Le Genre dans tous ses états
224 pages
Français

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Description

Le présent ouvrage fait ressortir à la fois les aspects thématiques et esthétiques d'une réflexion construite autour de l'épistèmè des nouveaux horizons de la littérature féminine et féministe en Afrique. Le procès idéologique du genre s'offre en lecture sous les lentilles géo-poétiques des espaces de l'Afrique centrale, du nord et de l'ouest. La réflexion des auteurs se veut dynamique et indicative d'une démarche de questionnement des contours « sociocritiques » du champ littéraire africain dans sa trajectoire androcentrique. En campant leur analyse sur les berges du comparatisme, Marcelline Nnomo Zanga et Pierre Suzanne Eyenga Onana auscultent le paysage de la néo-féminisation poétique au gré du paradigme de l'émergence, de l'esthétique et de l'idéologique. Leurs regards croisent avec audace des problématiques aussi fécondes que l'exil, la migritude, l'identité, l'errance et la nouvelle éthique féministe proposées à l'imagination des lecteurs et à leur intelligence, dans la perspective d'un meilleur vivre au monde au féminin et au masculin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342156461
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Genre dans tous ses états
Pierre Suzanne Eyenga Onana et Marcelline Nnomo
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Genre dans tous ses états
 
Préface
L’invitation du lecteur, du critique, autant que de l’auteur, contemporains, sur les rives, glissantes et fascinantes des gender studies , s’inscrit, de plus en plus, dans une tradition, de mémoire et d’histoire des idées, forte et mue par le devoir de juste intertextualité. La scénographie africaine justement, à travers la littérature écrite par des femmes, connue sous des variables de littérature postcoloniale (idéologie et imaginaire portant la marque coloniale) et post-coloniale (démarche d’examen et critique de la relation coloniale), pour reprendre le registre lexicographique de Daniel-Henri Pageaux (2001, 98), ouvre le débat de la perspective littéraire genrée . Bien avant ce discours, Madeleine Borgomano, à travers Voix et visages de femmes, dans les livres écrits par des femmes en Afrique francophone (1989) postule la nouvelle féminisation de la voix romanesque, proclamant la destruction symbolique d’une hiérarchie et d’une domination masculine de l’espace de la parole. La concordance d’idées, à lire Odile Cazenave, dans son essai Afrique sur Seine. Une nouvelle génération de romanciers africains (2003), se réalise dans la question du jugement axiologique du monde fictionnel. Le champ littéraire africain en l’occurrence, postcolonial et postmoderne en général, s’accompagne de motifs largement thématisés, au gré des identités d’affirmation des libertés, d’errance et de migrations des voix esthétiques.
Au regard de ce qui précède, l’auscultation des imaginaires de l’Afrique centrale, du nord et de l’ouest s’accorde autour d’une laborieuse réflexion que portent en offrande, les auteurs Marcelline Nnomo Zanga et Pierre Suzanne Eyenga Onana, sous le thème : Le Genre dans tous ses états. Perspectives littéraires africaines. De l’hypothèse des pesanteurs qui obèrent la liberté de la femme dans ces communautés, force est de reconnaître que des pratiques surannées telles que l’excision, la polygamie, le mariage forcé, l’alliance prénatale ou mariage pré-arrangé, autant que son auto-infériorisation, construisent les schèmes thématiques mis en examen.
Bien plus, un regard critique rétrospectif sur l’histoire de l’humanité africaine, commande de dire que l’émancipation de la femme, reste sujette à caution, dès lors que la femme fait toujours les frais d’une vision essentialiste des rapports de sexe. Selon cette vision, pour le moins réductionniste, c’est l’essence de la femme, sa nature première, son sexe biologique, qui oriente son être-au-monde et définit sa geste dans le milieu des hommes. Une fois le primat accordé à l’essence, la femme se trouve condamnée à subir les affres d’un déterminisme sclérosant et fataliste, dont elle ne peut ou ne saurait entrevoir de s’extraire facilement. La pensée essentialiste conditionne ainsi les rapports sociaux de sexe en assimilant la femme, comme l’affirme Calixthe Beyala (1995), à une « bête de somme […] née à genoux aux pieds de l’homme ». Qui pis est, elle devient, selon le mot de Simone de Beauvoir (1949), «  l’inessentiel en face de l’essentiel. Il est le Sujet, il est l’Absolu : elle est l’Autre […] Elle apparaît comme l’inessentiel qui ne retourne jamais à l’essentiel, comme l’Autre absolu, sans réciprocité  ».
Aussi, en scrutant le genre, dans la riche diversité de ses états, les auteurs du présent ouvrage souscrivent-ils à une logique de vie plus fédérative qui appelle une conception constructionniste du monde. Les tenants d’une telle vision avalisent l’idée de l’existence d’un sexe social, construit, et donc contraire à quelque déterminisme que ce soit. Pour eux, aussi vrai que « le masculin et le féminin forment un système » (Christine Delphy 2003), il conviendra chaque fois d’illustrer « l’utopie d’une société non genrée ». Force est alors de voir dans toute société postulée, une conjonction de partenariats opérants, c’est-à-dire une synergie d’actions concertées, dont les catalyseurs prioritaires sont le masculin et le féminin, l’homme et la femme.
