Le Sexe des émotions
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Le Sexe des émotions , livre ebook

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Description

Après tant d'années de vie commune, hommes et femmes ne se connaissent toujours pas. Leurs émotions les unissent parfois, elles les opposent le plus souvent. Combien de malentendus, de brouilles ou de conflits seraient pourtant évités si chaque sexe voulait entendre l'autre!Chaque sexe a sa propre culture affective. Rendons-nous à l'évidence. Oui, les hommes sont plus portés à la colère et les femmes plus sujettes à l'angoisse. Non, l'orgueil masculin n'est pas un mythe ni l'intuition féminine une fable. Les différences existent. Pourquoi ne pas en tenir compte ?Nous sommes sans doute destinés à être surpris toute notre vie par l'autre sexe. Mais devons-nous pour autant renoncer à l'espoir de voir un jour homme et femmes parler la même langue et enfin se comprendre?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 1996
Nombre de lectures 26
EAN13 9782738174192
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Le Sommeil de l'enfant et ses troubles , Paris, PUF , 1986 , coll. « Que sais-je ? » (avec Philippe Mazet).
Psychopathologie de l'adolescent , Paris, éd. Masson , 1986 (avec Daniel Marcelli).
L'Adolescence aux mille visages , Paris, Éditions universitaires , 1988 (avec Daniel Marcelli).
Les Adieux à l'enfance , Paris, éd. Calmann-Lévy , 1990 .
Tout est dans la tête , Paris, éd. Odile Jacob , 1992 (avec Éric Albert).
Les Bleus de l'âme , Paris, éd. Calmann-Lévy , 1995 .
Alain Braconnier
LE SEXE DES ÉMOTIONS
 
 
© ÉDITIONS ODILE JACOB, MARS 1996
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
INTERNET : http://www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7419-2
 
 
Pour Nicole, Valérie et Katia.
I NTRODUCTION
L'homme et la femme se prennent, se déprennent, s'entreprennent, se reprennent et se surprennent, mais se comprennent-ils ?


