Le Néant de la vérité
202 pages
Français

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Le Néant de la vérité , livre ebook

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Description

Le Néant de la vérité est un ouvrage corrosif, composé essentiellement d’aphorismes lapidaires et subversifs, l’auteur s’ingéniant à disséquer ou à railler, avec une verve implacable, la vanité des espoirs, ainsi que l’écrasante majorité des illusions humaines.

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Informations

Publié par
Date de parution 03 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414338443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

homas Fallet
Le Néant de la vérité Aphorismes
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Prologue
Dans un remous de la lie du néant, je suis né ; et j’ai déçu la fange en osant m’élever jusqu’à ma dignité. S’il peut subsister une trace de ces instants poussiéreux que j’égrène depuis toujours et qui forment les perles de mon trésor inestimable, alors je gravirai fièrement la haute enceinte des fourberies trompeuses afin d’atteindre le firmament cristallin de la pureté froide et extrême. C’est de là-haut que je cracherai mon dédain de tout ce qui est, de là encore que je lancerai un regard détaché sur toutes ces choses que j’évite mais qui m’affligent pourtant par leur médiocrité, parce que la crasse vainc toujours et que la « réalité » est multiple. Nous y reviendrons. Il est trop tard, je suis né… Il faut que je me rappelle que la vieillesse est une indécente crevaison, que le monde est putride, que les jours sont une misère, que le soleil est un ennemi, que les autres sont pitoyables, que la mélancolie est la mélodie du néant, que la solitude est la seule compagne qui vaille, que la musique soigne les maux tout autant qu’elle les révèle, que le corps est un tortionnaire, qu’il a les mêmes outils que le bourreau et que son but est le même ; mais par-dessus tout que si je semble sourire sincèrement, c’est pour me cantonner à un rôle et ne pas sombrer dans l’humanisme, car au fond rien ne me plaît, rien ne me touche. Je refuse de céder à l’adhésion de l’idéologie
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obligatoire du «bonheur à tout prix », de même que l’on ne me verra jamais m’abîmer dans le social. C’est dans le désespoir que je nage, dans le silence que je me mure, dans les limbes du chaos que je me débats, aux cimes de l’éternelle déception que je grimpe, dans le noir que j’y vois. La solitude est ma sœur, le néant est mon père, la mort est ma mère. Ma compagne est la souffrance et mes enfants sont la perspicacité et la clairvoyance. Du reste, les optimistes forment une horde de niais serviles et de misérables imbéciles, ajustant le monde à leur système et imposant leur dictature. Ils s’imaginent que le fait de nous planter à tous un nez positif au milieu du visage nous rendra plus heureux, plus savants, plus profonds, plus humains et surtout plus aptes à nous vautrer dans le marécage social. Jusqu’à la venue de ces « messies », nous n’aurions eu que de faux nez (des nez de carton) ?!… Laissez-nous rire ! Je maintiens fermement que ces gens-là ont l’illusion pour cache-misère. Tout en eux n’est que vide et vanité. La preuve en est que ce qui les fait tant disputer contre l’esprit critique, qui dissipe les illusions et perce à jour le néant du cœur de l’homme, c’est leur crainte d’y être découverts dans toute leur putridité. Et – soit dit entre nous – ils savent trop bien l’abjection qu’ils rêvent d’imposer au nom de l’idéal… Voilà pourquoi ils se récrient contre toute forme d’esprit critique. Quoi qu’on en dise, ces mêmes tâcherons buboniques aux têtes anencéphales d’Hydre seront toujours en armes pour trouver des prétextes à positiver, pour aplanir les chemins que l’erreur emprunte et pour nous donner des leçons touchant au partage, à l’empathie, à l’altruisme ou bien encore à l’humanité ; eux qui, dans le même temps, ne cesseront pour autant d’agir avec cet égoïsme rapace, illimité, sans égard pour personne,
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et qui se dissimulera dans les petites comme dans les grandes choses. Il faut donc être débile pour se laisser berner par leurs poncifs disciplinaires, attendu qu’ils n’ont de cesse que de se démentir au jour la journée et de piocher des citations qui, à l’égal des prostituées, ont traîné partout comme eux. En somme, l’état du monde dépose contre leurs espérances et je dirai que c’est justice, attendu que les vaines promesses de « bonheur » – dont ils nous rebattent les oreilles – s’évanouissent en fumée. Explorons sans plus attendre la monotonie du réel figé dans ses conditions physiques, afin d’y puiser la décevance du Vrai. Cheminons vers l’absence de ce que l’on nomme « vie » avant d’atteindre le nirvâna, la mort. La clairvoyance étant de verre pur, soyons bons, pensants, lucides, soyons fermes, vertueux et dignes. Et n’oublions jamais que seuls les faibles et les incapables, voyant parfois à travers un prisme de souffrance pure, n’ont d’autre réflexe que de hurler de douleur. Que je me rappelle le plus important : mon seul Dieu c’est moi-même ! T.F.
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Aphorismes introductifs et réflexions diverses
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L’homme, qu’est-ce à dire ? – Une souffrance qui rencontre d’autres souffrances et qui produit du tragique.
* Les hommes se rendent incohérents pour nous décourager de les analyser, quitte à se servir du doute pour nous épuiser par le détail et à feindre l’ignorance pour nous faire pédaler sur des choses aussi essentielles qu’évidentes.
* Les hommes de besoin sont les instruments d’une fatalité.
* Si la vie était réellement une manière acceptable d’exister, elle serait tout sauf ce qu’elle est.
* Vivre dans un monde de faux-semblants et se venger de lui en l’analysant.
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On confondliberté d’expressionet liberté de la bêtise.
* Faire l’apologie de la bêtise tout en lui accordant d’usurper le nom de « culture » a toujours été le sceau éternel du vice, pour ne pas dire son fonds de commerce en tant que «liberté d’expression de la bêtise française ».
* Quant aux droits des hommes, ils sont les mêmes que les droits des poux sur une chevelure.
* Qu’est-ce que la « réalité » ? – un simple point de vue, un jeu d’imagination ?… Pour le dire sans ambages, un tel la voit rouge, un autre la voit noire, quand ce n’est pas une peinture en trompe-l’œil et qui ne prévaut que par rapport à l’autorité du fait social. Or, le monde des apparences n’est pas le monde réel, et inversement.
* Toutes les illusions viennent de ce que l’homme a besoin de tout accommoder à sa faiblesse.
* La « chasse aux plaisirs égoïstes » ou encore l’inanité de la « chasse au bonheur », n’est pas tant une volonté d’être heureux que de faire croire que nous le sommes.
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