Le Labyrinthe du Kivu
134 pages
Français

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Description

Le Labyrinthe du Kivu est une lecture psychanalytique de l'agir d'un peuple exploité et gisant sous le poids d'une guerre innommable. Une situation de crise qui forge l'identité d'un peuple par la recherche accrue des valeurs de civilité, de civisme et de solidarité. C'est à travers le choc culturel et le choc des cultures que le peuple meurtri du Kivu forge son identité par le dépassement d'une lutte culturelle et identitaire qui l'obligeait alors à embrasser l'axiome traditionnel de Plaute, Homo homini lupus est, plutôt que d'assumer la philosophie plus constructive et dynamique d'Emmanuel Levinas selon laquelle le visage est éthique, parce que, dit-il, « ce qui est spécifique au visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414123711
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-12369-8

© Edilivre, 2017
Préface
Le Kivu est un labyrinthe. Et cela donne à penser… On ne le dira jamais assez, la question des pouvoirs et du pouvoir a été au cœur des comportements diversement appréciables des différents acteurs au Kivu. Cependant, un constat emporte l’unanimité : le Kivu est malade . L’un des postulats de la réflexion de Monsieur l’Abbé Henri Chiza Balumisa est justement de montrer que la crise multidimensionnelle du Kivu doit cesser d’être une fatalité irrémédiable surtout lorsque, par-delà la sémiologie et l’examen de ses causes endogènes et exogènes, s’élabore une philosophie de la « pédagogie divine » qui la considère comme un kairos , un moment opportun, à l’occasion duquel le kivutien doit reprendre l’initiative dans les projets qui engagent son avenir, qui le mettent sur « un cheminement vers une société citoyenne ».
La lecture de cet ouvrage m’a rappelé que l’histoire était aussi un drame, un tissu de faits (carnage, viols, famine, etc.) orientés vers un telos qui donne sens à ce qui paraît polémique et irréconciliable. C’est un aspect de ce drame historique vécu au Kivu que se charge l’auteur de ce livre de décortiquer, introduisant sa réflexion par la morale tirée du mythe de Thésée. L’interprétation de ce mythe à l’aune du vécu quotidien au Kivu met justement en relief la vocation et l’identité propres du Kivutien comme sujet actif et actant d’une société citoyenne à venir. On pourra lire : « Lieu d’asile pour les esclaves en fuite et pour les misérables maltraités par les riches, ainsi est défini le tombeau de Thésée. Découvrir le code de signification de ce tombeau, c’est découvrir le sens de cet ouvrage donné en symbole de ce mythe : lieu d’encouragement des laissés-pour-compte, lieu de réconfort des désespérés, lieu de certitude contre les embûches du chemin, lieu d’identification après le cheminement périlleux à réaliser par le passage de la vie et surtout espace de fraternisation » . En même temps, l’ouvrage nous invite à la prudence et à la lucidité lorsque nous parlons de l’histoire. Car en effet, lorsqu’on n’est pas riche du sens historique des événements on en arrive toujours à juger l’histoire selon nos propres intérêts. Il faut plutôt reconnaître sa propre histoire, avec ses tares, pour ouvrir une brèche à la tolérance. La connaissance de l’histoire reste une nécessité pour une cohabitation vers laquelle il faut cheminer.
Aussi, le livre met-il en relief le vieux débat, mais toujours actuel, du destin et de la destinée. En tout cas la question de la destinée transite de part en part la situation du Kivu des trois dernières décennies qui suscite des polémiques sur le destin subi ou la destinée voulue. L’analyse de cet ouvrage révèle que le Kivu est marqué par le signe du destin subi. Évidemment l’auteur ne s’arrête pas là et c’est cela l’un de ses mérites car sa démarche procède de la dialectique de l’autopsie et de la biopsie du Kivu, partant de ce destin subi le livre nous propose des pistes vers la destinée voulue et partagée par les Kivutiens. Plusieurs passages illustrent bien cette démarche. J’en retiendrai pour ma part l’articulation faite entre choc des cultures et choc culturel et surtout la préférence affichée de l’auteur au choc culturel.
Tout en s’inspirant largement des messages des Évêques du Kivu et d’autres penseurs, l’auteur donne un contenu au fil d’Ariane devant guider à la compréhension et surtout à la sortie de ce labyrinthe du Kivu : l’éducation, la tolérance, la culture du dialogue par des débats. Nous ne pouvons que saluer cette contribution remarquable de l’Abbé Henri Chiza Balumisa qui ne manquera pas de susciter d’autres réflexions.
Jean-Paul SEGIHOBE BIGIRA
Professeur à l’Université de Kinshasa
Recteur de l’Université de Goma (RDC)
Avant-propos
Ce livre est produit des notes du cours de Religion et Morale fondamentale dispensé à l’Université Catholique la Sapientia de Goma, en République Démocratique du Congo, pour toutes les promotions débutantes du cycle de Graduat. Voilà quatre ans.
Dès le premier jour, mon désir a été de confiner dans ce Cours des notions de base de Religion, de Morale et de Civisme.
Dispensé dans un contexte sui generis , celui des guerres dans l’Est de la République Démocratique du Congo aux étudiants qui proviennent de formes diversifiées de formation humanistes, littéraires, scientifiques, pédagogiques, sociales, … de fois dont les bases sont fragiles et incomplètes quant à l’objet du cours, j’ai dû adapter mon cours aux circonstances du milieux et de mes auditoires.