Cette question, qui a traversé tous les lieux et toutes les époques, ne s'est sans doute jamais posée avec autant d'acuité qu'aujourd'hui. Le couple a évolué : ce n'est plus d'abord l'intérêt bien senti de chacune des parties – patrimoine, descendance – qui les fait s'unir l'une à l'autre, mais l'accord intime des cœurs. La route conjugale ne s'en trouve pas moins parsemée de beaucoup d'embûches et les échecs en ce domaine sont toujours trop nombreux. Et ce n'est pas tout : la famille elle-même peut être lieu de conflits où l'on voit la fille s'opposer à son père et la mère méconnaître son fils.
Ma conviction profonde de médecin et de psychologue est que la plupart des malentendus entre hommes et femmes reposent sur la différence qu'instaure le langage affectif propre à chacun des sexes et que, par conséquent, une meilleure lecture de nos émotions réciproques devrait nous aider à mieux nous comprendre. Mon rôle n'est évidemment pas de prêcher l'idéal d'une harmonie béate dans les foyers. J'uti- liserai plutôt l'image de la « fracture » qui est à la mode. On l'a dit sociale. Je constate, pour ma part, qu'elle est aussi privée – le divorce, le fossé entre les générations en sont les signes les plus visibles – et qu'elle peut et doit être combattue. Tel est le propos de ce livre. Si les hommes et les femmes partagent tous deux les mêmes sentiments, s'ils sont également capables d'émotions, ils ne les expriment pas de la même façon. Connaître les modalités d'expression de chaque sexe est donc source d'une meilleure entente.
Aujourd'hui, même si l'égalité des droits est enfin reconnue, trop d'indices trahissent encore la portée limitée du changement. La question du masculin/féminin reste donc d'actualité bien qu'elle se pose désormais différemment; elle dépasse l'opposition des sexes : serait-ce nos émotions qui nous identifient le mieux en tant qu'homme ou femme ? Longtemps dos à dos, de plus en plus souvent côte à côte, les deux sexes sont maintenant mieux à même de mesurer ce qui les différencie.
Oui, les différences affectives entre hommes et femmes existent. Elles apparaissent dès la maternelle et même avant. Puis vient l'adolescence. À partir de là, le ciel des relations humaines ne cessera de virer du bleu au noir et du noir au bleu sans toujours prévenir. Si, pour partager sa vie, chacun cherche l'âme sœur, celle qui lui correspond trait pour trait, rien d'étonnant à ce que si peu l'aient trouvée ou que tant aient déchanté. Mais que répondre à ceux qui ont perdu tout espoir qu'hommes et femmes puissent jamais parler la même langue ?
Les deux sexes sont-ils donc irrémédiablement condamnés à ne pas pouvoir se comprendre ? Non. Il est possible de favoriser l'entente, en conseillant mieux ceux qui estiment que les émotions constituent le socle de la communication humaine et, en particulier, de la rencontre avec l'autre sexe. Tous les psychologues reconnaissent que l'expression des émotions favorise l'attachement affectif ou les liens sociaux et peut nous rendre plus égaux que toutes les déclarations de principe, plus ou moins factices. La psychologie humaine est passionnante. Comprendre ce qui se joue à l'intérieur de l'autre, pour mieux déjouer les conflits, est à la portée du plus grand nombre d'entre nous. Puisque nous sommes sans doute destinés à être surpris toute notre vie par l'autre sexe, arrangeons-nous au mieux de la situation.
Hommes ou femmes, l'amour fait de chacune de nos existences une vie d'exception. Devons-nous pour autant nous interdire de distinguer les « émotions masculines » des « émotions féminines » ? Ce qui nous pousse à dire de la personne qui est devant nous qu'elle est homme ou femme provient d'un jugement immédiat et superficiel se fondant sur des critères extérieurs. Ce sont en revanche des critères personnels et affectifs qui nous incitent à penser que cette femme est « vraiment féminine » ou de cet homme qu'il est « vraiment masculin ».
Certes, des rires aux larmes, aucune émotion n'est la propriété exclusive de l'un ou l'autre sexe. Cependant, parler d'émotions asexuées est assurément une erreur. Hommes et femmes se différencient moins par la nature de ce qu'ils éprouvent que par le sens apparent, la signification cachée ou l'expression que prennent leurs sentiments. Le monde des émotions est devenu au cours de ces dernières années un immense chantier de recherche. De nombreuses études se sont intéressées aux différences affectives entre les sexes. Elles ont montré que les styles émotionnels sont liés à l'identité sexuée bien plus fortement que nous ne le pensions jusqu'à présent. Deux fois plus de femmes que d'hommes laissent apparaître ouvertement leur anxiété; trois fois plus d'hommes que de femmes se montrent coléreux. Plus étonnant encore, les différences entre les sexes s'observent dès un âge précoce. Ainsi, dès leur plus jeune âge, les filles sourient et vocalisent avant et plus souvent que les garçons.
Depuis longtemps, nous tenions pour acquit que les femmes étaient plus émotives que les hommes. Est-ce vrai ? En fait, la principale différence ne réside pas là. Les recherches en psychologie récemment menées concordent toutes : les femmes expriment plus facilement ce qu'elles éprouvent et perçoivent davantage ce que l'autre ressent. Elles ne sont donc pas plus émotives, mais elles communiquent mieux leurs émotions que les hommes.
Cela dit, mesurer des différences n'est pas en comprendre les causes. Comment les expliquer ? Par les différences que laisse apparaître l'activité de certaines régions cérébrales et qui sont liées au sexe biologique ? Les hommes, par exemple, expriment plus brutalement leurs affects; les femmes parlent davantage de ce qu'elles ressentent. Est-ce dû à des différences de métabolisme cérébral d'un sexe à l'autre ? Sans doute, mais le cerveau est-il sexué dès la naissance ou se sexualise-t-il progressivement ? Récemment, une jeune mère me demandait si elle devait donner à son fils et à sa fille la même éducation. « Probablement pas, lui ai-je répondu, mais vous pouvez avoir une influence décisive en les habituant dès leur plus jeune âge à comprendre et à apprécier les similitudes et les différences que manifeste l'émotivité propre à chaque sexe. » L'instruction des pères et des mères, l'attitude des enseignants et le contexte social dans son ensemble renforcent très tôt, et le plus souvent à l'insu des uns et des autres, des attitudes émotionnelles potentiellement différentes. Dès le plus jeune âge, nous apprenons à nous émouvoir différemment. Par-delà la génétique, c'est l'éducation au sens large du terme qui favorise le développement des différences.
En fin de compte, est-il dangereux d'exprimer ses émotions ? Est-ce la source, chez les enfants, filles ou garçons, d'échecs ou de névroses ultérieures ? Est-ce l'origine, chez les adultes, des malentendus et des crises conjugales ? Le problème n'est pas tant que les femmes expriment leurs émotions ou qu'elles soient plus douées pour reconnaître celles des autres. Il vient plutôt du fait que les hommes les expriment insuffisamment, les « agissant » au lieu de les dire. Dans ce domaine, les hommes auraient alors autant, si ce n'est plus, à faire pour s'affranchir des stéréotypes et des préjugés culturels.
Jusqu'à présent, les ouvrages portant sur l'un et l'autre sexe ont privilégié l'analyse historique et sociale. Ils ont ainsi laissé de côté la question des émotions et des sentiments. Même en psychologie, les études portant sur le masculin et le féminin se sont davantage préoccupées des capacités intellectuelles des uns et des autres qu'elles ne se sont intéressées aux échanges affectifs. La psychologie du vivant, c'est-à-dire l'étude du sujet humain dans ses relations avec autrui, est pourtant au moins aussi importante. Sans doute, depuis Adam et Ève, chaque sexe a-t-il son secret que l'autre tente de percer. Les sentiments ne sont pas étrangers à ce mystère. Ils en sont même le cœur. Ils relèvent de cet espace intime, difficile à explorer, parfois volontairement recouvert. Comprendre n'est pas une démarche purement intellectuelle, surtout lorsqu'il s'agit de comprendre l'autre.
Le féminisme aura été l'une des grandes révolutions du XX e  siècle. Les féministes ont lutté pour la liberté d'expression des femmes. Mais ont-elles été toujours aussi soucieuses de leur liberté de s'émouvoir ? Il est vrai que la liberté d'expression ne vaut, hélas, que pour un petit nombre de populations dans le monde : le statut de la femme en Asie du Sud-Est, en Inde ou au Moyen-Orient est encore très loin de celui de la femme occidentale. La tâche qui reste à accomplir est immense. En Occident, l'égalité stricte des droits entre hommes et femmes est garantie par le législateur. Et c'est tant mieux. Mais ne reste-t-elle pas pour une grande part illusoire ? L'égalité entre les sexes se heurte à beaucoup plus fort que le droit. Elle bute sur ce qui nous constitue plus fondamentalement, que nous soyons homme ou femme. Elle achoppe sur des différences affectives, réelles ou fictives. Ces émotions qui nous opposent s'enracinent loin dans le passé. Elles sont pour beaucoup le fru

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