La lecture à portée de main
181
pages
Français
Ebooks
2017
Écrit par
Danny Gerbinet
Publié par
Enrick B. Editions
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
26 janvier 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782356441669
Langue
Français
Publié par
Date de parution
26 janvier 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782356441669
Langue
Français
© Enrick B. Editions, 2017, Paris
www.enrickb-editions.com Tous droits réservés Conception couverture : Marie Dortier
ISBN : 978-2-35644-166-9
En application des articles L. 122-10 à L. 122-12 du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction à usage collectif par photocopie, intégralement ou partiellement, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie. Toute autre forme de reproduction, intégrale ou partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Remerciements
Ce livre est le résultat du processus qu’il décrit : un processus de transformation lent et continu. Au début, j’ai longtemps hésité sur la forme : je ne savais pas si j’avais envie d’écrire un roman illustrant ce thème, ou plutôt d’en faire un essai philosophique. J’hésitais tant et si bien que mon manuscrit prenait tantôt une tournure romanesque, tantôt une forme plus théorique.
Je me suis ouvert de ce problème à mon ami Yves Ulman, qui s’est évertué à lire un texte polymorphe et à prendre des notes fort pertinentes, mais manuscrites, qu’il s’efforçait de me restituer dans des restaurants parisiens où notre goût commun pour le vin naturel a bien failli compromettre cette noble entreprise. Néanmoins une forme littéraire en émergea, qu’il en soit remercié.
Samia Khallaf est la personne qui a été la plus impliquée dans l’aide dont j’ai bénéficié. Sans jamais ménager son temps, elle m’a accordé un soutien indéfectible, supportant mes doutes et mes interrogations innombrables, plaçant plus de foi que moi-même en mes propres ressources. Ses multiples relectures, ses feedbacks toujours pertinents, sa disponibilité permanente, ses encouragements m’ont accompagné tout du long.
J’ai été particulièrement ému par la bienveillance de Cyrille Javary à mon égard. Qu’un sinologue de cette envergure, auteur de tant d’ouvrages importants, dont la meilleure traduction du Yi Jing parue à ce jour, prenne au sérieux la demande de préface d’un parfait inconnu me paraît un geste d’une grande élégance. Préfacer un ouvrage est un acte engageant, et ses retours sur les lacunes que présentaient çà et là mes connaissances du taoïsme, en particulier sa vigilance quant à ma présentation du concept de non-agir, témoignent de sa rigueur et de son honnêteté intellectuelle. Pour brèves qu’elles furent, nos conversations m’ont beaucoup appris. Une chose m’a particulièrement charmé : l’homme est congruent avec son enseignement, démontrant ainsi qu’il est possible pour un Occidental du XXI e siècle d’incarner l’idéal confucéen.
Je remercie Emmanuelle Piquet de m’avoir mis en contact avec l’éditeur de cet ouvrage et d’avoir accepté avec enthousiasme ma demande de postface. Puisque dans celle-ci elle mentionne avoir été mon élève, je tiens à préciser qu’en plus de trente ans d’enseignement de la thérapie stratégique, c’est la seule fois où, selon l’expression consacrée, j’ai vu l’élève dépasser le maître (si tant est qu’un tel mot me convienne).
Son amitié m’est précieuse.
Enfin je remercie Enrick Barbillon qui m’a démontré qu’un véritable travail d’éditeur pouvait se faire d’une manière aussi amicale qu’agréable pour l’auteur.
Préface
Lâcher (la) prise, pour toucher au but ?
Dany Gerbinet n’est pas Chinois. Pas plus que la « thérapie brève » qu’il pratique avec efficacité. Alors pourquoi s’intéresse-t-il au Yi Jing , le classique chinois du Changement, ainsi qu’à la conception chinoise du « non-agir », particulièrement développée par le taoïsme, qu’on appelle ici le « lâcher-prise » ? Parce qu’il y construit un écho stimulant avec le concept de « renoncement explicite » qui est au cœur de la stratégie thérapeutique élaborée par Gregory Bateson.