Une lecture m’a fortement intéressée : la psychanalyse de Gustav Jung qui permet une lecture synthétique des archétypes Parfois personnelle et transpersonnelle, par une lecture dialectique entre les groupes ethniques du Kivu et les réalités belliqueuses de la Région. Ici, madame MARIALUISA TUENA, psychanaliste yungienne de l’école de Genève m’a été de grande importance pour vérifier si les théories yungiennes de l’analyse de la subconscience selon Gustav Yung ont été bien appliquées. C’est l’occasion pour la remercier pour sa disponibilité et son aide irremplaçable pour la réalisation de ce travail.
C’est aussi l’occasion pour remercier le Professeur JEAN-PAUL SEGIHOBE pour avoir accepté de lire et de préfacer cet ouvrage en dépit de ses multiples charges. Je remercie Monsieur l’abbé ALOYS SHANYUNGU (Doctorant en Philosophie de l’Institut Catholique de Paris) qui a lu mes manuscrits et les a passés à madame MARIE-CECILE ANFRAY, Directrice (en retraite) de l’École des Bibliothécaires-Documentalistes de l’Institut Catholique de Paris, me relise et pour leurs conseils. Je remercie tous mes étudiants qui, pendant quatre ans ont suivi avec intérêt ce cours et y ont beaucoup contribué par des recherches et des travaux pratiques.
Que tous reçoivent ici mes remerciements les plus sincères pour leur apport diversifié à la production de ce travail.
Introduction
Il semblerait étrange d’introduire un ouvrage par un mythe. Mais, le mode le plus juste pour cheminer dans un labyrinthe n’est-il pas mythique ? N’est-ce pas que seules les intrigues des mythes aideraient à cheminer dans un labyrinthe ? Le mythe semble la sagesse appropriée pour découvrir l’intelligence du labyrinthe, qui, avec son unique entrée et son unique sortie, ou millier de passages identiques en surface, mais sans l’être réellement parce qu’une seule et unique sortie n’est possible.
Le mythe de Thésée me semble l’introduction convenable à cet ouvrage avec ses pièges qui nous tiennent les entrailles gelées, les intestins contractés et la tête tourmentée comme dans les méandres du Kivu. Ce mythe nous avertit, comme cet ouvrage, que la réalité du Kivu nécessite courage et héroïsme d’une part, pour son intelligibilité, mais surtout, d’autre part, une intelligence persévérante afin de ne pas se décourager à mi chemin.
Découvrir sa double appartenance et demeurer fidèle à l’une et à l’autre sans trahir l’une ou l’autre, voilà la vocation du kivutien et l’invitation du mythe de Thésée. La mythologie grecque est source séculaire de sagesse. Le mythe de Thésée, lui, nous livre une clé de lecture indéniable pour la situation du Kivu. Le Kivu qui, au moins dans sa partie Nord, selon Julien Paluku Kahongya est, une sorte de « stabilité sanglante ». 1
Qu’en est-il du mythe de Thésée ?
« Le Roi Égée n’ayant pas eu d’enfants de ses différentes femmes, il s’en alla consulter l’oracle de Delphes. L’oracle lui dit de ne pas délier le col de son outre gonflée de vin avant d’avoir atteint Athènes, sous peine de mourir un jour de chagrin. Égée ne sut pas interpréter la réponse, mais le roi de Trézène, Pitthée, auprès duquel il se rendit alors, en compris le sens. Il fit boire Égée, et lorsque celui-ci fut ivre, il mit dans son lit sa fille Aethra. Celle-ci s’unit à Égée puis, obéissant à un songe, se rendit dans une île où elle fut violée par le dieu Poséidon. Thésée, qui fut conçu cette nuit-là, a donc une filiation incertaine : est-il le fils d’Égée ou de Poséidon ?
Égée confia l’enfant en gestation à Pitthée son grand-père maternel et Aethra sa mère. Avant de partir, il dissimula sous un rocher son épée et une paire de sandales, disant qu’il ne serait prêt à voir l’enfant que lorsque celui-ci serait capable de déplacer le rocher pour récupérer ces objets.
Lorsque Thésée atteint l’âge de seize ans, Aethra le trouva assez vigoureux pour subir l’épreuve voulue par Égée. Elle l’emmena à l’endroit prévu et Thésée déplaça sans difficulté le rocher cachant l’épée et les sandales. Il découvrit alors son origine et décida de partir pour Athènes.
La route d’Athènes était semée d’embûches. Mais Thésée, qui désirait être l’égal d’Héraclès, se fraya un chemin au milieu de tous ces dangers. II tua le boiteux Périphétès qui assommait les voyageurs à l’aide de sa massue et le géant Sinis qui se servait d’un arbre comme d’un arc pour envoyer ses victimes dans les airs, telles des flèches. À Crommyon, il transperça d’un coup d’épée la truie qui ravageait le pays. Il précipita à la mer le brigand Sciron et sortit vainqueur de la lutte avec Cercyon. Enfin, il tua Procruste, qui offrait le gîte aux voyageurs et les faisait dormir dans un lit trop grand ou trop petit, étirant ou raccourcissant ses clients pour les adapter au lit. Comme pour les autres brigands, Thésée lui administra le traitement qu’il réservait à ses victimes.
Ces victoires lui apportèrent la gloire et, quand il arriva à Athènes, il fut accueilli en triomphe. Médée, la magicienne, la nouvelle épouse du roi Égée, en prit ombrage. Elle incita Égée, qui ne connaissait pas encore l’i

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