Le Piège de la violence et les jeunes , livre ebook

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La violence a multiples faces, toutes celles qu'on lui donne selon les soucis de l'heure et les jeunes font toujours partie de ces soucis. Le piège de la violence dans lequel le jeune peut tomber ne dépend pas uniquement de son agir, mais relève de la façon dont on appréhende cet agir en termes de violence. Ce piège ne dépend pas non plus uniquement de ce qu'est le jeune; il relève souvent de la manière dont on se saisit de sa personne pour en préciser le profil délinquant. Dans ce processus qui conduit souvent au pénal, le piège se referme sur le jeune et peut le détruire complètement. L'ouvrage examine comment cette violence particulière capable de détruire le jeune s'infiltre socialement. Cette violence n'a pas sa source dans quelque intervention extraordinaire de l'autorité étatique, mais bien dans un quotidien plus ou moins banal où rationalisations, peurs, intérêts, idéologies reconduisent les structures en place. La violence des jeunes prend la figure de l'institution qui la combat. Publié en français
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Date de parution

26 avril 2008

Nombre de lectures

2

EAN13

9782760318090

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

LE PI GE DE LA VIOLENCE ET LES JEUNES
PERSPECTIVES CRIMINOLOGIQUES
La criminologie s int resse la transparence des normes, mais aussi leur cr ation et leur application selon un point de vue qui lui est propre. Dans ces diff rents domaines, la collection Perspectives criminologiques vise contribuer une meilleure connaissance de la personne, de la soci t et des rapports qu elles entretiennent.
LE PI GE DE LA VIOLENCE ET LES JEUNES
JACQUES LAPLANTE
University of Ottawa Press 2007
Tous droits de traduction et d adaptation, en totalit ou en partie, r serv s pour tous les pays. La reproduction d un extrait quelconque de ce livre, par quelque proc d que ce soit, tant lectronique que m canique, en particulier par photocopie et par microfilm, est interdite sans l autorisation crite de l diteur.
CATALOGAGE AVANT PUBLICATION DE BIBLIOTH QUE ET ARCHIVES CANADA
Laplante, Jacques Le pi ge de la violence et les jeunes / Jacques Laplante.
Comprend des r f. bibliogr. et un index.
ISBN 978-2-7603-0676-9
1. Violence chez les jeunes. 2. Psychologie sociale. 3. Violence. 4. Jeunesse--Psychologie. 5. Comportement collectif. I. Titre.
HQ799.2.V56L36 2008 303.60835 C2008-901123-6
Imprim par Les Presses de l Universit d Ottawa, 2007
542 Avenue King Edward
Ottawa, Ontario K1N 6N5
www.uopress.uottawa.ca
Cette publication a b n fici de l appui financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et de la Facult des Arts de l Universit d Ottawa.
Photograph par Jacques Laplante
Oscar Marlie Kai
TABLE DES MATI RES
Introduction
Chapitre 1 Portraits de jeunes
1.1 Au XIX e si cle, l enfant en perdition
1.2 Au XX e si cle, le sujet pathologique
1.3 Au XXI e si cle, le jeune violent
Chapitre 2 Savoir dire d un jeune qu il est violent
2.1 Consid rer les faits et circonscrire la violence
2.2 D finir la personnalit violente et en pr dire l issue
Chapitre 3 Pouvoir assurer la lutte contre la violence des jeunes
3.1 Contr ler et punir
3.2 Faire signaler
3.3 Pr venir et gu rir
Chapitre 4 Raconter comment avoir peur des jeunes
4.1 Un r cit partiel et partial
4.2 Un r cit qui interpelle
Chapitre 5 Enraciner la violence et le monde contemporain du jeune
5.1 Le jeune et les rapports de production
5.2 Le jeune et la culture
5.3 Le jeune et la rue
5.4 Le jeune et la guerre
Chapitre 6 Tenter de voir la violence des jeunes dans le conflit sa base
6.1 Ce qu est la violence
6.2 Comment se poursuit la violence
Chapitre 7 Ressentir le conflit
7.1 Le jeune
7.2 La famille
7.3 L cole
7.4 La r forme
7.5 La rue
Chapitre 8 Chercher r soudre le conflit
8.1 Situer l ordre de commande
8.2 Centrer sur le conflit
8.3 Se rassurer sans faire violence ou contenir la fin dans les moyens
R f rences
Index
INTRODUCTION
La violence peut se faire d vastatrice de la soci t , des individus et des groupes qu ils forment. Elle semble au c ur du social mais encore au centre de nos vies, au point de s y confondre et d en orienter l histoire. Elle touche au moi profond, participe orienter les choix, montre son visage dans la maladie, la mis re et la mort ; elle colle la culture, la technique, la science comme aux mythes ; elle est loin d tre trang re aux id ologies et aux institutions qui, du m me coup, apparaissent des instruments pour nous rassurer. Les r alit s que permet d appr hender la violence traduisent les soucis de l heure. L un de ces soucis se rapporte aux jeunes comme entit particuli re et distincte.
La " crise de l adolescence qui serait admise par tous tend se traduire, aujourd hui, non plus en termes d une p riode difficile, mais en termes de violence qui peut couvrir plusieurs p riodes. La " violence des jeunes , cette expression ma tresse, vacue en partie cette autre vision moins dramatique en un sens, plus favorable la m decine de l esprit et la connaissance de cette dite p riode critique que serait l adolescence. Parler de violence, c est souvent parler de m chancet , de cruaut , c est condamner avant de " comprendre . C est peut- tre vouloir dire libre arbitre au lieu de d terminisme, coercition avant traitement, punition au lieu de soin. Le glissement vers une version dramatis e des jeunes ne se distance pas seulement de cette autre version du " d veloppement psychologique du jeune ; elle semble ignorer quasi compl tement la situation dans laquelle le jeune se retrouve, savoir une situation socio- conomique propice au d veloppement des probl mes de cat gorisation, de diff renciation et d exclusion. Ces ph nom nes semblent souvent prendre forme gr ce aux m dias qui contribuent jeter le discr dit sur les jeunes. Toutefois les m dias ne font peut- tre que parfaire, de fa on st r otyp e, une image qui commence se former bien avant.