Ce discours d’escorte aux abords socio-idéologiques, reconduit le décryptage de l’imaginaire romanesque féministe mené dans le cadre de cet ouvrage, autorisant à établir, dans un premier temps, que « la machine phallocratique est bien huilée, graissée ». Il revient donc à la femme « de la démolir, sans crainte ni peur de choquer ». Dans un second temps, il apparaît que la femme africaine cautionne sa propre réification en se faisant complice d’un processus sexiste visant pourtant à l’ostraciser. Victime de pesanteurs qui alimentent une crise sororale violente, la femme se dresse contre ses consœurs de sexe dans le combat mené en vue de son autonomisation. C’est donc à juste titre que, surpassant cette dérive féminine aux fins de susciter chez les femmes une plus grande prise de conscience, le présent ouvrage s’offre comme une instance de plaidoirie légitime pour l’émergence d’une nouvelle femme. Celle justement qui revendique l’opérationnalisation de ses droits citoyens en vue de la naissance d’un monde neuf au sein duquel l’égalité a droit de cité, suivant le postulat beauvoirien « on ne naît pas femme, on le devient ».
Construit dans l’occultation du sexe biologique, exaltant tout regard qui priorise le sexe social, ce monde nouveau se veut une exorcisation des démons de l’androcentrisme ostentatoire. Tel que caricaturé par les démiurges, il s’adosse sur les canons de l’approche genre et devient symptomatique du vivre ensemble entre sexes. Car, si l’étude démontre, d’une part, que l’autonomisation de la femme souffre d’un déficit d’engagement sororal, d’autre part, elle ne débouche pas moins sur la conclusion que le patriarcat reste une gangrène qui hypothèque le vivre ensemble au sein du continent noir.
La réflexion des auteurs se veut dynamique et indicative d’une démarche de questionnement des contours « sociocritiques » du champ littéraire africain dans sa trajectoire androcentrique. En campant leur analyse sur les berges du comparatisme, Marcelline Nnomo Zanga et Pierre Suzanne Eyenga Onana auscultent le paysage de la néoféminisation poétique au gré des paradigmes de l’émergence et de l’éthique, croisant avec audace, des thématiques comme l’exil, la migritude, l’identité et l’errance.
Il importe à cet égard que la femme s’investisse davantage dans le combat qui, à terme, doit aboutir à son affranchissement du giron phallocentrique qui l’enserre, et dans lequel elle se complait parfois. Il s’agit, pour elle, de s’affirmer comme une combattante acharnée, œuvrant pour la promotion d’une éthique de l’être-ensemble. Une telle perspective d’analyse explique pourquoi l’étude occurrente postule l’avènement d’un monde nouveau, dépouillé, sans complexe, des oripeaux sexistes. Fait de concessions et non plus de confiscations, ce monde, pour Mireille Call-Gruber (2003), «  laisse s’ouvrir, s’émancipant de la logique binaire homme/femme, masculin/féminin, et des montagnes dichotomiques, une perspective qui reconsidère les partages de l’humain, débordé d’infinies potentialités  ». Le style fascine et la richesse des substrats culturels fait œuvre de culture générale au bénéfice de l’imaginaire transculturel. Cette production est une contribution majeure, en matière de fécondité de la perspective genrée , surtout, au moment où des poncifs et des motifs du champ littéraire africain s’ouvrent au nouveau discours de la relation sur le genre.
Professeure DHC Sanda-Maria ARDELEANU , Université Stefan Cel Mare, Suceava, Roumanie, Ancienne Présidente de la Section Roumaine auprès de l’APF
Introduction générale
La littérature des femmes 1 , une expérience de quête, de conquête et de requête, devant les barrières de la reconnaissance qui meublent l’histoire des idées, a connu une évolution pleine de péripéties . En se rappelant des travaux de Jennifer Milligan (USA), Christine Planté, Nathalie Grande, Delphine Naudier (France), Chantal Savoie (Québec) ou Monique Pavillon (Suisse), il convient de souligner que la trame de ces imaginaires se construit au gré des analyses socio-historiques, puisant le souffle de représentation entre les interstices des rapports qu’entretiennent, individuellement et collectivement, les femmes sur les plans esthétique et idéologique. Quant à la littérature africaine francophone, elle a connu des mutations significatives ces deux dernières décennies. La rotation de la trajectoire épistémologique du monde contemporain laisse émerger l’esthétique et la vision postmodernes, une orientation qui influence les représentations du « monde postcolonial  2  » comme le fait remarquer Daniel-Henri Pageaux. Aussi peut-on remarquer dans ce champ littéraire postcolonial et postmoderne de nouvelles formes d’expressivité. De nouvelles voix se font entendre et à parler du monde hétéroclite. Les figures de proue sont Aminata Sow Fall, Ken Bugul, Fatou Diome et Calixthe Beyala 3 . C’est l’émancipation de l’écriture féminine, avec les thématiques de voyage, de liberté, d’errance, d’exil et d’identité.
Une lecture comparative et contrastive 4 du roman de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale et du Maghreb 5 révèle une dichotomie pertinente s’agissant de la problématique du sexe du nouveau-né dans un foyer conjugal. De fait, si au Maghreb et en Afrique centrale 6 la vision assortie à ladite naissance prend en compte les enjeux success

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