La Retraite, une nouvelle vie
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La Retraite, une nouvelle vie , livre ebook

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Description

Avec l’allongement de la durée de la vie et l’arrivée à la retraite des baby-boomers, nous assistons à un bouleversement social majeur et à l’apparition, dans notre parcours personnel, d’une nouvelle tranche de vie d’au moins un quart de siècle. Comment vivrons-nous psychologiquement cette nouvelle étape de notre existence ? « Il faut imaginer Ulysse heureux », propose l’auteur, comparant le retraité d’aujourd’hui au héros mythologique qui, entreprenant un long voyage dans l’inconnu, va devoir dépasser certains obstacles pour profiter de cette « troisième adolescence ». Comment redéfinir sa nouvelle identité, « re-traiter sa vie » en gardant le meilleur, réinvestir son couple, rester actif tout en tenant compte de son nouveau rythme ? Parce qu’ils ont à répondre individuellement à tous ces enjeux, les retraités d’aujourd’hui forment une génération pionnière et pourraient bien inventer une nouvelle manière de vivre ensemble. Et si, transformés par cette expérience, comme Ulysse, ils étaient les plus aptes à transmettre, à participer, changer le monde ? Psychanalyste, psychosociologue clinicienne, enseignante à l’université Paris-VII, elle accompagne des personnes et des équipes en situation de changement et anime des séminaires sur la retraite. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782738168580
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Anasthasia Blanché
La Retraite, une nouvelle vie
Une odyssée personnelle et collective
Préface d’Eugène Enriquez
© O DILE J ACOB, NOVEMBRE 2014 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6858-0
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2 o et 3 o a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Marika, Élisabeth, Christine, Laure, Émilie, Georges, Bernard, Pascal, Thomas, Alexandre, Arnault, Quentin
Préface

Cette brève préface n’a qu’un but : inviter le lecteur à entreprendre le voyage auquel nous convie Anasthasia Blanché, car il en retirera beaucoup de plaisir et de nombreux enseignements.
L’auteure, d’origine grecque, est psychanalyste. Deux raisons pour penser que les mythes doivent être pris au sérieux car ils nous parlent de notre condition humaine. En effet, ils nous présentent sous la forme de récits attrayants et tragiques les problèmes centraux auxquels chacun de nous, un jour, est ou sera confronté.
Parmi les histoires, il en est une qui a toujours fait rêver les hommes depuis qu’Homère nous l’a contée, c’est celle de l’ Odyssée d’Ulysse, l’homme par excellence, avec ses pulsions, ses désirs, sa volonté, son « idée fixe » (comme aurait dit Paul Valéry). Anasthasia Blanché va se servir de l’épopée d’Ulysse pour étudier cette question moderne qui, plus ou moins, nous taraude tous : « Qu’allons-nous devenir quand nous quitterons notre travail et que nous deviendrons des retraités ? »
Le choix que l’auteure fait d’Ulysse est fort pertinent. Car, comme l’écrivait Vladimir Jankélévitch, « le but de l’itinéraire odysséen, c’est le rendez-vous avec soi-même ». En suivant le voyage d’Ulysse, ses différentes étapes parsemées d’aventures les plus étranges et les plus évocatrices, ce livre nous fait percevoir avec acuité les « tournants » de la vie auxquels chacun de nous est confronté. Citons-en simplement quelques-uns : le moment de la perte du travail, celui du renoncement à son identité sociale, la disparition de la jeunesse, la possibilité de l’envahissement par l’ennui, la tentation de l’autodestruction, le refuge dans le passé. Tous ces processus qui peuvent mener à ne pas accepter notre nouvelle situation et au travers desquels on doit nécessairement passer pour trouver nous aussi notre nouvelle Ithaque, autrement dit notre nouvelle identité.
Le voyage est long, fatigant et semé d’embûches. Les repères habituels, les balises protectrices disparaissent progressivement. Il faut, chaque jour, affronter de nouveaux problèmes, que rien ne nous a appris à résoudre. Mais comme Ulysse, il ne faut jamais désespérer, même lorsqu’on est seul et que l’avenir semble bouché. C’est la condition pour se construire à nouveau et pour s’arracher à la fatalité.
Le lecteur suivra avec passion toute la première partie de l’ouvrage, qui en décrivant le voyage d’Ulysse nous indique le nôtre. Anasthasia Blanché ne nous fait pas seulement percevoir les dangers et les obstacles. Son projet est plus ambitieux et parfaitement réussi. Son livre nous indique aussi les voies d’une « odyssée créative », pour nous et les autres de la même génération.
Elle ne nous épargne aucune difficulté : en cela, elle est une véritable psychanalyste. Comme elle est aussi psychosociologue, sociologue clinicienne et formatrice, elle a pu, grâce au travail accompli avec les participants des séminaires qu’elle anime, nous faire part de leurs expériences, de leurs espoirs, de leurs valeurs et ainsi, touche par touche, dessiner quelques voies de dégagement. Elle nous dit qu’il faut savoir « saisir le kairos (l’opportunité) par les cheveux », explorer notre histoire de vie, vouloir changer, faire preuve d’imagination, persévérer, revisiter nos valeurs, trouver un nouveau sens à l’existence, en sachant profiter de la beauté du vivant, de sa richesse intérieure (souvent bien plus importante qu’on ne le croit) et de celle des autres.
Mais notre « odyssée créative » ne peut avoir lieu sans autrui ; d’autant plus que les retraités sont de plus en plus nombreux, vivent plus longtemps et qu’ils vont ainsi, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, être presque aussi nombreux que les actifs. Les retraités deviennent ainsi « la figure emblématique de l’avenir », car ce que nous (les retraités) traversons individuellement révèle, cristallise, nous place à l’avant-garde des grandes questions de société.
Ce livre invite donc les retraités à reconstruire le lien social. Pour y parvenir, il est naturellement nécessaire de bien connaître ce que devient notre société ; celle-ci est de plus en plus dure, de plus en plus compétitive et les jeunes qui n’ont pas pu profiter des Trente Glorieuses n’ont pas eu les avantages des baby-boomers. Ce qui oblige d’autant plus ceux-ci à être à l’avant-garde de la « cause humaine ». Certes, ce que chacun de nous peut faire est peu de chose, mais comme « le colibri » qui essayait d’éteindre un incendie en jetant quelques gouttes d’eau, et qui savait bien que c’était insuffisant si d’autres ne l’aidaient pas, mais qui tenait à « faire sa part », nous avons aussi à « faire notre part ».
Comme le dit fort bien l’auteure dans la conclusion de son texte, « les colibris pourraient être les symboles de notre odyssée collective, suivons-les dans leur envol ». À la fin de son beau livre, positif mais aussi extrêmement lucide, on ne peut que se dire, avec Anasthasia Blanché, que nous avons un grand périple à entreprendre seul et avec les autres, qu’il est plein de dangers mais aussi d’« opportunités » et que la tâche qui nous est dévolue est de continuer à nous conduire comme des êtres humains actifs, à apporter jusqu’au bout notre pierre à la construction d’une société plus belle et plus juste.
Eugène E NRIQUEZ , psychosociologue et professeur émérite à l’université Paris VII-Denis-Diderot.
Introduction

