posthumain , 2020.
Maria de Jesus Cabral, José Domingues de Almeida (dir.), Poétiques et pratiques du do n, 2021.
Cristina Mendonça, Identidades artísticas e dimensões da écfrase , 2021.
Cristina Alvares, Maria de Jesus Cabral, Conceição Varela, Silvia Araújo (dir.), Le souvenir d’une certaine image... Pour Maria do Rosário Girão , 2023.


« Exotopies »
Collection dirigée par Ana Clara Santos et Maria de Jesus Cabral
La collection « Exotopies » est issue de travaux de l’APEF (Association Portugaise d’Études Françaises) qui siège à l’université de Coimbra, au Portugal. Elle est née de la volonté de divulgation des activités scientifiques (colloques, journées de réflexion) menées par l’APEF et qui, à la croisée d’horizons disciplinaires, critiques et géographiques variés, contribuent à la vitalité des études en langue française selon une perspective transfrontalière. Privilégiant le patrimoine littéraire et artistique, cette collection se veut une interface scientifique ouverte à d’autres domaines de recherche – linguistique, traduction, didactique – dont ce patrimoine ne saurait être dissocié. Ayant pour objet les études françaises et le questionnement des frontières, cette collection propose de nouveaux éclairages sur diverses perspectives concernant l’écriture, l’art et la langue. Elle promeut un regard comparatiste révélant le dialogue fécond que les langues et cultures entretiennent dans l’espace européen.


Introduction
Maria de Jesus Cabral CEHUM – Universidade do Minho
Récurrent dans les discours contemporains, omniprésent dans la rhétorique soignante comme dans les récits de patients (Abel, 2021), revivifié par la récente crise pandémique, souvent confondu avec ses corrélats stress, burn-out ou épuisement, prégnant dans le domaine psychosociologique au point qu’on peut y voir un problème social au sens de Weber ou un fait social total au sens de Mauss (Neckel, Schaffner et Wagner, 2017 : 306), le mot fatigue n’en est pas moins évocateur en régime d’historicité (Schaffner, 2016 : 233 ; Vigarello, 2020 : 10). Dans le champ plus concrètement artistique ou philosophique, il convoque des expressions fortes qui ont traversé les deux siècles précédents, inspiré l’histoire des idées et la création : mélancolie, ennui, spleen, mal du siècle, neurasthénie, surmenage… Même si elle n’occupe une place de fait que chez un nombre limité d’écrivains (dont Michaux ou Laferrière) ou d’œuvres (que l’on songe à l’ Essai sur la fatigue de Handke), la fatigue semble partie liée de notre condition humaine, et est de ce fait perceptible à la fois comme « bonne ou mauvaise » dans la littérature et les autres arts. Ainsi le montrent ses importantes variations, que ce soit la mélancolie (Pessoa), le spleen (Baudelaire), la neurasthénie (Proust), la dépression (Houellebecq, etc.), l’impassibilité post-moderne (Toussaint, Gailly), la maladie, le pessimisme (Cioran, Bernhard), l’ennui, fût-il doré (Flaubert, Scott Fitzgerald, Sagan, Easton Ellis), la décadence familiale ou sociétale (Mann, Roth, Fontane, Tomasi di Lampedusa, Eça de Queirós), le voyage et l’aventure (London, Verne, Hémon), la guerre et les combats (Tolstoï, Cendrars), les conditions sociales (Zola), le monde du travail (Nothomb, Eggers), l’aliénation et la régulation sociale (Orwell, Ishiguro)…
Aussi vérifiable soit-elle historiquement qu’à notre époque, allant de l’état d’oisiveté à l’abattement physique et moral, de l’affaiblissement passager au repli sur soi ou à la souffrance existentielle, de l’apathie à l’agitation, de la résignation-prostration à la révolte, en lien avec la vulnérabilité, il y a bien une extension du domaine de la fatigue à explorer dans les œuvres de pensée comme dans les œuvres de fiction dans ses enjeux et ses configurations.
Issu du XIe Rendez-vous de la Critique qui s’est tenu à Vila Nova de Gaia (Portugal) en juin 2022, le présent ouvrage se propose de déployer la notion de fatigue , de l’interroger dans ses contours et ses entours à travers une approche pluridisciplinaire. Des chercheurs de divers horizons, parfois croisés, des sciences humaines – la littérature et la linguistique, la philosophie, l’anthropologie et la psychosociologie – ont relevé le défi d’éclairer la question de la fatigue à partir de leur champ d’étude en examinant des écrits où elle est représentée ou mise à l’épreuve, l’ouvrant à la réflexion, à l’analyse et à la relation qui se joue ici de manière particulière dans des approches comparatistes, mythocritiques ou iconotextuelles.
Les différentes contributions que nous allons lire, tout en convoquant le même sujet, ouvrent ainsi un éventail intéressant de déclinaisons révélant combien le travail créateur sur la fatigue peut conférer une consistance objective, sinon même cathartique à un objet mouvant et indissociable, souvent, de l’expérience personnelle, voire du ressenti 1 . Cela pose la question de la définition de la fatigue en termes relatifs et met en lumière l’impossibilité d’une approche linéaire au problème essentiel, rappelé par Philippe Zawieja dans l’« Avant-propos » à son Dictionnaire de la fatigue : « de quoi la fatigue est-elle le nom ? » (Zawieja, 2016 : 7).
C’est de l’impossibilité de répondre à une telle question sinon de manière complexe , au sens d’Edgar Morin par une entreprise « où chaque partie concourt à l’ensemble (de la tapisserie) » (Morin, 2014 : 114) qu’est né le présent ouvrage.
S’appuyant sur la linguistique structurale et la socio-anthropologie, Philippe Zawieja s’intéresse à la fonction discursive de la fatigue, notamment en contexte professionnel. Itaï Blumenzweig réfléchit aux enjeux humanistes de la lecture après l’apparition de l’imprimerie et rappelle comment le passage de la sphère publique au domaine privé est lié à une émergence d’un sentiment d’ennui, jusque-là inconnu. Hadi Rizk mène une réflexion philosophique sur l’équation fatigue-finitude chez Jean-Paul Sartre. Annie Rizk se penche sur la question, à la fois existentielle et esthétique, de la fatigue dans les deux Éducation sentimentale de Flaubert . Entre enquête et voyage dans la Méditerranée littéraire de Gide, Edit Bors décrit une (géo) poétique de la fatigue dans L’Immoraliste .
Nathalie Gillain nous propose une plongée dans l’univers créatif d’Henri Michaux et Jean Epstein pour y déceler un nouvel état d’intelligence poétique. Ágnès Tóth met en évidence le rapport fatigue-mélancolie, l’enfance, et le tragique dans l’œuvre diaristique et romanesque de Bauchau.
Natália Laranjinha poursuit une lecture de la fatigue et ses émanations (ennui, dégoût et asthénie) en tant que matière créative dans l’œuvre de Samuel Beckett. José Domingues de Almeida se penche sur la question de la fatigue dans deux romans contemporains de la migration : La Fatigue du matériau de Marek Sindelka et L’Enfant de la fatigue de Fabrice Barbeau. Par une démarche comparatiste sur le recueil Maganées , d’écrivaines québécoises, Maria de Fátima Outeirinho rend visibles des « micro-mondes » aux enjeux féministes. Mina Apic étudie la pensée de Han à la lumière d’œuvres postérieures à La Société de la fatigue et d

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