Paul Watzlawick, un des fondateurs de l’École de Palo Alto en Californie, disait de Bateson que son immense culture en faisait un véritable « homme de la Renaissance ». L’apport de Bateson fut immense dans de nombreux domaines, en particulier en psychiatrie où il a introduit le regard systémique qui, cessant de considérer le patient comme un agent isolé, le replace dans toutes ses interactions. Marié avec l’anthropologue Margaret Mead, G. Bateson a eu de nombreux contacts avec des cultures non occidentales, notamment de l’océan Pacifique. Pourtant la Chine est restée absente de son vaste domaine de réflexion. L’époque peut expliquer cela.
En 1949, la fondation de la République populaire maoïste fait disparaître la Chine traditionnelle des préoccupations universitaires américaines. Seul le mouvement de la contre-culture hippy, porté par les poètes de la Beat Generation (William Burroughs, Allen Ginsberg, Jack Kerouac), continuera à s’intéresser au taoïsme et à étudier le Yi Jing , le grand livre du Yin-Yang qu’on appelait alors en France, par dérision, le « livre de Katmandou ».
Ce temps-là est aujourd’hui révolu. La Chine, entrée depuis une trentaine d’années dans une nouvelle ère politique, est aussi entrée dans notre quotidien. Qi Gong, Taiji Quan ne sont plus des mots exotiques, les aiguilles des acupuncteurs et les baguettes des restaurants chinois nous sont devenues familières. Durant la même période, l’« écologie de l’esprit » de G. Bateson a atteint les rives européennes.
Né en Californie, le Mental Resarch Institute (MRI) a développé une façon différente de traiter la souffrance psychologique : la « thérapie brève systémique et stratégique ».
En 1987, le psychothérapeute Jean-Jacques Wittezaele fonde en Belgique l’Institut Gregory Bateson, représentant officiel pour l’Europe francophone du MRI, un organisme qui propose des centres de consultation et cherche à diffuser et à promouvoir une vision interactionnelle du comportement humain tant auprès des professionnels de la santé mentale que du grand public.
L’apport de Dany Gerbinet, qui y travaille depuis sa création, tient à sa perception du lien roboratif qu’il tisse entre les principes de la « thérapie brève » et la perception chinoise du changement exprimée dans le Yi Jing . Thérapeute, donc homme de terrain, D. Gerbinet est aussi stimulé par le lien qu’il discerne entre la conduite taoïste du « non-agir », et le « lâcher-prise » que Bateson n’avait que juste esquissé.
« Lâcher-prise » est une expression à la mode, c’est-à-dire souvent employée à tort et à travers. Il n’est donc pas inutile de revenir à son origine pour comprendre comment elle peut exprimer un des principes actifs de la pratique de la thérapie brève batesonienne de D. Gerbinet.
Habituellement, le « lâcher-prise » est compris comme l’abandon d’une crispation négative, inutile, voire oppressive, le renoncement au désir de vouloir tout contrôler. Ce relâchement bienfaisant de la tension vers un objectif déterminé est en effet ce qui rapproche le plus cette expression du binôme chinois : 無為 wú wéi , auquel elle est rapportée.
Calligraphie de l’expression 無為 wú wéi
Le premier des deux idéogrammes qui composent l’expression chinoise est un mot très ancien dont la signification d’origine tourne déjà autour d’une idée d’absence. Les documents archaïques représentent un chaman tenant des queues de renard et en train d’exécuter une danse rituelle destinée à faire tomber la pluie. Seul moyen d’irrigation d’un territoire à 80 % constitué de collines et cultivé en terrasses, la pluie est à l’époque une préoccupation essentielle. La danse de ce chaman vise à remédier à une absence dramatique. Par la suite, au fil des siècles, la forme graphique de cet idéogramme va évoluer, écrivant la signification abstraite d’absence au moyen d’une tout autre image, celle du défrichage par brul