Pas un jour ne passe sans que les médias parlent de la retraite, sujet politique à très haut risque, sous l’angle des déficits des caisses de retraite, de l’allongement de la durée des cotisations, du temps de travail, de l’âge d’entrée. Les fondements de notre système de retraite par répartition, mis en place en 1945, sont ébranlés et semblent remis en cause.
Si surprenant que cela puisse paraître, je pense que le Retraité est la figure emblématique de l’avenir et le symbole de la « cause humaine 1  » ; nous verrons pourquoi tout au long de ce livre. (La majuscule à Retraité rassemble ici aussi bien les femmes que les hommes.)
« Enfin la retraite ! », disent ceux qui l’attendent avec impatience. « Oh, non, pas déjà la retraite ! », disent ceux qui la redoutent avec anxiété. Qu’elle soit attendue ou redoutée, source d’espoirs ou de peurs, la retraite va marquer un tournant radical dans notre vie personnelle.
Alors, y a-t-il une vie après le travail ? L’entrée dans la retraite sera-t-elle un nouveau départ ou une mort sociale 2  ? Est-elle une chance ou une calamité 3  ?
Tout d’abord, voici trois bonnes nouvelles.
La première, c’est que notre vie d’adulte va se poursuivre par une nouvelle phase de développement psychique qui nous offre à nouveau la possibilité de grandir et d’élargir notre pensée. Nous allons connaître une troisième adolescence (en latin, adolescere veut dire « grandir »), après la première, liée à notre puberté, et la deuxième vécue au milieu de vie. En réalité, nous ne cessons jamais notre croissance psychique naturelle tout au long de notre vie car un processus de transformation qui vient des profondeurs de notre être est en cours, de façon continue et dynamique, cherchant à s’accomplir, et entraînant la métamorphose de la conscience. Voilà une belle occasion de continuer à devenir, libre de son temps, de la performance et des normes pesantes. De continuer d’apprendre et faire évoluer notre regard sur la maturité et la vieillesse, comme acquisitions, progrès et sérénité, afin de vieillir en « accord-d’âge 4  » et de, peut-être, honorer la vieillesse comme « reconnaissance de la performance d’avoir duré 5  », ainsi que le suggérait le philosophe Kant.
La deuxième bonne nouvelle est que, non seulement notre croissance se poursuit, mais qu’elle va durer longtemps, car nous pouvons espérer vivre encore au moins un quart de siècle. Une véritable révolution silencieuse est donc en cours, et nous participons à ce changement le plus important du XXI e  siècle, car c’est la première fois, dans l’histoire de l’humanité, qu’un nombre aussi élevé de personnes vieilliront aussi longtemps et dans d’aussi bonnes conditions.
La troisième bonne nouvelle est que les questions que nous avons à nous poser à notre échelle individuelle sont, par une étonnante coïncidence, une convergence inédite, les mêmes, en miroir, que celles qui se posent à l’échelle de la société aujourd’hui.
En tournant la page de notre vie professionnelle, une lente transformation de notre vie intérieure va bouleverser notre économie psychique en nous incitant à construire notre nouvelle identité, vers un développement durable. Pas un jour ne passe non plus sans que l’on parle d’économie, de croissance, de développement, et tout le monde s’accorde sur la nécessité de reconstruire notre modèle collectif.
Nos questions individuelles nous placent ainsi à l’avant-garde d’un questionnement, tels les pionniers d’une nouvelle façon de vivre ensemble, en nous faisant porter l’écho des grandes mutations anthropologique

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