Comprendre cette " violence des jeunes n est donc pas seulement tenter de comprendre le " mal que feraient ces jeunes. C est chercher voir comment on a pu traduire leur agir comme tant le mal pour ensuite classer ces jeunes et possiblement les exclure, ce qui en soi peut s av rer une violence toute particuli re, une violence marqu e en partie par la recherche de s curit . La violence a ainsi deux aspects importants : un aspect qui appara t facilement comme mal, un autre qui se dissimule derri re de vieux proc d s, si vieux parfois qu ils apparaissent se fondre la nature m me des choses.
La violence ne peut tre consid r e que d un c t de la norme, savoir du c t de celui qui la viole. Il importe de questionner comment cette norme est apparue, dans quel int r t et partir de quelles transactions, quel est son parcours, avec quelle force elle s applique, quelles sont ses cons quences. La norme, ces divers moments, peut aussi constituer de la violence. Dans ce sens, les crit res appliqu s pour mesurer la violence du faible s apparenteront ceux pour mesurer la violence du plus fort. Il y a lieu, dans les deux cas, de tenir compte du contexte, des conditions, des int r ts, de la situation d interaction, des faits engendr s par cette situation, des dommages caus s aux individus dans leurs possessions, dans leurs participations symboliques et culturelles dans la soci t laquelle ils appartiennent. On comprendra que, si la violence emprunte les voies de la norme, il n y a pas une violence universelle, mais des violences dans toutes les soci t s qui, entre autres, poss dent un appareil p nal. Cet appareil peut imposer des mesures d exclusion les plus s v res, il peut se lier, surtout dans le cas des jeunes, aux appareils socio- ducatifs ou m dico-p nals afin de contrer les risques que constitueraient les jeunes. Il n y a pas de limite pour consid rer le risque de violence chez le jeune ; certains insistent pour l identifier chez le jeune d s l ge de deux ou trois ans. On sait qu ce moment le p nal n intervient pas ; toutefois, il appara t d s lors que le jeune est lanc sur une voie sans retour, vers une jeunesse difficile, une jeunesse qui ne sera pas trang re l exclusion produite par la gestion p nale.
La jeunesse est une cat gorie non sp cifique ; hors du social en quelque sorte, la jeunesse ne peut tre qu une chose g rer.
Actuellement, l tiquetage des jeunes produit par les programmes de pr vention de la d linquance tente de rendre les jeunes acteurs de leurs projets mais ceux-ci deviennent plut t les " infra-acteurs d une logique sociale qui les instrumentalise. En affirmant que la jeunesse n est qu une chose, nous pensons que la jeunesse est plus qu un discours, mais s rement moins qu un acteur social disposant d une marge de pouvoir. D o la tentation de poser cette question : que vaut-il mieux, tre un mauvais acteur ou un bon mot ? (Vulbeau, 1995 : 101).
Le terme de jeune laisse voir diverses r alit s. En effet, le qualitatif de jeune peut s inscrire, en premier, compte tenu des types d ge : l ge biologique, l ge mental, l ge scolaire, l ge " responsable . D j on peut entrevoir la diversit et la complexit des l ments qui entourent le concept : la maturit biologique change, la capacit mentale s appr cie diff remment, le temps de l cole se prolonge, la responsabilit prend de multiples formes. Au niveau p nal, par exemple, la pleine responsabilit est d clar e dix-huit ans au Canada. Mais cette d claration varie d un pays l autre, sans tenir compte des ges de responsabilit att nu e qui sont fix s habituellement entre sept ans et dix-huit ans. La responsabilit conomique qui veut qu un jeune puisse vivre par lui-m me et sans l aide de ses parents a pris toute une voie nouvelle avec le prolongement de la scolarit . Ainsi, si on pr tend qu un adulte est, de fa on g n rale, celui qui est mature en termes de croissance biologique et psychologique, celui qui peut tre compl tement responsable, conomiquement ind pendant, autonome en fin de compte, tre jeune, on le constate, d pend en partie de la situation sociale dans laquelle un individu se trouve, du contexte qui l entoure et des v nements qui peuvent changer le cours de sa vie (Nicole-Drancourt et Roulleau-Berger, 2002 : 24-28). Ainsi, tre jeune ne rel ve pas seulement - et ce de fa on particuli re - de d sirs personnels, de volont individuelle ou de recherche d ind pendance. Pourtant, il arrive que ces d sirs, cette volont et cette recherche soient vus comme l expression du caract re juv nile, ind pendamment du contexte mais encore comme si le jeune se distinguait de l adulte sur tous ces plans. C est dire ici l importance de la cat gorie ainsi form e, cat gorie qui parfois disqualifie celui qui la partage, tout en le laissant voir violent dans les derni res ann es en Occident et surtout aux tats-Unis.
Parler des jeunes, de la jeunesse, c est r f

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